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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

samedi 17 février 2024

Inclusion scolaire des handicapés : mantra hypocrite, utopiste ou indispensable ?


Aurélie Haroche

16 Février 2024



Paris – Au début du mois de février, Emilie, institutrice dont l’enseignement est une vocation comme en témoigne sa chaîne YouTube « Kiffer l’école », a publié sur Instagram une vidéo où elle ne peut que confesser : « Je ne kiffe pas l’école ». 

Dans ce court témoignage, elle évoque la difficulté que représente l’inclusion dans sa classe d’enfants atteints de troubles neurodéveloppementaux. Elle décrit des « tensions extrêmes » et signale son impuissance à faire face à la violence de certains de ses élèves. Si les épreuves qu’elle doit affronter ont même conduit à la cessation temporaire de son activité, Emilie reste pourtant profondément engagée. Elle suit ainsi une formation dédiée à la prise en charge des enfants présentant un trouble du spectre autistique, mais perçoit que pour pouvoir accueillir efficacement ces élèves, elle devrait mettre en place un accompagnement extrêmement personnalisé, au détriment sans doute des autres écoliers.

Aussi, manifestant clairement son épuisement et après avoir remarqué que les premières victimes de cette situation sont les enfants affectés de ces troubles, elle appelle en premier lieu au déploiement de moyens supplémentaires pour faire face à ce défi majeur. Elle sait qu’on lui rétorquera que des aides existent, mais bien souvent ce ne sont que des dispositifs fantômes : le groupe de paroles qu’on lui a suggéré a été annulé faute de participants la veille de la réunion et il en a été de même pour la consultation avec le psychologue de l’Education nationale et pour le rendez-vous avec son inspecteur. Comme une forme d’abandon généralisé, sous couvert d’un encadrement institutionnalisé. 

Le difficile exercice de la nuance 

Comme souvent ce type de témoignage, le récit d’Emilie a entraîné une « libération de la parole » pour reprendre l’expression consacrée. Derrière le hashtag Alerte inclusion, différentes histoires sont relayées par de nombreux professeurs, instituteurs, parents. Elles portent souvent deux messages entremêlés et dont l’imbrication incite certains à feindre de ne pas en percevoir les nuances. D’une part, la constatation de l’absence de moyens adaptés est unanime : les histoires réussies « d’inclusion » sont toujours liées à des dotations suffisantes en assistante d’éducation, associées parfois à d’autres dispositifs et à la formation des équipes. D’autre part, en filigrane, existe parfois l’interrogation sur la pertinence de certaines inclusions, notamment pour les enfants eux-mêmes. 

Des « résistances validistes »

L’expression de la nuance étant un des arts oratoires les plus à risque, la controverse était inévitable. Si beaucoup de professeurs louent la prise de parole d’Emilie, d’autres, ainsi que certains parents se montrent offusqués. Brittia Guiriec commente ainsi sur Twitter : « Depuis quelques jours, la vidéo d’une enseignante démunie sur les moyens alloués pour l’inclusion des élèves handicapés fait le buzz avec un hashtag de ralliement très mal choisi (#Alerteinclusion) et un parallèle (#handicap=violence très néfaste). C’est problématique car résumer les élèves handicapés sous le seul prisme de taper, tirer les cheveux, renverser les tables, ne retenir que ça et ne dire que ça, c’est faire un amalgame handicap=violence qui est préjudiciable pour « tous » les enfants handicapés », dénonce cette mère d’un enfant souffrant d’un handicap.

De son côté, une enseignante citant le cas de l’Italie où l’école inclusive a été érigée en principe dès le début des années 1970 condamne toute remise en question même partielle de l’universalisme de ce principe : « L’enfant handicapé comme tout enfant a le droit de suivre une scolarité en milieu ordinaire. Celles et ceux qui ne veulent pas le comprendre doivent être rappelés à la loi ou exclus de l'école. La loi est là, pas appliquée, pas de moyens, certes, mais surtout on a des résistances validistes à l'école inclusive. Tout le contraire de ce qui a permis sa création en Italie ». 

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Le secret du bonheur à l’adolescence ? Bouger !

Dr Patrick Laure


La santé mentale positive, appelée également bien-être mental, est un concept qui englobe, plus que la simple absence de pathologie mentale, une expérience positive de la vie, y compris l'affect général, le fonctionnement positif, le sentiment d'utilité, la satisfaction de vivre, le fait de se sentir bien, entre autres expériences. Parmi les différents moyens de la préserver, figure l’activité physique (AP) : sa pratique régulière réduit l’anxiété et la dépression, améliore l’estime et soi, l’humeur, la qualité du sommeil, etc. 

Or, cette pratique tend à diminuer tout au long de la vie. Un premier décrochage peut s’observer à la fin des années collège, en particulier chez les filles. Cette période de vie se caractérise aussi par des questionnements sur soi, sur l’avenir, sur le sens du travail, etc. Depuis la pandémie de Covid 19, une proportion notable de jeunes, jusqu’à 50 % selon les enquêtes, exprime une inquiétude à propos de l’écologie et du changement climatique, ou de la situation mondiale (notamment les conflits armés). Autant d’éléments pouvant altérer la santé mentale. Les indicateurs de Santé Publique France en témoignent, par le nombre élevé de consultations dans les services d’urgence pour idées suicidaires dans cette tranche d’âge, par exemple.

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Psychiatrie et radicalisation : la radicalisation de l’adolescent n’est pas celle de l’adulte

Dr Dominique-Jean Bouilliez


L’augmentation des actes de terrorisme n’est pas une exclusivité française, loin de là. Elle s’est produite en deux temps dans le monde, avec un premier pic dans les années 1980, et un deuxième à partir de 2010. « Et la responsabilité des médias a une part de vérité », affirme David Cohen (Pitié-Salpêtrière). Une étude américaine qui a étudié l’effet des médias dans la contagion des fusillades scolaires et constaté que cet impact dure 13 jours, avec augmentation de 0,33 nouveaux événements de tuerie de masse et de 0,22 nouveaux événements de fusillades scolaires durant ce laps de temps. Il y a aussi une corrélation positive avec la possession d’armes à feu, mais pas avec la législation sur les armes à feu.

Parallèlement, le conspirationnisme, tendance à croire que les événements sont secrètement manipulés par certains groupes et organisations clandestines, n’est pas nouveau : 7 % des Américains continuent de penser que l’alunissage de la NASA est un fake, 20 % des Américains pensent qu’il existe un lien entre vaccin RRO et autisme…

Un modèle commun pour la radicalisation quelle que soit l’idéologie

Les groupes radicaux, que l’on retrouve partout dans le monde, se concentrent sur un problème majeur de la société (avortement par ex), estiment que les gouvernements/polices ne traitent pas le problème de manière adéquate et considèrent leurs propres normes et valeurs de groupe comme supérieures à celles des autres groupes. La plupart d’entre eux adoptent une idéologie qui légitimise la violence pour résoudre leur problème ; cette violence est souvent dirigée vers un groupe extérieur, responsable du problème. Enfin les groupes radicaux croient fermement en l’efficacité du recours à la violence. Ces groupes peuvent être nationalistes ou séparatistes (ETA, IRA, PKK), autant d’extrême-droite (KKK) que d’extrême-gauche (FARC), à thème unique (Armée de Dieu, contre l’avortement) ou à motivation religieuse (ISIS).

Chez l’adolescent, le processus de radicalisation survient dans le contexte du développement identitaire, culturel, social, et d’appartenance à un groupe.

Evolution du terrorisme depuis 2010

Après la chute d’Al Qaeda et la montée de DAESH-ISIS, on a pu observer un changement dans les motivations, et dans les profils (davantage de filles/femmes, d’Européens, de convertis) ainsi que le rôle clé d’internet, avec la consolidation de nouveaux concepts psychologiques telles que la déshumanisation, l’incertitude identitaire et l’identité de groupe.

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"C'est un échec sociétal" : après le suicide de Lily, l'aide sociale à l'enfance dénonce un "système à bout de souffle"

Écrit par Fabien Gandilhon   Publié le 

Le 15 février, les professionnels de l'aide sociale à l'enfance ont manifesté devant le conseil départemental du Puy-de-Dôme pour demander davantage de moyens après le suicide de Lily.

Le 15 février, les professionnels de l'aide sociale à l'enfance ont manifesté devant le conseil départemental du Puy-de-Dôme pour demander davantage de moyens après le suicide de Lily. • © Fabien Gandilhon/FTV

Des professionnels de l'aide sociale à l'enfance ont observé une minute de silence ce jeudi en hommage à Lily, la jeune adolescente retrouvée pendue dans un hôtel d'Aubière, dans le Puy-de-Dôme. Ils ont aussi dénoncé le manque de moyens qui ne leur permet plus de protéger correctement les jeunes en danger.

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Dernier clip du Collectif Grand Est pour la défense du médico Social et de la psychiatrie

 jeudi 15 février 2024

















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La maladie mentale n’est pas dans votre tête. Article de Marco Ramos


 



La maladie mentale n’est pas dans votre tête. 
Des décennies de recherche biologique n’ont pas amélioré le diagnostic ou le traitement. Nous devrions nous tourner vers la société, pas vers le cerveau.

En 1990, le président George Bush a annoncé qu'"une nouvelle ère de découverte" était "en train de naître dans la recherche sur le cerveau". Au cours des décennies suivantes, le gouvernement américain a investi des milliards de dollars dans la science qui promettait de révolutionner notre compréhension des troubles psychiatriques, de la dépression et du trouble bipolaire à la schizophrénie. Les scientifiques ont imaginé que les maladies mentales à l'avenir pourraient être diagnostiquées à l'aide de tests génétiques, d'une simple prise de sang ou peut-être d'un scanner de votre cerveau. De nouveaux produits pharmaceutiques cibleraient des déséquilibres neurochimiques spécifiques, entraînant des traitements plus efficaces. Les années 1990, a déclaré Bush, resteraient dans les mémoires comme « la décennie du cerveau ».

[...] 

La réalité de la pratique psychiatrique est beaucoup moins glamour que les visions optimistes avec lesquelles j'ai grandi.

En regardant en arrière en tant que psychiatre et historien aujourd'hui, je trouve que ces espoirs semblent étranges. Ils me rappellent d'autres visions déplacées des futurs technologiques du XXe siècle : des voitures volantes, des pilules pour l'alimentation d'une journée entière. La réalité de la pratique psychiatrique est beaucoup moins glamour que les visions de son avenir avec lesquelles j'ai

grandi. Trente ans plus tard, nous n'avons toujours pas de tests biologiques pour les troubles psychiatriques, et aucun n'est en préparation. Au lieu de cela, nos diagnostics sont basés sur des critères dans un livre, le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux(souvent appelée, avec dérision, la « bible » de la psychiatrie américaine). Il a traversé cinq éditions au cours des 70 dernières années, et bien que la dernière édition compte près de 100 pages de plus que la précédente, rien ne prouve qu'elle soit meilleure que la version qu'elle a remplacée. Aucun des diagnostics n'est défini en termes de cerveau.

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Darwin, avec sa théorie bien connue de la sélection naturelle dans l’évolution, se serait-il trompé ? Pourquoi existe-t-il encore et depuis des milliers d’années des "anomalies" de la nature ? Et si nous n’étions pas juste faits pour toujours nous améliorer ?

Jeudi 15 février 2024

L'Origine des espèces, Charles Darwin (1859) ©Getty - duncan1890

Darwin, avec sa théorie bien connue de la sélection naturelle dans l’évolution, se serait-il trompé ? Pourquoi existe-t-il encore et depuis des milliers d’années des "anomalies" de la nature ? Et si nous n’étions pas juste faits pour toujours nous améliorer ?

Avec

Daniel Milo Philosophe, maître de conférence à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS) de Paris

La thèse de la sélection naturelle de Darwin ne serait pas exacte d'après Daniel Milo. Pour illustrer sa réflexion, le philosophe prend l'exemple de la girafe, un animal qui ne s'est pas développé comme attendu au cours du temps.

La girafe, un animal imparfait

Selon Daniel Milo, les jambes de la girafe sont problématiques, elles sont si grandes qu'elles ne peuvent que se tenir debout, "ce qui signifie qu'elles mettent bas des girafons à deux mètres du sol. Elles accouchent dans la savane, et le girafon tombe la tête la première sur un sol très dur. Ce qui est, en termes d’ingénierie, complètement absurde." Le chercheur parle d'animal magnifique, mais pas génial : "La mortalité des girafons est terrifiante."

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« La Survie des médiocres », de Daniel S. Milo : éloge du suffisamment bon

Par    Publié le 02 février 2024 à

Dans un essai stimulant, le philosophe se livre à une réjouissante critique du « darwinisme social » et de son influence sur le néolibéralisme.

Dans le parc Kruger (Afrique du Sud). 

« La Survie des médiocres. Critique du darwinisme et du capitalisme », de Daniel S. Milo, Gallimard, « Bibliothèque des sciences humaines », 412 p.

Derrière son titre provocant, son style tout en clin d’œil, son fourmillement de savoir et de thèses, La Survie des médiocres, du philosophe franco-israélien Daniel Milo, est un grand livre parce qu’il déconstruit un mode de penser qui est devenu souvent spontané : la fusion du capitalisme avec la théorie darwinienne de l’évolution et surtout de la sélection naturelle. Une fusion qui tend à faire accroire que les privilèges des gagnants et autres « premiers de cordée » correspondent à l’ordre même des choses et que ceux qui n’atteignent pas l’acmé de la puissance le doivent à leur statut de vaincus dans la lutte pour la vie.

Souvent mal vue, la spécialité psychiatrie est loin d'être un choix par défaut pour les étudiants en médecine

Par Yslande Bossé, publié le 15 février 2024

À en croire le nombre de places en internat laissées vacantes depuis une dizaine d’années à l’issue des épreuves classantes nationales (ECN), la psychiatrie pâtit d’une désaffection de la part des futurs internes, souvent par peur et méconnaissance. Mais, contrairement aux idées reçues, les étudiants font le choix de cette discipline le plus souvent par envie et non par dépit.


“Nous ne sommes pas dans « Vol au-dessus d’un nid de coucou » ! - Interview du Collège National des Universitaires de Psychiatrie

Propos recueillis par Julie Mleczko

À l’occasion du congrès de l’Encéphale 2024, le Collège National des Universitaires de Psychiatrie (CNUP) dévoile sa campagne « Choisir Psychiatrie » et son premier baromètre d’image du métier de psychiatre « Les Français et la psychiatrie », réalisé par l’institut CSA. Pour mieux comprendre, nous avons pu échanger avec Charles Édouard Notredame, psychiatre de l’enfant et de l’adolescent et membre du comité de la campagne d’attractivité pour la psychiatrie.

Votre enquête parle d’un désamour des étudiants de médecine pour la psychiatrie. Comment expliquez-vous ce désintérêt ?

Charles-Edouard Notre-Dame

“On sait qu’en 2023, 67 des 547 places ouvertes en psychiatrie sont restées vacantes à la suite des Épreuves Classantes Nationales (ECN). Ce sont autant d’opportunités en moins de soigner les Français qui sont pourtant, selon notre premier baromètre sur le sujet, 51% à s’inquiéter de l’apparition éventuelle d’un trouble mental chez eux-mêmes et 61% chez un de leurs proches. Les représentations erronées sur la psychiatrie, notamment véhiculées par les médias, le cinéma ou la littérature, ont une certaine part de responsabilité dans le désintérêt des étudiants en médecine vis-à-vis de cette spécialité.”

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Colloque : Au commencement était le mouvement Racines prénatales de la vie psychique et relationnelle Samedi 9 mars 2024

À l’Association du Quartier Notre-Dame-des-Champs et sur Zoom
92 bis, boulevard du Montparnasse, 75014 Paris

En 2018, une première journée d’études avait permis de découvrir, à partir d’enregistrements échographiques, le développement de la sensorialité et de la motricité fœtales à l’origine des premiers liens ainsi que l’insistance de ces traces archaïques dans les cures.
Aujourd’hui, à partir de ces avancées, il s’agit d’approfondir et de préciser nos premières hypothèses. Est-il possible d’envisager une troisième topique en complément de la métapsychologie freudienne ? Une topique éclairant le champ de la périnatalité à travers, d’une part le développement des enveloppes psychiques, de la relation d’objet virtuelle, d’autre part des traces fœtales et de leurs traductions dans l’après-coup.

Comité d’organisation
Catherine BERGERET-AMSELEK, Laura DETHIVILLE, Nicole FARGES, Chantal LHEUREUX-DAVIDSE, Dominique MAZEAS
Avec l’apport scientifique de François FARGES (échographiste, gynécologue-obstétricien)

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Repenser la psychanalyse Journées d'Espace analytique du 16 mars 2024

La pensée psychanalytique est aujourd’hui massivement critiquée, toutes tendances confondues, si sa pratique reste attendue, répandue. Pourtant on sait peu que nombre de ces critiques d’aujourd’hui furent d’abord celles qu’adressait Lacan au milieu du siècle dernier aux théories internationales, en s’attelant déjà à reformuler cette pensée, puis en remaniant ensuite certains concepts de Freud encore marqués par les sociétés qui les virent naître. Peu entendues par les institutions, complexes et encore à traduire dans l’expérience, ces évolutions lacaniennes fondent cependant, avec celles de quelques autres auteurs, une psychanalyse repensée, à même d’aborder le débat actuel. 


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« L’idée du bonheur en Europe » Elisabeth Roudinesco, historienne et psychanalyste







 21 MARS 2024
19 h 30


Elisabeth Roudinesco

Elisabeth Roudinesco est historienne de la psychanalyse, et psychanalyste. Elle est présidente de la Société internationale d’histoire de la psychiatrie et de la psychanalyse (SIHPP). Son brillant parcours professionnel s’est exercé dans de nombreux établissements universitaires.

A l’heure où la pérennité du projet européen semble mise en cause, où le débat public se concentre sur la résurgence des nationalismes, il est plus que jamais nécessaire de saisir les fondements et les contradictions de cette construction européenne, dont le XXe siècle a été l’expression la plus tragique entre guerres et génocides.

L’idée du bonheur en Europe ne serait-elle que l’idée d’un « bonheur tragique ».

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XLVIe Colloque du RPH : La question du diagnostic en psychanalyse et en médecine

Réseau pour la psychanalyse à l’hôpital

Colloque de psychanalyse Paris , médecine et psychanalyse


Samedi 23 Mars 2024

de 9h à 16h30


À l’heure où divers professionnels sont présents dans le champ du soin psychique, de nombreux patients réclament un diagnostic à coller sur leurs symptômes psychiques, corporels et/ou organiques. Cette demande trouve aussi un écho en médecine traitant la « douleur morale » par des outils thérapeutiques issus d’une dénomination médicale. Pourtant, à vouloir « se débarrasser de son désespoir comme on enlève un vieux manteau »1, cette douleur perdure chez l’être qui, alors, vient rencontrer le psychanalyste.

Dans l’Antiquité, la maladie était interprétée selon une lecture religieuse. Hippocrate, au Ve siècle av. J-C, introduit l’examen clinique et fait reposer le traitement des pathologies sur un diagnostic. Il s’agit d’un tournant épistémologique majeur dans l’histoire de la discipline. 

La pratique médicale tient pour prioritaire la pose du diagnostic afin de pouvoir proposer aux patients le traitement idoine. Pour le psychanalyste, la logique diffère : ce qui fait souffrir le patient lors de son entrée en psychothérapie a valeur de symptôme. Le diagnostic structurel en psychanalyse n’est pas tributaire d’un ensemble de symptômes spécifiques : ce qui fait souffrir l’être n’atteste pas forcément d’un diagnostic.


Journée d’études « Littérature et Psychanalyse » Grenoble – Samedi 23 mars 2024

La capacité fulgurante du temps poétique à saisir l’âme humaine se révèle précieuse aux analystes. Des œuvres littéraires ont le pouvoir de nous atteindre en ce que nous avons de plus intime et de plus insu.
Dans la lignée freudienne, cette journée est une invitation à réentendre les liens entre littérature et psychanalyse. Des cliniciens se proposent de partager des œuvres qui donnent à voir un peu du monde. Ces œuvres vont prendre voix à l’aune de la propre voix, singulière et subjective, de chaque lecteur analyste.


Lettre de B. Golse, Président fondateur de l’Institut Contemporain de l’Enfance au président de la République et au premier ministre

Pr Bernard GOLSE, Président fondateur


Paris, le 23 janvier 2024,

« On est de son enfance comme on est d’un pays »
Antoine De Saint-Exupéry

Monsieur le Président de la République,
Monsieur le Premier Ministre,

L’enfance est-elle vraiment une problématique prioritaire ?
Nos enfants et notre jeunesse souffrent.
En tant que pédopsychiatre et fondateur de l’Institut Contemporain de l’Enfance, je ne peux que constater le fait que la politique de l’enfance est aujourd’hui en échec.
Alors que vous évoquez le « réarmement civique de la jeunesse » comme réponse à la crise que nous traversons, comment entendez-vous protéger et permettre aux enfants de s’épanouir et de se développer ?
L’État ne peut pas et ne doit pas se limiter à se prémunir face à un enfant perçu comme dangereux. Il a au contraire pour devoir de penser à l’enfant vulnérable, potentiellement en danger et d’accompagner la jeunesse vers l’épanouissement. Les enfants ne sont pas un danger pour la société mais eux, me semble-t-il, ressentent de plus en plus la société comme une source de menaces.

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Rencontre avec Florence GUIGNARD : À l’écoute du développement de la pensée humaine Entretien avec Sylvie REIGNIER le







Conférence organisée par l’association Art&Psyche le mercredi 3 avril en visio

Ce livre de dialogue entre deux psychanalystes de générations différentes constitue un outil de transmission, à l’adresse à tous les praticiens « psy ». 

Il propose un regard personnel sur la théorie psychanalytique contemporaine ainsi que sur sa pratique avec des patients de tous les âges de la vie. Il fait également état des changements sociétaux actuels et en observe les effets dans une réflexion d’allure anthropologique.

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LE CADRE À L’ÉPREUVE DES SITUATIONS LIMITES DE LA PSYCHANALYSE. L’œuvre d’art entre transfert et sublimation. Samedi 9 mars 2024






Préface du Dr Vassilis Kapsambilis

Les situations limites de la psychanalyse sont au cœur même de notre clinique contemporaine.

Pétris de destructivité, souffrant de failles narcissiques, les sujets limites ont la particularité d'interroger le cadre analytique.

Celui-ci devrait-il être repensé afin de rétablir une transitionnalité en souffrance chez ces analysant·e·s ?

Les aménagements du cadre dans la cure de Vincent, patient dont la cure sera abordée, lui auraient permis de passer de la dépendance à la transitionnalité.

Qu'en est-il de Van Gogh, Artaud et Bacon, artistes ayant eux aussi connu des vacillements identitaires ?

Que penser du cadre ? Lorsqu'il est mis à l'épreuve, l'analyste disposerait de la possibilité de le repenser afin d'offrir aux patient·e·s un étayage permettant l'enclenchement de la fonction de représentation.

L'enjeu étant pour l'analyste de ne pas perdre de vue le dispositif, tout en étant à l'écoute de son intuitivité et de sa créativité.

La psychanalyse est avant tout un art, à en croire Winnicott.

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Dérives sectaires : l’Assemblée nationale approuve finalement le délit de provocation à l’abandon de soins

Le Monde avec AFP   Publié le 14 février 2024

Ce nouveau délit sera passible d’un an d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende, des peines portées à trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende quand la provocation a été suivie d’effets.

L’Assemblée nationale a finalement approuvé, mercredi 14 février, la création d’un nouveau délit de « provocation à l’abandon de soins », dans le projet de loi de lutte contre les dérives sectaires, après une nouvelle délibération demandée par les macronistes dans une ambiance houleuse.

Incidents graves aux urgences : des drames qui questionnent familles et soignants

Par  et    Publié le 14 février 2024 

Faute de remontées systématiques, et donc de chiffres solides, il est difficile de savoir si les défauts de prise en charge, comme les retards ou les erreurs de prescription, augmentent. Mais, dans les hôpitaux, nombreux sont ceux qui déplorent des moyens insuffisants.

Ces derniers mois, plusieurs décès aux urgences ont nourri les pages des journaux et la chronique des défaillances supposées des hôpitaux. Ces drames auraient-ils pu être évités ? C’est l’histoire de Lucas, 25 ans, mort aux urgences d’Hyères (Var), après plusieurs heures passées sur un brancard, fin septembre 2023, et dont les parents portent aujourd’hui l’affaire en justice. Celle d’une patiente âgée, à Nantes, décédée le 2 janvier après quatre heures dans la « file d’attente », alors que d’autres histoires similaires sont remontées de Strasbourg, de Grenoble, de Bordeaux… Dans cette dernière ville, durant l’été 2023, l’émotion a été vive après le parcours chaotique d’une femme enceinte, ballottée de service en service, dont le bébé est mort à l’hôpital.

Ces incidents donnent l’impression de se multiplier, même si rien ne permet de l’affirmer catégoriquement – ni de l’infirmer. Dans le jargon de la santé, on parle d’« événement indésirable grave associé aux soins » pour qualifier un événement inattendu au regard de l’état de santé et de la pathologie du patient, et dont les conséquences sont soit le décès, soit la mise en jeu du pronostic vital, ou encore la survenue probable d’un déficit fonctionnel permanent.