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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 14 mars 2024

Professionnels de santé : la Haute Autorité de santé appelle à accélérer le partage des tâches


 




 le 14/03/2024

La Haute Autorité de santé (HAS) a appelé mercredi à accélérer les délégations de tâches des médecins vers les autres professionnels de santé, qui restent encore limitées malgré leur cap...

La Haute Autorité de santé (HAS) a appelé mercredi à accélérer les délégations de tâches des médecins vers les autres professionnels de santé, qui restent encore limitées malgré leur capacité à réduire les délais d'accès aux soins.

Les professionnels de santé, qui travaillent en équipe, peuvent se partager les actes de soins ou de prévention via "des protocoles de coopération". Il s'agit de déléguer des tâches d'un médecin vers un autre personnel de santé non-médecin comme un infirmier ou une sage-femme.

Fin 2023, 57 protocoles nationaux de coopération autorisés ont été enregistrés, "un chiffre qui reste faible", souligne la HAS.

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Les « histoires » à l’école sont-elles réservées aux filles ?

Darons daronnes 

Il y a quelque temps, ma fille aînée, âgée de 9 ans, est rentrée de l’école en se plaignant qu’il y avait des « histoires ». Très affectée, elle m’a fait le récit de ces histoires qui se déroulent au sein d’un groupe d’amies, et dont on connaît bien la chanson : les « t’es plus ma copine » et autres « j’te parle plus », les renversements d’alliances et les exclusions.

Première observation : les temps ont changé. Sa première phrase, lorsqu’elle m’a parlé de ces disputes, a été : « Je ne sais pas si c’est de l’harcèlement » (ce n’était pas le moment de faire une leçon sur le « h » aspiré). Ce n’est pas du harcèlement, ai-je répondu, mais le fait même que ce mot lui vienne spontanément en CE2 m’a fait penser à tout ce qui est expliqué aujourd’hui aux enfants au sein de l’institution scolaire et qui ne l’était pas avant.

Deuxième observation : les temps n’ont pas changé. Ces disputes emploient les mêmes expressions qu’il y a trente-cinq ans et, sans doute, qu’il y a soixante ans. A tel point que ce récit était douloureux à entendre pour moi, tant il me rappelait de mauvais souvenirs. On le sait, être parent, c’est aussi revivre son enfance. Ce qu’on anticipe moins, c’est à quel point certaines émotions restent imprimées au fer rouge dans notre chair et ressurgissent, intactes, comme un diablotin qui sort de sa boîte, lorsque nos enfants les vivent à leur tour.

Quand j’en ai discuté avec mon compagnon, il n’a pas réagi comme moi. Et pour cause : il n’a pas souvenir d’histoires du même type à l’école et au collège. Alors, dans une démarche que l’on peut qualifier de très légère, j’ai entrepris de généraliser ce cas particulier. N’y a-t-il que les filles qui ont des histoires à l’école ? Pourquoi n’ai-je ni souvenirs ni récits de conflits similaires parmi les garçons ?

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La psychiatrie à bras-le-corp

Mise à jour le 04.03.24 


Tribune

Depuis presque 20 ans de pratique soignante en psychiatrie, nous assistons à la déliquescence des conditions d’accès aux soins en santé mentale. D’une période faste des soins psychiques allant des années 70 jusqu’aux années 90 nous avons sombré à nouveau dans la psychiatrie sécuritaire dès le début des années 2000 (merci la loi Sarkozy), à l’instar du grand renfermement et de la psychiatrie asilaire dans le temps. Alors que nous demandons des moyens humains (en effectif supplémentaire), des ouvertures de lit, des structures d’accueil adaptées à une population à une société qui évolue, qui se précarise, et des pathologies qui apparaissent plus complexes en miroir du contexte social.

L’État, le gouvernement, les directeurs des différentes institutions : Agence régionale de santé (ARS), hôpitaux etc. nous répondent : adaptation de matériel concentrationnaire, protocoles robotisants et déshumanisants, murs ou grilles plus hauts. Chaque jour nous crions nos alertes aux oreilles d’un management qui ne sait qu’appliquer mépris et violences institutionnelles.

Chaque jour la gangrène de ce système de soins gagne du terrain et la psychiatrie publique se retrouve amputée un peu plus. Elle est aujourd’hui en appui sur des moignons.

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Le gouvernement incite les crèches à augmenter leur personnel de 150 euros mensuels

Le Monde avec AFP

Publié le 05 mars 2024

Cette disposition d’accompagnement, qui « sera effective » après un « vote par le conseil d’administration de la CNAF », concerne tous les personnels en contact avec les enfants et les dirigeants des crèches, soit 150 000 personnes, selon le ministère du travail.

Liberté, égalité, sororité, fraternité : dix mesures pour une vraie égalité entre les femmes et les hommes

par un collectif de personnalités politiques et d'élus locaux  publié le 7 mars 2024

Christiane Taubira, Najat Vallaud-Belkacem, Christophe Ferrari, Stéphane Troussel, Carole Delga et plus de 80 élus locaux interpellent le gouvernement sur dix mesures pragmatiques à prendre en urgence pour une société plus égalitaire.

Alors que ce mandat présidentiel avait été placé sous le signe de l’égalité entre les femmes et les hommes, la réalité démontre que le gouvernement n’a que timidement avancé en la matière. De leur côté, les collectivités locales ne sont pas restées immobiles. Ces dernières années, elles ont innové, expérimenté et surtout agi. Forts de notre expérience en la matière, nous interpellons aujourd’hui le gouvernement sur dix mesures pragmatiques à prendre pour honorer sa promesse.

Le 25 novembre 2017, le président de la République affirmait vouloir faire de l’égalité entre les femmes et les hommes la grande cause de son mandat. Le 20 décembre 2023, il défendait publiquement Gérard Depardieu, visé par deux plaintes pour viol et agression sexuelle, déclarant que celui-ci rendait «fière la France».

Quand les femmes eurent le droit de voter

Vendredi 8 mars 2024

La centenaire Irène Destrac au micro de Stéphanie Thomas - Anna Destrac

Nous fêtons cette année un drôle d’anniversaire : en France, cela fait 80 ans seulement que les femmes ont le droit de voter. C'est par l'ordonnance du 21 avril 1944 que les femmes accèdent au suffrage universel. Simone, Irène et Marie-José se souviennent de leur première fois face aux urnes.

"Mon mari me disait, ça ne changera rien, le vote des femmes"

Simone est née en 1920. Avant de rencontrer son mari, elle a été vendeuse puis comptable. Mais, après son mariage, son époux lui demande de rester à la maison, pour élever leurs enfants. Simone accepte et devient femme au foyer, "j’étais au foyer, je ne travaillais pas, mais à la maison, c'est moi qui m’occupais de tout".

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Il y a quatre ans, le confinement : et si c’était à refaire ?

Jeudi 14 mars 2024

Champs-Elysée, Paris, 17 mars 2020 ©AFP - MARTIN BUREAU

Le 17 mars 2020, les premières restrictions gouvernementales tombaient sur le pays pour ralentir la propagation du coronavirus. Quatre ans après, l’heure est au bilan.

Avec

Nicolas Mariot historien et sociologue, directeur de recherche au Centre européen de sociologie et de science politique (CNRS, EHESS et université Paris 1-Panthéon Sorbonne)

Alexandra Delbot Productrice de l'émission "Avec sciences" sur France Culture

Jean-Philippe Grivois Spécialiste en médecine interne, ancien chef de clinique en maladies infectieuses, praticien attaché au service de maladies infectieuses et tropicales à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris)

Sommes-nous bien vaccinés de l’expérience du coronavirus ? Alors que le pays a été bloqué pendant de longs mois et que la crise ne semblait ne jamais finir, nous sommes vite passés à autre chose lorsqu’elle s’est enfin terminée. Ce matin, quatre ans après le début des restrictions, nous tentons de revenir sur ces évènements et d’en faire le bilan. Que dire de l’efficacité des politiques mises en place dans le pays ? Qu’est-ce que la crise révèle de nos fractures sociologiques  et quel a été l’impact durable des évènements ?

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mercredi 13 mars 2024

Infirmiers payés à l'heure : "cela donne de l’humanité à nos soins", expérimenté en Occitanie le dispositif devrait être généralisé

Écrit par Isabelle Bris   Publié le 

Depuis quatre ans, des infirmiers libéraux testent un nouveau dispositif de rémunération au taux horaire, au lieu de la tarification à l'acte, actuellement en vigueur. L'Occitanie est l'une des trois régions pilotes choisies pour cette expérimentation. Près d'Alès, dans le Gard, la formule semble ravir autant les professionnels et que les patients.

Dominique Jakovenko fait partie des 180 infirmiers libéraux qui expérimentent le dispositif "équilibre" : il n'est plus payé à l’acte mais à un tarif/horaire. 

Ce professionnel, qui excerce près d’Alès, dans le Gard n’envisage pas une minute de revenir à l’ancienne formule car depuis qu'il est rémunéré en fonction du temps passé avec les patients, son travail est bien moins stressant.

Sans nécessité de multiplier les actes techniques pour s’assurer une rentabilité, les infirmiers ont plus de temps pour les patients, et pour les aidants.

Nos collègues sont dans l’inquiétude par rapport à leur cotation, leur nomenclatures mal adaptées, nous on est dans la quiétude du travail. On ne pense qu’au soin, à l’action de soin, et pas à ce qu’on pourrait coter ou ce qui est mal rémunéré.

Dominique Jakovenko, infirmier libéral dans le Gard

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La folie du bonheur Qu’attendre de la psychanalyse aujourd’hui ?

 Colloque de la FEP à Montpellier

Coorganisé avec l’@psychanalyse et Psychasoc Vendredi 28 juin de 14h00 à 18h00 sur zoom et Samedi 29 juin, Salle Pétrarque








Dès les premières pages de son Malaise dans la culture Freud pose la question : que veulent les êtres humains ? Et l’on met au défi quiconque de répondre autre chose que : je veux être heureux ! Face à cette volonté increvable de bonheur trois obstacles surgissent : le monde, le corps et les autres. Le Bonheur avec un grand B s’avère bien compromis. Pourtant la technologie nous promet le contraire, elle trouve son énergie de dépasser toutes les limites. Mais à quel prix ? Destruction de la planète et de ses ressources, accélération des formes d’aliénation nouvelles, le tout reposant sur le lit de la tyrannie de l’image.

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Actualités de la psychothérapie institutionnelle

En visioconférence - 21 mars 2024

photo de Pierre DELION

Pierre Delion est professeur émérite de pédopsychiatrie (université de Lille), psychiatre honoraire, psychanalyste, auteur de nombreux ouvrages dont les derniers sont La constellation transférentielle (érès, 2022), Oury, donc (érès, 2022). Il a contribué au développement des travaux d’André Bullinger en France en accueillant son enseignement à Lille et en organisant la publication de ses ouvrages chez érès, Le développement sensori-moteur de l’enfant et ses avatars

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24-25MAI 2024 ASSISES CITOYENNES DU SOIN PSYCHIQUE

Quelle hospitalité pour la folie?

   

 

24-25/5/2024 ASSISES CITOYENNES DU SOIN PSYCHIQUE




Comprendre la schizophrénie

Diffusion du 11 mars 2024

La schizophrénie est le plus souvent détectée avant l'âge de 30 ans : comment se soigne cette maladie psychique ? Peut-on en guérir ? Géraldine Mayr et Anne Orenstein reçoivent le Pr Marie-Odile Krebs, professeur de psychiatrie. 

La schizophrénie est une maladie qui se soigne, et d'autant mieux quand elle est détectée tôt : la maladie apparait le plus souvent à la fin de l'adolescence, entre 20 et 30 ans selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Géraldine Mayr et Anne Orensteinreçoivent le professeur Marie-Odile Krebs, professeur de psychiatrie et présidente de l’Institut de Psychiatrie.

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mardi 12 mars 2024

VIOLENCES SEXUELLES : DES CHAUFFEURS DE TAXI, D’AMBULANCE ET DE CAR SCOLAIRE AGRESSENT EN TOUTE IMPUNITÉ

07 MARS 2024

Au moins 152 personnes vulnérables ont subi des violences sexuelles de la part d’un ambulancier, d’un chauffeur de bus ou de taxi depuis 2005, révèle Disclose, en partenariat avec la cellule investigation de Radio France. Trois quarts des agresseurs sont récidivistes. Enquête sur des défaillances à tous les étages.

Des collégiennes embrassées de force au terminus. Des patients agressés sur le brancard. Des enfants violés par celui qui les emmène à l’école tous les jours… Depuis des années, des affaires impliquant des ambulanciers, des chauffeurs de car scolaire, des taxis médicalisés ou encore des conducteurs de bus rattachés à des établissements médico-sociaux éclatent aux quatre coins de la France, sans qu’émerge de réflexion globale sur le métier de chauffeur. Chaque jour, ils sont pourtant plus de 500 000 à se lancer sur les routes, transportant des millions de Français·es à l’école, au travail ou à l’hôpital. Des passagers vulnérables qui ont confiance et se pensent en sécurité dans l’habitacle d’un véhicule.

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La psychiatrie à bras-le-corps

 5 MARS 2024

Les Aboyeurs de Voix

Nous y sommes à chaque instant du jour ou de la nuit. Nous tentons d’apaiser les angoisses des aurores et de dissiper les démons des crépuscules. Nous ne pouvons plus entendre parler de protocoles lorsqu’un homme, une femme meurt de souffrance psychique  par manque de place, d'écoute, de présence humaine. Si la psychiatrie publique meurt, c'est tout un pan de la société qui mourra avec elle, c’est vous, c’est nous.

En 2024, la psychiatrie publique doit devenir une mission prioritaire d'intérêt général. Le collectif « Les Aboyeurs de voix » a souhaité par cette lettre ouverte se faire le porte voix de tous ceux et celles qui sont concerné(e)s, de près ou de loin, par les soins et/ou les troubles psychiques. Patients, soignants, familles de patients, tous pour une même voix réanimont la psychiatrie publique !

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Isolement et contention en psychiatrie en 2022 : un panorama inédit de la population concernée et des disparités d'usage entre établissements

Questions d'économie de la santé n° 286 - Février 2024

RÉSUMÉ
L'isolement et la contention en psychiatrie constituent des pratiques de dernier recours destinées à répondre à des situations de crise et ne devant être mises en œuvre qu'à titre exceptionnel, en accord avec les recommandations de bonnes pratiques. En France, la réduction de leur usage, inscrite à l'agenda politique international, figure parmi les objectifs de la Feuille de route ministérielle santé mentale et psychiatrie lancée en 2018 et s'appuie sur un nouveau cadre législatif à visée dissuasive. Dans ce contexte, cette étude fournit des données récentes sur le recours aux mesures d'isolement et de contention mécanique en psychiatrie à l'échelle nationale, et propose un panorama inédit de la population concernée et des variations du recours à ces mesures entre établissements de santé, en amont d'une deuxième étude qui visera à en caractériser les déterminants.

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Le smartphone, nouveau facteur de risque pour la santé : le SOS d’un médecin du sport

Christophe Gattuso   21 février 2024

Médecin au pôle locomoteur du CHU de Brest, le Dr Yannick Guillodo s’alarme des dangers pour la santé des écrans et de la sédentarité qu’ils entraînent. Dans « Le smartphone tue », paru aux éditions Baudelaire (100 pages, 13,50 euros), il appelle à une prise de conscience collective et à un usage raisonné. « Le smartphone, c’est trois heures par jour et pas tous les jours », clame-t-il, dans l’entretien qu’il a accordé à Medscape édition française. Il met aussi en garde contre le brain hacking, nouvelle discipline mixant neurosciences et algorithmes, a pour objectif de créer une addiction aux écrans.

Le smartphone est le nouveau facteur de risque pour la santé du 21e siècle. 

Medscape édition française : Qu’est-ce qui vous permet d’affirmer si catégoriquement que « le smartphone tue » ?

Dr Yannick Guillodo

Dr Yannick Guillodo : Ce titre est un appel. Il vise à percuter et à montrer les impacts du smartphone sur la santé psychique mais aussi et surtout sur la santé physique. Le smartphone est le nouveau facteur de risque pour la santé du 21siècle. Il attaque les trois piliers de la prévention : bien manger, bien bouger et bien dormir. Une heure de smartphone équivaut à une heure de sédentarité en plus. L’obésité augmente ainsi que le risque de maladies cardiovasculaires. On sait aussi qu’une heure de sommeil en moins, c’est 20 % de risque supplémentaire de faire du diabète.

Depuis quand vous intéressez-vous à cette problématique ? Quel a été l’élément déclencheur ?

Dr Y.G. : A la fin des années 1990, nous, médecins du sport, avons été les premiers à montrer la nécessité de bouger plus. A côté de mon activité auprès de sportifs de haut niveau*, je me suis aperçu que la sédentarité gagnait du terrain chez M. et Mme tout le monde. Je suis très inquiet de voir la société se sédentariser, plus encore depuis la crise Covid.

* Le Dr Guillodo a été le médecin des Lions indomptables du Cameroun lors de la Coupe du monde de football en 2010. Il vient d’être nommé medical manager pour les JO, et s’occupera de la santé.

Observez-vous une dégradation de l’état de santé des Français du fait de cette sédentarisation ?

Dr Y.G. : Oui, j’observe deux choses : de jeunes adultes font du sport, parfois à très haut niveau et jusqu’à l’extrême. Et à contrario, des Français n’ont pas d’activité physique et leurs capacités se sont réduites. Le confinement a accentué cette sédentarisation. Avec le télétravail, les gens ont eu la satisfaction d’avoir plus de temps pour eux. Mais plus de temps pour faire quoi ? Le plus souvent, plus de temps pour ne rien faire ! Beaucoup d’activités ont été détruites. Le temps de transport pour se rendre sur son lieu de travail, par exemple, était un moment pour bouger.

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Au Svalbard, dans l’Arctique, il serait interdit de mourir

Jeudi 7 mars 2024

Longyearbyen, la capitale administrative de l'archipel du Svalbard, au nord de la Norvège. ©Getty - anjci

La Norvège, qui administre l'archipel, ne veut pas gérer les cadavres enterrés dans le permafrost. Ce sol gelé en permanence empêche les corps de se décomposer et peut préserver des virus pendant des dizaines de milliers d'années. Avant de les voir réémerger avec le dégel…

Au Svalbard, l'enterrement est illégal. C’est presque une blague, mais en réalité, il y a une vraie raison scientifique derrière cette règlementation. La Norvège, qui administre l'archipel, n’essaie pas de criminaliser les morts, ce qui serait bien compliqué… Elle essaie plutôt de ne pas avoir à gérer des cadavres. Le sol est gelé en permanence, ce qui empêche les corps enfouis de se décomposer. Et pire encore, le sol gelé a tendance à recracher, à faire remonter tout ce qui a été enfoui ou enterré dedans. En fait, derrière cette règle, on évoque tout simplement la présence du permafrost.

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Prévenir la maladie d’Alzheimer avec du Viagra ?

Dr Isabelle Meresse


Dans une vaste étude de cohorte portant sur des hommes atteints de dysfonction érectile, la prescription d’un inhibiteur de la PDE5 semble associée à un moindre risque de développer une MA. Un effet neuroprotecteur qui, s’il se confirme, ferait des heureux. 

La maladie d'Alzheimer (MA) est la forme la plus courante de démence, et constitue l'une des principales causes de décès du sujet âgé. Si la recherche de traitements à visée curative n’a pour le moment pas abouti, identifier des agents neuroprotecteurs vis à vis de la MA est une piste séduisante. 

Les inhibiteurs de la phosphodiestérase de type 5 (IPDE5), initialement développés pour traiter l’hypertension artérielle et l’angor, ont depuis été ré-affectés au traitement de la dysfonction érectile (sildénafil, Viagra) puis à celui de l’hypertension artérielle pulmonaire. Les principaux effets cliniques des IPDE5 résultent du relâchement des muscles lisses entrainant une vasodilatation. Ce relâchement musculaire est une conséquence de l'augmentation de la guanosine monophosphate cyclique (GMPc), un second messager intracellulaire dégradé par l'enzyme phosphodiestérase (PDE).

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L’homme qui aimait (trop) les vaccins

Quentin Haroche


Magdebourg – Des scientifiques allemands se sont penchés sur le cas d’un homme qui s’est fait vacciner à 217 reprises contre la Covid-19 depuis le début de la pandémie.

On connaissait les antivaccins, qui refusent catégoriquement de se faire administrer des vaccins (notamment contre la Covid-19) malgré les preuves scientifiques de leur efficacité et de leur sécurité. Mais il y a aussi l’extrême inverse, ces individus qui veulent à tous prix se faire vacciner le plus de fois possibles. 

En 2021, la presse s’était fait l’écho d’un homme qui avait reçu cinq doses de vaccin en seulement dix semaines au Brésil. Un petit joueur par rapport à ce sujet de 62 ans originaire de Magdebourg dans le centre de l’Allemagne et objet d’une étude publiée ce lundi dans la revue The Lancet : selon ses dires, ce fervent partisan de la vaccination s’est vu administrer un vaccin contre la Covid-19 à 217 reprises sur une période de 29 mois, soit une vaccination tous les quatre jours ! Rappelons qu’en France, la vaccination contre la Covid-19 est recommandé tous les six mois pour les sujets âgés de plus de 65 ans et tous les trois mois à partir de 80 ans : à ce rythme, il faudrait attendre 54 ans pour atteindre les 217 vaccinations. Pour expliquer son comportement, l’homme invoque pudiquement des « raisons personnelles ».

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Schizophrénie : « Y’a un truc qui va pas » s’adresse aux fratries

Publié le 

L’association Promesses qui rassemble des personnes touchées par la schizophrénie, propose un parcours documentaire original conçu par et pour les fratries concernées par les troubles psychiques. Sept épisodes seront mis en ligne progressivement sur la chaîne Youtube dédiée à partir du 18 mars. 

L’association Promesses a décidé de soutenir les fratries concernées par la schizophrénie et les a interrogé sur ce qu’elles aimeraient trouver comme soutien et information. Ce processus a débouché sur la création d’un Mooc, sous forme de parcours documentaire. Chaque épisode dure de 10 à 15 minutes environ, y alternent les témoignages des jeunes, les explications pédagogiques de Marie Koenig et Hélène Davtian (conception scientifique et pédagogique) et les réponses d’experts (comme le Dr. Nicolas Rainteau) aux questions posées.

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22e congrès national de la psychiatrie à l’EHS de Oued Aïssi : Les addictions et leurs conséquences sur la santé en débat

 10/03/2024

ALGERIE

Ces dernières années, la criminalité liée à l’usage de substances psychoactives est en nette augmentation et le psychiatre est de plus en plus confronté, dans les expertises qu’il a à faire à la demande de la justice, à des délinquants consommateurs de substances psychoactives.

Ceci pose, pour lui, des problèmes quand il s’agit de se prononcer sur la responsabilité pénale», ont relevé Leila Chami et Mohamed El Amine Bencharif de la faculté de médecine de Blida et du service de psychiatrie légale de l’EHS Frantz Fanon. Selon les deux chercheurs, qui intervenaient à l’occasion du 22e Congrès national de la psychiatrie organisé à l’EHS de Oued Aïssi, à Tizi Ouzou,  «la rencontre du toxicomane et de la loi est toujours délicate.

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Heureux les beaux, ils seront recrutés

Lundi 11 mars 2024

Homme d'affaires dans la lumière. ©Getty - PM Images

Premier motif de discrimination sur le marché de l'emploi, comment l'apparence physique nous rend-elle inégaux de l'entretien d'embauche au vécu quotidien du travail ?

Avec

Jean-François Amadieu Sociologue, professeur de management à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne

Oumaya Hidri-Neys Sociologue, professeure en STAPS à l’Université d’Artois, chercheuse au laboratoire Textes et Culture

Le "beauty privilege", ou le privilège de la beauté, s'est immiscé dans toutes les sphères de nos vies. Ainsi, en 2024 et depuis toujours, le capital physique est une donnée comme une autre, analysée lors des entretiens d'embauche.

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La Suisse, pionnière en matière de psychothérapie d'enfants

Invitée : Camille Jaccard.

SUISSE

Le Neuchâtelois Jean Piaget est une figure connue pour avoir amené sa pierre à lʹédifice de lʹétude de la psychologie de lʹenfant. Il nʹest pas pourtant pas le seul dans son pays à avoir travaillé sur la santé mentale des enfants. Quelles sont les autres figures marquantes ? Comment expliquer que la Suisse romande ait joué ce rôle pionnier pour la psychothérapie d'enfants ?

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Dans « Les Rencontres du Papotin », des journalistes autistes dynamitent les carcans de la télé

Publié le 10 décembre 2022

CHRONIQUE

Nicolas Santolaria

Dans « Ecran total », les journalistes du « Monde » décryptent ces images omniprésentes dans nos vies. Cette semaine, Nicolas Santolaria applaudit cette émission à part de France 2, où des personnes autistes renouvellent complètement l’exercice de l’interview.

« Les Rencontres du Papotin » avec Camille Cottin. 

On est rarement surpris en regardant la télé. Dans le poste, les journalistes parlent comme des enceintes connectées et les invités, tout aussi robotisés, leur répondent en débitant leur argumentaire sur l’air de l’authenticité. Alors, quand on tombe, en zappant, sur « Les Rencontres du Papotin » (France 2), on sent tout de suite qu’on est là face à quelque chose de profondément différent, un espace où la parole semble s’être libérée de ses chaînes, virevoltant entre poésie pure et sincérité désarmante.

Diffusé sur le service public depuis la rentrée et lancé par les cinéastes Eric Toledano et Olivier Nakache, ce magazine d’interviews reprend le principe du journal papier Le Papotin (parution aléatoire), dont la rédaction compte une cinquantaine de journalistes non professionnels atteints de troubles du spectre autistique (TSA). Cette fois devant les caméras, ces amateurs, en réalité bien plus perspicaces que les « pros », interviewent une personnalité, avec une seule règle de conduite : « On peut tout dire au “Papotin”, mais, surtout, tout peut arriver ! »

dimanche 10 mars 2024

Averroès & Rosa Parks : Nicolas Philibert nous parle de son nouveau film sur la psychiatrie


Après Sur l’Adamant, Nicolas Philibert poursuit son exploration du monde de la psychiatrie dans Averroès et Rosa Parks (au cinéma le 20 mars), deux unités de l’hôpital Esquirol, qui – comme l’Adamant – font partie du Pôle psychiatrique Paris-Centre. Des entretiens individuels aux réunions « soignants-soignés », le cinéaste s’attache à montrer une certaine psychiatrie qui s’efforce encore d’accueillir et de réhabiliter la parole des patients. Peu à peu, chacun d’eux entrouvre la porte de son univers. Dans un système de santé de plus en plus exsangue, comment réinscrire des êtres esseulés dans un monde partagé ? Entretien.

Le film est donc le second volet de ce qui formera un triptyque. Comment s’articule-t-il avec Sur l’Adamant ?

Averroès & Rosa Parks en est un prolongement. C’est un peu comme si, après avoir filmé ce qui est sur le devant de la scène, je montrais cette fois les coulisses, les soubassements. L’ambiance de l’hôpital n’est évidemment pas la même, le lieu est plus sévère, et les patients qui ont échoué là traversent un moment dans lequel ils sont plus vulnérables, plus chancelants. La tonalité du film s’en ressent, mais il s’agit de la même psychiatrie, ou plutôt de ce qu’il en reste : cette psychiatrie qui s’efforce encore de prendre en considération la parole quand tout le système, de plus en plus colonisé par les neurosciences, les protocoles, les experts et les échelles d’évaluation tend à l’écraser en misant sur le seul recours aux médicaments. Aujourd’hui, l’hôpital est aux mains des gestionnaires, tout le monde le sait. Il faut faire du chiffre, réduire le nombre de lits, écourter le plus possible la durée d’hospitalisation et supprimer des postes, quand nombre de professionnels ne partent pas d’eux-mêmes, faute de trouver encore du sens dans ce qu’ils font. Le film fait plusieurs fois allusion à cette situation : une jeune patiente en parle, la question resurgit dans une réunion ; c’est là, en toile de fond, mais cela n’en fait pas pour autant ce qu’on appelle un film « militant ». Ou s’il milite, c’est en faveur d’une certaine dignité.

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