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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 15 décembre 2023

Faut-il former les juges aux affaires psychiatriques ?




Lundi 11 décembre 2023

La police judiciaire intervient sur les lieux d'une agression au couteau à Paris le 2 décembre 2023. ©AFP - Dimitar DILKOFF

Après l’attaque au couteau qui a eu lieu à Paris le 2 décembre dernier, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a énoncé un "ratage psychiatrique". L'assaillant est un ex détenu fragile psychologiquement. Quel rôle pour les expertises psychiatriques dans les procédures criminelles ?

Avec

Cécile Mamelin Juge aux affaires familiales, membre de l'USM

Guillaume Monod Médecin-psychiatre consultant au centre pénitentiaire Paris La santé et directeur adjoint du Centre d'Etude des Radicalisations et de leurs Traitements à l’université Paris-Cité. Membre associé du laboratoire interdisciplinaire d’études du politique - Hannah Harendt, université Gustave-Eiffel

Mathieu Lacambre Psychiatre au CHU de Montpellier et coordinateur de la de psychiatrie légale, fondateur d'une Unité de Soins Intensifs (USIP) et du Centre Ressource pour les intervenants auprès des Auteurs de violences Sexuelles en Languedoc-Roussillon (CRIAVS-LR)

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Le bon diagnostic en psychiatrie

Publié le : 

Quand on aborde le sujet de la santé mentale, le retard de diagnostic et l’errance diagnostique constituent des problématiques récurrentes. En effet, des premiers symptômes au diagnostic, le chemin peut être long et sinueux. Ainsi, on compte aujourd’hui en moyenne 10 ans entre le premier symptôme d’un trouble bipolaire et le début du traitement. Néanmoins, il est important de ne pas précipiter le diagnostic, au risque qu’il soit erroné.

Quel est l’impact d’un diagnostic tardif ? À l’inverse, quelles peuvent être les répercussions sur le patient et ses proches, d’un diagnostic hâtif et erroné ?


Chronique «Aux petits soins» Les droits des patients existent, mais ils restent bien difficiles d’accès

par Eric Favereau   publié le 12 décembre 2023

Dans une déclaration inédite, la Haute Autorité de santé appelle à un renforcement des droits des patients et à l’exercice d’un droit d’accompagnement plus effectif. Sera-t-elle entendue ?

Voilà une bonne nouvelle. La Haute Autorité de santé (HAS) publie ce mardi 12 décembre un texte inédit, de sa propre initiative, sur les droits des patients et leur effectivité. Même si la HAS garde sa mauvaise habitude d’utiliser un langage bureaucratico-sanitaire, il faut se satisfaire des petits pas… «Nous souhaitons exprimer un message fort. Les patients ont des droits, mais ils ont bien du mal à pouvoir les exercer», analyse le président de la HAS, le professeur Lionel Collet, qui rappelle que parmi les sept membres du collège, deux sont des représentants des patients, Christian Saout et Claire Compagnon.

La schizophrénie est encore plus incomprise chez les femmes

DE MERYL DAVIDS LANDAU  PUBLICATION 11 DÉC. 2023

Il reste encore beaucoup à apprendre sur la façon dont ce trouble affecte les femmes, qui sont plus susceptibles que les hommes d'être mal diagnostiquées et de développer la maladie à un âge tardif.


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La schizophrénie est un terme général désignant un groupe de maladies psychotiques caractérisées par des perturbations de la pensée, des réactions émotionnelles et du comportement. Au cours d’un épisode schizophrénique, les pensées et le comportement de la personne atteinte de la maladie ne se connectent pas de manière logique ; cette pensée désordonnée se traduit par un discours confus et décousu. Dans certains cas, le discours se désintègre pour donner une association de phrases étranges et de syllabes isolées.

ILLUSTRATION DE LOUISE WILLIAMSSCIENCE PHOTO LIBRARY

Longtemps considérées comme le parent pauvre des soins de santé, les maladies mentales telles que la dépression et l’anxiété ont gagné en visibilité et sont désormais mieux comprises. Il n’en va pas de même pour la schizophrénie, en particulier chez les femmes.

Le problème vient en partie du fait que l'on a longtemps considéré la schizophrénie, qui est une maladie mentale grave caractérisée par des hallucinations, des délires et des pensées erronées, comme une pathologie rare. En effet, selon les chiffres officiels, le taux de schizophrénie serait de l’ordre de 0,5 %. Cependant, de nouvelles recherches publiées cet été par l’organisme à but non lucratif Research Triangle Institute, ont démontré que cette estimation était largement en deçà de la réalité puisqu’environ 1,6 % des femmes américaines auraient déjà souffert d’un trouble schizophrénique au cours de leur vie, contre 2 % des hommes, qui sont souvent le visage de la maladie.

« On devrait davantage s’intéresser à la schizophrénie », en particulier chez les femmes, soutient Deanna Kelly, psychiatre et chercheuse au Maryland Psychiatric Research Center de l’université du Maryland. Du fait de l’insuffisance des recherches au cours de l’histoire, le corps médical a des difficultés à comprendre les différences entre les femmes et les hommes atteints de schizophrénie, ce qui peut avoir des incidences sur la qualité des soins prodigués, souligne-t-elle.

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Rita Charon : « La médecine narrative permet de “lire dans son patient” »

Propos recueillis par    Publié le 11 décembre 2023

Professeure de médecine et docteure en littérature anglaise, Rita Charon a développé un cursus d’humanités médicales à l’université Columbia, afin de mettre le récit du patient au cœur de la relation entre le soignant et le soigné.

Rita Charon, à New York, le 3 mai 2019. 

Médecin interniste et passionnée de littérature, Rita Charon a obtenu un doctorat de littérature consacré à Henry James à l’université Columbia (New York). C’est à elle que l’on doit le terme de médecine narrative, en 2001. Cette discipline présuppose que toute construction de récit est au centre de toute relation soignant-patient. En 2006, elle a publié Narrative Medicine. Honoring the Stories of Illness (traduit en français, en 2015 : Médecine narrative. Rendre hommage aux histoires de maladies, Sipayat). En 2009, elle a créé le master of science in narrative medicine, qu’elle dirige toujours.

Le dispositif La Touline, une bouée de sauvetage pour les enfants placés, livrés à eux-mêmes à 18 ans

Par    Publié le 14 décembre 2023

Un programme des Apprentis d’Auteuil accompagne l’insertion sociale et professionnelle des jeunes sortis de l’aide sociale à l’enfance, sans ressources familiales pour les guider dans les étapes du passage à l’âge adulte.

Romain Vincent, éducateur à La Touline de Seine-et-Marne, avec une jeune femme passée par l’aide sociale à l’enfance, à Combs-la-Ville. 

Sur un parking d’Emerainville, en Seine-et-Marne, Titouan (les prénoms ont été modifiés) guette le profil désormais familier de la voiture de Romain Vincent, son éducateur. Quand le véhicule arrive enfin à sa hauteur, le jeune homme de 20 ans, cheveux noirs regroupés en chignon et sweat bleu marine, saute sur le siège passager, puis adresse un sourire encore timide à Romain, qui lui propose d’aller prendre un dessert. Une poignée de kilomètres plus tard, dans le McDonald’s de la zone industrielle voisine, l’éducateur spécialisé sort son carnet de suivi sur un coin de table, tandis que Titouan engloutit un McFlurry KitKat – sa « valeur sûre » à lui.

Noita et les algorithmes : clou de girofle et complotistes

Jeudi 4 novembre 2021

Provenant du podcast

Les Pieds sur terre

Enfant, Noita croit tout ce qu'on lui raconte, chez elle, à l'école, à la télé. Puis Internet arrive, avec son lot de théories du complot. De clic en clic, de blog en page YouTube, elle avance au gré des recommandations des réseaux sociaux, sans se poser trop de questions. Jusqu'à la vidéo de trop.

Se laissant guider par les algorithmes, Noita, trente-quatre ans, a navigué de vidéo en vidéo sur YouTube pour découvrir de nouvelles pratiques, de nouvelles connaissances, de nouveaux horizons. Petit à petit, elle a commencé à adopter des croyances ésotériques, à pratiquer des médecines alternatives, et même à adhérer à des théories complotistes. Mais un jour, la jeune femme finit par rebrousser chemin en empruntant une autre branche de l'algorithme : celle des vidéos dites de zététique ou de "pensée critique". Parcours dans la forêt du web entre vrai et faux, sciences et pseudo-sciences, savoirs et croyances...

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"Au village Alzheimer, à la recherche de la mémoire perdue"

Dimanche 10 décembre 2023

Provenant du podcast

Interception

L'un des 120 résidents du village Alzheimer, lieu expérimental dans les Landes, où les soignants ne portent pas de blouses blanches. ©Radio France - Paul Ferrier

C'est un village unique en France, pour des malades d'Alzheimer. Une centaine y vivent, entourés de soignants sans blouse blanche. Des chercheurs de l'INSERM étudient leurs comportements. Ils livrent leurs résultats en exclusivité pour Interception. L'émission vous emmène 48 heures en immersion.

"Je me sens très bien, moi. Parce que moi j'habite pas ici, j'habite à... " Silence. La vieille dame, prénommée Nadine, ne parvient pas à terminer sa phrase, incapable de se souvenir de son lieu de résidence. "Oh là là, j'ai honte", s'excuse-t-elle. "Oh là là, je ne sais plus ce que je fais, je ne sais plus ce que je dis". La maladie d’Alzheimer, dont elle est victime, frappe un million de Français. Les médecins établissent ce diagnostic à partir de 80 ans, très souvent parmi les octogénaires. Mais cette maladie s’attaque aussi aux plus jeunes, parfois avant même soixante ans.  Les ravages sont toujours les mêmes. La dégénérescence des neurones, dans le cerveau. La perte de la mémoire et des repères. L’oubli des mots et de tout, jusqu’au prénom des êtres les plus chers, que les malades Alzheimer ne reconnaissent plus. C’est une maladie qui fait terriblement peur, celle qui effraye le plus, après le cancer.

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Gestion du temps de travail à l’hôpital : une compétence mal maîtrisée par les cadres de santé

Publié le 

Une note d’information émanant du Ministère de la santé et de la prévention suggère de créer un nouvel axe de compétences pour les cadres de santé jugés insuffisamment formés à l’organisation du temps de travail et à la méthodologie de construction des cycles de travail. Extrait.

L’organisation du travail à l’hôpital constitue un enjeu primordial, au regard de l’obligation de continuité d’activité, de la synchronisation des temps soignants et de l’évolution des aspirations des professionnels en termes de conciliation vie professionnelle – vie personnelle dans un contexte de déficit d’attractivité. Dès 2020, l’accord relatif à la fonction publique hospitalière du « Ségur de la Santé » a consacré plusieurs évolutions majeures, parmi lesquelles la négociation d’accords locaux sur le temps de travail visant à améliorer l’organisation du travail à l’hôpital. Par la suite, les voeux du président de la République aux acteurs de la santé le 6 janvier 2023 ont été l’occasion d’annoncer un « chantier de refonte de l’organisation du travail à l’hôpital ».

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Le visage au coeur de la 6e biennale de l'art brut

07 décembre 2023

 Ce visage brodé a été retenu pour l'affiche de l'exposition que l'on peut voir dans les rues de Lausanne. On le doit à Bertha Morel, qui l'a réalisé entre 1936 et 1960, et dont le format est très petit : 8,7 x 7,1 cm. sda-ats

Le visage est au centre de la sixième édition des biennales de l'art brut qui se tient à Lausanne du 8 décembre au 28 avril. Le musée de l'art brut a sélectionné 330 pièces, issues de son fonds et réalisées par une quarantaine d'autrices et d'auteurs.

"Comme pour chaque biennale, l'exposition rassemble des oeuvres méconnues ou pas encore présentées, parmi plus de 70'000 pièces que le musée possède", a expliqué Sarah Lombardi, directrice du musée de l'art brut jeudi devant la presse. Elle revisite aussi des corpus déjà montrés au public, mais sous un angle nouveau.

"Il y a au moins autant de visages que de pièces que nous présentons", a relevé le commissaire de l'exposition Pascal Roman, professeur de psychologie clinique, psychopathologie et psychanalyse. Et de montrer les portraits d'Eugène Wyss sculptés dans des noyaux d'abricots ou ceux plus destructurés de Curzio Di Giovanni, qui s'inspirent de photographies de stars dans les magazines.

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Avoir un chien tôt dans sa vie protègerait contre la schizophrénie

Megan Brooks    8 janvier 2020

Baltimore, Etats-Unis Avoir eu un animal – à vrai dire un chien – quand on était enfant pourrait protéger contre le développement d’une schizophrénie ultérieurement, selon une nouvelle étude.

Les résultats montrent que les adultes qui possédaient un chien dans leur enfance ont 25% de risque en moins d’être diagnostiqué pour une schizophrénie par la suite. Ce résultat n’est pas retrouvé avec les chats, notent les chercheurs.

Il existe quelques explications plausibles en faveur d’un potentiel effet protecteur du contact avec un chien, a expliqué le Dr Robert Yolken, département de neurovirologie pédiatrique (Johns Hopkins School of Medicine, Baltimore, Maryland) à Medscape Medical News.

« L’une d’elles est que les familles qui possèdent des chiens diffèrent d’une certaine façon de celles qui ont des chats, par exemple sur les endroits où elles vivent et leur niveau de ressources, et ces différences sont cohérentes avec le risque de schizophrénie » dit-il.

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La relation soignant-soigné : la tendresse dans les soins

PUBLIÉ LE 13/12/2023

Christine Paillard, documentaliste et lexicographe en sciences infirmières, propose d'analyser un concept et son application dans le champ infirmier, à partir de son Dictionnaire des concepts en soins infirmiers, utile pour les Analyses de pratiques professionnelles et pour le Mémoire de fin d’études et l’exercice de la profession soignante.
Dans ce nouveau cours, Christine Paillard nous de la tendresse dans le cadre de la relation soignant-soigné

Racisme, xénophobie et relation soignant/soigné

Racisme, xénophobie et relation soignant/soigné

La tendresse dans les soins

Au Moyen Âge, on parlait de tendreté en évoquant le monde de l’enfance. Au 16ᵉ siècle (1551), il était question de fragilité du jeune âge. Au 17ᵉ siècle, c’atit une affaire de sentiment  exprimé par des gestes, comme les caresses. Le câlin est une expression de la tendresse.
Peut-on parler de tendresse en soins infirmiers ? Pour Laurence Kouznetsov (1), cette expression est définie au départ par opposition à la tendresse parentale, cette tendresse repose sur un partage d’affects et sur une réflexion progressive de la part des soignants. Elle peut apparaître comme une défense, une manière de court-circuiter les émotions très brutes que le bébé fait naître chez le soignant. Avec l’expérience, on voit se développer cette tendresse soignante. Les gestes tendres sont réfléchis, ils ne sont pas dénués d’affect, mais leur charge émotionnelle est mesurée. La tendresse soignante est véritable, elle se différencie de la tendresse en général par ses limites dans le temps et l’espace, mais également par sa fonction.

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Comment font les autres mères ?

Darons daronnes

Vous êtes nombreux à m’écrire chaque semaine, et je vous en remercie infiniment. Vos messages m’émeuvent, m’attendrissent, me font rire ou me bousculent, et me rappellent pourquoi j’ai eu envie de créer cette newsletter. Parfois, ils me marquent durablement. C’était le cas, il y a quelques semaines, du message de Pauline, que j’avais d’ailleurs publié ici. Mère de deux enfants de 1 et 3 ans, Pauline m’écrivait, sous le titre « Fatiguée mais heureuse mais fatiguée », un texte dont je remets ci-dessous un extrait :

« Je vis avec mon conjoint que j’aime à Paris, loin de nos familles. On a deux boulots de plus si jeunes cadres mais toujours dynamiques dans des entreprises certes compréhensives avec les parents… Mais, en même temps, le job doit être fait, après tout, on est payés pour ça. On gagne bien notre vie, mais les frais de crèche et l’emprunt mangent près de la moitié de nos revenus. Il manque plus que le chien pour compléter le tableau.

Mais pourtant je suis en apnée : fatiguée à peine réveillée parce que mon fils ne me laisse pas dormir et qu’il ne réclame que mes bras, et déjà en retard pour déposer tout le monde à la crèche et à l’école. Mon mari est toujours là pour m’aider, j’ai de la chance. Mais il m’aide, il ne fait pas ;)

J’enchaîne sur onze réunions en moyenne au travail, fais du sport le midi parce que j’en ai besoin comme soupape et puis aussi pour rentrer dans mes jeans. Le soir, on enchaîne avec mon mari sur une deuxième journée en essayant de dissocier la maman de la travailleuse, sans trop de succès. Le week-end, on sort pas mal pour se vider la tête ; ça nous fait autant de bien que ça nous fatigue. Bref, vous savez.

Là où je m’interroge c’est : comment font les autres ? Je dépose les enfants à 8 h 10 pour les chercher à 18 h 10, le tout en courant. Mes enfants sont les premiers et les derniers. Systématiquement !

Elever des enfants, c’est fatigant. Nos sociétés sont encore calquées sur un modèle où la mère ne travaillait pas. Et je suis aussi fatiguée que révoltée. Fatiguée et heureuse, mais fatiguée. Merci de m’avoir lue, et désolée pour la banalité de mon propos. »

Je n’ai pas du tout trouvé ce message banal. Il m’a estomaquée par sa force. Il me semble que Pauline exprime une sorte de cri du cœur fondamental des mères contemporaines : « Comment font les autres ? » Bien sûr, elle évoque là un mode de vie particulier, celui d’un couple urbain de cadres travaillant à temps plein. Mais la question qu’elle pose est tout aussi obsédante pour les mères rurales, célibataires, au foyer, ou celles qui sont, malgré elles, dans l’actualité ces jours-ci, les « mères d’émeutiers », à propos desquelles le gouvernement a posé ouvertement, ce week-end dans La Tribune Dimanche, la question d’une éventuelle « défaillance ».

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Droit à l'IVG : une collecte de témoignages pour raconter l'histoire à hauteur de femme

Mercredi 13 décembre 2023

Provenant du podcast

L'Info culturelle : reportages, enquêtes, analyses

La méthode Karman, du nom d'un psychologue qui ne boudait pas sa publicité personnelle, arrive en France en 1972. ©Getty - Daniele Dailloux / Gamma - Rapho

Depuis des années, des historiennes et des sociologues s'efforcent de raconter l'histoire de la lutte pour le droit à l'avortement avec les sources disponibles. Mais c'était d'abord une histoire militante, et parfois une histoire très médicale, aussi. Les témoignages anonymes des femmes manquaient.

Vous êtes une femme et vous aviez 18, 25 ou 37 ans au début des années 70 ? Vos souvenirs, votre témoignage ou votre histoire sont utiles pour enrichir l'histoire des féminismes. L'Institut national de l'audiovisuel vient de lancer la première grande collecte de témoignages sur l’avortement, tant du point de vue intime que politique : l'INA propose aux femmes de raconter comment elles vivaient une grossesse non désirée avant que l'IVG ne devienne légal, et ce qu'elles faisaient alors avant 1975.

En France, le droit d’avorter date en effet de janvier 1975 et de ce que l’on appellera “les lois Veil”. Mais avant aussi les femmes avortaient : elles n’ont pas attendu la dépénalisation pour ça. C'est d'ailleurs bien pour cela que Valéry Giscard d'Estaing avait confié au prédécesseur de Simone Veil, Michel Poniatowski, ministre de la Santé, et à son homologue à la Justice, Jean Taittinger, un premier projet de loi : c'est d'abord pour border juridiquement une situation de fait que l'exécutif avait commencé à bouger.

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Pas de chauffage, des moisissures aux murs, des adolescents hospitalisés de "façon indigne" en psychiatrie selon les soignants

Écrit par Catherine Léhé   Publié le 

Le personnel soignant de l'Unité de crise et d’hospitalisation pour adolescents de l'hôpital Marchant à Toulouse, en Haute-Garonne, dénoncent les conditions indignes dans lesquelles leurs patients sont accueillis. Ils menacent de faire grève le 18 décembre prochain.

Des températures caniculaires en été dans les chambres, 15 degrés en hiver, des moisissures sur les murs, des plinthes cassées. Le personnel soignant de l'Unité de crise et d’hospitalisation pour adolescents de l'hôpital Marchant (Ucha) à Toulouse, en Haute-Garonne, se mobilise pour dénoncer les conditions d'hospitalisation indignes de leurs jeunes patients. Avec les syndicats Sud santé sociaux et Force ouvrière, ils ont initialement déposé un préavis de grève demain, mercredi 13 décembre 2023. Mais la direction leur a indiqué qu'elle ne l'avait pas reçu.


jeudi 14 décembre 2023

Les représentants des usagers de santé se sentent motivés et utiles

Publié le 

83 % des représentants d’usagers (RU) voient des actions concrètes mises en place après leurs interventions et 88 % se sentent utiles. Une enquête de France assos santé met en lumière le rôle indispensable de ces partenaires, notamment au sein des instances hospitalières et de santé publique. Elle dresse le profil de personnes motivées et précise leurs rôles, en particulier dans la défense des droits du patients. Communiqué. 

Partout en France, 15 000 Représentants des Usagers (RU) défendent les droits des usagers de la santé, notamment au sein des instances hospitalières et de santé publique. Leur existence et leur utilité sont souvent méconnues des usagers eux-mêmes alors qu’ils contribuent à résoudre de nombreux problèmes et qu’ils sont un appui précieux dans le parcours de soins. France Assos Santé, acteur associatif engagé dans la défense des droits des malades, a mené une vaste enquête en 2023 auprès des femmes et des hommes qui s’investissent bénévolement au service des intérêts des usagers. Les résultats de l’enquêtemettent en lumière leur rôle indispensable dans chaque territoire et le fort sentiment d’utilité que leur procure leur engagement.

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Interview Alice Grunenwald, présidente de l’Association des magistrats de la jeunesse : «Punir les parents va-t-il calmer la colère des enfants ?»

par Chloé Pilorget-Rezzouk   publié le 11 décembre 2023

La juge des enfants au tribunal judiciaire de Saint-Etienne réagit à l’annonce ce week-end de la ministre des Solidarités et des Familles d’imposer des travaux d’intérêt général aux «parents défaillants». Une mesure qui a déjà provoqué le départ de membres de la commission sur la parentalité mise en place lundi.

A peine lancée, la toute nouvelle commission scientifique sur la parentalité, initiée par la ministre des Solidarités et des Familles, Aurore Bergé, connaît des turbulences. Plusieurs chercheurs ont démissionné, ce lundi 11 décembre, pour dénoncer les mesures punitives de l’exécutif en réponse aux violences urbaines nées après la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier à la suite d’un refus d’obtempérer. Face à «une autorité parentale qui se délite», Aurore Bergé a annoncé, dans la Tribune Dimanche, des travaux d’intérêt général pour «les parents défaillants» ou encore «le paiement d’une contribution financière pour les parents d’enfants coupables de dégradations». Juge des enfants au tribunal judiciaire de Saint-Etienne et présidente de l’Association française des magistrats de la jeunesse et de la famille, Alice Grunenwald répond à Libération.

Rescapée de la rue


 



Mardi 12 décembre 2023

Provenant du podcast

Les Pieds sur terre

"Rescapée de la rue" ©Getty - Ashley Cooper

Myriam a vécu des années dans la rue, bataillant pour fuir le froid et l’effroi. Les textes qu’elle écrivait et récitait l'ont sauvée. Récit d’une miraculée, par Olivia Müller.

En écoutant le récit de Myriam, on pense à Elina Dumont, à laquelle nous avions consacré un épisode il y a une dizaine d’années. C’est la même voix enfumée, les mêmes galères, le même espoir tenace et la même porte de sortie : la scène et le spectacle. Une preuve supplémentaire que lire, c’est vivre ! Mais si Myriam a eu la littérature et le ciel étoilé comme guide, on pense à celles qui n’ont plus la force, la chance et les moyens de s’accrocher au beau pour tenir.

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mercredi 13 décembre 2023

96% des soignants en état de fatigue intense

PUBLIÉ LE 04/12/2023
Grande fatigue et manque criant de reconnaissance :  les soignants sont épuisés ! C'est ce que confirment les résultats de ce baromètre 2023 de la santé des professionnels de santé établi par Posos et Lifen. Principalement en cause : la lourdeur administrative, le manque de reconnaissance ou encore les effectifs trop réduits. 
soignants fatigue

En milieu hospitalier ou en libéral, la fatigue et l'épuisement professionnels sont en hausse, avec un chiffre éloquent : 96% d'entre eux sont concernés et disent ressentir une fatigue intense au travail, avec des causes multiples.

55% des soignants évoquent la lourdeur administrative comme première cause de fatigue. 54% déplorent le manque de reconnaissance, 46% des effectifs trop réduits et 45% un nombre trop élevé de patients. Sont aussi cités le manque de temps de récupération (43%) ; le management, l'organisation et la gestion des équipes et du travail (40%) ; le manque de matériel adapté (22%) et enfin la complexité de la gestion des patients (43%). Plus largement, 85% des soignants considèrent qu'ils vivent un déséquilibre entre leur travail et leur vie personnelle à cause de leur profession.

Un fort besoin de soutien et de reconnaissance

Ce sont les infirmiers libéraux qui ressentent le plus l'absence de soutien et de reconnaissance (73%)Ils souhaiteraient bénéficier également d'une rémunération plus élevée (77%). C'est le cas également pour 52% des infirmiers exerçant à l'hôpital.

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La psychiatrie ne peut être le bouc-émissaire des failles de la lutte anti-terroriste !

Site Internet du PCF


Depuis l’attentat terroriste du 2 décembre, des déclarations, à l'instar de celle du ministre de l’Intérieur, visent à imputer la responsabilité de cet acte à un manque de suivi psychiatrique.
Il n’y a pas de corrélation systématique entre idéologie islamiste et pathologie mentale. Et lorsque cette corrélation existe, elle est très difficile à délimiter.

Ainsi, la psychiatrie n'a pas à prendre en charge tous les cas de radicalisation, à prédire si telle ou telle personne radicalisée commettra un acte terroriste ou à maintenir enfermée des personnes radicalisées en dehors de décision judiciaire. Ce serait totalement contraire à sa mission et aux règles de notre État de droit. La mission de la psychiatrie est d'évaluer l'état d'une personne et de la soigner.

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