Cahors. Résidence d'olt. La colère du personnel, un recrutement casse-tête
Marie-Claude Despeyroux, aide-soignante et déléguée du personnel, est entourée de ses collègues. À la main, elle tient la lettre envoyée à la hiérarchie de la résidence d'Olt, la hiérarchie du CCAS (centre communal d'action sociale), au maire de Cahors et à l'ARS (agence régionale de santé). Elle reprend le texte de la pétition cosignée par le personnel de la maison de retraite qui voit ses conditions de travail se dégrader du fait de la baisse des effectifs depuis le mois d'août, notamment l'effectif infirmier : « Un temps plein est manquant depuis septembre ; un mi-temps depuis le 31 octobre ; un temps plein depuis le 13 décembre et bientôt un temps plein fin janvier ».
Concernant les aides soignantes : « Un temps plein depuis fin 2010 ; une aide soignante de nuit partie en administratif remplacée par une aide soignante de jour dont le poste est non remplacé ; un temps plein depuis septembre 2011 et un autre temps plein. Sans oublier le poste de médecin coordonnateur. Le poste de l'infirmière coordinatrice est manquant du fait de l'entrée de l'infirmière dans le roulement pour remplacer une infirmière en maladie ».
RISQUES
La lettre pointe aussi des problèmes de contrat (délai de signature, heures, durée) ; mais surtout le risque qu'engendre le sous-effectif en personnel certains jours, avec la prise en charge de 40 résidants par une seule infirmière : « La direction veut avoir recours à des aides soignantes, ce qui impliquerait trop de responsabilités à l'infirmière présente et reste interdit par la loi ».
Le personnel estime que la direction a lancé son recrutement infirmier tardivement ; et déplore un manque de réponse à ses attentes de la part du conseil d'administration. Enfin, elles déplorent la disposition du pacte de solidarité prévoyant que les arrêts de travail pour les femmes enceintes pas encore en congé de maternité soient considérés comme des arrêts de travail classique, et de ce fait les pénalisent vis-à-vis de la prime de présence.
Le chiffre : 130 000
Euros > Intérim. C'est le montant du recours au personnel intérimaire en 2011 à la Résidence d'Olt. Il était de 120 000 € en 2010. De plus en plus d'infirmières et médecins choisissent l'intérim, plus rémunérateur. De plus, le travail ne manque pas…
La direction nuance
Le directeur Christian Auréjac réfute un manque d'aides-soignantes (« Les postes sont remplacés »). Mais il reconnaît un problème de recrutement de 5 infirmières et du médecin coordonnateur. « Pour une meilleure qualité, il faut retrouver l'équilibre ». Outre quelques aléas (candidatures non abouties, offre mal publiée), il pointe aussi les frais demandés par les agences de recrutement (« 3 à 4 mois de salaire, soit 5 000 à 6 000 euros par annonce et par an, cela mérite réflexion et négociation »). Christian Auréjac écarte tout risque sur le renfort infirmier via des aides soignantes : « Nous sommes dans une EHPAD, les aides-soignantes peuvent effectuer des tâches non médicales, et distribuer des médicaments préparés par l'infirmière ». Pour le médecin coordonnateur, la difficulté viendrait de la taille de l'établissement : « Il peut consacrer 30 % de son activité à la résidence. On peut faire appel à 2 médecins mais difficilement à 3 ».