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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.
Florence Morin-Martel 25 mars 2024
QUEBEC
L’essai Les cobayes oubliés, de Sophie-Andrée Blondin et Lisa Ellenwood, explore les conséquences d’expériences menées autour des années 1950 par le psychiatre Ewen Cameron, à Montréal. Doses massives de LSD, sommeil forcé et cocktail de barbituriques : les traitements qu’il administrait à ses patients visaient à déstructurer leur cerveau pour le rendre semblable à celui d’un poupon, afin de pouvoir ensuite le « reprogrammer ». Ils ont plutôt causé de lourdes séquelles à ces gens.
En entrevue au sujet de son livre paru récemment, Mme Blondin raconte avoir été guidée par son désir de comprendre ce qui mène des scientifiques à commettre des dérives éthiques. Le réputé Dr Cameron rêvait de guérir des maladies mentales, souligne celle qui anime aussi l’émission de science Les années-lumière, à la radio de Radio-Canada.
Pour tenter d’atteindre rapidement ce but, ce « monstre d’ambition et d’insensibilité » en est toutefois venu à administrer des traitements extrêmes à des gens qui n’y avaient pas consenti, explique la journaliste. Ses patients admis en psychiatrie à l’Institut Allan Memorial, sur le flanc sud du mont Royal, ont donc eu droit entre autres à des cures de sommeil forcé et à des séances d’écoute de messages répétitifs.
Par Le HuffPost avec AFP 25/03/2024
M6 a diffusé dimanche soir une enquête de « Zone Interdite » sur les défaillances de l’État dans le secteur du handicap.
HANDICAP - C’est un reportage choc qui a suscité de nombreuses réactions. Ce dimanche 24 mars dans la soirée soir, M6 a diffusé une longue enquête de Zone Interdite sur les défaillances de l’État dans le secteur du handicap. L’émission montre notamment un IME (institut médico-éducatif) délabré, qui refuse de laisser entrer des parents, alertés par un éducateur sur les conditions déplorables d’hébergement de leurs enfants.
L’enquête donne aussi la parole à des parents qui indiquent avoir porté plainte après avoir constaté des signes de maltraitance sur leur fils autiste majeur.
Tom Leslie
Le processus de maturation du cerveau donne aux adolescents le goût pour les expériences nouvelles et les lieux inconnus. Il leur permet aussi d’avoir envie de tisser des liens, d’après des recherches récentes en neurobiologie.
Qui sont vraiment les ados ? Ils ont la réputation d’être pénibles, égoïstes et irresponsables, mais ces stéréotypes sont forcément réducteurs. La plupart des autres animaux, y compris les primates les plus proches de nous, quittent le nid dès la fin de la puberté et ne connaissent pas l’adolescence prolongée propre à notre espèce. Pourquoi les humains ont-ils évolué ainsi ? Si l’on regarde de plus près le cerveau des ados, on peut en déduire que l’adolescence présente probablement un avantage sélectif caché.
par Benjamin Leclercq publié le 20 mars 2024
Monique, aide à domicile, avec une de ses bénéficiaires, Yvette, 84 ans. Le 8 août 2022 à Moutier Malcard (23). (Valérie Couteron/La Grande Commande Photojournalisme)
C’est une question ample et vitale, tout à la fois individuelle et collective, sociale et politique, qu’a retenue pour sa première édition le Printemps des Humanités : comment une société, la nôtre, peut et doit s’organiser pour bien soigner ses membres. «Politiques publiques, inégalités de genre, santé des femmes, vulnérabilités psychosociales, âges de la vie, vieillesse et mort…, la thématique du prendre soin rencontre une actualité extrêmement vive car elle est à l’agenda de multiples réflexions en France, à un moment où la santé est un secteur en plein trouble», témoigne le sociologue Pierre-Paul Zalio, président du Campus Condorcet, pôle de recherche dédié aux sciences humaines et sociales, à l’origine de l’événement.
Par
Le doyen des établissements de soins lyonnais organise une série d’activités culturelles pour fêter ses 200 ans d’existence et placer le sujet de la santé mentale dans le débat public.
Une exposition retraçant 200 ans d’histoire sera visible du 15 mai au 31 octobre 2024 dans la chapelle historique du site.
Publié le
L’inauguration s’est effectuée en présence des élus et partenaires.
L’inauguration de l’extension des locaux du centre médico-psychologique (CMP), 16 avenue de Saint-Pierre a eu lieu récemment.
Le Centre médico-psychologique (CMP) est une structure de soins du secteur de psychiatrie générale qui propose des prises en charge individualisées et s’adresse aux personnes adultes ou jeunes de plus de seize ans présentant une souffrance psychique.
Installé depuis 2010, le CMP, compte-tenu de son évolution et de son organisation, avait besoin de s’agrandir. Depuis la mi-janvier, il dispose de 55 m2 supplémentaires, avec deux bureaux dont un offrant discrétion et confort pour les séances de relaxation et d’hypnose, et une grande salle de réunion.
Mardi, 19/03/2024
Des résultats très encourageants ont été annoncés pour une thérapie expérimentale à base de cellules neurales dans l’épilepsie lors du congrès annuel 2023 de l'American Academy of Neurology (AAN) et confirmées par la suite. Cette nouvelle piste thérapeutique a entraîné une réduction de plus de 90 % des crises chez deux patients atteints d'épilepsie du lobe temporal mésial résistante aux médicaments, lors du premier test chez l'homme. « Il est remarquable que la réduction significative et précoce des crises observée dans cette étude semble être durable chez ces deux premiers patients traités avec une seule administration de NRTX-1001 », a déclaré l’auteur principal, le Docteur Robert Beach, dans un communiqué de presse.
« Il est également encourageant de constater que le premier patient n'a plus eu de crises invalidantes à partir du deuxième mois et qu'il a amélioré ses performances de mémoire lors de plusieurs tests cognitifs, car les difficultés mémorielles peuvent être un problème pour les personnes atteintes d'épilepsie du lobe temporal mésial résistante aux médicaments », a déclaré le Docteur Beach, chef du service d'épilepsie et professeur de neurologie à l'Université médicale SUNY Upstate de Syracuse, dans l'État de New York. La thérapie NRTX-1001 (Neurona Therapeutics) consiste en une dose unique d'une suspension injectable d'interneurones inhibiteurs de haute pureté qui sécrètent le neurotransmetteur inhibiteur acide gamma-aminobutyrique (GABA).
par Eric Favereau publié le 19 mars 2024
Des infirmières spécialisées en soins palliatifs s'occupent d'une patiente atteinte de la maladie de Parkinson, à Moulins-sur-Allier, le 23 juin. (Maria Mosconi/Hans Lucas)
On adore parfois les grands mots dans les débats sur la fin de vie. «C’est une loi de fraternité», a expliqué, le 11 mars dans Libération, Emmanuel Macron en présentant son projet de loi. «L’aide à mourir est le contraire d’un projet de fraternité», a rétorqué, vendredi 15 mars, Jean Leonetti, auteur de la loi précédente. «Accompagner quelqu’un à mourir peut être un acte de soin», a expliqué l’ancienne présidente du Centre national des soins palliatifs et de la fin de la vie Véronique Fournier. «Donner la mort est tout sauf un soin», a répété la présidente de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (Sfap).
par Marlène Thomas publié le 18 mars 2024
Hélène Leblanc (conseillère conjugale et familiale), Louise (psychologue) et Amandine Maraval (directrice) au LAO Pow'Her. (Ava du Parc/Libération)
Seuls le zip de sa trousse et le bruissement de sa feuille viennent troubler le silence dans cette pièce chaleureuse. Non loin de Nadia (1), une boxeuse sur une affiche proclame, comme pour l’interpeller : «Je m’affirme, je me défends.» Sur conseil d’une amie, la lycéenne de 16 ans a poussé, il y a quelques jours, la porte du Lieu d’accueil et d’orientation pour les jeunes femmes victimes de violences (LAO) Pow’her à Bagnolet. «C’était compliqué pour moi de demander de l’aide. J’espère trouver un appui ici», lâche cette lycéenne au milieu d’un grand salon où les jouets pour enfants côtoient des tapis de yoga aux couleurs électriques. L’adolescente confie à Hélène Leblanc, conseillère conjugale et familiale, lors d’un entretien : «L’école a longtemps été une échappatoire.» Une échappatoire à l’insécurité régnant dans son foyer familial, où un membre de sa famille, accusé par sa sœur de l’avoir violée, est toujours accueilli. «Tu peux me rappeler le rôle des parents par rapport à leurs enfants ?» questionne Hélène Leblanc d’une voix douce. «Nous protéger», répond la jeune fille, elle-même troublée par des «flash-back».
Comme Nadia, 537 ados et jeunes adultes ont été accompagnées par le LAO depuis son ouverture en septembre 2019. Parmi elles, 86% ont subi des violences intrafamiliales et 83% plusieurs types de violences au cours de leur vie (intrafamiliales, conjugales, sexuelles, mariages forcés, prostitution).
par Marlène Thomas publié le 12 mars 2024
Au tribunal judiciaire de Bobigny, le 7 mars. (Denis Allard/Libération)
Un pas décisif pour la protection de l’enfance. Au terme d’une navette parlementaire longue de plus d’un an, la proposition de loi de la députée socialiste Isabelle Santiago a été définitivement adoptée, ce mardi 12 mars, lors d’une ultime lecture au Sénat. Faisant écho aux recommandations de la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise), ce texte vise à renforcer la protection des enfants victimes de violences intrafamiliales en facilitant la suspension de l’autorité parentale et du droit d’hébergement, dès l’ouverture d’une enquête pour violences sexuelles incestueuses ou crime sur l’autre parent. Une urgence alors que 160 000 enfants sont victimes de violences sexuelles chaque année et que 4 millions sont exposés aux violences conjugales, selon la Fédération nationale Solidarité femmes. Isabelle Santiago détaille à Libération les avancées portées par ce texte.
Comment votre loi va élargir les cas de suspension de l’exercice de l’autorité parentale, des droits de visite et d’hébergement avant une condamnation ?
La procédure aujourd’hui telle qu’elle était organisée ne couvrait pas ce champ-là. Entre une mise en examen et une décision du tribunal, il peut parfois s’écouler dix-huit mois à trois ans. Avant le procès, certains enfants se retrouvaient donc chez leurs agresseurs lors de visites médiatisées [dans un espace de rencontre, ndlr] ou non. Certains pères ont également pu refuser la prise en charge de leurs enfants en [consultations de] psychotraumatisme alors qu’ils avaient été témoins des féminicides de leurs mères. D’autres n’ont pas pu être hospitalisés ou encore envoyés en vacances avec leurs grands-parents. Cela touche plein d’aspects de la vie quotidienne. La France avait d’ailleurs été rappelée à l’ordre par l’ONU après la saisine des hautes instances internationales par trois mères. Avec cette loi, la suspension de l’exercice de l’autorité parentale, des droits de visite et d’hébergement interviendra dès le début de la procédure de mise en examen. Ce qui induit une automaticité de la protection de l’enfant en vue du procès. En revanche, le dépôt de plainte et le temps de l’enquête ne sont pas concernés par le texte.
De Lila Lefebvre Lundi 18 mars 2024
Un patient de l'hôpital psychiatrique Pierre Janet du Havre est mort au CHU de Rouen vendredi 15 mars, indique le groupement hospitalier dans un communiqué ce lundi. La veille au soir, il s'est battu avec un autre patient au sein de l'établissement.
Un patient de Pierre Janet, l'établissement de psychiatrie du Groupement Hospitalier du Havre (GHH), est décédé vendredi 15 mars, au lendemain d'une violente altercation avec un autre pensionnaire, indique le GHH à France Bleu Normandie ce lundi soir, confirmant une information de nos confrères de Paris-Normandie.
par Jean Lacau St-Guily, cancérologue publié le 11 mars 2024
Photographie issue de la série «IN FINE». (Erix Dexheimer)
Le président Macron vient de préciser le projet de loi sur la fin de vie : il offrirait à toute personne majeure, capable de discernement, atteinte d’un mal incurable mettant en jeu son pronostic vital à court ou moyen terme, la possibilité d’être aidé à mourir. Parallèlement, une stratégie de soutien des soins palliatifs serait mise en place (pour les encourager, les diffuser à l’ensemble du pays, les rendre accessibles à tous) – certaines dispositions de soutien des soins palliatifs étant incluses dans le projet de loi.
par Adrien Naselli publié le 12 mars 2024
Ici, dans l'unité de soins palliatifs de l'hôpital Paul-Brousse, à Villejuif (Val-de-Marne). (Olivier Coulange/VU)
par Adrien Naselli
Dans son livre la Mort hors la loi («Tracts», numéro 31, Gallimard, 2021), le chef du service de neurochirurgie du CHU de Tours se dit «hanté» par des patients en souffrance incurable. C’est le cas de Déborah, 6 ans, atteinte d’une tumeur sans espoir de guérison, qui la fait terriblement souffrir – et de sa mère, qui la veille jour et nuit. L’équipe médicale débat. «On sait tous qu’on ne peut faire que ça : quelque chose qui l’endorme et finalement la tue. Mais qui ? Qui est prêt à faire ça […]. Nous sommes en 1982, sur ça, il n’y a pas de loi, écrit Stéphane Velut. Pour la première fois, rien de ce qu’on m’avait appris […] ne me parut plus dérisoire, rien de mes fragiles connaissances théoriques ne me parut plus inutile.»
Publié le
Par Pauline Petit
Une grande fatigue envahit les Allemands le printemps venu, sorte de veisalgie post-hivernale… Si bien qu'ils lui consacrent un mot : la Frühjahrsmüdigkeit. Une curiosité linguistique et culturelle.
Il est de ces mots qui n'existent que dans une seule langue et dont la traduction, parfois hasardeuse, nous amuse tout en nous révélant une idée bien précise sur laquelle nous ne pouvions justement mettre un terme. Parmi eux, le doux nom de "Frühjahrsmüdigkeit". Composé de "Frühjahr" (qui signifie printemps) et "Müdigkeit" (fatigue), il désigne cette lassitude ou épuisement que l'on peut ressentir avec l'arrivée des beaux jours, au sortir de l'hiver. Le terme a même sa déclinaison verbale : on dira "ich bin frühjahrsmüde", littéralement "je suis fatigué du printemps" ou plutôt "j'ai la fatigue du printemps".
En quoi consiste cette étrange maladie ? Les Allemands sont-ils si épuisés qu'il leur fallait dédier un mot de leur langue, réputée propice à la création de concepts, à ce mal printanier ? Pourquoi n'avons-nous pas un mot français pour le désigner ? La Frühjahrsmüdigkeit s'arrêterait-elle, tel un nuage radioactif, à la frontière franco-allemande ? Ou comment d'un phénomène mi-pathologique mi-linguistique que nous voyons comme une curiosité d'un côté de la frontière, révèle de l'autre une réalité culturelle… De quoi mêler ici conseils contre la fatigue saisonnière dignes d'un magazine pour salle d'attente, goût des "intraduisibles" et réflexions sur l'hypothèse linguistique de Sapir-Whorf, laquelle voudrait que la langue influe sur la façon dont on conçoit la réalité.
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