par Robert Maggiori publié le 31 janvier 2024
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Trotula, on ne la connaît pas bien. Faut-il la placer aux côtés de Marion l’Estalée, Bizazia, Adèle, La Voisin, Marie Navart et autres sorcières ? L’inscrire dans la kyrielle infinie des pythonisses, magiciennes, diablesses, cartomanciennes, rebouteuses, ensorceleuses, astrologues, sylphes et korriganes ? L’assimiler aux fées, à Morgane, Viviane, Mélusine, Befana, Guillaneu, la dame blanche, Dame Habonde ? Ou bien la situer dans la lignée des «sages-femmes», comme Jacqueline Ariola, Michielle, «demeurant rue du Renard», Mabille la Ventrière ou Emeline Dieu la Voie, et des «matrones jurées», pouvant être «mandées pour juger de cas litigieux, comme cette dame susceptible d’être enceinte et qui le nie (elle est séparée de son mari) ou encore des suspicions d’avortement» ? La comparer à Marguerite Porete, écrivaine et poétesse mystique ; à Christine de Pizan, philosophe et femme de lettres ; à Laura Bassi, première professeure d’université, qui à Bologne enseigna l’anatomie, la physique et la philosophie ?