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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mercredi 27 décembre 2023

Violences envers les professionnels de santé : Tolérance zéro !



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Le mardi 19 décembre 2023 une campagne de communication pour lutter contre les violences faites aux professionnels de santé a été lancé par la Ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de santé. Une campagne choc assortie d’un slogan quelque peu maladroit vis-à-vis des malades...

Comme elle s’y était engagée en septembre dernier, à travers le plan national pour la sécurité des professionnels de santé, Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de santé, lance une campagne contre les violences aux soignants. Pour rappel, les données de l’Observatoire national des violences en milieu de santé (ONVS) mettent en avant près de 65 signalements de violences à l’encontre de professionnels de santé par jour. La meilleure manière de protéger les professionnels de santé est d’abord d’éviter que des situations de tension ne surviennent et donc d’agir en amont pour circonscrire au mieux l’irruption des violences. Les patients et les professionnels de santé doivent donc s’engager dans une démarche de tolérance zéro face aux violences et à leurs auteurs.

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Le CH Charles Perrens se dote d’une Unité régionale dépression et anxiété résistante

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Le 14 décembre, le CH Charles Perrens a inauguré sa nouvelle Unité Régionale d’Aquitaine Dépression et Anxiété Résistante (RADAR). Ce dispositif innovant est à destiné, entre autres, aux soignants victimes d’épuisement professionnel.Communiqué.

La dépression majeure compte parmi les troubles psychiatriques les plus fréquents. Elle est souvent associée à d’autres affections, dont les troubles anxieux. Elle s’avère en général d’intensité sévère, alors responsable de perturbations importantes du fonctionnement social, familial et professionnel. Les rechutes constituent une de ses caractéristiques, pouvant nécessiter une prise en charge thérapeutique spécifique et adaptée.
C’est pourquoi le CH Charles Perrens a crée l’Unité RADAR, répondant à un besoin évident en santé mentale.

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Au plus près du délire

Auteur(s) : Pierre-Ludovic Lavoine, Leïla Boutenchouf

Expérience psychique subjective, avec sa propre logique, son langage et sa sémiologie, le délire est l’expression d’un puissant conflit interne vécu par le sujet. Le soignant doit être à l’écoute de la parole délirante, dans sa dimension signifiante. Une écoute qui se travaille car elle fait appel à la fois à des connaissances théoriques et à une recherche personnelle.

Ce livre est avant tout un outil d’accompagnement du soignant dans son périlleux chemin auprès du malade psychotique et délirant. Il a aussi la prétention naïve de désigner les pièges et embûches pour parvenir « au plus près du délire».

A vocation pédagogique, sa forme didactique cherche à en faire un ouvrage clinico-pratique, qui relègue au second plan les tableaux théoriques et diagnostics ainsi que les conduites à tenir et autres protocoles de soins, certes rigoureux, mais parfois très éloignés du malade. En matière de souffrance psychique, il n’y a pas de « prêt à penser », il existe seulement des rencontres qui rythment le quotidien.

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Perfomance La Fondation du rien vous pose des lapins pour votre bien

par Ève Beauvallet   publié le 19 décembre 2023

Obsédé par le rapport au temps contemporain poussant à l’hyperactivité et la surproductivité, l’artiste conceptuel clownesque Nicolas Heredia initie un projet international de salubrité publique : ne rien glander. Et vous apprend à le faire en toute beauté.

Il faut protéger l’ennui et la divagation comme des citadelles assaillies. Hier, le défenseur du temps vide le plus populaire était sûrement Gaston Lagaffe, qui dépensait une énergie inouïe à inventer les conditions de sa propre oisiveté. Nicolas Heredia, lui, ne peut jouir du même niveau de notoriété, mais s’y emploie avec fermeté en proposant avec sa Fondation du rien de pouvoir s’inscrire à un riche programme d’activités avec la certitude qu’elles seront annulées. Réservez donc en ligne votre créneau pour l’atelier «cuisine vietnamienne»«danse brésilienne» ou «running & philosophie», ayez en retour l’assurance de ne strictement rien foutre. Et les membres de cette curieuse société «désormais déployée à l’internationale» s’emploieront à ce que vous ne foutiez rien dans l’allégresse, à l’occasion du petit spectacle-conférence qui accompagne de temps à autre ce dispositif de marketing expérientiel über-disruptif dans la start-up nation.

Adoptions forcées En Belgique, un scandale d’enfants nés sous X au XXe siècle secoue l’Eglise catholique

par Laure Broulard, Correspondante à Bruxelles  publié le 24 décembre 2023

Un podcast publié à la mi-décembre révèle que des milliers d’enfants belges auraient été arrachés à leur mère et placés à l’adoption, avec la complicité de l’institution religieuse entre 1945 et 1980. Après des années de silence, la parole des victimes se libère.

Au téléphone, la voix de Debby Mattys se met tout d’un coup à vibrer de colère. «Vous vous imaginez, c’est l’Eglise. L’Eglise qui dit qu’il faut prendre soin de son prochain et qui a pourtant humilié et maltraité nos mères pendant des années», lâche-t-elle. Cette cinquantenaire fait partie des enfants belges qui ont été soustraits à leur mère et placés à l’adoption contre paiement entre les années 50 et les 80. Ils seraient 30 000, selon le média flamand Het Laastse Nieuws, qui a publié une enquête mi-décembre sur le sujet. Avec des témoignages glaçants : des femmes tombées enceintes hors mariage et placées chez des religieuses par leur famille pour cacher leur grossesse y racontent comment elles ont été influencées ou forcées à abandonner leurs bébés. Certaines ont été stérilisées de force ou abusées sexuellement.

La mère de Debby a été prise en charge à Huis Elizabeth, une institution tenue par des sœurs près d’Anvers, lorsqu’elle est tombée enceinte en 1967, à 18 ans. «Les conditions étaient effroyables. Les nonnes l’humiliaient, lui disaient qu’elle était une honte pour la société, qu’elle ne pouvait pas s’occuper d’un enfant. Elle a dû accoucher derrière un drap, afin qu’elle ne me voie pas naître. Et puis elle a pris le tramway toute seule pour rentrer chez elle, sans moi. Sa famille n’a plus jamais voulu en parler», raconte Debby. Cette histoire, elle l’a entendue en 2019 de la bouche de sa mère biologique qu’elle a pu rencontrer après des années de recherche. Et après avoir trouvé dans les papiers de ses parents adoptifs des factures liées à son adoption, pour environ 20 000 francs belges, soit environ 500 euros.

mardi 26 décembre 2023

Sophie Galabru : «En famille, l’amour n’apparaît qu’en laissant les êtres se séparer les uns des autres»

par Anastasia Vécrin   publié le 24 décembre 2023

Pour éviter que les réunions de famille de fin d’année ne tournent à «Festen», la philosophe donne des clés pour tenter de trouver la bonne distance avec nos proches. Elle rappelle qu’aimer, c’est accepter le temps et l’espace de l’autre en dehors du groupe.

«Famille, je vous hais !» la célèbre formule d’André Gide parle à tout le monde. Qui n’a pas connu un moment de crise dans sa vie familiale ? Etymologiquement, «la famille» désigne l’ensemble des personnes vivant sous le même toit. Mais existe-t-il un espace humain qui suscite autant de frustrations ? Est-ce parce qu’on exige de nos proches de l’affection, un lien authentique, comme l’a montré le sociologue François de Singly (1), qu’il y a toujours une part de déception ? On sait les ambivalences qui peuvent traverser la famille : liens d’amour et de désamour, de violence et de sécurité, de contraintes et de liberté.

Comment démêler la complexité de ces liens qui peuvent nous nourrir autant qu’ils nous abîment ? C’est ce que réussit la philosophe Sophie Galabru dans Faire famille. Une philosophie des liens (Allary Editions). Dans cet essai vivant, riche de ressources cinématographiques et de souvenirs intimes, la petite-fille de l’acteur Michel Galabru examine, des fondations à la recomposition, cette «machine à produire de l’appartenance».

Surtout, elle donne des clés pour s’émanciper de ces liens sans cesse retravaillés. «La famille est l’endroit où commence la lutte que chacun mène pour la liberté et l’amour de soi», rappelle la philosophe. Une lecture salutaire à l’heure des réunions de famille.

Vous appartenez à une famille célèbre. Comment qualifieriez-vous votre expérience familiale et en quoi a-t-elle inspiré cette réflexion ?

Par mon nom paternel, je suis tout de suite assimilée à un clan qui n’a pas été toujours facile à vivre, malgré la figure géniale et bienveillante de mon grand-père, en raison des éclatements, des conflits et des divorces, côté paternel. Du côté maternel, c’était tout à fait autre chose : une famille apparemment traditionnelle, attachée à des hiérarchies, au pouvoir des adultes sur les enfants, à l’autoritarisme et à la rigidité relationnelle. Autour de moi, la promesse du bonheur familial a été trahie par les épreuves de la vie.

Comment gérer un patient agressif : les conseils d’un expert pour désamorcer les conflits

Christophe Gattuso.  12 juin 2023

Paris, France – Confrontés à une montée de la violence en ville et à l’hôpital, les professionnels de santé sont souvent en recherche de stratégies pour préserver leur sécurité tout en assurant le soin. Lors du récent salon SantexpoYves Peiffer, psychologue et directeur de la pratique clinique et du développement à Crisis Prevention Institute, a présenté un panorama d’outils pour les aider à gérer les patients agressifs et désamorcer les situations conflictuelles.

Le décès le 23 mai d’une infirmière au CHU de Reims, poignardée par un patient souffrant de troubles mentaux, l’a cruellement rappelé : l’hôpital en tension doit faire face à un mal qui le ronge – l’expression de la violence.

Depuis sa création en 2005, l’Observatoire national des violences en milieu de santé (ONVS)rattaché au ministère de la Santé, recueille, sur la base du volontariat, les signalements des atteintes aux personnes et aux biens commis dans les établissements et en médecine de ville.

Ainsi, en 2021 près de 37 500 faits ou actes de niveaux de gravité différents ont été enregistrés qui ont donné lieu à plus de 19 000 signalements.

« Les relations entre les soignants et les patients et/ou leurs accompagnants peuvent dégénérer en peu de temps à la suite d’un différend, voire d’une simple incompréhension, détériorant ainsi le caractère équilibré de l’alliance thérapeutique et de la relation de confiance, ce qui affecte de facto la qualité des soins », analyse l’ONVS dans son dernier rapport publié en novembre 2022.

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Enquête Louis Althusser et Hélène Rytmann : le philosophe assassin et le féminicide occulté


 


par Johanna Luyssen   publié le 25 décembre 2023

En 1980, le philosophe tue son épouse dans les locaux de l’Ecole normale supérieure. La notoriété de l’assassin, ainsi que son état psychiatrique, ont largement éclipsé une partie de l’histoire : ce meurtre était un féminicide. Un livre publié cet automne revient sur cette affaire qui a agité la France des années 80.

«Althusser trop fort.» Longtemps, ce canular macabre a circulé dans le milieu intellectuel français. Plaisanterie d’initiés, blague de khâgneux, il désigne le cou d’une femme, Hélène Rytmann, étranglée par le philosophe Louis Althusser le 16 novembre 1980 à 7h55 dans leur appartement de fonction de l’Ecole normale supérieure, à Paris. Fait divers total, l’affaire a estourbi la France de l’époque : un philosophe marxiste, prophète en son pays, meurtrier de son épouse, au sein d’une des plus grandes écoles françaises. Mais en dépit de l’avalanche d’articles et de livres parus depuis quarante-trois ans, il a fallu attendre cet automne pour qu’un ouvrage le qualifie de féminicide.

Des circonstances du meurtre, on sait peu de choses. Althusser décrit lui-même l’épisode dans l’Avenir dure longtemps, publié après sa mort en 1990. Il parle de ce dimanche comme d’une «nuit impénétrable», où tout semble s’être déroulé sans lui, dans cet appartement du 45, rue d’Ulm (Ve arrondissement), aux «très vieux rideaux rouge “empire” lacérés par le temps et brûlés par le soleil». «Et soudain, je suis frappé de terreur, écrit-il. Ses yeux sont interminablement fixes et surtout voici qu’un bref bout de langue repose, insolite et paisible, entre ses dents et ses lèvres. […] Je sais que c’est une étranglée. Je me redresse et hurle : “J’ai étranglé Hélène !”»

« La psychiatrie ne peut pas être l’unique réponse politique à la question de la radicalisation »

Publié le 20 décembre 2023

Laure Westphal, psychologue, analyse, dans une tribune au « Monde », les ressorts qui poussent des individus à se radicaliser et appelle à mieux articuler les services judiciaires et psychiatriques.

Mohammed Mogouchkov était fiché « S » et avait été contrôlé la veille de son assaut contre Dominique Bernard, le 13 octobre à Arras. Armand Rajabpour-Miyandoab avait « psychiquement décompensé » [subi une rupture de l’équilibre psychique] après la fin de son injonction de soins lorsqu’il a tué, le 2 décembre, un touriste près de la tour Eiffel à Paris.

Plutôt que d’évoquer les ratages des services de renseignement et de la psychiatrie, rappelons que les premiers ne prédisent pas plus les actions violentes que la seconde ne le fait pour les passages à l’acte. La prévention n’est pas la prédiction. Comme nous y conduit aussi le procès qui a condamné, le 8 décembre, les complices de l’assassin de Samuel Paty [assassiné le 16 octobre 2020 à Eragny-sur-Oise (Val-d’Oise)], c’est une réflexion sur la récidive et sur notre modèle de société que nous devons engager.

Qu’est-ce qui amène des individus à se radicaliser et à faire justice à l’oumma, la communauté musulmane mythique, ou au Prophète ? En proie à des affres affectives, des crises identitaires ou une panne d’idéal, certains sont portés par un désir d’appartenance. En se convertissant, beaucoup d’entre eux, comme Armand Rajabpour-Miyandoab, réparent un défaut d’affiliation. Ils conjurent des difficultés d’intégration avec une identité religieuse sans frontière. Le problème surgit lorsque, avec l’islam radical, ils reconnaissent en eux un sentiment de préjudice qui leur offre une solution : le djihad.

Beaux livres Laurent Bihl, Gilles Picq et Benoît Collas font la tournée des cafés en France

par Jean-Didier Wagneur   publié le 8 décembre 2023

Trois ouvrages pour plonger dans l’histoire des cafés, bistrots, brasseries sur plusieurs siècles, à Paris ou en province.

Café, bistrot, rade, troquet mais aussi boui-boui, assommoir, caboulot, estaminet (on peut y fumer), divan, tapis-franc ou popine : son nom est légion. Chaque époque, chaque région a ses appellations et il y en a eu pour tout le monde, depuis ceux éclairés au gaz qui brillaient de mille feux sur le boulevard des Italiens, aux cafés des «pieds humides» où les oubliés de la vie pouvaient noyer leur mal-être debout en plein vent. Grâce à Laurent Bihl, le lecteur saura tout de ce patrimoine national aussi provincial que parisien. Outre une enquête de terrain chez tous les limonadiers qu’il a pu croiser – scientificité oblige – cet historien spécialiste du XIXe siècle a vu son projet prendre de l’ampleur. Au départ le simple désir de rééditer l’ouvrage que son père, Luc, avait publié jadis à l’Age d’homme. Mais très vite, le sujet devient dévorant, la documentation s’entasse et la réédition se transforme en une véritable somme. Café révolutionnaire, café républicain, café du peuple… tout est là, commenté et servi par de nombreux témoignages. Car la littérature sur les bistrots est souvent de nature anecdotique, c’est le lieu du récit de soi et d’une éloquence plus ou moins avinée, alternant blague ou sédition. On s’y livre au name-dropping : le critique y écrit ses articles au retour d’une générale, le journaliste transforme les potins et les brèves de comptoir en échos, les poètes y accumulent les soucoupes et les rimes. Ce sont aussi des dîners de lettres, Verlaine et son absinthe, Allais et ses plaisanteries… Lieu du coudoiement des politiques, des écrivains et des artistes, les cafés sont entrés dans les annales de la littérature en faisant oublier leurs fonctions et le fait qu’ils sont une production des temps et des gens. Aussi Laurent Bihl, comme le souligne Pascal Ory dans sa préface, complète cela d’une solide enquête écrite avec vivacité et parfois humour.

Lexique Guerre, se battre, héros… Pour les malades du cancer, ce vocabulaire induit «de la culpabilité alors qu’ils n’y sont pour rien»

par Margaux Gable   publié le 25 décembre 2023

La journaliste Clémentine Vergnaud, morte d’un cancer à 31 ans, refusait les termes guerriers utilisés pour désigner les malades. Le pédopsychiatre Patrick Ben Soussan revient sur les conséquences psychologiques de ce champ lexical.

«Je ne suis pas une battante, j’ai juste pas le choix», martelait Clémentine Vergnaud dans son podcast Ma vie face au cancerDans ce quatrième épisode diffusé en mai, la journaliste de franceinfo – décédée samedi 23 décembre d’un cancer des voies biliaires à l’âge de 31 ans – remettait en question la nébuleuse de poncifs et de métaphores guerrières répétés par son entourage depuis l’annonce de sa maladie. «On m’écrit souvent que je suis forte […] et des tas de choses qui m’horripilent […]. Mais quand j’ai fait mes premiers traitements, je ne me battais pas. Je subissais», partageait-elle, balayant l’idée de«lutte» et préférant le «vivre avec».

Comme elle, nombre de patients et de praticiens s’opposent au vocabulaire belliqueux qui entoure les maladies cancéreuses. Patrick Ben Soussan, pédopsychiatre, ancien responsable du département de psychologie clinique au Centre régional de lutte contre le cancer de Marseille et auteur du livre Le cancer est un combat. Même pas vrai,revient sur les conséquences de ce champ lexical pour les patients.

Marie-José Mondzain : «Il faut que chacun de nous accueille, envers et contre tout, le migrant et l’enfant»

par Thibaut Sardier et Photo Clairéjo  publié le 26 décembre 2023

En inventant la «philiation», la philosophe projette un monde où chaque relation humaine se construit sur le modèle de l’adoption mutuelle. C’est la meilleure façon, selon elle, de faire de l’accueil et de l’hospitalité des valeurs cardinales.

SERIE «Ce qui nous lie et nous délie» (2/4)

L’enfer ? C’est les autres ! L’amour et la liberté en famille ? A l’heure des fêtes, des repas houleux ou bienheureux nous rappellent combien certaines attaches nous nourrissent quand d’autres nous emprisonnent. Distance à réinventer constamment avec ses proches, hospitalité avec l’étranger, partage des écrans en famille, contact avec la nature… Pour négocier cette période au mieux jusqu’au nouvel an, «Libération» explore la complexité de ces liens qui nous émancipent et nous aident à changer le monde.

Il suffit parfois de deux lettres pour changer le monde. Qu’un «f» devienne «ph». Et voici que les sacro-saints liens du sang qui font les familles traditionnelles et les patries conservatrices laissent la place à d’autres types de relations, plus ouvertes mais aussi plus solides. Tel est le pouvoir de la «philiation» (et avec elle, de la «phratrie»), néologisme forgé par la philosophe Marie José Mondzain. En s’appuyant sur le grec philia (l’amitié), le terme vient placer toute relation humaine sous le sceau de l’accueil et de l’hospitalité. «Naître biologiquement ne suffit pas. Encore faut-il être adopté», écrit l’autrice en ouverture de son essai Accueillir. Venu(e) s d’un ventre ou d’un pays, publié en novembre aux (jamais si bien nommées) éditions Les liens qui libèrent. Une façon d’insister sur le fait que la relation entre deux êtres humains doit moins à la «nature» qu’à tout ce qui se construit à force d’attention portée à l’autre, de reconnaissance des différences et d’interdépendance. Aussi le nouveau-né et le migrant se retrouvent-ils pensés ensemble dans cette expérience intellectuelle si réjouissante où l’adoption est le modèle de toute relation humaine : se relier, c’est s’adopter. De quoi ravir toutes les familles qui s’inventent hors des sentiers battus de la filiation.

La dépression : une affaire de micro-organismes ?

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La dépression est une maladie mentale courante qui touche plus de 260 millions de personnes à travers le monde. Elle se caractérise par une humeur dépressive, de l’anhédonie, de l’anxiété, des sentiments de dévalorisation ou de culpabilité, des idées suicidaires et de la fatigue. 

De nombreuses hypothèses ont été avancées pour expliquer sa physiopathologie, comme l’implication des monoamines, des modifications de l'axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien, une augmentation des cytokines inflammatoires, une altération de la neurogenèse et de la plasticité cérébrale, des modifications de la structure et de la fonction cérébrales et des anomalies épigénétiques. Pour autant, aucune d’entre elles ne permet de comprendre complètement la pathogenèse de la dépression.

 

Une revue de la littérature fait le point sur les connaissances actuelles

Des études cliniques ont montré que la composition du microbiote intestinal des patients dépressifs était significativement différente de celle sujets sains, tant au niveau de la diversité que de l'abondance du microbiote. 
Une récente revue de la littérature suggère que l’axe microbiote-intestin-cerveau pourrait devenir un axe de recherche prometteur pour de nouveaux traitements de la dépression. En effet, il est maintenant admis que le cerveau et le tractus gastro-intestinal interagissent via un axe bidirectionnel complexe qui les relie.
Des études récentes ont suggéré que certains antidépresseurs traditionnels largement utilisés pourraient également agir sur l'axe microbiote-intestin-cerveau. Il convient cependant de rester prudent car l’axe microbiote-intestin-cerveau est bidirectionnel et la plupart des études ne permettent pas de déterminer où est la cause et la conséquence.

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lundi 25 décembre 2023

Reportage en PMI : "Soutenir avant tout l’enfant et sa famille"

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PUBLIÉ LE 18/12/2023

Deux infirmières en PMI nous ont autorisés à suivre leur mission quotidienne auprès des enfants et de leur familles. Découvrez notre reportage…

visuel PMI Vu de l'intérieur

Une mère se présente avec son nouveau-né à la PMI Croix-Saint-Simon, dans le 20e arrondissement de Paris. Elle a une heure de retard, mais elle est venue de loin avec son bébé pour une première rencontre avec Emilie Colonges. L'infirmière puéricultrice et directrice de l'établissement de santé, suit une trame de questions qui reprend les points importants de la santé du nourrisson et de la mère. Comment il mange, où vit la famille, est-ce que le bébé dort dans son lit ou bien avec sa mère, y a-t-il des difficultés autour de l'allaitement... L'entretien dure une heure et la puéricultrice à la fois répond aux questions de la maman, fait un bilan de santé et prodigue des conseils de prévention.

Les PMI, pour Protection Maternelle et Infantile, sont des lieux gratuits et ouverts à tous. Une équipe pluridisciplinaire, infirmières puéricultrices, médecins, psychologues, psychomotriciens, y assurent un suivi global des enfants de 0 à 6 ans et de leurs parents.

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Au Mans, une zone d'accueil paramédicale pour les patients souffrant de troubles psychiatriques

PUBLIÉ LE 18/12/2023

L’Agence régionale de santé (ARS) Pays de la Loire a autorisé de manière dérogatoire une expérimentation au CH du Mans autour de la mise en place d’une zone d’accueil paramédicalisée pour les patients atteints de troubles psychiatriques et en attente d’une hospitalisation.

Sémiologie psychiatrique (@pixabay)

L’objectif, précise l’ARS dans un arrêté, est de désengorger les urgences de l’établissement, alors que se conjuguent au sein du département de la Sarthe tensions sur la filière psychiatrique (avec un capacitaire réduit sur l’ensemble de ses établissements), pénurie de personnels et afflux de patients qui rencontrent des difficultés d’aval « entraînant une durée d’attente possible de plusieurs jours » avant une éventuelle hospitalisation. Cette zone d’attente a été déployée au sein de l’établissement public de santé mentale (EPSM) de la Sarthe, et doit offrir « un cadre d’attente sécurisé aux patients ayant des troubles psychiatriques ».

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Prévention du suicide, le 3114 brise le tabou en images

Écrit par Léa Chapiro    Publié le 

Image spot vidéo

Le 3114, numéro national de prévention du suicide, a lancé son premier spot officiel, "Tu comptes pour moi". L’objectif de cette nouvelle vidéo : s’adresser au plus grand nombre et prévenir les passages à l'acte. L'appel au 3114 est gratuit et l'écoute disponible 24h/24.

Une image vaut bien 1000 mots. À travers un spot animé de 30 secondes, intitulé "Tu comptes pour moi", le numéro national de prévention du suicide souhaite offrir une plus grande visibilité à son dispositif : une plateforme d’appel joignable 24h/24 7j/7 pour les personnes en souffrance et leur entourage.

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"En Ehpad, des médecins imaginaires pour encadrer les équipes soignantes"

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"En Ehpad, des médecins imaginaires pour encadrer les équipes soignantes"

Le député Frédéric Valletoux, à l'origine de la loi.
THOMAS SAMSON / AF

La proposition de loi du député Horizons Frédéric Valletoux, qui vise à améliorer l’accès aux soins par l’engagement territorial des professionnels, vient d'être adoptée. Dans une tribune, Vincent Lautard, infirmier et juriste en droit de la santé et consultant dans le secteur sanitaire et social, critique le volet concernant les Ehpad. Selon lui, elle révèle une déconnexion totale de certains députés et sénateurs par rapport au fonctionnement et aux problématiques des établissements de santé.


Alors que la France fait face à une pénurie de médecins importante, et que les déserts médicaux s’aggravent, les députés et sénateurs de la majorité et des Républicains, ont décidé à travers le vote d’une proposition de loi (visant à améliorer l’accès aux soins par l’engagement territorial des professionnels) d’augmenter les prérogatives des médecins coordonnateurs en Ehpad, ces derniers se voyant attribuer une nouvelle mission, celle d’encadrer les équipes soignantes (infirmiers, aides-soignants…) sous la responsabilité du directeur de l’établissement. Le hic, c’est que des médecins coordonnateurs en Ehpad, il y en a très peu, qu’ils travaillent à temps partiel et ne sont pas formés pour cela.


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Loi immigration : et les médecins dans tout ça ?

Publié le 23/12/2023

Aurélie Haroche

Au lendemain de l’adoption mouvementée de la loi « Immigration » par l’Assemblée nationale, des photographies de panneaux listant les médecins d’un service hospitaliers pris au hasard ont été publiés sur X (ex Twitter). Pour les internautes postant ces images, ces dernières parleraient d’elles-mêmes : la multiplication des noms à « consonnance étrangère » parmi les praticiens travaillant dans nos hôpitaux rappelle combien d’une part la population de notre pays est marquée par le mélange et d’autre part combien l’immigration lui est essentielle.

Laïcité à l’hôpital : une mise au point bienvenue

Publié le 14/12/2023

Quentin Haroche

L’AP-HP a mis à disposition de son personnel un guide pour clarifier les droits et obligations des personnels et des usagers en termes de laïcité.

Ce serait presque un euphémisme que de dire que la question de la laïcité suscite interrogations et crispations ces dernières années, surtout concernant son application vis-à-vis de nos compatriotes musulmans de plus en plus nombreux. Discriminatoire pour certains, fondamentale pour la plupart d’entre nous, la laïcité est un principe parfois mal compris et mal appliqué (y compris par le chef de l’Etat en personne). En tant que service public, dont les agents sont soumis à un principe de neutralité religieuse, l’hôpital public n’échappe pas à ces interrogations et à ces tensions.