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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 25 janvier 2024

Réticences Fin de vie : les responsables religieux s’opposent ensemble à un changement législatif

par Bernadette Sauvaget   publié le 23 janvier 2024

Les principaux représentants des cultes français ont collégialement exprimé leurs réticences à une loi sur la fin de vie, dont un projet devrait être rendu public, selon les engagements du chef de l’Etat, en février.

Sous les lambris de la salle du conseil d’administration de l’Ecole de médecine à Paris, les principaux responsables religieux en France, chrétiens, juifs et musulmans, ont affirmé à nouveau, ce mardi 23 janvier, leur stricte opposition à une loi sur la fin de vie. Reçus le 8 janvier à l’Elysée par Emmanuel Macron pour les traditionnels vœux de début d’année, ils avaient déjà exprimé leurs réticences à un changement législatif.

Très fermement opposé à l’euthanasie et au suicide assisté, le grand rabbin de France, Haïm Korsia, réputé proche du chef de l’Etat qui le consulte régulièrement, estime en termes très solennels qu’une loi sur la fin de vie constituerait une «rupture anthropologique». Invoquant la loi Claeys-Léonetti, le responsable juif considère que celle-ci est «très bien faite». Selon Korsia, elle aurait «un seul défaut : les soins palliatifs ne sont pas assez développés. Mettons-les enfin en place partout et ensuite on verra. On ne peut pas décider que, même dans un cas exceptionnel, on peut donner la mort».

La psychiatrie, en manque d'étudiants, lance une campagne pour "déconstruire les préjugés"


 



Publié le : 

Paris (AFP) – La psychiatrie "effraye" les Français, selon une étude publiée par le collège national des universitaires en psychiatrie (CNUP), qui lance une campagne pour "déconstruire les préjugés" sur cette spécialité en manque de bras et attirer plus d'étudiants.

Atelier artistique au musée pour des patients suivis en psychiatrie à l'hôpital universitaire de Montpellier (Hérault), le 7 janvier 2023

Atelier artistique au musée pour des patients suivis en psychiatrie à l'hôpital universitaire de Montpellier (Hérault), le 7 janvier 2023  © Sylvain THOMAS / AFP/Archives

Plus de six Français sur dix jugent l'univers de la psychiatrie "anxiogène", et 19% en ont même "très peur", selon le baromètre réalisé par l'institut CSA pour le CNUP et deux associations étudiantes (ANEMF et AFFEP), auprès d'un échantillon de 1.000 personnes représentatives du "grand public", mais aussi 600 étudiants en médecine et 500 lycéens.

Même parmi les étudiants en médecine, 37% disent en "avoir peur", un nombre qui chute à 24% s'ils ont déjà effectué un stage spécialisé.

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La psychiatrie à l'épreuve des préjugés


Soixante-dix-neuf pour cent des Canadiens en faveur de l'usage thérapeutique de la psilocybine chez les personnes en fin de vie

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23 janvier 2024


Par : Jean Hamann

L'acceptabilité sociale de cette substance pour soulager la détresse existentielle est élevée tant au Québec que dans l'ensemble du Canada

 Près de 4 Canadiens sur 5 estiment que le recours à la psilocybine, l'ingrédient actif des champignons hallucinogènes, est une approche médicale acceptable pour soulager la détresse existentielle chez les personnes souffrant d'une maladie grave et incurable. Voilà la principale conclusion d'une enquête en ligne menée auprès de 2800 personnes par une équipe de recherche dirigée par Michel Dorval, professeur à la Faculté de pharmacie de l'Université Laval et chercheur au Centre de recherche du CHU de Québec – Université Laval. 

L'enquête visait principalement à mesurer le degré d'acceptabilité sociale de cette intervention lorsqu'elle est offerte par des professionnels de la santé. «Des études ont déjà montré que la psilocybine, combinée à la psychothérapie, produit des effets anxiolytiques et antidépresseurs rapides, robustes et durables chez des patients atteints de cancer avancé, rappelle le professeur Dorval. Cette substance peut entraîner des prises de conscience profondes qui peuvent amener le patient à considérer l'existence sous une autre perspective. Un traitement à la psilocybine, combiné à une psychothérapie, peut produire un soulagement allant jusqu'à six mois.»

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Dois-je forcer mon enfant à travailler son solfège ?

Darons daronnes

 Par Clara Georges

Je n’ai jamais fait de musique. Quand j’étais enfant, mes parents ont mis un point d’honneur à ne pas m’obliger à apprendre à jouer d’un instrument. L’un et l’autre considéraient le solfège comme une torture et jugeaient que la contrainte était la pire des manières. Ainsi, je ne me suis jamais posé la question de ma propre envie, et mes connaissances musicales se résument à quatre ans de flûte à bec.

Cette année, ma fille aînée, 8 ans, a voulu faire du violon après une visite des « portes ouvertes » du conservatoire. Elle a été tirée au sort, et nous voici donc avec un instrument à la maison, un cahier de solfège et des parents relativement démunis à la moindre question. « Je suis trop près du chevalet ? » Euh, ce n’est pas plutôt pour les peintres, ça ? « C’est quoi une double croche ? » Je ne sais pas, mais ça fait moins mal qu’un double crochet.

J’en suis venue à me demander si mon ignorance et mon relatif désintérêt n’allaient pas la desservir, voire l’empêcher de progresser. Un enfant peut-il vraiment avancer tout seul ? Et voici que revenait par la fenêtre la question évacuée par mes parents : faut-il une dose de contrainte pour que ça marche ? Faut-il, le soir après l’école, les devoirs et la douche, revenir à la charge auprès de son enfant et lui mettre le nez dans sa partition alors qu’il ronchonne ?

J’ai eu un début de réponse en écoutant la cheffe d’orchestre Zahia Ziouani parler de son enfance sur France Inter. Elle a grandi dans une cité de Pantin (Seine-Saint-Denis), avec un frère et une sœur devenue violoniste professionnelle. Leurs parents n’étaient ni l’un ni l’autre musiciens, ils ne pouvaient donc pas les aider sur les points les plus techniques de leur apprentissage. En revanche, ils étaient très présents. « Mon père écoutait des heures de concert avec moi », plaisante la cheffe d’orchestre, qui ajoute : « Mes parents m’ont toujours bousculée dans le bon sens du terme, en me disant “Zahia, faut travailler”, mais c’était dans le bon sens, donc ça m’a inspirée. »

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L’âge c’est dans la tête, vraiment ?

Provenant de l'émission

Avec philosophie

Comment supportons-nous la vieillesse ? ©Getty - Thanasis Zovoilis

À propos de la série

Certains affirment que l'âge est une question d'état d'esprit, mais chaque phase de la vie ne possède-t-elle pas une signification profonde ? Pourquoi l'importance de la jeunesse dans nos récits ? Comment honorer notre enfance et donner un sens à notre vieillesse ?

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Constitutionnalisation Avortement : «C’est le premier droit qui saute partout, et dans des conditions abjectes»

par Virginie Ballet   publié le 23 janvier 2024

Autrice d’«Interruption», l’avocate Sandra Vizzavona dialogue avec la comédienne Pascale Arbillot, qui joue son texte au théâtre Antoine à Paris, autour du droit à l’IVG et de sa remise en cause par les extrêmes du monde entier.

Elles sont deux. L’une, avocate, a publié une enquête saisissante (1) pour donner la parole à des femmes ayant eu recours, comme elle, à l’avortement. L’autre, comédienne, fait résonner ces voix sur la scène du théâtre Antoine, à Paris (2). Ensemble, Sandra Vizzavona et Pascale Arbillot portent, avec Interruption, les voix des centaines de milliers de femmes qui, chaque année, ont recours à une interruption volontaire de grossesse (IVG) en France. Ces voix disent tour à tour le soulagement, la douleur, la solitude, l’impassibilité, donnant à voir un kaléidoscope des réalités de l’avortement. Toutes ensemble, elles brisent ce «putain de silence» (dixit l’autrice) qui continue d’entourer cet acte pratiqué 234 300 fois en France en 2022, selon la Direction de la recherche, des études de l’évaluation et des statistiques. L’IVG serait-elle encore taboue ? Menacée ? Alors que le projet de loi visant à l’inscrire dans la Constitution est examiné à compter de ce mercredi à l’Assemblée, Pascale Arbillot et Sandra Vizzavona pointent la nécessité de le protéger.

mardi 23 janvier 2024

Schizophrénie : de nouveaux traitements prometteurs

Par Sylvie Riou-Milliot le 24.01.2024

Un essai américain publié dans la revue The Lancet rapporte des résultats encourageants avec une nouvelle classe thérapeutique agissant sur des récepteurs différents des antipsychotiques habituels. Des résultats prometteurs à confirmer face à une pathologie grave qui concerne une personne sur 300 dans le monde.

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Schizophrénie : quel lien entre les maladies psychiatriques et la et génétique?

Publié le : 

La schizophrénie touchait environ 24 millions de personnes dans le monde en 2019, selon l’OMS. Cette maladie mentale se manifeste par divers symptômes : hallucinations auditives, délires, désorganisation de la pensée. 

Grâce à des tests génétiques, il est possible dans certains cas, de déterminer chez un patient schizophrène, le chromosome responsable et d’aiguiller le diagnostic.

Grâce à des tests génétiques, il est possible dans certains cas, de déterminer chez un patient schizophrène, le chromosome responsable et d’aiguiller le diagnostic.  © Pixabay/Contributeur

Comment expliquer le plus simplement possible l'utilité de l'approche génétique dans le domaine de la santé mentale ? S'agit-il d'un test de dépistage à proprement parler ? Est-ce qu'il permet de limiter l'errance diagnostique ? Est-ce que ce test ouvre des pistes ? 

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Un nouveau rapport dénonce la désinformation liée à l’avortement sur les réseaux sociaux

Par   Publié le 17 janvier 2024 

Une étude de la Fondation des femmes détaille les tactiques utilisées sur YouTube, Facebook ou Instagram pour dissuader les plus jeunes d’avorter.


Des manifestants contre le droit à l’avortement à Paris le 21 janvier 2018 lors d’une manifestation « Marche pour la vie » contre l’avortement et la procréation médicalement assistée. 

Quarante-neuf ans après la dépénalisation de l’avortement en France par la loi Veil, et huit ans après la loi pénalisant la « désinformation » sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG), la Fondation des femmes publie, mercredi 17 janvier, un rapport dressant une cartographie des mouvements antiavortement et leurs argumentaires sur les réseaux sociaux. Réalisée par l’Institute for Strategic Dialogue (ISD), un think tank spécialisé dans la désinformation et les mouvements extrémistes, l’étude s’est penchée sur la manière dont différents arguments contre l’IVG circulent sur certaines des principales plates-formes en ligne : YouTube, Facebook, Instagram et X.

« La mobilisation antiavortement [en ligne] se présente essentiellement sous la forme de fausses informations, d’affirmations trompeuses sur l’avortement et de contenus choquants et dissuasifs », note l’ISD, en donnant en exemple des messages contenant « des affirmations trompeuses sur la souffrance présumée du fœtus avorté, sur les effets secondaires de l’IVG, et des descriptions erronées de la procédure d’IVG ».

lundi 22 janvier 2024

Etre psy à la campagne : « Ici, quand vous demandez aux gens comment ils vont, ils vous répondent toujours “ça va” »

Par   Publié le 21 janvier 2024

Mélanie Bon, psychologue travaillant à domicile, se rend à un rendez-vous à Villeneuve d'Aveyron. Le 16 octobre 2023.

S’il y avait eu une troisième saison à la remarquable série En thérapie, diffusée sur Arte, où aurait atterri ce cher docteur Dayan ? Parisien dans la première, proche banlieusard dans la seconde, le psychanalyste incarné par Frédéric Pierrot aurait-il pris ses cliques et ses claques pour filer exercer à la campagne ? L’idée eût été séduisante. Certes, il n’aurait probablement suivi aucun rescapé des attentats de 2015 ni aucun urbain stressé. Mais les journées du thérapeute n’en auraient pas été moins longues.

Harcèlement, dépression d’adolescents isolés dans leur village ou encore burn-out, violences sexuelles, secrets de familles, agriculteurs démunis face aux effets du réchauffement climatique… A la campagne, jeunes et moins jeunes souffrent aussi des maux de notre époque, auxquels s’ajoutent ceux liés au fait de vivre loin des villes. Pour les aider, des psychologues, qui s’adaptent aux réalités de ces déserts médicaux, y exercent souvent autrement qu’en ville. Et y nouent d’autres formes de relations avec leurs patients.

Dans l’Aveyron, comme dans de nombreuses zones rurales à travers la France, ces professionnels affirment refuser chaque jour entre trois et cinq demandes de nouveaux patients. Un effet En thérapie ? Peut-être. Un effet Covid-19 ? Certainement. Près de quatre ans après le premier confinement (mars 2020), les psychothérapeutes installés à la campagne sont sollicités comme jamais.

Les habitants se montrent sceptiques

Pour apaiser les traumatismes liés à la crise sanitaire mais aussi pour affronter tout ce qu’elle a permis de révéler. Mélanie Bon parle de « déflagration ». Cette thérapeute de 38 ans, qui vit dans un hameau aveyronnais et exerce dans une grande partie du département, note une forte augmentation par exemple du nombre d’enfants de 10 ans amenés par leurs parents. « Ils avaient 7 ans en 2020, l’âge où l’on commence à comprendre bien des choses, et, aujourd’hui, ils sont terriblement angoissés par la mort », explique-t-elle.

Il faut désormais entre un et deux mois pour espérer pouvoir rencontrer Claire Mérot, psychologue à Sauveterre-de-Rouergue, huit cents habitants. Quatre si vous voulez un rendez-vous en fin de journée ou le samedi. Près d’un mois pour se confier à Ivona Artus, qui exerce à Naucelle, deux mille habitants. Cette dernière estime que le nombre de nouvelles demandes a quadruplé depuis 2020. « Les gens ne vont pas bien. On se soucie encore trop peu de leur mal-être. Or, quand il vous atteint, celui-ci ne passe pas comme un rhume. »

Ivona Artus dans les rues de Naucelle (Aveyron), où elle exerce comme psychologue, le 17 octobre 2023. 

Valenciennes : quand des patients en psychiatrie exposent leurs œuvres


Publié le 16 janv. 2024

Le Centre Hospitalier de Valenciennes, en collaboration avec l’H du Siège, Centre d’art contemporain de Valenciennes, ont l’honneur de vous convier au vernissage de l’exposition «des Mains et des Hommes» dans le hall d’accueil Jean-Bernard, le Vendredi 19 janvier à 12h !

Les oeuvres d’art, réalisées par les patients de psychiatrie dans le cadre des ateliers « Lumière Obscure » et « De mains et d’un autre jour« , seront exposées jusqu’au 02 février 2024. Entre sculptures et photographies, découvrez comment l’art se mêle aux soins en santé mentale. La création est synonyme d’imagination, la maladie n’empêche pas celle-ci, au contraire, elle amène à voir l’art autrement.” indique le Dr Thomazeau, chef de pôle de psychiatrie. L’exposition « des Mains et des Hommes » invite à porter un autre regard sur les troubles psychiques tout en valorisant le travail des artistes-patients.

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Pour une psychanalyse depuis le « reste du monde ». Entretien avec S. Mendelshon et L. Boni

 CONTRETEMPS

REVUE DE CRITIQUE COMMUNISTE





Depuis sa naissance dans la Mitteleuropa sous l’égide de Freud, la psychanalyse est un objet communément perçu comme occidental tant d’un point de vue géographique que politique et culturel. Loin de l’orthodoxie de cette discipline, l’ouvrage Psychanalyse du reste du monde. Géo-histoire d’une subversion (La Découverte, 2023) explore à rebours et hors de l’occident les nombreuses facettes que la psychanalyse a prises, la concevant à la fois comme une pensée critique et un outil d’émancipation. 

Se déployant sous de multiples formes subversives, la psychanalyse est ainsi replacée au cœur de la politique mais aussi des sciences humaines et sociales et de la littérature. Aux antipodes de l’idée de la disparition de cette discipline, on découvre alors un panorama historique très vivace de la psychanalyse, faisant largement écho aux recherches postcoloniales et aux questions raciales, enrichissant ainsi les débats politiques actuels. 

Dans cet entretien, Sophie Mendelshon et Livio Boni, coordinateur-trices de l’ouvrage, reviennent en détail sur les raisons qui ont motivé cette publication. Ils rendent compte de la diversité des approches à travers la trentaine de contributions qui forment le livre et invitent ainsi tout un chacun-e à se saisir de celui-ci comme autant de pistes à poursuivre intellectuellement et politiquement.

Contretemps – Pouvez-vous tout d’abord nous parler de la genèse de votre ouvrage ? Quels en sont les fils conducteurs et quels sont les liens avec le collectif de Pantin auquel vous participez ?

Sophie Mendelshon – Je voudrais situer le livre dans sa propre histoire, une histoire marginale puisque nous ne sommes pas ici au centre du champ psychanalytique mais plutôt dans ses marges. Ce livre a une double ascendance, d’abord celle dont je suis la plus proche, celle du collectif de Pantin. C’est une réflexion collective que nous avons commencé à mener il y a 6 ans autour des questions postcoloniales. D’abord à partir de ce que nous disaient les patients et patientes que nous recevons dans nos cabinets, qui sont eux-mêmes les héritiers directs ou indirects de l’histoire coloniale et postcoloniale, et qui sont travaillés par ces questions dans leurs paroles, sur le fauteuil ou sur le divan. Nous avions le souci de faire une place dans le champ psychanalytique, pas seulement à la question post-coloniale, ou à l’héritage colonial mais aussi à la question du racisme, qui dans l’espace francophone a eu très peu de poids dans la psychanalyse contrairement à la question de la classe qui avait été un enjeu de discorde dès les années 1920-1930. Le collectif de Pantin n’a donc pas produit directement ce livre puisque les contributeurs ne font pas partie du collectif, à quelques exceptions près, mais il a assurément bénéficié de l’élan que nous avons cherché à produire pour que ces questions en viennent à exister dans notre horizon clinique et théorique. L’autre ascendance de ce livre est plutôt du côté de Livio. Cela tient à son intérêt ancien pour une histoire décentrée de la psychanalyse en Inde, dans des espaces non occidentaux avec une histoire inattendue et précoce de la psychanalyse dans la zone pacifique, dans l’océan indien et à Madagascar, mais aussi au poids qu’a eu la première psychologie de la colonisation en 1950 produite par Octave Mannoni[1] qui n’était pas encore psychanalyste et sur lequel nous sommes revenus dans notre précédent livre La vie psychique du racisme[2]. Le livre est au croisement de ces deux axes. Nous avons aussi cherché à faire exister des choses que nous connaissions mal nous-mêmes en sollicitant des personnes qui n’étaient pas dans notre champ de vision jusque-là. Par exemple à Taïwan, en Afrique du Sud, dans des espaces qui ne sont pas ceux dans lesquels on attend la psychanalyse a priori et où la psychanalyse se trouve d’ailleurs modifiée et transformée par les questions, les problèmes, les situations qu’elle y rencontre.

Livio Boni – Sophie a bien retracé la double généalogie de ce livre qui a un titre ironique, qui renverse la formule nord-américaine « the west and the rest », comme si l’espace civilisationnel était l’espace de l’occident, le reste du monde étant renvoyé à une entité floue, imprécise et marginale. Le pari du livre consiste à prendre à l’envers cette perspective et à valoriser les séquences sporadiques et discontinues où la psychanalyse a été présente sur l’espace d’un siècle. Le livre commence au Mexique à la fin des années 1910 et en Inde au tout début des années 1920 et se poursuit jusqu’à l’époque contemporaine. Il couvre un siècle avec l’idée de ne pas produire une lecture déficitaire, comme c’est généralement le cas. On insiste toujours sur ce qui manquerait au monde non occidental pour pouvoir recevoir la psychanalyse, pour que la psychanalyse puisse trouver une acclimatation, alors que nous avons choisi plutôt de valoriser les séquences où elle s’est en particulier mêlée des questions de décolonisation ou de ses héritages, et dans notre livre cela concerne essentiellement les anciens espaces coloniaux.

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Edgar Morin : « Le progrès des connaissances a suscité une régression de la pensée »


 




Publié le 22 janvier 2024

Multiplication des guerres, réchauffement climatique, essor des régimes autoritaires : le monde court au désastre, mais il nous faut résister à la haine, estime, dans une tribune au « Monde », le sociologue et philosophe.

S’il est minuit dans le siècle : lorsque Victor Serge a publié le livre qui porte ce titre, en 1939, année du pacte germano-soviétique et du dépeçage de la Pologne, il était effectivement minuit et une nuit irrévocable allait s’épaissir et se prolonger pendant cinq ans.

N’est-il pas minuit dans notre siècle ? Deux guerres sont en cours. Celle d’Ukraine a déjà mobilisé l’aide économique et militaire d’une partie du monde, avec une radicalisation et un risque d’élargissement du conflit. La Russie n’est pas parvenue à annexer l’Ukraine, mais elle se maintient dans les régions antérieurement séparatistes russophones. Le blocus l’a partiellement affaiblie, mais il a aussi stimulé son développement scientifique et technique, notamment dans le domaine militaire. Cette guerre a déjà des conséquences considérables : l’autonomisation diversement avancée du Sud par rapport à l’Occident et le resserrement d’un bloc Russie-Chine.

Un nouveau foyer de guerre s’est allumé au Proche-Orient après le massacre commis par le Hamas le 7 octobre 2023, suivi par les bombardements meurtriers d’Israël sur Gaza. Ces carnages, accompagnés de persécutions en Cisjordanie et de déclarations annexionnistes, ont réveillé la question palestinienne endormie. Ils ont montré à la fois l’urgence, la nécessité et l’impossibilité d’une décolonisation de ce qui reste de la Palestine arabe et de la création d’un Etat palestinien.

« Le sexisme commence à la maison, continue à l’école et explose en ligne », s’inquiète le Haut Conseil à l’égalité dans un rapport

Par   Publié le 22 janvier 2024

L’organisme publie, lundi 22 janvier, son état des lieux annuel. « Chez les garçons, les tendances masculinistes s’affirment et chez les filles, on relève la même dynamique régressive », s’inquiète sa présidente, Sylvie Pierre-Brossolette.

Manifestation lors de la Journée internationale des droits des femmes, à Toulouse, le 8 mars 2023. 

C’est sur un constat peu réjouissant que s’ouvre l’état des lieux annuel du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE), publié lundi 22 janvier. « Loin de reculer, le sexisme s’ancre, voire progresse » en 2023, prévient d’emblée l’organisation consultative indépendante, qui a pour mission d’orienter les politiques publiques en matière d’égalité. Elle s’appuie sur les résultats d’un baromètre Viavoice, réalisé auprès de 3 500 personnes en novembre 2023.

La lecture de certains résultats renvoie un parfum des années 1960. Ainsi, 60 % des femmes (toutes générations confondues) pensent qu’elles doivent être discrètes pour correspondre à ce que la société attend d’elles (45 % des hommes sont d’accord) et 66 % qu’elles doivent être douces et sensibles (rejointes par 67 % des hommes).

A Montréal, le chef de la police fait de la prévention l’axe principal de sa mission

Par  (Montréal, correspondante)  Publié le 17 janvier 2024

A son poste depuis un an, Fady Dagher défend l’idée d’une police de « concertation », travaillant en coopération avec les services sociaux, dans le but de prévenir l’essentiel des phénomènes de violences.

Le chef de la police de Montréal, Fady Dagher, sur le plateau de la CBC/Radio-Canada, le 14 juin 2023. 

Le chef de la police de Montréal, Fady Dagher, n’est pas peu fier. Le 12 décembre 2023, le directeur général de la gendarmerie nationale française, le général d’armée Christian Rodriguez, en visite au Canada, l’a accompagné dans un poste de police de sa juridiction. Il souhaitait comprendre, au plus proche du terrain, la petite révolution que son collègue québécois était en train d’entreprendre dans sa ville, en prônant une police « d’hyperproximité »« Il a pris des notes, beaucoup de notes », se félicite le volubile patron de la police montréalaise, sans préjuger de ce que son homologue tirera de sa brève immersion comme enseignements concrets à appliquer en France.

Dans son bureau du centre-ville de Montréal, Fady Dagher, 55 ans, reçoit en tee-shirt et chaussures de sport. Sur la table d’un petit salon au style méditerranéen trônent des bocaux remplis des billes de verre avec lesquelles il jouait dans les cours d’école d’Abidjan, en Côte d’Ivoire, où il est né et a passé toute son enfance ; au mur, une carte du Liban, le pays d’origine de ses parents, où il retourne régulièrement en vacances. Le premier chef de la police de la ville issu de l’immigration raconte avec passion comment il entend modifier en profondeur la mission de ses troupes. Il défend l’idée d’une police « de concertation », travaillant en coopération avec les services sociaux, dans le but de prévenir l’essentiel des phénomènes de violences.

"Essorés", "épuisés", "inquiets" : des personnels de psychiatrie en grève illimitée pour dénoncer leurs conditions de travail

Écrit par June Raclet   Publié le 

Les soignants et soignantes de l’unité psychiatrique de l’hôpital de Purpan à Toulouse viennent de débuter un mouvement de grève pour dénoncer leurs conditions de travail. La direction du CHU assure que des moyens sont engagés pour améliorer la situation

« Essorés », « épuisés », « inquiets » … C’est ainsi que se qualifient les personnels psychiatriques du CHU de Purpan à Toulouse. Ils se sont rassemblés devant le bâtiment de psychiatrie de l’hôpital mardi 16 janvier 2024 en début d’après-midi pour alerter la direction.

Les équipes dénoncent la dégradation de leurs conditions de travail et de la prise en charge des patients. Elles s’inquiètent également de devoir effectuer plus de travail de nuit.

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« Dans un monde idéal, il devrait y avoir un Centre ressource régional de psychiatrie du sujet âgé par région ! »

Publié le 









« Créons des centres régionaux pour structurer et rendre lisible l’offre de soins psychiatriques pour les personnes âgées » Cécile Hanon, psychiatre au Centre ressource régional de psychiatrie du sujet âgé (CRRpsa) d’Ile-de-France, répond aux questions du Groupement de coopération sanitaire pour la recherche et la formation en santé mentale (GCS). Une interview à retrouver dans la newsletter de janvier 2024

Pouvez-vous nous présenter le CRRpsa ?

« Le Centre Ressource Régional de Psychiatrie du sujet âgé (CRRpsa) a été créé en 2014, année de sa labellisation par l’ARS d’Ile-de-France. Il est situé à l’Hôpital Corentin-Celton à Issy-les-Moulineaux, dans le service du Pr Frédéric Limosin. C’est un pôle de compétence et d’expertise pour toute la région. Il diffuse des ressources d’information pour les professionnels*, facilite l’orientation et propose un parcours de soins complet pour les personnes âgées de 65 ans et plus. L’offre de soins du CRRpsa comprend une consultation pluri-professionnelle d’expertise pour les cas complexes, une unité d’hospitalisation de 10 lits et une équipe mobile intersectorielle de psychiatrie du sujet âgé (EMPSA 92 Sud).

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CHU de Saint-Etienne : une unité d'urgences psychiatriques en projet

L'essor
Noémie COQUET  le 

En 2024, le CHU de Saint-Etienne porte la création de 800 places de parking supplémentaires sur le site de Saint-Priest-en-Jarez tout comme l'ouverture d'une unité d'urgences psychiatriques.

CHU de Saint-Etienne : une unité d'urgences psychiatriques en projet

©Noémie Coquet - Olivier Bossard, directeur du CHU de Saint-Etienne, a rappelé les projets de l'établissement en 2024 lors de la cérémonie des voeux.

Après le rappel des projets réalisés en 2023, Olivier Bossard directeur du CHU de Saint-Etienne au côté de Philippe Berthelot, doyen de la faculté de médecine, de Thierry Thomas, président de la CME (Commission médicale d'établissement) et du maire de Saint-Etienne Gaël Perdriau, a présenté le 12 janvier lors de la traditionnelle cérémonie des voeux aux personnels et aux élus, les challenges de l'année 2024.

Mieux comprendre la syllogomanie, le fait de ne rien jeter

mis en ligne le : 

Vous ou l’un de vos proches avez tendance à accumuler de nombreux objets ? Vous rencontrez des difficultés à vous en séparer ? Si ce comportement pèse sur votre quotidien, il s’agit peut-être de syllogomanie.

Des montagnes de magazines posés dans un coin du salon, des vêtements jamais portés entassés dans la chambre ou des modes d’emploi de vieux appareils électroménagers qui s’entassent dans la cuisine… voici quelques exemples de symptômes visibles de syllogomanie, le fait de ne jamais rien jeter.

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