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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 1 juillet 2010





Bachelot rappelle aux hôpitaux l’objectif déficit zéro en 2012

Intervenant dans le cadre d’une conférence sur l’économie de l’hôpital, organisée par « Les Échos » en partenariat avec « le Quotidien du Médecin », la ministre de la Santé a appelé les hôpitaux à « poursuivre l’effort de maîtrise des dépenses ». « L’objectif fixé par le président de la République d’un retour à l’équilibre des comptes des établissements de santé d’ici à 2012 reste plus que jamais d’actualité », a-t-elle notamment déclaré. Revenant sur l’actualité de ces derniers mois, Roselyne Bachelot a constaté que « les piliers de la réforme sont en place », citant notamment les agences régionales de santé, installées depuis le 1er avril. À ce jour, « près de 140 textes ont été publiés, dont les 8 ordonnances ». « Tous les textes (découlant de la loi Hôpital, patients, santé et territoires, NDLR) ont été rédigés. Ils sont, dans leur quasi-totalité, soit en cours de publication, soit en cours d’examen par le Conseil d’État », a précisé la ministre de la Santé. À noter que le texte d’application instaurant un nouveau statut médical à l’hôpital, celui de clinicien hospitalier, n’est pas encore prêt. Sa parution pourrait être reportée au mois de septembre.
D. CH.

Quotimed.com, le 30/06/2010



Un lieu de psychiatrie citoyenne comme alternative à l’hôpital

Jérôme Bernatas

30.06.2010

Liberté, égalité, fraternité. Ces trois mots reprennent tout leur sens quand on pousse la porte des locaux des Invités au festin. Depuis le début du mois, cette association accueille en journée six adultes souffrant de troubles psychiques et d’isolement.

« Il s’agit d’individus qui se retrouvent à l’écart car ils ont des soucis au niveau relationnel, explique Catherine Doucet, la responsable du centre.

Ils trouvent ici un espace intermédiaire entre le lieu de soins et la société. » Les Invités au festin proposent en effet un concept révolutionnaire qui prend à revers les principes guidant la psychiatrie enFrance depuis des siècles.

Leur credo tient en une phrase : « On dit qu’ils sont fous et nous vivons avec eux. » « Nous offrons une autre possibilité de traitement et de vie, précise Marie-Noëlle Besançon, psychiatre et présidente fondatrice des Invités au festin. Le but consiste à ce que ces gens n’aillent plus à l’hôpital. »

Dans l’appartement fraîchement repeint en blanc et équipé de meubles aux couleurs acidulées, les membres se retrouvent autour de Catherine Doucet et de son équipe. Ces derniers leur proposent des activités qui leur permettent de reprendre pied au sein de la collectivité. « On s’appuie sur la partie saine des personnes, poursuit Catherine Doucet. Dans la salle d’accueil, ils se relaient pour tenir et gérer la buvette. Cela les responsabilise. On s’adresse au corps et à l’esprit, au sein d’ateliers tai-chi, arts plastiques, poterie, contes… »

Les inscrits peuvent y développer leurs qualités artistiques. Ils participent aussi activement à la vie de la communauté, rythmée par un déjeuner hebdomadaire et une sortie dominicale par mois. « On prépare le menu, on fait les courses, on cuisine et on mange ensemble, détaille Catherine Doucet. On retrouve la notion de partage. »

Depuis vingt ans, les Invités au festin essaiment la vision de Marie-Noëlle Besançon. « On traite chacun comme un citoyen ordinaire, déclare-t-elle. En les mettant dans un milieu normal, ces êtres redeviennent normaux, avalent moins de médicaments. » La thérapeute a développé cette façon d’appréhender les patients souffrant de maladies mentales en réaction à ce qui se pratique dans les établissements de santé français. « L’hôpital ne soigne pas, regrette-t-elle. On a supprimé beaucoup de lits et il manque du personnel. De plus, la France est le pays le plus discriminant au monde pour cette population. »

Ce constat a conduit Marie-Noëlle Besançon à faire appel à des bonnes volontés qui n’ont rien à voir avec le secteur médical. « Nous recrutons les intervenants pour leurs qualités humaines, leur empathie pour l’autre », précise Catherine Doucet, qui reçoit déjà l’appui de six bénévoles et examine une douzaine de candidatures. Avec la forte demande des familles désemparées devant le peu d’infrastructures existantes, les cinquante places disponibles dans l’antenne boulonnaise des Invités au festin risquent fort d’être rapidement attribuées.

Renseignements sur Internet (www.lesinvitesaufestin.fr).




Un généraliste sur dix en détresse psychologique

Si huit médecins généralistes sur dix se déclarent en bonne santé, dans l’enquête sur les pratiques et les conditions d’exercice, plus d’un sur dix est en détresse psychologique. Et un sur cinq a été confronté, au cours des douze mois précédents, à des violences ou agressions dans le cadre de sa profession. Une étude de la DREES*.

LE PANEL d’observation des pratiques et des conditions d’exercice en médecine générale réunit 1 900 généralistes de cinq régions (Basse-Normandie, Bretagne, Bourgogne, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Pays de la Loire). La quatrième vague d’enquête, à l’automne 2008, a porté sur leur état de santé, leurs comportements à risque et leurs pratiques en matière de dépistage.
Huit médecins sur dix se déclarent en bonne santé, une proportion inférieure à celle des cadres et professions intellectuelles supérieures. En revanche, ils indiquent moins fréquemment des maladies chroniques (un sur trois, tout de même). Quant aux symptômes les plus fréquemment mentionnés, la fatigue vient en tête, dans une proportion presque deux fois plus élevée que celle des cadres et professions intellectuelles supérieures, suivie par le stress et les troubles du sommeil.
Plus d’un généraliste sur dix se dit en état de détresse psychologique, les femmes (19 %) plus souvent que les hommes. La proportion est supérieure à celle de la population active avant 45 ans, inférieure ensuite, comme si ceux qui avaient réussi à tenir jusque-là étaient les mieux adaptés aux contraintes de la profession.

Autoprescription.

Le recours aux psychotropes est, globalement, proche de celui de la population générale : au cours des 12 mois précédant l’enquête, 20 % ont pris des anxiolytiques ou des hypnotiques et 5 % des antidépresseurs (8 % des femmes). Dans 60 % des cas, le traitement antidépresseur a été autoprescrit, 84 % des praticiens interrogés étant leur propre médecin traitant. Les auteurs de l’étude, en relevant que 12 % prennent le traitement de manière irrégulière, soulignent que l’autoprescription n’est pas un phénomène anodin, en particulier dans ce cas. Des idées de suicide sont évoquées par 4 % des médecins de Basse-Normandie, contre 2 % de ceux des autres régions. Ce n’est pas la zone géographique qui est en cause, mais le mode d’exercice, les généralistes travaillant seuls étant plus susceptibles d’être tentés par le suicide.
L’exercice est souvent difficile : près d’un généraliste sur cinq déclare avoir subi des violences ou agressions dans le cadre de son exercice, dans l’année écoulée, les femmes plus souvent que les hommes (24 % contre 18 %). La proportion est la même chez les hommes et les femmes de moins de 35 ans (24 %) mais, l’expérience, peut-être, aidant, nettement moins élevée chez les hommes plus âgés (16 % chez les plus de 55 ans).

Moins de comportements à risques.

En ce qui concerne la prévention, les médecins donnent plutôt l’exemple. Avec 27 % des généralistes en surpoids et 7 % obèses, la surcharge pondérale est moins fréquente qu’en population générale. Il y a moins de fumeurs réguliers chez les médecins (18 %) que dans la population active et que chez les cadres. Et la consommation d’alcool à risque est moins fréquente.
Chez les femmes, la participation au dépistage des cancers du sein et de l’utérus est forte (83 % des 50 ans et plus ont réalisé une mammographie au cours des deux années écoulées, 79 % de l’ensemble ont fait un frottis). C’est moins bien pour le dépistage du cancer colo-rectal (un peu plus du tiers ont réalisé une recherche de sang occulte dans les selles).

RENÉE CARTON


* « Études et résultats », n° 731, juin 2010 - Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) des ministères du Travail, de la Santé et du Budget.


Quotimed.com, le 29/06/2010



Les étudiants infirmiers sont passés avec succès derrière la caméra

29.06.2010







Les étudiants ont travaillé sur
les préjugés en matière de psychiatrie
et le manque de prévention en cardiologie.
Ils ont été félicités.


SENSIBILISATION DE SANTÉ PUBLIQUE

Les étudiants en troisième année de l'IFSI (Institut de formation aux soins infirmiers) de Cambrai ...


ont présenté le fruit d'un travail mené dans le cadre d'un module optionnel. Il s'agissait de concevoir et de réaliser un court-métrage sur un thème de santé publique.

Deux groupes ont été constitués, et chacun s'est mis à cogiter, puis à mener les recherches nécessaires, à mettre en place un story-board... Et les étudiants de s'improviser même ensuite réalisateurs, comédiens et monteurs.

Le premier groupe avait choisi de travailler sur le thème de la psychiatrie. Les vingt-cinq élèves qui le composaient ont tenté de savoir quelle perception avait le grand public des problèmes de santé mentale. Un micro-trottoir leur a permis de constater la méconnaissance des Cambrésiens de la réalité de la psychiatrie. « La population stigmatise énormément les patients psychiatriques, ignore la possibilité et l'organisation de la réinsertion de ces patients et n'a pas conscience de la souffrance de l'entourage privé et professionnel », expliquent-ils.

Faire évoluer les mentalités


Suite à ce travail, les étudiants ont décidé de réaliser un court-métrage pour faire évoluer les mentalités sur la psychiatrie. Deux axes forts sont développés : la réinsertion familiale d'un patient hospitalisé en psychiatrie et l'insertion professionnelle d'un patient hospitalisé en psychiatrie.

Le second groupe (de vingt-deux élèves), quant à lui, a souhaité approfondir le module de cardiologie en se penchant sur l'infarctus du myocarde. Le travail a été long et fastidieux, mais le résultat est excellent.

Dans un premier temps, les étudiants ont mené une étude pour être en mesure de poser un premier diagnostic. Ils se sont basés sur des données épidémiologiques officielles, des conclusions tirées des questionnaires diffusés à la population et d'informations collectées auprès des médecins du centre hospitalier. Le diagnostic posé a été le suivant : l'infarctus du myocarde fait encore de nombreuses victimes par négligence des facteurs de risques et par la non prise de conscience des signes d'alerte.

À partir de ce constat, le groupe a choisi de développer une action qui porte sur l'intérêt d'une prise en charge précoce et une prise de conscience des facteurs de risques au quotidien au travers d'un spot de prévention et d'alerte visant à indiquer la conduite à tenir en cas d'infarctus du myocarde.

L'ensemble des travaux a été présenté récemment à divers organismes du Cambrésis : la CPAM, le centre hospitalier, le Rotary club... en espérant que ces supports de communication seront utilisés par ces organismes et associations.

Les étudiants ont été félicités par les dirigeants de l'école pour leurs travaux dignes de professionnels et pour leur dynamisme, témoin du professionnalisme et de qualité de l'IFSI.
LA DEPECHE.fr
«Dérive sécuritaire de la psychiatrie »
UMD Bon Sauveur

«Une Unité pour malades difficiles (UMD), c'est une prison, un bunker, un établissement de santé où les soins sont laissés de côté, oubliés. Les caméras sont partout et les patients munis de bracelets ». Telle est la définition que font d'une UMD deux représentants syndicaux (Sud), du Bon Sauveur : Anne-Marie Wild et Patrice Kalfa. « Nous ne sommes pas opposés à l'UMD, c'est une étape, un temps de rupture pour gérer une crise, il y en a toujours eu, mais les quatre qui sont en projets en France répondent essentiellement à un désir sécuritaire du Président de la République qui a exploité les faits divers tragiques de Grenoble et Pau (1). Les 40 millions débloqués sont destinés à augmenter la sécurité mais pas à améliorer les soins, ce que nous aurions préféré ». Les deux syndicalistes ajoutent : « En France 0,4 % des délits sont commis par des personnes en souffrances psychologiques, ce que l'on sait moins c'est que 12 % de malades psychologiques sont victimes de délits ».

Déploiement

Pour en revenir à l'UMD du Bon Sauveur, Anne-Marie Wild et Patrice Kalfa, craignent via le plan de retour à l'équilibre des comptes, « la fermeture de services comme c'est déjà le cas avec les 25 lits en moins à Saint-Luc, avec le centre d'accueil de la rue de la Rachoune ou avec l'unité d'entrée », et redoutent « un redéploiement du personnel » vers le nouvel établissement. « Dans notre métier poursuivent-ils, l'important c'est le soin, les patients que l'on reçoit y ont droit et en aucun cas l'enfermement ne peut être une solution. Il faut cependant s'attendre à ce qu'à l'avenir de plus en plus de gens soient considérés comme des malades difficiles or ce n'est pas dans les UMD que l'on apporte une réponse à la souffrance de ces personnes ». Et les deux syndicalistes de conclure : « Cette dérive sécuritaire en psychiatrie est grave car elle masque le manque de prise en charge du patient. Les économies imposées dans ce secteur de la santé vont faire des dégâts car on ne pourra pas continuer très longtemps à soigner des gens sans du personnel qualifié ».

À Grenoble, une personne souffrant de troubles psychiques avait tué une personne en pleine rue, à Pau, c'est un patient de l'hôpital psy qui avait tué deux infirmières.
Choisir la psychanalyse paroles de praticien
Jean-Pierre Winter


Résumé

À travers des témoignages et des récits de cas, le psychanalyste J.-P. Winter passe en revue tous les préjugés qui ont touché la psychanalyse depuis sa naissance jusqu'à nos jours et revient sur les principes fondateurs de la cure. Un ouvrage destiné aux réfractaires de tous âges qui sont tentés pourtant de franchir le pas et à ceux qui souhaitent comprendre l'engagement d'un proche dans une cure.

mercredi 30 juin 2010

LA SÉRIE de l’été : “Le psychanalyste” de Leslie Kaplan: épisode 1 et 2


Quand la télé (qu'on regarde si peu) recycle ses vieux programmes, le blog Les Synoptiques, lui, va vous faire partager un document rare pendant deux semaines!!

Introuvable, cette lecture, à multiple voix, d'une qualité exceptionnelle, du roman de Leslie Kaplan vous apportera un plaisir sans nom.
Il y a quelques années, l'auteure collabora avec France Culture afin de faire ressortir le mieux possible l'atmosphère du récit. Nous vous proposerons le “making off” à la fin de cette série.

L'art de ce roman - et c'est souvent l'enjeu de ces récits qui intègrent la psychanalyse - est de nous rendre palpable l'inconscient des personnages. Très vite, on se sent comme le psychanalyste qui écoute les histoire de ses patients avec une oreille qui spontanément interprète la vie des autres comme elle n'en avait pas jusqu'ici l'habitude.

Voici le résumé de la revue Le Matricule des anges n°29 :

Leslie Kaplan nous livre un roman à la fois grave et joyeux, où l’intelligence et le désir de connaissance libèrent l’humain.Loin de tout déterminisme.

Le Psychanalyste s’ouvre par une conférence sur Kafka, se prolonge par le meurtre d’un proxénète, se poursuit par de courtes séances de psychanalyse, nous fait visiter la banlieue, […] et surtout révèle combien la lecture de l’auteur de La Métamorphose peut changer une vie. Composé de courts chapitres, ce  roman de Leslie Kaplan prouve, s’il en était besoin, que l’intelligence et le plaisir vont de pair. Tout commence donc par cette conférence sur Kafka qui provoque la rencontre (amoureuse) de la narratrice avec Simon, le psychanalyste-conférencier, et la rencontre (conflictuelle) de ce dernier avec Eva, jeune révoltée qui vit en banlieue avec son amie et qui vient de découvrir l’écrivain praguois. Eva ne supporte pas qu’on vienne lui expliquer quoi que ce soit du haut d’une chaire, Simon ne supporte pas que cette jolie fille quitte ainsi la salle de conférence. D’autant que les journaux, peu après, parleront d’elle : elle a tué le proxénète de sa petite amie. Le roman va se construire autour du problème de l’identité : qui est Eva ? Qui sont, pour eux-mêmes, les patients de Simon ? Qui sont les gens qui vivent en banlieue (et parfois, pour le lecteur : qui est la narratrice ?). Chacun pourra probablement trouver les réponses à ces questions en lisant Kafka, dont la figure, avec celle de Freud ou d’Anna Arendt, plane sur tout le livre. Le Psychanalyste est un roman plein d’entrain, pétillant, intelligent et attentif. Mieux, c’est un livre qui éveille.

Cliquez sur les titres

Épisode 1

Épisode 2
LA DEPECHE.fr

Tarbes.
manifestation
 27/06/2010
Des hospitaliers inquiets reçus en préfecture

Ils n'étaient qu'une cinquantaine, rassemblés devant la préfecture, mais les quatre établissements hospitaliers du département étaient représentés, ainsi que l'action sociale et le comité des usagers. « Nous avons les mêmes problèmes et voulons expliquer au préfet les problèmes que rencontrent les établissements hospitaliers », indique Jean-Francis Dupuy, représentant le CH de Lannemezan.

Dans le cadre de l'activité de médecine chirurgie-obstétrique de Lannemezan, le personnel poursuit son combat « contre la fermeture du bloc opératoire, la nuit, qui risque de se produire incessamment », souligne J.-F. Dupuy.

En effet, « un groupe national réfléchit sur l'optimisation des petits blocs opératoires et cette optimisation ne passera que par la fermeture la nuit », dit-il. Concernant la seconde activité du CH Lannemezan, la psychiatrie, il compte lancer « un cri d'alarme » au préfet par rapport aux conditions de soins dans l'établissement. « Les moyens alloués à la psychiatrie dans notre établissement diminuent, ce qui entraîne des conditions d'hospitalisation et de soins difficiles », assure-t-il. De plus, « nous sommes confrontés à un plan d'équilibre » qui a généré la suppression de 70 empois, « ce qui correspond à quatre services en psychiatrie ; cela a obligé à faire des choix et on en arrive à des fermetures », ajoute J.-F. Dupuy.

Porte-parole de la coordination de l'action sociale CGT des Hautes-Pyrénées, il explique qu'une rencontre a eu lieu à Toulouse avec le directeur de l'agence régionale de santé : « Sur 35.000 associations en France il est prévu de passer à 3.500 », ce qui veut dire que « les petites associations sont menacées de disparaître et ce seront les usagers les plus en difficultés, personnes handicapées et ceux qui manquent de moyens, qui seront pénalisés », note-t-il.

Christian Dutrey, représentant CGT de l'hôpital de Tarbes, explique qu'« on s'est inscrit dans cette manifestation départementale pour dénoncer le principe de garrot qui étrangle les établissements, en particulier avec la T2A [Tarification à l'activité] ».

Selon lui, il est « important de garder les structures de proximité, c'est le seul moyen de sauver l'offre publique en Hautes-Pyrénées ».

Motion remise à Bruno Hourmat

Dans le cadre de cette journée départementale d'action, une motion a été remise à Bruno Hourmat, directeur du centre hospitalier de Bigorre et de Lourdes. « Elle a trait aux conditions de travail, d'emploi et de précarité contractuelle. On lui a demandé qu'au regard de l'austérité qu'on vit tous les jours, il nous renvoie l'ascenseur », indique Christian Dutrey. Réceptif à ces conditions de travail, « il s'est engagé à nous payer des heures supplémentaires et des récupérations pour celles qui ne sont pas payées », a-t-il précisé.

mardi 22 juin 2010

Le blues des Bleus : psychanalyse sur le terrain


La phrase de Robert Pires est un raccourci : « Domenech est manipulateur. Il te mange le cerveau ». Mais les mots de l’ancien Bleu traduisent la tendance. Joueurs, commentateurs, journalistes, tous, s’improvisent psychologues pour expliquer l’échec de l’équipe de France.

Le vocabulaire du divan a chassé celui de la pelouse : abattement, délabrement, moral dans les chaussettes.

Le collectif se résume à un seul état d’âme.

Sur la communication, Jean-Pierre Escalettes déclare : « Un footballeur « va » à la presse, comme on « va » chez le boucher ».

Aimé jacquet avait déjà habitué les joueurs à rester dans leur bulle pour se protéger des influences extérieures.

Aujourd’hui, les journaux sportifs parlent d’autisme.

Et ceux qui communiquent sont des félons. Patrice Evra, capitaine des bleus : « Pour moi, le problème, ce n’est pas Nicolas Anelka, c’est le traître qui est parmi nous ».

Les frictions internes s’appellent désormais psychodrame. A qui la faute ?
- Au gourou Domenech qui protège et qui lâche ? A son égard, Thierry Henri parle d’un manque de psychologie.
-A l’argent ? 288 250 euros par mois en moyenne, de quoi éloigner les joueurs des réalités et les transformer en enfants gâtés?

Mais la psychothérapie passe par l’aveu de l’impuissance et Roselyne Bachelot affirme avoir vu des larmes dans les yeux des bleus…

Ouf, la séance est terminée, le match peut commencer.

http://redigerweb.wordpress.com/2010/06/22/le-blues-des-bleus%E2%80%A6la-psychanalyse-sur-le-terrain/

Du 24/06/2010 au 08/06/2010
Narbonne.

Vent de folie en psychiatrie

théâtre

Au programme du Citron Givré ce jeudi 24 juin à 21 heures.

« Vent de folie en psychiatrie », une comédie délirante co-écrite par quatre élèves du cours de comédie du citron givré. François Boyer, Vincent Turchi, Dominique Barrot et Raphaël Lecoanet ont écrit, adapté et mis en scène. Si vous voulez savoir ce qui se passe dans la salle d'attente du grand professeur d'un hôpital psychiatrique, venez faire un tour au citron givré. Trois dates sont au programme, jeudi 24 juin et les jeudis 1er et 8 juillet. Informations et réservations au 04 68 91 64 77.

Tarif unique pour ce spectacle : 9 €.
Vernissage d'un premier album pour la fanfare de Perreux

Dans le cadre de la fête d'été du Centre neuchâtelois de psychiatrie, la fanfare 3D de l'Hôpital psychiatrique de Perreux a verni son premier album.

Cet ensemble insolite offre un repère aux résidents depuis 15 ans à l'Hôpital de Perreux.
«Nous avons commencé à répéter d'abord à 4 ou 5 musiciens sur l'initiative d'un résident qui voulait faire partie d'une fanfare et pour qui ce n'était pas possible», explique Jocelyne Genoud, directrice de la fanfare. Elle souligne également les vertus sociales, artistiques et thérapeutiques de la musique.

Actuellement la fanfare compte onze résidents et une dizaine de bénévoles.




550 hôpitaux psychiatriques seront reconstruits en Chine

550 hôpitaux psychiatriques et départements de psychiatrie des hôpitaux généraux seront reconstruits ou restructurés au cours des deux prochaines années pour accueillir un plus grand nombre de patients qui souffrent des maladies mentales graves et ne reçoivent aucun traitement, a rapporté lundi le site Xinhuanet.comhttp://xinhuanet.com/.

Yin Li, le vice-ministre de la Santé a constaté lors d'une conférence de travail sur la sécurité sociale et la stabilité une aggravation des incidents causés par des personnes atteintes de maladies mentales dans certaines régions. Il a ajouté que le pays éprouve le besoin de renforcer ses services médicaux ainsi que la prise en charge des malades. C'est pourquoi le gouvernement a décidé de créer 550 hôpitaux psychiatriques et des services de psychiatrie supplémentaires dans les hôpitaux généraux au cours des deux prochaines années.

La prise en charge des patients, l'établissement des hôpitaux psychiatriques, ainsi que l'accessibilité des frais médicaux et des services psychiatriques aux malades demeurent les priorités essentielles dans la prévention et le traitement des maladies mentales.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne





La vie n'est (plus) un préjudice

En France nul, désormais, «ne peut se prévaloir d'un préjudice du seul fait de sa naissance». C'est la fin de la jurisprudence Perruche.
Jean-Yves Nau [1]
22 Juin 2010

Elle alimentait depuis près de dix ans de violentes controverses dans des milieux très divers. C'est fini: la loi dite «anti-Perruche» est bel et bien conforme à la Constitution française. C'est ce qu'a décidé, vendredi 11 juin le Conseil constitutionnel. Les «Sages de la rue Montpensier» ont ainsi tranché un débat fondamental qui empruntait au droit, à la médecine et à l'éthique, sinon au religieux. Le Conseil était présidé par Jean-Louis Debré en présence de Jacques Barrot, Michel Charasse, Jacques Chirac, Renaud Denoix de Saint Marc, Jacqueline de Guillenchmidt ainsi qu'Hubert Haenel et Pierre Steinmetz. Pour résumer à l'essentiel: nul ne peut plus désormais, en France, se prévaloir d'un préjudice du seul fait d'avoir vu le jour.

Retour sur les principaux chapitres de cette affaire sans précédent et hautement «clivante».

Acte I : Le préjudice d'être né


Tout commence avec la naissance, en janvier 1983, de Nicolas Perruche. L'enfant souffre de graves troubles neurologiques et cardiologiques, conséquences d'une infection rubéoleuse contractée par sa mère durant la grossesse. Il apparaît très vite que le diagnostic de cette infection n'avait pas été porté du fait, notamment, d'erreurs commises par un laboratoire d'analyses biologiques. Or Mme Perruche fait alors valoir que si ces erreurs n'avaient pas été commises, elle aurait choisi d'avorter. Il y a donc, selon elle, un préjudice manifeste: en toute logique, son fils Nicolas ne devrait pas vivre. Il existe donc un préjudice d'être né. Ce cas de figure sans précédent est soumis quelque temps plus tard à la justice: en 1989 le couple Perruche attaque, au nom de leur enfant, le médecin, le laboratoire et leurs assureurs. C'est le début d'une longue histoire.

En 1992, un tribunal de grande instance juge le laboratoire et le médecin «responsables de l'état de santé de Nicolas Perruche et les condamne in solidum avec leurs assureurs» à l'indemnisation de Nicolas et de ses parents. Un an plus tard, la cour d'appel de Paris refuse d'admettre la réparation pour l'enfant tout en maintenant, bien évidemment, l'indemnisation des parents. Dans un arrêt du 26 mars 1996, la première chambre civile de la Cour de cassation prononce la cassation:

Attendu qu'en se déterminant ainsi, alors qu'il était constaté que les parents avaient marqué leur volonté, en cas de rubéole, de provoquer une interruption de grossesse et que les fautes commises les avaient faussement induits dans la croyance que la mère était immunisée, en sorte que ces fautes étaient génératrices du dommage subi par l'enfant du fait de la rubéole de sa mère, la cour d'appel a violé le texte susvisé.

L'affaire doit être rejugée. Elle l'est en 1999 par la cour d'appel d'Orléans qui estime alors, en substance, que le préjudice de Nicolas n'est pas dû aux fautes du laboratoire et du médecin, mais a bien été causé par l'infection rubéoleuse. Les parents forment un nouveau pourvoi en cassation. Il faut en finir. Ce sera, croit-on, chose faite avec le célèbre arrêt du 17 novembre 2000 de la Cour de cassation

(...) dès lors que les fautes commises par le médecin et le laboratoire dans l'exécution des contrats formés avec Mme Perruche avaient empêché celle-ci d'exercer son choix d'interrompre sa grossesse et ce afin d'éviter la naissance d'un enfant atteint d'un handicap, ce dernier peut demander la réparation du préjudice résultant de ce handicap et causé par les fautes retenues.

Acte II : La polémique

Cet arrêt fut aussitôt suivi de violents échanges et de multiples commentaires sur fond d'eugénisme. Pour la première fois en France, la jurisprudence consacrait sans équivoque le droit pour un enfant né handicapé d'être indemnisé de son propre préjudice. Affaire complexe. Si le médecin et le laboratoire n'avaient pas commis de fautes diagnostiques, Nicolas Perruche n'aurait pas vu le jour. La seule conséquence de cette faute était donc la venue au monde de cet enfant que l'on indemnisait personnellement à ce seul titre... En clair, la justice française considérait le seul fait de vivre (handicapé) comme un préjudice. Et cette décision s'inscrivait dans le contexte plus général du rejet croissant du handicap, du refus des aléas thérapeutiques et de la judiciarisation croissante des rapports entre les médecins et leurs patients.

On pouvait aussi aisément extrapoler, ce que firent notamment des associations de handicapés: il existait des vies qui ne méritaient pas d'être vécues. Découvrant cette nouvelle jurisprudence, les compagnies d'assurance concernées recalculèrent très vite à la hausse leurs primes suscitant l'ire des gynécologues-obstétriciens et des spécialistes du diagnostic prénatal: on passait d'une obligation de moyens à une obligation de résultat. Certains firent aussi observer que l'arrêt de la Cour de cassation pousserait les médecins à ne plus prendre aucun risque. Pour prévenir le risque grandissant de poursuite judiciaire et de condamnation, ils n'auront guère d'autre choix que de placer les futurs parents devant leurs nouvelles responsabilités, et, en cas de doute, de les inciter directement ou pas à choisir d'avorter. Comment en rester là?

Acte III : Toute vie vaut d'être vécue


Une première proposition de loi «anti-Perruche» fut proposée en 2001, reprise dans la loi Kouchner du 4 mars 2002, relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé. Cette disposition a trouvé depuis 2005 sa place dans le code de l'action sociale et des familles, à l'article L. 114-5 [3]:

Nul ne peut se prévaloir d'un préjudice du seul fait de sa naissance.
La personne née avec un handicap dû à une faute médicale peut obtenir la réparation de son préjudice lorsque l'acte fautif a provoqué directement le handicap ou l'a aggravé, ou n'a pas permis de prendre les mesures susceptibles de l'atténuer.
Lorsque la responsabilité d'un professionnel ou d'un établissement de santé est engagée vis-à-vis des parents d'un enfant né avec un handicap non décelé pendant la grossesse à la suite d'une faute caractérisée, les parents peuvent demander une indemnité au titre de leur seul préjudice. Ce préjudice ne saurait inclure les charges particulières découlant, tout au long de la vie de l'enfant, de ce handicap. La compensation de ce dernier relève de la solidarité nationale.

Il n'en reste pas moins que la loi «anti-Perruche» a été régulièrement remise en cause par certains couples concernés devant la Cour européenne des droits de l'homme. Mais pour le Conseil constitutionnel, la messe est dite. Ce dernier avait été saisi le 14 avril par un particulier parent d'un enfant souffrant de myopathie du fait d'une erreur diagnostique. Cette demande s'inscrivait dans le cadre des questions prioritaires de constitutionnalité que prévoit un nouvel article (61 alinéa 1 [4]) de la Constitution. La plaignante contestait plusieurs dispositions de la loi du 4 mars 2002. Selon Me Arnaud Lyon-Caen, avocat d'une famille touchée par le handicap, la loi anti-Perruche viole les «droits et libertés garantis par la Constitution» et s'oppose au principe de dignité humaine. La réponse des Sages n'a pas tardé: «Ces dispositions sont conformes à la Constitution.» [5]

En 2001, le Comité national d'éthique –saisi sur ce thème par Elisabeth Guigou, alors ministre de l'Emploi et de la solidarité– avait rendu un avis (pdf [6]) dans lequel on peut lire en conclusion:

La reconnaissance d'un droit de l'enfant à ne pas naître dans certaines conditions apparaîtrait hautement discutable sur le plan du droit, inutile pour assurer l'avenir matériel des personnes souffrant de handicaps congénitaux et redoutable sur le plan éthique. En effet, un tel droit risquerait de faire peser sur les parents, les professionnels du diagnostic prénatal et les obstétriciens, une pression normative d'essence eugénique.
Jean-Yves Nau

Source URL : http://www.slate.fr/story/23121/arret-perruche-toute-vie-vaut-detre-vecue

Links:
[1] http://www.slate.fr/source/jean-yves-nau
[2] http://www.legifrance.gouv.fr/affichJuriJudi.do?idTexte=JURITEXT000007041543&dateTexte=
[3] http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do;jsessionid=D1EB8E4D1FE4AA7D3BF7DBF90A36DA4F.tpdjo04v_2?cidTexte=LEGITEXT000006074069&idArticle=LEGIARTI000006796463&dateTexte=&categorieLien=cid
[4] http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000006071194&idArticle=LEGIARTI000019239217&dateTexte=&categorieLien=cid
[5] http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/les-decisions/acces-par-date/decisions-depuis-1959/2010/2010-2-qpc/decision-n-2010-2-qpc-du-11-juin-2010.48407.html
[6] http://www.ccne-ethique.fr/docs/fr/avis068.pdf
[7] http://www.flickr.com/photos/gabi_menashe/218574269/
[8] http://creativecommons.org/licenses/by/2.0/deed.fr

[2]. Réunie en assemblée plénière sous la présidence de Guy Canivet, la Cour casse le dernier arrêt donnant ainsi raison aux parents:










La justice confirme le caractère intransmissible du sperme

L’insémination post-mortem est interdite par la loi de bioéthique, et devrait le rester lors de la révision de cette dernière, comme le recommande la Mission de Jean Leonetti. Fabienne Justel voulait donc récupérer le sperme congelé de son mari, décédé d’un cancer en septembre 2008, pour pouvoir se faire inséminer à l’étranger. Elle a intenté une action en justice pour récupérer le sperme auprès du CECOS (Centre d’études et de conservation des œufs et du sperme) de Rennes.

En première instance, le tribunal de Rennes l’a déboutée en octobre dernier, rappelant que, selon la loi, « font obstacle à l’insémination ou au transfert des embryons le décès d’un des membres du couple, le dépôt d’une requête en divorce, la séparation de corps ou la cessation de la communauté de vie ».

En appel, en mai, l’avocate de Fabienne Justel avait plaidé que le contrat de conservation des paillettes conclu entre son mari et le CECOS faisait partie de l’actif net successoral et devait donc être restitué à son héritière. Le défenseur du CECOS avait évoqué de son côté « le caractère intransmissible du sperme aux héritiers ». La cour d’appel de Rennes a tranché ce mardi en confirmant le jugement du tribunal de grande instance.

R. C.
Quotimed.com,
le 22/06/2010

 
Sur la psychanalyse et sur sa fin
Notes de séminaires, Tours, 1996-1997
Bernard Casanova

Présentation de l'éditeur

Tour à tour incisif sur la "profession", acerbe sur les médias, moqueur des modes, Bernard Casanova confrontait ses auditeurs aux aspérités de cette pratique analytique qu’il avait fait sienne après celle de psychiatre des hôpitaux, un jour délaissée. Membre dès l’origine de l’École lacanienne de psychanalyse, il tint sans discontinuer séminaire à Tours, loin du ton magistral qu’il n’affectionnait guère.

Sont ici présentées les deux dernières années (1996-1997) de ce séminaire, accompagnées de quelques-uns des dessins qu’il crayonnait en séance. Bernard Casanova croise ici à de multiples reprises et sous des angles divers une préoccupation qui lui tenait à cœur : celle-là même de la psychanalyse envisagée depuis sa fin.




Expériences de la folie
Patrick CHEMLA (ed)

Co-Auteurs : Yacine AMHIS - Mathieu BELLAHSEN - Herve BOKOBZA - Loriane BRUNESSAUX - Coralie DA SILVA - Patrick FAUGERAS - Anne-line FOURNIER - Olivier GRIGNON - Emile LUMBROSO - Simone MOLINA - Jean OURY - Jean-claude POLACK - Christelle POURRIER - Laure THIERION -
©2010
Santé mentale (Hors collection) -

Faire « l'expérience de la folie » renvoie à l'énigme de l'Inconscient que l'invention freudienne a défriché mais qui nous revient toujours de façon inédite et bouleversante. Cela relance une traversée de ce qui, au plus intime de chacun, fait obstacle ou empêchement à la rencontre de la folie, à rebours de l'hygiénisme et de la prévention généralisée que notre société impose aujourd'hui dans l'espoir insensé d'en finir avec la maladie, mentale ou somatique, voire même avec la mort.

Renoncer au leurre séducteur d'un « savoir par avance », quand bien même il puiserait aux meilleures sources, est nécessaire pour privilégier « la parole vraie » et le geste nécessaire. Encore faut-il sans cesse subjectiver les théories analytiques pour fabriquer sa « boîte à outils conceptuels » qui se trouvera malmenée à chaque fois, et surtout prendre le risque de la rencontre. Les auteurs en témoignent chacun à leur manière.

Patrick Chemla est psychiatre, chef de service, psychanalyste.

Avec la participation de : Yacine Amhis, Mathieu Bellahsen, Loriane Brunessaux, Hervé Bokobza, Coralie Da Silva, Patrick Faugeras, Anne-Line Fournier, Olivier Grignon, Émile Lumbroso, Simone Molina, Jean Oury, Jean-Claude Polack, Christelle Pourrier, Laure Thiérion.

Mise en vente le 27 mai 2010



Un lieu, un temps pour accueillir la folie
Une expérience de communauté thérapeutique
Francois DE CONINCK - EQUIPE DU WOLVENDAEL


 « Là où la folie se perd, un lieu peut faire repaire...
Un repaire, oui, mais pas comme lieu d'écart, de retrait,
un repaire comme lieu d'ouverture,
mais aussi un lieu d'investissement sur la cité.
Un repaire, donc, qui, dans le fil du mouvement de la psychothérapie institutionnelle, vise l'ouverture au possible, l'ouverture de possibles. »

Ce livre est le récit d’une expérience de communauté thérapeutique (pour adultes le plus souvent psychotiques), s'inspirant de quelques principes essentiels de la psychothérapie institutionnelle. Il vise à en défendre la pertinence et l'actualité, à contre-courant de la psychiatrie actuelle, dominée par le savoir de la biologie et des techniques comportementales et cognitivistes. Sans récuser l'apport du savoir scientifique quand il est rigoureux, ce témoignage fait valoir que toute approche de la folie est vaine si elle ne donne pas réellement, c'est-à-dire au sein même du dispositif de soins, une place à d'autres dimensions humaines telles que l'incomplétude, le temps, la parole, l'inattendu, l'angoisse, le risque, la responsabilité, certaines transgressions...

François de Coninck, écrivain, a accompagné l’équipe thérapeutique du Wolvendael dans ce travail d’écriture.

lundi 21 juin 2010


MENTAL , REVUE INTERNATIONALE DE SANTÉ MENTALE ET PSYCHANALYSE APPLIQUÉE
No 24 - Avril 2010
Clinique et pragmatique de la désinsertion en psychanalyse
 
SOMMAIRE

 Éditorial: Vicente Palomera

Jacques-Alain Miller : Le salut par le déchet

I - Fondements psychanalytiques de la désinsertion
Philippe La Sagna : Sortir de l’isolement par l’ironie
Hebe Tizio : Le délire comme désinsertion du langage
Maurizio Mazottti : La désarticulation du corps dans la schizophrénie

II - Variétés cliniques de la désinsertion
Céline Menghi :  Sono solo
Jean-Louis Gault : Une nouvelle alliance avec la langue
Lucia D’Angelo : Le sentiment de la vie

III - Enseignements de la pratique dans les lieux alpha
Carlo Vigano : Le psychanalyste et l’illusion de l’insertion sociale
Jean-Claude Razavet : Débranchement successifs de l’Autre
Amanda Goya : Subjectiver la maladie
Eugenio Diaz : Le freelance
Nadine Laceur : De la permanence du travail interprétatif à la permanence d’un lien
Pilar Foz : L’invention d’un mode d’insertion dans l’Autre
Thomas Roïc : Un signe de socialisation
Thierry Van de Wijngaert : S’appliquer contre la volonté d’insertion
Natalie Wulfing : Du  sans domicile fixe au  logement permanent
Despina Andropoulou :Toxicomanie : un symptôme social de désinsertion subjective

IV - La pratique des réunions cliniques et la cartographie du réel
Présentation : Éric Laurent
Yasmine Grasser : Les embarras de la sexualité dans le discours globaliste
Dominique Holvoet : Leçons des pratiques de réunions cliniques au Courtil
Antonio Di Ciaccia : la pratique des réunions cliniques et la cartographie du réel
Manuel Fernandez Blanco : Réunion clinique et réel
Débat : Les régimes du savoir dans les réunions cliniques
 animé par Éric Laurent
avec P. Francesconi, G. Briole, J.-D. Matet, A. Stevens

V - Étude

Éric Guillot : De l’agressivité à la pulsion de mort

Commande du numéro ou abonnements sur le site de l'ECF (cf Rubrique "Liens")

samedi 19 juin 2010

Psychiatrie : Un projet de loi inacceptable

Communiqué de presse à propos du « Projet de loi relatif aux droits et à la protection des personnes faisant l’objet de soins psychiatriques et à leurs modalités de prise en charge »


Notre prise de position se situe à l'envers du projet gouvernemental ici dénoncé. Nous pensons quʼil faut un processus d'évolution de la psychiatrie quand elle s'emploie à défendre et accroître la justice sociale dans le soin, quand elle cherche à augmenter les possibilités de liberté dans chaque situation de soin, quand elle considère toujours tout être humain en souffrance psychique en qualité de sujet, de personne et de citoyen, pris dans un environnement social et existentiel, quand elle garantit un accompagnement des professionnels garants de ce qui précède.

Quels que soient les atours dont la ministre de la santé veut l'habiller, le projet actuel est à l'opposé d'une telle orientation. Il ne fait qu'appliquer les discours sécuritaires du président de la république dans ce domaine. Nous sommes plus que jamais dans l'ordre gestionnaire et administratif, où le préventif n'est que prédictif, où le soin n'est que contrainte, où la « personne présentant des troubles mentaux » n'est que dangerosité à neutraliser. Toutes les mesures prises depuis décembre 2008 le confirment. Dans ce contexte, comment comprendre autrement la rétention de 72 heures que comme une « garde àvue »psychiatrique,et les développements des « soins sans consentement » comme participant de la société de surveillance et du nouveau management scientiste promouvant l'homme économique.

Cela ne peut avoir échappé aux organisations professionnelles et aux associations d'usagers et des familles dont la ministre de la santé affiche à longueur d'interviews avoir leur accord. Or, au climat d'insécurité nourrit par toute occurrence tant auprès de la population que des professionnels, s'adjoint un évident risque d'effet opposé, soit une plus forte soustraction, voire une violente opposition, au soin psychiatrique.

Nous ne pouvons donc cautionner de telles « innovations» en trompe l'œil ! A la place d'une attribution de dangerosité, à la place de la violence du soin intrusif et contraint, c'est bien d'une disponibilité et d'une obligation à soigner dont il doit être question dans les attributions effectives de la psychiatrie, ainsi que d'un engagement de l'État. A l'extensivité du soin sans consentement (qui pourrait s'étendre jusqu'à la collocation à domicile et l'emploi de la géolocalisation), il est possible d'opposer une psychiatrie de proximité, d'accueil, d'écoute, respectueuse de la personne, de sa parole, de sa dignité, de sa vie privée comme publique, capable de prendre en compte pleinement besoins et état de nécessité, la personne et son environnement.

Les organisations signataires déclarent qu'elles appellent les parlementaires à rejeter le « projet de loi relatif aux droits et à la protection des personnes faisant l'objet de soins psychiatriques et à leurs modalités de prise en charge » et qu'elles organiseront un débat public citoyen pour s'y opposer. Elles se déclarent prêtes à œuvrer pour le développement d'une politique du soin psychique respectueuse de la personne et de ses droits fondamentaux, mais aussi attentive aux demandes de son environnement. A ce titre, elles affirment qu'il s'agit de supprimer mesure de sûreté et loi de police actuelles (sous l'autorité du préfet), pour une loi basée sur la protection de la personne. C'est dire que toute mesure de contrainte, tout soin sans consentement relève de l'autorisation préalable d'un juge judiciaire et de son contrôle ensuite. Les organisations signataires en feront un thème démocratique fort.
Paris, le 16 juin 2010

Premiers signataires :
Advocacy France, CAUPsy, Collectif Non à la Politique de la Peur, Fédération pour une Alternative Sociale et Écologique (FASE), Groupe Information Asiles (GIA), Ligue des Droits de lʼHomme, Nouveau Parti Anticapitaliste, Parti communiste Français, Parti de Gauche, Solidaires, SUD santé sociaux, Syndicat de la Médecine Générale, Union Syndicale de la Psychiatrie, Les Verts.



Communiqué de presse : santé
Communiqué le 17/06/2010

Demande de moratoire au processus de certification des CHS


Conférence régionale Rhône-Alpes des Présidents de CME de CHS


Communiqué de la conférence régionale Rhône-Alpes des Présidents de CME  de CHS
                                                                                      
La Conférence de Présidents de CME de Rhône-Alpes réunie le 8 juin  2010 au CHS du Vinatier, tient :

- à interpeller solennellement nos tutelles et tout particulièrement l'ARS  de Rhône-Alpes,

- mais aussi à alerter l'ensemble des collègues des établissements hospitaliers de psychiatrie sur  la situation difficile  que traverse actuellement  nos établissements…

En effet il existe actuellement  de manière très perceptible un sentiment d'usure et de désinvestissement des soignants de nos établissements qui nous conduit à demander,  « un moratoire  au processus de certification » en cours dans nos établissements hospitaliers.

Ce moratoire se trouve particulièrement justifié et légitimé d'autant que, si la démarche de certification était supposée garantir l'engagement dans une amélioration continue de la qualité, force est de faire le constat, après les certifications de la  V1 et de la V2, que cela n'a pas conduit à l'engagement des professionnels dans les processus d'amélioration escomptés.

En effet ces visites ont  plutôt été vécues comme une contrainte.  D'autant plus qu'il s'y ajoute  pour la psychiatrie le  caractère inadapté  des visites de certification, dont les préoccupations ont semblé très loin de notre réalité quotidienne de terrain.

Cette usure que nous professionnels ressentons est due aussi au fait que nous présidents de CME avons eu à mener les différentes réformes hospitalières.

Mais leurs superpositions, conduites « à marche forcées », sans réelle concertation préalable avec les professionnels a eu pour nous un impact négatif sur la  gouvernance de nos établissements.

En outre  nous aurons à faire face d'ici peu à refonte de la loi de 90; sans vouloir entrer  dans la polémique les conséquences de  ce projet de loi renforce notre inquiétude, quand à la capacité de nos établissements à assumer cette réforme.

Il s'y ajoute pour notre spécialité l'impact de la baisse démographique conjugué à la perte d'attractivité de la carrière hospitalière  ce qui ne permet plus de détourner les professionnels des soins dus aux patients vers les tâches surajoutées par les démarches des processus de certification.

Nos difficultés sont aussi aggravées  par l'augmentation incessante de la demande adressée au secteur psychiatrique, tant de la part des pouvoirs publics que de la société civile et du fait de l'évolution démographique de notre spécialité.

Les problèmes majeurs et constants de réduction des effectifs soignants, les restrictions budgétaires récurrentes, les problèmes croissants de démographie médicale, auxquels se surajoutent de plus en plus les phénomènes de désorganisation des unités et services, la surcharge des personnels ainsi que les problèmes permanents de gestion de la violence et de sur-occupation des services, ne permettent pas d'envisager les démarches et enquêtes de certification dans les conditions requises à une évaluation correcte.

De  toute évidence, les conditions minima pour un travail de qualité ne sont aujourd'hui plus présentes.

Notre Conférence tient à insister sur le fait qu'il ne s'agit pas de remettre ici en question l'intérêt même de l'évaluation et du regard extérieur, mais de souligner que les exigences de qualité, d'efficience, de performance s'avèrent ici particulièrement inadaptées aux conditions dans lesquels doivent fonctionner les établissements ;  et ce alors même que les professionnels s'attèlent au quotidien à maintenir des équilibres en grande fragilité.

C'est pourquoi la Conférence de Présidents de CME de Rhône-Alpes réclame ce moratoire aux processus de certification de nos établissements.

Nous demandons aussi que pendant cette période de moratoire, le processus de certification soit adapté aux spécificités de la psychiatrie, et qu'il  se rapproche de la réalité de notre pratique quotidienne.

Correspondants / Bureau de la conférence

Dr  LABRUNE   Laurent                 (Bassens -Savoie)              04 79 60 30 66
Dr  GIRAUD      Franck                   (Privas - Ardèche)              04 75 20 14 40
Dr POLI            Angelo                     (St Cyr  -   Rhône)               06 20 75 60 98
Dr SALVARELLI    Jean Pierre      (Vinatier -   Rhône)              06 60 26 95 50

Logement social: "Nous allons vers l'échec"
http://www.lejdd.fr/JDD-Paris/Actualite/Logement-social-Nous-allons-vers-l-echec-200732/

Un collectif de 31 associations a déposé mercredi une lettre au gouvernement afin de relancer la politique du logement. Christophe Robert, délégué général adjoint de la Fondation Abbé Pierre, regrette un décalage entre les ambitions affichées en 2008 et les premiers résultats.

Pourquoi interpellez-vous le gouvernement ?
Nous soutenons les grands axes de la "refondation" de la politique du logement qui a été définie avec les associations. Mais au bout d'un an, les mesures prises laissent penser que nous allons vers l'échec. La logique souhaitée du "logement d'abord", qui consiste à éviter que les personnes mal-logées atterrissent en hébergement provisoire, n'a pas été enclenchée. En même temps, il n'y a pas non plus d'efforts pour l'hébergement d'urgence puisque la priorité est censée être donnée au logement permanent…

La loi sur le logement opposable n'a pas dopé l'offre ?

Très peu. Des milliers de personnes ont obtenu un avis favorable du comité de suivi mais attendent toujours une solution. La politique du logement social est affaiblie. Le 1% logement (participation des employeurs à l'effort de construction) est fragilisé. L’Etat se désengage dans le budget de l’Anah (fond d'aide au parc privé)… Tous les indicateurs sont au rouge.

Le gouvernement a tout de même promis de débloquer 110 millions pour les sans-abris ?
Ces 110 millions doivent au mieux nous rapprocher des dépenses de 2009… On ne peut pas refonder la politique du logement au rabais. Nous demandons donc des engagements conséquents, au niveau interministériel. Les problèmes de logement ont à voir avec la santé et la psychiatrie pour ce qui est des sans-abri, avec les migrants… Ce pourquoi nous avons interpellé le secrétaire d'Etat Benoist Apparu mais aussi François Fillon.

Outre les moyens, quelles sont vos réclamations ?
Entre autres, il faut mettre l'accent sur la prévention, car l'expérience montre que beaucoup d'expulsions peuvent être évitées si on suit les gens en amont, en échelonnant leurs paiements par exemple.

On apprend que les loyers des HLM ont augmenté au-delà du 1% recommandé par l'Etat en 2009. Etes-vous favorable à un gel des baux ?
Je crois qu'il faut être vigilant et adresser un signal fort aux bailleurs sociaux. Mais le gel n'est pas forcément une solution car il se solde généralement par un rattrapage rapide dans les années qui suivent. Il vaudrait mieux aider les locataires, via les APL notamment, qui ont perdu 12% de leur pouvoir solvabilisateur depuis 2001.

Que vous inspirent les logements de fonction des ministres ?

C'est insupportable. Il est temps de faire du ménage et de remettre tout à plat. Aujourd'hui, le pays compte 3 millions de mal-logés et 1,3 millions de demandes de logement social. Qui a besoin des aides de la collectivité en priorité? Je ne crois pas que les ministres soient concernés.

Certaines villes font de la résistance aux logements sociaux comme en témoigne votre classement. Comment réduire les inégalités sur le territoire ?

Malheureusement, les maires ont aujourd'hui le dernier mot sur le foncier, même si la loi autorise potentiellement les préfets à s'y substituer. Certains de ces maires agitent le chiffon rouge. Tout cela est très politique. C'est une question de courage. Aujourd'hui, nous avons besoin de beaucoup plus de logements. Il n'y a pas de raison que ce soient toujours les mêmes communes qui fassent des efforts. L'État devrait pouvoir imposer des constructions.

Alice Pouyat
leJDD.fr




Jean-Bertrand Pontalis : Pas inquiet pour la psychanalyse

Même s’il s’en défend, Jean-Bertrand Pontalis est, à 86 ans, l’un des papes de la psychanalyse française. Longtemps proche de Jacques Lacan, il s’en est ensuite éloigné pour tracer sa propre route. Rencontre avec un homme qui fuit l’esprit de corps, les chapelles, et plaide pour une vision joyeuse de sa discipline.

Hélène Fresnel

Psychologies : Vous avez exercé la psychanalyse pendant plus de quarante ans, mais vous refusez de vous définir comme psychanalyste. Vous écrivez depuis plus de trente ans, mais vous refusez de vous définir comme écrivain. Vous publiez des auteurs depuis quarante-quatre ans, mais vous refusez de vous défi nir comme éditeur. Comment peut-on vous définir en un mot ?

Jean-Bertrand Pontalis : Je refuse une des appellations prise seule, mais peut-être pas les trois si elles forment un ensemble. J’exerce ces activités très différentes, mais elles se rejoignent en moi et ne sont pas en contradiction les unes avec les autres. Ce que je n’aime pas, c’est être étiqueté. D’une façon générale, l’idée d’un prédicat, de quelque chose qui vous qualifie, vous fige, ne me plaît pas. Il m’est impossible de me définir en un mot. D’ailleurs, je pense que personne ne le peut. Je suis un être multiple. Comme chacun de nous. Notre identité est toujours multiple, parce que nous sommes le produit des identifications variables qui jalonnent notre existence.

Ça, c’est bien une remarque de psychanalyste…

J.-B.P. : Psychanalyste, c’est une fonction. Pas un être. Ce n’est pas une identité. J’espère par exemple ne pas l’être avec mes proches, ne pas les bombarder d’interprétations plus ou moins sauvages. Et puis, même parfois dans mon cabinet, je ne le suis pas toujours non plus. Quand j’étais psychanalyste débutant, je me demandais ce que je faisais là : de quel droit ? Je dis souvent que se prendre pour un analyste est le commencement de l’imposture. Et si j’ai réussi à le devenir, c’est bien parce que je ne me suis pas pris pour un analyste.

A priori, tout vous destinait à l’exercice de la philosophie : vous avez été l’élève de Jean-Paul Sartre, et été soutenu par le philosophe Maurice Merleau-Ponty ; vous êtes agrégé dans cette discipline et vous l’avez enseignée pendant plusieurs années. Comment et pourquoi l’avez-vous quittée ?
J’ai enseigné la philosophie à Alexandrie, en Égypte, à Nice, puis à Orléans, en hypokhâgne. Un jour, l’une de mes élèves m’a dit : « Vos cours sont bien, mais on a l’impression que vous n’y croyez pas. » Ses paroles m’ont saisi. Je me suis aperçu que, lorsque l’on est professeur, c’est la voix des autres que l’on fait entendre, pas la sienne propre. J’ai voulu me déprendre de ce discours savant, bien agencé, maîtrisé. Si j’avais du goût pour la philosophie, je n’en avais pas la passion. Et, à ce même moment, j’étais fasciné par des camarades qui, pour des raisons névrotiques, avaient commencé une psychanalyse. Je leur demandais en quoi cela consistait. Je leur posais des questions, mais comme ils ne m’en disaient pas grand-chose, forcément, j’ai été attiré, curieux d’aller explorer ce domaine inconnu, non cerné, difficilement transmissible, indéfinissable. Je me disais que, dans ce lieu, l’usage de la parole devait être différent.

Comment êtes-vous venu concrètement à la psychanalyse ?

C’était en 1953. Je me suis présenté à la Société psychanalytique de Paris et j’ai pu entreprendre ce que l’on appelle une analyse didactique, c’est-à-dire une psychanalyse de formation permettant de devenir éventuellement analyste. Je pense que j’ai été admis parce que, à l’époque, c’était surtout des médecins, des psychiatres qui se pointaient : mes interlocuteurs ont dû être séduits par l’idée qu’un jeune philosophe vienne vers eux. Je n’y connaissais vraiment pas grand-chose : j’avais juste lu deux ou trois livres de Freud. C’était d’abord la curiosité intellectuelle qui m’animait et, bien sûr, il n’a pas fallu longtemps pour qu’il s’agisse d’autre chose. Disons qu’au début de mon analyse je me considérais comme « normal » et puis, très vite, je me suis rendu compte que les choses n’étaient pas si simples que cela.

C’est-à-dire ?
J’étais tellement naïf avant de commencer. Je pensais qu’il fallait avoir des souvenirs d’enfance très précoces et je me souviens avoir dit à un ami : « Mais je ne me rappelle pas de moi, nourrisson. » Très vite, j’ai découvert qu’il ne s’agissait pas du tout de cela. J’ai fait connaissance avec ma propre névrose. J’étais pris dans une histoire d’amour compliquée, souvent douloureuse. J’ai dû embêter mon analyste avec cela pendant des séances et des séances. C’est tellement banal, ces souffrances d’aimer et de ne pas être aimé comme on le voudrait. Au début, j’avais tendance à incriminer les autres : c’est à cause d’« elle », à cause de maman, à cause de mon éducation, du milieu social auquel j’appartiens. Puis, grâce aux séances, je me suis aperçu que j’étais partie prenante dans mes plaintes : j’ai réalisé que les raisons de ma souffrance n’étaient pas extérieures à moi-même.





[VIDEO] "Paroles de soldats", par Jean-Paul Mari
Nouvelobs.com propose un supplément inédit du film "Sans blessures apparentes", diffusé le 24 juin à 22H45 sur France2.

Ce document inédit vous est proposé en avant-première du film de Jean-Paul Mari sur les "blessures psychiques" des soldats français ayant opéré en Afghanistan, "Sans blessures apparentes", diffusé le 24 juin à 22H45 sur France2 dans l’émission Infrarouge... Nouvelobs

Le 18 août 2008, une unité française du 8ème RPIMa tombait dans une embuscade tendue par les talibans dans la vallée d’Uzbeen, sur les pentes du col de Sper Kunday, en Afghanistan. Le bilan officiel, dix morts, vingt deux blessés, n’est pas exhaustif. Il ne tient pas compte des "blessés psychiques", ces hommes, guerriers d’élite, traumatisés par ce qu’ils ont affronté, "fixés", coincés pendant des heures sur le col à la merci des tirs de kalachnikovs, de grenades et de roquettes des talibans. Ceux, nombreux, qui ont vu leurs camarades mourir devant eux, ont pris une balle en plein casque, on vu la mort en face ou ont ramassé les cadavres au lendemain de la bataille. Plusieurs mois plus tard, de retour en France, ceux-là ont continué d’arriver au service de psychiatrie de l’hôpital militaire de Percy à Clamart. Le 14 juillet 2009, les Marsouins du 8ème RPIMa ont défilé sur les Champs-Élysées.

Le Dr Franck de Montleau, chef-psychiatre à Percy, présent en Afghanistan peu après l’embuscade, a soigné ces traumatisés psychiques. Et il a recueilli les paroles intimes de ces soldats blessés.

Ce supplément, inédit, est diffusé en avant-première du film de Jean-Paul Mari, "Sans blessures apparentes", diffusé le 24 juin à 22H45 sur France2 dans l’émission Infrarouge.

Le film est tiré du livre éponyme "Sans blessures apparentes", paru en 2008, aux Editions Robert Laffont.

Samuel Beckett, œuvres intégrales

PRÉSENTATION

A travers les nombreuses pièces de théâtre de Samuel Beckett diffusées à la radio, ce sont les intégrales et interprétations mises en scène qu’il a lui-même validées qui ont été choisies.

CONTENU
En attendant Godot : à la Comédie Française en 1978, avec Jean Paul Roussillon  et Michel Aumont, mise en scène de Roger Blin
Oh les beaux jours : avec Madeleine Renaud, Régis Houtin et Roger Blin en 1970 pour France Culture ;
Toux ceux qui tombent : en 1959 sur la Chaîne Nationale ;
Cendres :  avec Roger Blin  et Delphine Seyrig en 1966 ;
Compagnie et l’Expulsé : toujours avec Roger Blin, sur France Culture e
Le Dépeupleur :  avec Daniel Warrilow.

Le 8ème CD comprend des témoignages de ses proches, tel Jérôme Lindon ou Jean-Marie Serreau et de ses interprètes.
C’est un coffret incontournable pour tous les amoureux de S. Beckett et une remarquable approche pédagogique de son œuvre.

COMPLÉMENTS
CD 1 :
Plage 1 - Lettre à Samuel Beckett lue par Roger Blin - 1'45
Page 2 à 8 - En attendant Godot (acte 1) - 68'08

CD 2 :Plages 1 à 5 - En attendant Godot (acte 2) - 52'12

CD 3
:Plages 1 à 6 - Oh les beaux jours (acte 1) - 60'59

CD 4 : Plages 1 à 3 - Oh les beaux jours (acte2) - 34'28
Plages 4 à 7 - Cendres - 40'14

CD 5 : Plages 1 à 7 - Tous ceux qui  tombent - 74'03

CD 6 : Plages 1 à 8 - Compagnie - 76'43

CD 7 : Plages 1 à 4  - L'Expulsé - 37'47
Plages 5 à 7 - Le Dépeupleur - 35'10

CD 8 : Témoignages - 58'09

GÉNÉRIQUE
Auteur De L'œuvre Originale :
Beckett, Samuel

FICHE TECHNIQUE

Durée Totale: 09h00min00s
Couleur: Couleur
Date Parution: Juin 2010
Éditeur: André Dimanche/Ina
Distributeur: Harmonia Mundi

59€


Qui est fou ?
09/01/1976 - 01h09min33s

PRÉSENTATION
Henri BARUK, Nicole MARTIN, Gérard HOF, Roland JACCARD débattent autour de Bernard PIVOT sur le thème de la psychiatrie d'aujourd'hui. Référence des ouvrages : "Des hommes comme nous" d'Henri BARUK,"Rescapée d'un mythe" de Nicole MARTIN, "Je ne serai plus psychiatre" de Gérard HOF, "L'Exil intérieur" de Roland JACCARD.
Interview d'Henri BARUK neurologue et psychiatre : "la différence entre la neurologie et la psychiatrie, la neurologie est l'étude des mécanismes d'exécution, la psychiatrie est l'étude des altérations de la commande générale de l'organisme ... pour moi il n'y a pas de fous, de malades mentaux ...."
Interview de Nicole MARTIN qui a fait plusieurs séjours en hôpitaux psychiatriques : "j'ai été incarcérée , je souffrais d'une sorte de dédoublement ... le jour où j'ai compris que les psychiatres ... aussi fous que moi ... mais d'une autre folie ... d'un abus de pouvoir ... alors j'ai dit non en bloc ..."
Interview de Gérard HOF : "pour être interné en asile psychiatrique, il faut être débile ..."
Interview de Roland JACCARD : "l'exil intérieur c'est le retour sur soi , le retrait de la réalité , incapable d'avoir avec autrui une relation ...le terme de malade mental est un terme ambigu, il y a des maladies cérébrales et des déviations de normes psychosociales et morales qui appartiennent à la psychiatrie ..."

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La psychanalyse
16/11/1964 - 01h02min09s


PRÉSENTATION
Cette émission propose de découvrir la psychanalyse. Etienne LALOU s'entretient avec un psychanalyste, monsieur NACHT, dans son cabinet.En introduction, il présente Sigmund FREUD, atteint d'un cancer de la mâchoire à la fin de sa vie. Puis, il évoque quelques principes de FREUD qui sont à la base de la compréhension psychanalytique, notamment la distinction entre ce qui est conscient et inconscient chez l'être humain.Etienne LALOU explique ensuite aux téléspectateurs le caractère exceptionnel de cette émission, habituellement consacrée à l'exploration des maladies. Il s'agit aujourd'hui d'une initiation, d'une évocation. Il demande au public, dans ce cadre, de se prêter au jeu et d'entrer "dans les méandres de l'inconscient et du conscient".Cette évocation prend la forme de séquences correspondant à différents exemples, où le récit de patients virtuels (en voix off) s'articule autour des images du bureau du psychanalyste. Parfois, ces histoires sont illustrées par des images truquées : effets de dédoublement, de multiplication, de miroir, images en silhouette...A la fin de chaque "séance", le psychanalyste donne des éléments d'interprétation.








Association psychanalytique

Accueil

Gynépsy, Association loi 1901, est un lieu d’accueil, d’écoute et d’orientation pour toute femme en souffrance psychique.

Accueil de la parole de chaque femme :
- Le mal-être
- Les violences
- Le corps gynécologique
- Les addictions
- Les femmes étudiantes
- Les femmes prostituées
- Les lesbiennes

La consultation d’accueil, d’écoute et d’orientation est un lieu où la souffrance d’une femme peut être entendue par des psychanalystes, ou des psychologues, sous 48 heures si nécessaire.

La participation financière aux consultations reste libre, car son unique but est d’aider au bon fonctionnement de l’association.

Téléphones centraux :
01.43.28.16.91
01.42.16.85.83


3 lieux d’écoute la journée en entretien privé :

Station Saint-Mandé (ligne 1)
Station Chevaleret (ligne 6)
Station Maraîchers (ligne 9)

Une permanence téléphonique : mardis et vendredis de 20h à 22h pour les femmes habitant Paris ou l’île de France au :


Tél : 01.43.28.16.91

Siège social :
74 rue Dunois
75013 PARIS

Courrier et Contact :
Nadine MOREAU
1, rue Bérulle
94160 SAINT MANDE
Tél : 01.43.28.16.91 ou jaccosse@orange.fr

Courriel de toute l’équipe :
gynepsy@laposte.net

Courriel privé :jaccosse@orange.fr

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Agenda du mois de Juin : (voir aussi la rubrique événementiel)

-Du 27 Mai au 15 Juin 2010 – 21 Av du Maine 75015 Paris notre marraine présentera ses nouvelles toiles aux Archives Yves Klein .

- Le 5 Juin 2010 : Les enfants KDOS – Espoir du don – MAS – 10 – 18 rue des terres au curé – 75013 PARIS.

- Le 10 Juin 2010 : la souffrance au travail – Café Annecom – De 20 h à 21 h 30 – Café au Gai moulin – 10 rue saint Merri – 75004 PARIS

- Le 17 Juin 2010 : Journée CLSM – Santé mentale et santé publique
De 10 h à 17 h – Salle des fêtes de la Mairie du

- Le 19 juin 2010 : « VIOLENCES ENVERS LES FEMMES :
Espace conférence des diaconesses Paris XIIe – de 9 h à 18 h

- Le 23 juin 2010 à Metz : Par Sanviolentine de 20 h à 22 h
Les garçons victimes d’agression sexuelle, le tabou dans le tabou !





Suicide, selon l’emploi
Publié le 21/05/2010    

Toutes les catégories professionnelles ne sont pas égales devant le suicide. C’est ce qui ressort d’une étude conduite par des équipes de l’Unité mixte de recherche et de surveillance transport travail environnement* et de l’InVS, qui se sont attachées à décrire, en population active, via deux indicateurs, les tentatives de suicide (TS) au cours de la vie et la mortalité par suicide, selon l’emploi.

La description des TS s’est fondée sur les données du Baromètre Santé 2005 de l’INPES**, enquêtant tous les 5 ans, notamment sur les comportements, attitudes, prises de risque, et l’état de santé de la population vivant en France. La description de la mortalité par suicide avant 65 ans s’est appuyée sur les données du programme COSMOP (Cohorte pour la surveillance de la mortalité par profession) de l’InVS, issues des données de l’échantillon démographique permanent de l’INSEE** et de celles du Cépi-DC de l’INSERM** intéressant les causes médicales de décès.

La description des tentatives de suicide a porté sur 7 389 femmes et 6 264 hommes, actifs occupés, âgés de 18 ans et plus, résidant en France, celle de la mortalité par suicide avant 65 ans, sur 138 194 femmes et 187 938 hommes, nés en France métropolitaine après 1890, déclarés actifs occupés à au moins un des recensements de 1968, 1975, 1982, 1990, et les risques relatifs de décès par suicide ont été estimés selon la dernière catégorie socio-professionnelle ou le dernier secteur d’activité connus.

Tentatives de suicide : les femmes et les ouvriers

Dans la population étudiée (52,5 % d’hommes), où 80 % des sujets, actifs occupés, étaient, quel que soit le sexe, en CDI, la prévalence des TS vie entière déclarées était 2 fois plus forte chez les femmes que chez les hommes (6,9 % vs 3,1 % ; p < 0,001).

En population masculine, la prévalence des TS était plus élevée chez les hommes travaillant à temps partiel que chez ceux à temps plein (6 % vs 2,9 %), plus élevée encore chez ceux travaillant en intérim en comparaison des hommes travaillant en CDI (7,6 % vs 3,1 %).

Chez les salariés, un gradient social est observé : les ouvriers sont les plus touchés par les TS vie entière (3,9 % chez les hommes, 12,5 % chez les femmes), les exploitants agricoles (0,4 % des hommes, 4,1 % des femmes) et les cadres (2,2 % des hommes, 4,2 % des femmes) les moins atteints, l’association entre TS et groupe socio-professionnel n’étant significative que chez les femmes. Au sein des catégories professionnelles aussi, hommes et femmes différaient en terme de TS.

Mortalité par suicide : les hommes, les exploitants agricoles et les ouvriers

Chez les hommes, 1 114 décès par suicide ont été observés pour 3 534 883 personnes-années (taux de décès prématurés par suicide : 0,3 p. 1 000 personnes-années). Les chiffres correspondants, chez les femmes, étaient 268 décès prématurés par suicide pour 2 698 299 personnes-années (0,1 décès p. 1 000 personnes-années).

Les exploitants agricoles, qui étaient apparus les moins atteints par les TS vie entière étaient les plus touchés par les décès par suicide [RR = 3,1 IC à 95 % 2,3-4,2 chez les hommes et 2,2 (1,1-4,5) chez les femmes], en comparaison des cadres.

Chez les salariés, quel que soit le sexe, un gradient social de mortalité par suicide est là encore mis en évidence. Les cadres sont les moins atteints, les ouvriers les plus touchés (RR = 2,6 ; 2,0-3,4 pour les hommes et 1,9 ; 1,0-3,7 pour les femmes), les différences n’atteignant pas la significativité statistique chez les femmes, probablement, selon les auteurs, en raison du faible nombre de décès.

De l’analyse selon le secteur d’activité il ressort, chez les hommes, en comparaison des secteurs non marchands, une surmortalité par suicide significative dans les secteurs de l’agriculture, sylviculture et pêche, des industries agricoles et alimentaires et celles des industries des biens intermédiaires. Chez les femmes, pour cette même comparaison, la surmortalité significative par suicide concerne le secteur des biens d’équipement, puis le secteur agricole.

Les modalités de suicide différaient elles aussi selon le sexe : le suicide par ingestion de substances était plus souvent le fait des femmes, le suicide par pendaison (plus fréquent chez les exploitants agricole), armes à feu (chez les hommes de toutes catégories socio-professionnelles) ou noyade, plus le fait des hommes.

Cette étude, fondée sur des données existantes attire l’attention sur les inégalités devant le suicide et la mortalité par suicide en lien avec l’emploi ; elle appelle l’examen d’autres sources de données et la prise en considération de ses résultats. C Cohidon et coll. notent en outre : « Plus généralement, le déterminant « travail » devrait être pleinement pris en compte dans les plans de prévention proposés par les pouvoirs publics. »

* INRETS (Institut national de recherche sur les transports et leur sécurité), Université Lyon 1, InVS (Institut de veille sanitaire)
** Cépi-DC : Centre d'épidémiologie sur les causes médicales de décès ; INPES : Institut national de prévention et d’éducation pour la santé ; INSEE : Institut national de la statistique et des études
économiques ; INSERM : Institut national de la santé et de la recherche médicale.

Dr Claudine Goldgewicht

Cohidon C et coll. Suicide et activité professionnelle en France. Rev Epidemiol Santé Publique 2010 ; 58 : 139-50.