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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mardi 19 mars 2024

Témoignage Tabou de l’andropause : «J’ai constaté une baisse de libido. Et quel soulagement !»






par Marie-Eve Lacasse  publié le 10 mars 2024 

Ils n’avaient jamais entendu parler d’andropause avant d’être interviewés, cette sorte de ménopause des hommes. Ils racontent leurs changements physiques, intellectuels et sexuels à «Libé» au tournant de la soixantaine. Premier épisode de notre série, Eugène, 66 ans, photographe, qui vit à Lyon.

Plus taboue que la ménopause, l’andropause touche pourtant 2 % à 18 % de la population masculine en fonction de l’âge et de nombreux critères, selon le Journal of Sexual Medicine (Université d’Oxford). Baisse de la libido, disparition des érections matinales mais aussi bouffées de chaleur, sudation nocturne, troubles du sommeil, prise de poids au niveau du ventre, sentiment dépressif et perte d’énergie… Le tableau clinique ressemble étrangement à la ménopause, sans pourtant attirer beaucoup l’attention des médias. A l’occasion de notre enquête sur l’andropause, des hommes ont accepté de témoigner pour nous raconter cette étape de leur vie.

«A l’âge que j’ai, 66 ans, on commence à être la victime de différentes pathologies du vieillissement : cholestérol, problèmes cardiaques, soucis articulaires. Mais il y a pire : parlons des célèbres poils des vieux ! J’ai la chance d’avoir un coiffeur qui est vigilant et qui coupe les poils des oreilles ou du nez. C’est disgracieux, et j’ai toujours été coquet, alors il les coupe. Pour le reste, même si je suis sujet aux prises et pertes de poids cycliques et élastiques, et qu’objectivement, j’ai pris quelques kilos depuis que j’ai 60 ans (bon, pas dans des proportions alarmantes), je continue à faire attention à mes habits, qui sont toujours chics et bien coupés. Je ne prends ni alcool ni drogue, mais je fume comme un pompier. Et forcément, après un certain âge, si on veut surveiller sa santé, on entre dans l’inévitable succession d’examens : effort cardiaque, bilan sanguin régulier, test du cancer colorectal…

J’aime vieillir. Quelque chose s’apaise, même si je ne suis pas super content à l’idée de quitter ce monde un de ces jours. J’ai constaté une forme d’amélioration de mon état intérieur, de mon comportement social. Je prends les choses avec plus de détachement, de bienveillance, de philosophie. Je n’ai jamais été colérique. Il y a certaines indignations qui sont toujours présentes mais je les soigne en m’occupant des autres. J’ai milité toute ma vie au sein d’un parti politique et maintenant je donne des cours de français à des étrangers dans un centre social de mon quartier, où je suis aussi administrateur. Je le fais bénévolement. J’aime ça, ça me donne le sentiment de participer à quelque chose dans lequel je crois. La colère, ce n’est pas très producteur.

Au niveau sexuel, je sais que ma vie fantasmatique intérieure est la même, toujours présente, active et évolutive. Mais j’ai constaté une baisse de libido, moins d’urgence à courir le guilledou, comme on dit. Et quel soulagement ! Quelle paix de l’esprit… Paradoxalement, j’ai commencé à photographier le monde BDSM fétiche cuir au même moment, par pure curiosité. C’était loin de moi et je m’y suis intéressé avec un regard d’observateur. Ça n’a pas changé mon désir ou mes fantasmes, ça ne m’excite pas particulièrement, même si on ne peut pas faire des photos sans désir. N’importe quel sujet doit provoquer chez moi une excitation, esthétique, visuelle, sexuelle. Or, il y a quelque chose de bienveillant dans ce milieu. Il n’y a pas de jugement sur les corps. Il y a des vieux, des jeunes, des moches, des gros, des belles, des beaux, et tout le monde a sa place. Personnellement, je ne suis pas grand, j’ai un peu de ventre, je n’ai pas de muscles. Et pour l’anecdote, je n’ai jamais eu à prendre du Viagra. Il n’y a pas d’enjeu à ce niveau.»


lundi 18 mars 2024

LES JEUDIS DE L’A.P.M. " Séminaire Trajets "

" Séminaire Trajets "

Rencontres et trajets de vie.
Non " bilan" mais regard d’un instant sur quelques éléments qui ont impulsé, créé,
dans le plaisir ou la douleur, les découvertes et changements d’orientation,
détachements et libérations, …
Au-delà des récits polis et conformes, quelques moments d’échange et de vérité.

Nous vous invitons à rencontrer des psychanalystes praticiens, hors des radars et des tréteaux, ni conformistes ni marginaux, remarquables par leur professionnalisme, leur constance et leur détermination à affronter des événements de l’extrême, ordinairement peu ou pas abordés. 
 
Réunion en présence dans les locaux de l'École Normale Supérieure, 45 rue d'Ulm, 75006 Paris (salle Samuel Beckett, couloir A, rez de chaussée).

Pour les personnes ne pouvant pas être présentes (éloignement, santé, etc...) , la réunion est diffusée par zoom : S'INSCRIRE ICI

14 mars 2024

Regis Airault


Psychiatre, Regis Airault est l'auteur de deux ouvragesédités chez Payot: « Fous de l'Inde. Délires occidentaux et sentiment océanique» (2000), et « Faire une pause dans sa vie. Au pays de la lune à l'envers» (2004), ainsi que de nombreux articles publiés dans diverses revues sur l’adolescence, le voyage initiatique, la kleptomanie, l’art et la création, l’ethnopsychiatrie ….  


"Mon parcours de psychiatre des hôpitaux (en cette période de glaciation de la psychiatrie) a comme boussole la psychanalyse : des « fous de l’Inde » dans les années 80, à la mise en place du premier secteur de santé mentale de Mayotte en 2001, en passant par Sainte-Anne puis la psychiatrie de liaison dans les années 90. De retour en france en 2007 j'explore les effets de la révolution méthadone à la clinique Liberté avant de retrouver la pédopsychiatrie. Responsable du Cmpp De Villejuif pendant 6 ans, je me lance en 2020 vers une dernière exploration de la psychiatrie de secteur à Bondy (lieu de naissance de la psychothérapie institutionnelle en France dans les années 80), comme responsable du CAC (centre d’accueil et de crise ) et du CATTP. Le point de départ : "À la recherche du sentiment océanique", ma thèse (sous la direction de Tony Lainé), qui parle des voyages pathologiques ... Le mien?" 

8 février 2024

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Fernando Geberovich

Psychanalyste, membre de la Société de Psychanalyse Freudienne (SPF), Fernando Geberovich est l'auteur de deux ouvrages: « Une douleur irrésistible. Sur la toxicomanie et la pulsion de mort. », Paris, InterEditions, 1984, et « No Satisfaction. Psychanalyse du toxicomane. », Paris, Albin Michel, 2003.  

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7ème Journée d’étude « Parcours d’exil, Parcours d’intégration »

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Journée nationale des handicapés célébrée au palais Ahmed Bey (Constantine) : Psychothérapie pour enfants par l’art et la créativité




 Yousra Salem     16/03/2024



Des ateliers ont été animés pour l’occasion ( Photo : El Watan)

L’art et la créativité sont des langages universels qui peuvent s’avérer des outils thérapeutiques efficaces pour les enfants handicapés. 

C’est dans cette perspective que Raouza Boukerzaza, psychologue clinicienne, a animé, jeudi dernier, une conférence sur l’importance de «la thérapie pour handicapés par l’art et la créativité». 

Cette rencontre ainsi que des ateliers pour enfants ont été tenus à l’occasion de la Journée nationale des handicapés au musée national des arts et expressions culturelles traditionnelles, palais Ahmed Bey de Constantine. 

Selon Mme Boukerzaza, les activités artistiques et créatives offrent aux enfants trisomiques ou retardés mentaux un moyen d’expression unique, de développement personnel et d’inclusion sociale. 

Peinture, dessin, artisanat, musique, danse, poésie et théâtre, les possibilités sont infinies et permettent à chaque enfant de trouver le médium qui lui correspond le mieux. «La psychothérapie est un ensemble de techniques, gestes et comportements. 


L’immuno-psychiatrie, porteuse d’espoirs

Grand Prix de l’Inserm 2021, le Pr Marion Leboyer, psychiatre, professeure à l’Université-Paris-Est-Créteil (UPEC) consacre sa carrière à mieux comprendre les maladies psychiatriques. « L’hypothèse selon laquelle les désordres immunitaires jouent un rôle dans les maladies psychiatriques date d’il y a plus de 50 ans », déclare la scientifique sur le site de l’Inserm. Elle cite d’ailleurs une « grande pandémie grippale au nord de l’Europe à la fin des années 50 », à la suite de laquelle, « il a été constaté une augmentation du nombre de cas de schizophrénie ». Depuis, le concept s’est étendu à travers plus de… 10 000 publications internationales qui mettent en évidence « une cascade d’évènements à l’origine des phénomènes inflammatoires dans les maladies psychiatriques ».


L’Observatoire international des prisons menacé de disparaître

Par 

C’est un appel au secours. L’Observatoire international des prisons - section française (OIP) connaît de sérieuses difficultés financières et lance un large appel aux dons pour pouvoir « se donner un peu d’oxygène », selon les termes de son directeur, Jean-Claude Mas. L’objectif est le même que lors de la précédente crise, en 2019 : réunir au moins 200 000 euros.

Les principales missions de l’OIP sont la défense des droits des personnes détenues, la réponse aux sollicitations des personnes incarcérées ou de leur famille et les enquêtes sur les conditions de détention. L’OIP est ainsi à l’origine de plusieurs décisions de justice, aussi bien en France que devant la Cour européenne des droits de l’homme, condamnant les conditions indignes de détention. L’Observatoire international des prisons réalise par ailleurs Dedans Dehors, un trimestriel de 48 pages en papier glacé et quadrichromie, ainsi que le Guide du prisonnier, somme de près de 1 000 pages coédité avec La Découverte, outil pédagogique et juridique précieux pour les personnes détenues et leurs proches.

L’heure est grave : l’Observatoire international des prisons – dont le budget moyen est environ de 771 000 euros par an – a perdu 67 % de ses subventions publiques en une décennie. En 2014, leur montant cumulé était de 424 211 euros. Il est de 135 107 euros aujourd’hui. « Les aides de l’Etat et des collectivités territoriales, qui représentaient en 2014 plus de la moitié de nos ressources, en représentent aujourd’hui moins de 20 % », confirme M. Mas. Pour être totalement indépendant du ministère de la justice, qui est notamment chargé de l’administration pénitentiaire, l’OIP refuse ses financements. Il doit donc trouver des financements privés, mais cela ne suffit pas.

L'OIP est menacé


Bonjour,

 

Acteur associatif indépendant, l’Observatoire international des prisons - section française (OIP) connaît aujourd'hui de sérieuses difficultés financières, susceptibles de réduire considérablement sa capacité d’intervention, et ce malgré les efforts importants déployés pour nouer de nouveaux partenariats financiers et maîtriser au maximum chaque dépense.

Alors que la situation dans les prisons françaises est bien plus dramatique aujourd'hui qu'il y a 4 ans, quand la France a été condamnée pour la première fois par la Cour européenne des droits de l'homme pour ses conditions de détention inhumaines et dégradantes, l'OIP est menacé. 

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Colloque CRIVA "Voix de l'exil"

 




PROGRAMME (8 définitif) ET ARGUMENTS DU COLLOQUE CRIVA

« Voix de l’Exil »

JEUDI 28 MARS 2024 de 10h à 18h

En Zoom et en présentiel à la Mairie du 9ème de Paris

 

Argument général incitatif du Colloque

L’histoire nous impose, d’un siècle à l’autre, sa cohorte d’exodes, d’émigrations massives : toute sortie de territoire sonne comme une « sortie de route » d’un destin arrêté aux frontières des déterminismes, des édits et des discours. Exilé si ce n’est banni de son histoire, de ses ancêtres, de ses racines, le sujet du social comme le sujet de l’inconscient ploie sous les vents contraires de la délocalisation qui lui est imposée ou qu’il s’inflige. À bout de souffle, à bout de voix, perdu de langue, il s’engage dans une longue transhumance qui le déracine de sa terre matricielle. Confronté à la perte et la nostalgie (Sehnsucht) de ses origines, s’ouvre en lui cet espace « hors-sol » de l’exil, strié d’empreintes, de traces cicatricielles d’un non-lieu vidé de sens.

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XLVIe Colloque du RPH : La question du diagnostic en psychanalyse et en médecin

Réseau pour la psychanalyse à l’hôpital

Colloque de psychanalyse Paris , médecine et psychanalyse


Samedi 23 Mars 2024

de 9h à 16h30

Programme


À l’heure où divers professionnels sont présents dans le champ du soin psychique, de nombreux patients réclament un diagnostic à coller sur leurs symptômes psychiques, corporels et/ou organiques. Cette demande trouve aussi un écho en médecine traitant la « douleur morale » par des outils thérapeutiques issus d’une dénomination médicale. Pourtant, à vouloir « se débarrasser de son désespoir comme on enlève un vieux manteau »1, cette douleur perdure chez l’être qui, alors, vient rencontrer le psychanalyste.

Dans l’Antiquité, la maladie était interprétée selon une lecture religieuse. Hippocrate, au Ve siècle av. J-C, introduit l’examen clinique et fait reposer le traitement des pathologies sur un diagnostic. Il s’agit d’un tournant épistémologique majeur dans l’histoire de la discipline. 



 




LES CONFÉRENCES


 mars 2024 / avril 2024 / mai 2024


« L’idée du bonheur en Europe »


21 MARS

19 h 30

Auditorium M. Pic,

Conseil départemental

de la Drôme

Elisabeth Roudinesco, historienne et psychanalyste

A l’heure où la pérennité du projet européen semble mise en cause, où le débat public se concentre sur la résurgence des nationalismes, il est plus que jamais nécessaire de saisir les fondements et les contradictions de cette construction européenne, dont le XXe siècle a été l’expression la plus tragique entre guerres et génocides.

L’idée du bonheur en Europe ne serait-elle que l’idée d’un « bonheur tragique ».


Christian Godin, philosophe

La promesse est l’un des éléments fondamentaux de la spécificité humaine.

Promettre c’est s’engager à faire ce que l’on a dit, à tenir parole, c’est à la fois un acte performatif et éthique qui met le futur sur le devant de la scène. Mais que promet-on quand on promet ; à quoi sert une promesse Pourquoi est-il si difficile de tenir sa promesse ?

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dimanche 17 mars 2024

VINGTIEMES JOURNÉES DE PÉDOPSYCHIATRIE de la Fédération Française de Psychiatrie







Identités, développements, devenirs

Lundi 18 - Mardi 19 - Mercredi 20 mars 2024

En présentiel ou en visio-conférence

ARGUMENT

Dans le contexte sociétal actuel, une place considérable est faite à la notion d’identité et aux revendications qui y sont liées. Comment est né ce concept d’identité et quelle place prend-il dans nos théories psychopathologiques et psychiatriques ? Des modèles explicatifs simplistes circulent sur la construction identitaire. L’environnement prend parfois une place centrale dans la construction de l’identité qui devient un “symptôme” en réponse aux demandes parentales plus ou moins conscientes. L’épigénétique se mêle aux spécificités du système familial et aux héritages transgénérationnels.

L’identité peut aussi être présentée comme la conséquence de mécanismes psychotraumatiques secondaires à des situations de harcèlement ou d’agressions sexuelles... Dans d’autres cas l’environnement est totalement évacué au profit d’une approche pseudo neurodéveloppementale où le diagnostic psychiatrique prend alors valeur d’identité. “Tout s’explique il est HPI, TSA, ...”

Comment la question identitaire rencontre le développement de l’enfant et l’adolescent ?

Le bébé est considéré comme une personne ; quelle place faut-il accorder aux interactions dans sa construction et sous quelle forme ? Quelles traces subsistent des expériences vécues avant l’apparition du langage ?

L’adulte revendique la possibilité de s’autodéterminer. A partir de quel âge un être humain aurait-il suffisamment de discernement pour savoir qui il est ?

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Journées d'Espace analytique du 16 mars 2024 Repenser la psychanalyse

La pensée psychanalytique est aujourd’hui massivement critiquée, toutes tendances confondues, si sa pratique reste attendue, répandue. Pourtant on sait peu que nombre de ces critiques d’aujourd’hui furent d’abord celles qu’adressait Lacan au milieu du siècle dernier aux théories internationales, en s’attelant déjà à reformuler cette pensée, puis en remaniant ensuite certains concepts de Freud encore marqués par les sociétés qui les virent naître. Peu entendues par les institutions, complexes et encore à traduire dans l’expérience, ces évolutions lacaniennes fondent cependant, avec celles de quelques autres auteurs, une psychanalyse repensée, à même d’aborder le débat actuel.

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Ramsay Santé : des soins psychiatriques « hors les murs » de l’hôpital

Accueil

le 08/03/2024

Ramsay Santé renforce son offre de soins psychiatriques à destination de la population générale avec une stratégie de développement de structures d’hôpitaux de jour dans des zones de centre-ville faciles d’accès. Le Dr Magali Briane, psychiatre et addictologue à Lyon, qui conseille la direction Santé Mentale et Addictologie du Groupe sur le volet médical et scientifique, nous présente ce projet pensé autour du « virage ambulatoire en psychiatrie » souhaité par les pouvoirs publics. 

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Psychiatrie, psychanalyse et politique : soigner l’institution

  • Publication • 08 mars 2024

En étudiant quatre figures de la psychothérapie institutionnelle, Camille Robcis retrace l’histoire d’un mouvement qui a associé psychique et politique dans ses pratiques et ses réflexions.

Le deuxième livre de Camille Robcis trouve son point d’ancrage dans une question dont l’autrice souligne d’emblée l’actualité : « dans quelle mesure les notions centrales de la psychothérapie institutionnelle […] peuvent-elles nous être utiles aujourd'hui pour appréhender la permanence de mouvements d’extrême-droite, de fascismes réels et intériorisés “dans nos têtes”, qui continuent de prospérer et de se diffuser dans le monde ? ». Historienne et spécialiste de la pensée française contemporaine, Camille Robcis entend également s’arrêter sur les usages et les prolongements des idées qu’elle étudie : c’est là sans doute l’enjeu majeur et l’intérêt central de son dernier ouvrage.


La schizophrénie, mot à mot


 



Aurélie Haroche


Nous avons souvent évoqué dans ces colonnes combien la France paraissait connaître un retard marqué en ce qui concerne la lutte contre la stigmatisation de la maladie mentale. La pandémie de Covid a peut-être constitué une forme de « tournant », quoique timide, en contribuant au déploiement de discours bienveillants sur ces sujets, permettant enfin de dépasser les tabous. Ainsi, la voix de ceux qui sont engagés sur ce terrain depuis des longues années se fait de plus en plus entendre.

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Une journée à Nevers pour comprendre les mécanismes de la souffrance au travail et mieux y remédier

Publié le 07/03/2024 

Une journée à Nevers pour comprendre les mécanismes de la souffrance au travail et mieux y remédier

Le docteur Guillaume (à gauche) et Thierry Michot, secrétaire de l'association. © Denis Chaumereuil

La souffrance au travail est devenue l’un des maux de notre société. Comment la détecter ? Comment y remédier ? Des questions auxquelles le groupe de psychothérapie psychanalytique du centre apportera des réponses. Tel est l'objet d'une journée de travail organisée samedi 9 mars à L'Espace Bernadette Soubirous de Nevers.

Plaintes pour harcèlement, burn-out, dépression, violence… Parce que "la souffrance au travail et les décompensations psychiques en lien avec le travail représentent des figures contemporaines incontournables", le groupe de psychothérapie psychanalytique du centre (GPPC), présidé par le docteur Jean-Claude Guillaume, organise, le 9 mars, une journée sur la souffrance au travail à l’espace Bernadette Soubirous de Nevers.

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Le vélo améliore la santé mentale

Mardi, 05/03/2024

Le vélo améliore la santé mentale

Plusieurs études ont indiqué l’effet positif de l’activité physique sur la santé mentale en réduisant la dépression et l’anxiété. De même, l’intégration d’une approche quotidienne de déplacement actif pourrait contribuer positivement au maintien d’un niveau d’activité physique sain. Les déplacements domicile-travail à vélo, par exemple, réduisent considérablement le risque d’événements cardiovasculaires, la mortalité liée au cancer et les risques de mortalité toutes causes confondues.

Bien que des études antérieures aient indiqué que les personnes qui utilisent le vélo pour se déplacer sur de longues distances trouvaient ce mode mentalement relaxant, une revue systématique récente a documenté une relation incohérente entre les déplacements actifs et la dépression. De mauvais problèmes de santé mentale entraînent également des pertes économiques considérables : une étude écossaise estime que 8,8 milliards de livres sterling sont perdus chaque année en raison de la baisse de productivité résultant de différents problèmes de santé mentale.

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L'analyse de l’ADN ancien dévoile les secrets de nos maladies modernes

Jeudi, 07/03/2024 

L'analyse de l’ADN ancien dévoile les secrets de nos maladies modernes

Pourquoi les personnes d’Europe du Nord sont-elles plus grandes que celles d’Europe du Sud ? Pourquoi les Européens sont-ils davantage touchés par la maladie d’Alzheimer que dans le reste du monde ? Ces questions – et de nombreuses autres – ont enfin leurs réponses, publiées dans quatre articles publiés par la prestigieuse revue Nature.

Le premier s'intéresse à la génomique des populations de l'Eurasie occidentale post-glaciaire, le deuxième au paysage de sélection et l'héritage génétique des anciens Eurasiens, le troisième au risque génétique élevé de sclérose en plaques apparu dans les populations pastorales des steppes, et le dernier aux 100 génomes anciens qui révèlent des changements de population répétés au Néolithique dans le Danemark. L'aboutissement d'un travail de longue haleine, mené par 175 chercheurs du monde entier qui se sont attelés à créer la plus grande banque de gènes humains anciens au monde. Pour ce faire, ils ont analysé les os et les dents de près de 5 000 personnes ayant vécu en Europe occidentale et en Asie il y a 34 000 ans. En séquençant l'ADN humain ancien et en le comparant à des échantillons modernes, l'équipe internationale – dirigée par le professeur Eske Willerslev des universités de Cambridge et de Copenhague, le professeur Thomas Werge de l'université de Copenhague, et le professeur Rasmus Nielsen de l'université de Californie à Berkeley – a pu cartographier la propagation historique des gènes et des maladies au fil des migrations des populations.

Les résultats révèlent plusieurs découvertes stupéfiantes, expliquant notamment les origines de maladies neurodégénératives, les différences de physionomie entre les habitants des différentes régions européennes et l'impact des grandes migrations sur la prévalence de certaines maladies. Concernant les maladies neurodégénératives, l’étude s’intéresse particulièrement à la sclérose en plaques (SEP). Le constat est sans appel : certains gènes ont été introduits en Europe du Nord-Ouest il y a environ 5 000 ans par des éleveurs de moutons et de bovins migrateurs originaires de la steppe pontique. Ces gènes, qui conféraient un avantage de survie en protégeant contre les infections animales, ont également augmenté le risque de développer la SEP.

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Lisa, Louka, Mathéïs, la triste chronique de trois infanticides annoncés

Par    Publié le 14 mars 2024 

Un enfant est tué tous les cinq jours, en France, dans le cadre familial. Presque toujours, les enquêtes montrent que ces crimes sont précédés d’alertes, que la société ne veut pas ou ne sait pas prendre en compte. Pour comprendre cette défaillance collective et systémique, « Le Monde » a retracé trois histoires d’infanticide.

 

Un appel téléphonique à 4 heures du matin est rarement porteur de bonnes nouvelles, surtout quand il vient du major de la gendarmerie. Dans la nuit du 23 au 24 septembre 2023, Jérôme Pasco, maire (sans étiquette) de Conches-en-Ouche (Eure), décroche : le résumé de la situation est bref, mais l’élu sent bien, au son de sa voix, que son interlocuteur est sous le choc. Ce soir-là, les pompiers viennent d’être appelés pour venir en aide à une petite fille de 3 ans en arrêt cardiorespiratoire. Jérôme Pasco ne prend connaissance des détails de « l’horreur de la situation » qu’en début de matinée. « Les pompiers qui sont intervenus sont sonnés. Ils ont vu des choses horribles mais là, ça dépasse l’entendement. Le corps est tellement marqué, sauvagement abîmé. Les gars ont vu l’enfer, vraiment. » La piste de l’infanticide fait très vite peu de doute.

Cinq mois après le meurtre, il n’y a pas une semaine où Jérôme Pasco ne pense pas à la petite Lisa. Le genre d’histoire qui marquera « à vie » le maire de la petite commune de 5 000 habitants. Ce crime aurait-il pu être évité ? « Bien sûr qu’il y avait des signaux. Ils n’ont pas été pris en compte », déplore l’élu. Le début de l’enquête a laissé apparaître l’isolement du beau-père et de la mère, âgés respectivement de 29 ans et 27 ans – tous deux mis en examen pour « meurtre sur mineur » après avoir avoué des violences répétées sur la fillette –, autant que les problèmes de consommation d’alcool et de drogue, sur fond de précarité. Pour le maire, impossible de ne pas souligner une « responsabilité collective » dans la mort de cet enfant.

Combien de mineurs la société a-t-elle laissés mourir ainsi ? Impossible à dire, il n’existe aucun chiffre officiel concernant les infanticides en France. Les différents observateurs s’accordent à dire qu’un enfant est tué tous les cinq jours dans le cadre familial. Un chiffre sans doute sous-estimé.

« Les gens n’ont pas envie qu’on vienne voir chez eux »

Pour comprendre ces dysfonctionnements, Le Monde a retracé trois histoires d’infanticide : Lisa (3 ans), Louka (5 ans) et Mathéïs (3 mois). Trois récits singuliers, aux signaux d’alerte allant crescendo. Tous mettent en lumière, à différents échelons, les défaillances du système pour protéger ces enfants. Contrairement aux féminicides, les infanticides restent vus comme de simples faits divers, non politisés, où la responsabilité de la société est peu interrogée. « Trop souvent, alors qu’on se demande comment on en est arrivé là, l’analyse des affaires révèle des dysfonctionnements systémiques aux conséquences tragiques », note pourtant l’avis de la commission nationale consultative des droits de l’homme du 13 décembre 2023 sur les morts violentes d’enfants dans le cadre familial.

Visiteurs de prison, une lumière derrière les barreaux

Dimanche 10 mars 2024

Derrière les barreaux du centre pénitentiaire de Poitiers-Vivonne ©Radio France - Romane Brisard

Ils sont un millier de visiteurs de prison en France. Des hommes et des femmes bénévoles, qui viennent simplement parler avec les détenus et les écouter. Ils sont une fenêtre sur l'extérieur pour les personnes incarcérés. Parfois, des liens d'amitié très forts se tissent entre détenus et visiteurs.

“On a un rôle qui est très discret. C’est-à-dire que peu de gens le connaissent. Le statut de visiteur, il a existé depuis l’après-guerre. Dès qu’il y a eu des lieux d’incarcération, il y a eu la possibilité de visiter. Donc la notion de visiteur, elle a existé presque en parallèle avec la notion de prison”.

Ils sont 1 300 visiteurs et visiteuses de prison, en France. Des femmes et des hommes qui croient en une justice humaine. Qui pensent qu’il est “un droit qu’aucune loi ne peut entamer, qu’aucune sanction ne peut retrancher : le droit de devenir meilleur”, comme l’écrivait Victor Hugo. “Devenir meilleur, même en prison, même coupable”, pensait Robert Badinter, le défunt garde des sceaux, qui a aboli la peine de mort en 1981 et s’est battu toute sa vie pour améliorer le quotidien des détenus.

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