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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 8 décembre 2023

DOCUMENTAIRE. "Irresponsables" quand la justice décide entre prison et psychiatrie

Écrit par Stéphane Hérel   Publié le 

Ils ont subi la mort brutale d’un enfant, d’une mère ou d’un frère, par un meurtrier. Et doivent subir parfois le choix de la justice sur la responsabilité ou non de ces actes criminels. Prison ou hôpital psychiatrique ? "Irresponsables", un documentaire sans tabou sur les émotions que suscitent ces choix difficiles.

Jugés irresponsables de leurs actes malgré leurs crimes, ils seront envoyés en hôpital psychiatrique. Nombreux sont ceux à avoir témoigné dans ce documentaire : familles de victimes et de meurtriers, psychiatres, magistrats, avocats, surveillants pénitentiaires et universitaires. Tous mettent en lumière la situation actuelle en France, avec leurs doutes, leurs craintes ou leurs colères.

Voici trois bonnes raisons de regarder le documentaire poignant du journaliste lorrain Alain Morvan.

1. Pour comprendre la douleur des familles 

Il s’est acharné sur notre fils." Voici les premiers mots de Natacha Leroy, la mère du petit Luca poignardé en pleine rue à Jœuf (Meurthe-et-Moselle) en 2015. Son meurtrier a été jugé irresponsable, car selon ses parents, " il est schizophrène, c’est pas de sa faute." En plus de la douleur insoutenable d’avoir perdu leur enfant, les parents de Luca découvrent que l’auteur des faits avait déjà tenté de tuer quelqu’un. La famille se sent abandonnée par l’État qui selon eux n’a pas su protéger leur fils.

Depuis 1994, "les experts doivent déterminer si le discernement a été altéré et non aboli au moment des faits." Face à la pression de l’opinion publique, les experts psychiatres penchent plus facilement pour une altération du discernement. Et pourtant, selon Anne-Lise Trudon, avocate, " si la personne n’est pas en capacité de comprendre ce qu’elle a fait de mal, il n’y a aucun intérêt à la juger."

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Appétit, humeur, sommeil 24 heures au rythme de nos hormones


Appétit, humeur, sommeil 24 heures au rythme de nos hormones

C’est grâce à l’une que l’on s’endort le soir et grâce à une autre que l’on arrive à sortir de son lit le matin. Pour que tout cela fonctionne harmonieusement, les hormones vont et viennent au rythme de nos besoins et de leur programmation.

Quand il s’agit du système endocrinien, tout est une question d’équilibre, mais aussi d’horloge. C’est une mécanique minutieuse qui fait apparaître des hormones à des moments clés de la journée ou, au contraire, inhibe leur sécrétion. Plongée dans une journée ordinaire, rythmée par la valse des hormones.


7 h • Au chant du coq


Le soleil apparaît, les oiseaux chantent et le cortisol atteint sa concentration maximale juste avant le réveil pour nous préparer à affronter la journée. Cette hormone ordonne au foie de produire davantage de glucose, tandis qu’elle indique aux muscles et au tissu adipeux de diminuer le captage et le stockage de ce glucose. Elle les enjoint également de puiser dans leur stock de protéines et de lipides afin de relarguer des acides aminés et des acides gras. Ce processus est essentiel pour nous faire émerger du sommeil et pour que nous soyons en mesure de réaliser les activités physiques et intellectuelles qui nous attendent. Sa production décroît ensuite pour être presque indécelable la nuit.

Gérald Darmanin veut renforcer le pouvoir des maires et des préfets de demander un internement en hôpital psychiatrique de certaines personnes

Publié 

Le ministre affirme que sur 100 terroriste islamistes potentiels, "25 à 40" d'entre eux ont des problèmes psychiatriques.

Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, était l'invité du 8h30 de franceinfo vendredi 8 décembre 2023. (FRANCE INFO / RADIOFRANCE)

Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, était l'invité du 8h30 de franceinfo vendredi 8 décembre 2023. (FRANCE INFO / RADIOFRANCE)

"Il faut que nous ayons dans la loi la possibilité, comme le maire ou le préfet le fait pour la folie ordinaire de la rue, de constater que cette personne ne va pas bien" et de demander un internement en hôpital psychiatrique, estime vendredi 8 décembre sur franceinfo Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur. Cela aurait pu permettre, assure le ministre, d'interner le terroriste arrêté pour l'attaque au couteau et au marteau qui a fait un mort près de la tour Eiffel la semaine dernière.


Le cancer ne se cache plus

Mardi 5 décembre 2023

Provenant du podcast

L'Humeur du matin par Guillaume Erner

Le cancer ne se cache plus. ©Getty - CHRISTOPH BURGSTEDT

Les temps ont changé, non seulement parce que l’on guérit de plus en plus du cancer, mais aussi parce que les malades du cancer ne se cachent plus, ils ont même désormais une place de choix dans les médias.

Je me souviens de l’époque où l’on disait de quelqu’un qu’il était mort d’une "longue maladie", et tout le monde savait de quoi il s’agissait, mais personne ne prononçait le mot, le mot "cancer", réminiscence de ces peurs médiévales où prononcer le mot "peste" risquait peut-être de propager l’épidémie…

Les temps ont changé. Non seulement parce que l’on guérit de plus en plus du cancer, si j’ai bien suivi les leçons d’Alexandra Delbot, mais aussi parce que les malades du cancer ne se cachent plus. Ils ont même désormais une place de choix dans les médias. La preuve aujourd’hui avec le Parisien qui met à l’honneur Marion, candidate d’un jeu télévisé, "Chacun son tour", diffusé durant la matinée par France 2. Cette directrice commerciale de 41 ans — à qui l’on a découvert une grosseur au niveau du sein, explique le Parisien — avait dû quitter l’émission pendant sa chimiothérapie, avant de revenir aujourd’hui en rémission.

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Reportage Les soignants face à l’éventuelle suppression de l’AME : «Ici, on n’est pas la police, on est à l’hôpital»

par Maïté Darnault, correspondante à Lyon et Rachid Laïreche

publié le 6 décembre 2023

En plein débat sur la loi immigration, de nombreux soignants s’inquiètent de la possible disparition de l’aide médicale d’Etat, la couverture maladie qui bénéficie actuellement à plus de 400 000 sans-papiers.

Abdoulaye tire un sac plastique planqué sous la table d’un bistrot parisien. Il sort un gros dossier rouge gonflé à la paperasse. «Tout est ici», dit-il en souriant. «Tout», c’est sa vie. Abdoulaye est un travailleur sans papiers. Un ouvrier invisible. «Je me promène toujours avec mon dossier, il est très important. J’ai mes demandes de régularisation et mon dossier médical.» Le Malien de 41 ans a du diabète. Il a découvert le mal des mois après son arrivée en France lors d’une consultation dans un centre de santé qui accueille gratuitement les malades qui ne bénéficient pas de l’aide médicale d’Etat (AME). C’était en 2019. Abdoulaye souffre également du dos. Les chantiers bousillent le corps du quadra. Des heures pour un salaire maigrichon. Il cherche un peu de bonheur dans la douleur. Abdoulaye bénéficie de l’AME depuis trois ans. «C’est très dur d’obtenir la carte. Il faut beaucoup de patience et il faut tout justifier. La France est un pays qui aime beaucoup les photocopies», sourit-il. Le futur risque d’être moins drôle. Il croise les doigts en espérant que l’aide médicale d’Etat ne sera pas supprimée.

Avec Freud : qui a découvert l’inconscient ?

Mardi 5 décembre 2023

Provenant du podcast

Avec philosophie

Sigmund Freud, 1856-1939, psychanalyste, dans le bureau de sa maison de Vienne, regardant un manuscrit. ©Getty - Bettmann/ Bettmann

Freud, attaché à préserver son originalité, minimise parfois sa dette envers Schopenhauer. Malgré cela, la psychanalyse semble hériter d'analyses schopenhaueriennes. Sur quels point plus précisément Freud est-il redevable à Schopenhauer ?

Avec

Ugo Batini Professeur de philosophie en classes préparatoires (CPGE) à Paris

Patrick Declerck Ecrivain et ancien membre de la Société psychanalytique de Paris

Christophe Bouriau Professeur des Universités en philosophie à l'Université Lorraine, Membre des Archives Poincaré (UMR 7117) et du Laboratoire lorrain de sciences sociales, Co-directeur du département de philosophie de Metz

Avec Philosophie consacre cette série d'émissions au philosophe Arthur Schopenhauer. Dans ce deuxième épisode, Géraldine Muhlmann et ses invités le font dialoguer avec Freud.

Des points communs entre Freud et Schopenhauer ?

On trouve de nombreux points communs entre la pensée de Sigmund Freud (1856-1939) et celle d'Arthur Schopenhauer (1788-1860). Pour Patrick Declerck, Freud et Schopenhauer “sont d'accord sur ce point fondamental que le moteur essentiel de notre vie psychique c'est la sexualité et le narcissisme”. Mais sur quels points plus précisément diffèrent-ils ?

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Tout ce que vous ne mettrez pas sous le sapin à Noël

Darons daronnes


Alors, ça y est ? Les listes de Noël sont recopiées, raturées, peaufinées ? Les cadeaux sont en voie d’acheminement chez vous ? Vos ados vous tannent chaque matin sur les vertus éducatives de l’iPhone 15 ?

Chez moi, les trois enfants (8, 5 et 4 ans) avaient parachevé leurs listes au Père Noël autour du 15 novembre, si si. Leurs choix ont suscité un certain nombre de questionnements moraux pour mon compagnon et moi. Il y a, dans leurs requêtes, énormément de plastique, de jouets fabriqués à l’autre bout du monde et impossibles à acheter d’occasion. Ma fille cadette, par exemple, veut un Furby, ces peluches qui parlent une langue bizarre. Rien d’original, puisque le jouet de chez Hasbro figure parmi les meilleures ventes de JouéClub depuis plusieurs semaines (aux côtés du « salon de tatouage » de Clementoni, qui me fait me sentir vraiment old school). Bien sûr, ma fille n’a pas choisi n’importe lequel des Furby : elle veut un modèle arc-en-ciel disponible dans un seul magasin en France – et donc pas de seconde main. C’est une abomination écologique et sonore. Mais c’est son vœu le plus cher et étrangement, nous sommes un peu contaminés par la mignonnerie de la bestiole. Bref, on n’a pas hésité très longtemps. Je note qu’au fil des années, on a tendance à piétiner de plus en plus vite nos principes.

Voilà pourquoi, la semaine dernière, je vous ai écrit pour connaître vos veto, les cadeaux que vous vous refusiez à offrir aux enfants. Vous êtes nombreux à m’avoir répondu, merci beaucoup. Je vous propose donc une sorte du hit-parade du pire, selon vous. Votre « antiliste » de Noël. Désolée pour ceux que je n’ai pas la place de citer mais vous savez ce que c’est : Noël fait toujours des déçus.

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HAS : des psychiatres refusent de cautionner une recommandation à cause du traitement de la pair-aidance

Publié le 

Dans une « Lettre ouverte » adressé au Président de la Haute Autorité de santé (HAS), trois psychiatres de renom, engagés régulièrement dans les travaux de la HAS, indiquent ne pas pouvoir apporter leur caution à la recommandation « Grande précarité et troubles psychiques » dans son état actuel. En cause le traitement de la pair-aidance dans ce projet, thème qui « nécessiterait un travail spécifique approfondi ». La poursuite de leurs fonctions dans l’institution est engagée.

Dans une note de cadrage de 2021, la HAS indique le contexte de ces travaux, qui visent à « répondre au besoin de définir et de diffuser des bonnes pratiques, partagées par l’ensemble des professionnels de santé et sociaux intervenant auprès des publics en situation de précarité porteurs de troubles psychiques et appuyées sur les expériences réussies existantes (pratiques individuelles et d’équipe, organisations et dispositifs). »

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Juger les hommes violents / Papa a tué maman

Publié le 23/11/2023 à 23h00  Disponible jusqu'au 22/11/2024







Juger les hommes violents : Un reportage d’Alice Gauvin, Elodie Delevoye, Sarah Lerch, Vincent Zanetto, Maxime Cayot et Marielle Krouk. Comment mieux juger les violences conjugales ? Au tribunal de Clermont-Ferrand, un pôle spécialisé a été mis en place il y a quatre ans, composé de magistrats volontaires, spécifiquement formés. Plusieurs fois par mois, ces magistrats président des audiences dédiées aux violences intrafamiliales. L’objectif : permettre aux victimes de se sentir plus en confiance, et faire comprendre aux auteurs, jugés les uns après les autres pour des faits similaires, la gravité de leurs actes.

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Entretien Matthieu Hély : «Le travail associatif n’est plus un eldorado préservé du néolibéralisme»

par Clémence Mary   publié le 5 décembre 2023

Les associations du secteur social sont en crise. Est-ce l’application des logiques entrepreneuriales qui sont venues perturber leur fonctionnement ? Pour le sociologue, le désengagement de l’Etat n’explique pas tout. 

Les images des interminables files d’attente ont marqué les esprits. Depuis un mois, la nouvelle campagne des Restos du cœur, fragilisés par une crise sans précédent, a remis en lumière les difficultés financières d’une partie du milieu associatif, pourtant mis à l’honneur par la 16e édition du mois de l’Economie sociale et solidaire (ESS) en novembre. Plombée par l’inflation, la légendaire générosité des Français semble avoir marqué le pas en 2023, avec moins de 200 euros annuels, et 65 % de la population donnant moins de 100 euros par an, selon l’Observatoire des générosités.

Début septembre, plus d’un millier d’associations interpellaient dans nos pages la Première ministre sur la mauvaise santé du secteur, pourtant premier employeur privé de France avec 1,8 million d’emplois, et une utilité publique centrale tant dans l’éducation que dans la santé, le lien social ou l’écologie. Le monde associatif tangue face à une demande croissante et un manque de soutien des pouvoirs publics, alertaient les signataires.

Les logiques d’entreprise auraient-elles eu raison de l’engagement pour la bonne cause ? Enseignant à l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, le sociologue Matthieu Hély a coordonné avec Maud Simonet l’ouvrage collectif Monde associatif et néolibéralisme (PUF, novembre 2023). Pour ce spécialiste, la source de la crise actuelle ne se situe pas tant dans un désengagement de l’Etat que dans une absence de vision claire sur la place qu’occupe le secteur au sein des politiques publiques.

Danielle Jacqui : «Ma vie c’est une épopée»

 

Géraldine Savary  05 déc. 2023

Danielle Jacqui: «Ma vie c’est une épopée»

«Je veux être qui je suis. Je n’ai jamais rien gagné. Ma priorité c’est de réussir mon œuvre. Donc je n’ai pas vécu dans le confort.» - Danielle Jacqui

© GAEL DELAITE/VILLE DE DRAGUIGNAN

D’abord, on ne voit que la lumière qui s’abat sur sa chevelure blanche. Elle se trouve juste à l’entrée de la chapelle, et derrière elle, le soleil crée un immense halo. Danielle Jacqui s’avance appuyée sur une grande canne à l’intérieur du lieu sacré. Normal, elle a près de 90 ans. Nous sommes à Draguignan en Provence, en voyage de presse, le maire est tout fier d’accueillir l’artiste et les journalistes. Tout juste si on n’a pas convoqué les flonflons.

Cent cinquante pièces sont désormais exposées sur les murs de la chapelle. «Ici à Draguignan, il y a quelque chose d’intime, ajoute-t-elle, je suis près de Dieu.» On la croit moyennement. La dame est bien trop libre pour siéger dans les environs du Très-Haut. Au contraire, elle aime l’idée que la chapelle se soit adaptée à ses œuvres, qu’elle les ait accueillies, et que la couleur, éteinte depuis des siècles, rejaillisse en mouvement désordonné.

Disons-le sincèrement, la rencontre entre cet «art singulier» et ce bijou d’art roman est magique, portée par une grâce profane. La «profaneuse» n’en fait pas toute une histoire. Elle se soumet à quelques poses photo, répond à une ou deux questions et relativise. «Je n’ai pas envie d’être à l’origine du tourisme de masse. Mais que des gens en groupes limités viennent».

La Suisse aime Danielle Jacqui

Si nous parlons de Danielle Jacqui, c’est parce qu’elle est exposée de façon permanente à la Ferme des Tilleuls à Renens (VD) avec une sculpture monumentale appelée «ORGANuGAMME» depuis 2022; la Collection de l’art brut à Lausanne abrite une soixantaine de ses œuvres et en montrera quelques-unes, en présence de l’artiste, le 7 décembre 2023 lors du vernissage, dans le cadre de la biennale intitulée Visages.

Danielle Jacqui: «Ma vie c’est une épopée»

L'œuvre monumentale, «ORGANuGAMME», à la Ferme des Tilleuls à Renens. © MARIO DEL CURTO ET DANIELLE JACQUI

Enfin, elle a publié Le roman de celle qui peint, aux Éditions Noir sur Blanc en 2022. Serait-elle plus aimée par la Suisse que par le pays qui l’a vue naître ?

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Mise en scène Ariane Mnouchkine : «Tout est pire là où il n’y a pas de théâtre»

par Anne Diatkine et photos Martin Colombet  publié le 4 décembre 2023

L’infatigable metteure en scène, fondatrice du mythique théâtre du Soleil qui invite Richard Nelson à monter cet hiver «Notre Vie dans l’art», garde foi dans la création et la nécessité de sa transmission face aux convulsions du monde.

Nous voici à Chicago en 1923, lors d’un dîner avec la troupe mythique du théâtre d’Art de Moscou dirigée par Konstantin Stanislavski. Nous voici au théâtre du Soleil à Paris où onze comédiens de la troupe répètent Notre Vie dans l’art sous la direction de Richard Nelson, metteur en scène et dramaturge américain célébrissime outre-Atlantique, mais, à 73 ans, encore bizarrement inconnu en France, où il est invité pour la première fois, à l’instigation d’Ariane Mnouchkine. Et nous voici assis sur les gradins conçus pour les Ephémères, spectacle chéri entre tous, créé il y a dix-sept ans par le théâtre du Soleil. Les jeux de mémoires, les citations, qu’on les perçoive ou non, forment comme un berceau où le dîner historique et festif, aussi paisible que l’eau qui dort, aussi imprévisible qu’elle, a lieu.

Le théâtre d’Art de Moscou ? Stanislavski ? En 1923, le groupe d’artistes légendaires, qui créa entre autres les chefs-d’œuvre que Tchekhov écrivit pour eux, est torpillé en Union soviétique, vilipendé, car considéré comme bourgeois par le nouveau pouvoir révolutionnaire en place – mais soupçonné de bolchevisme par les Américains. Avec cette nouvelle pièce, d’abord écrite pour le grand metteur en scène russe Lev Dodine avant que l’invasion de l’Ukraine rende caduc son projet, Richard Nelson restitue en recoupant divers documents un dîner réel où le théâtre d’Art fête ses 25 ans d’existence.

Ariane Mnouchkine découvre son travail à New York, s’enthousiasme, le rencontre, et s’entend lui demander : «Ça vous intéresserait de travailler avec nous ?» Une telle invitation est exceptionnelle. En près de soixante ans, les comédiens du Soleil n’avaient jusqu’alors joué que deux fois avec un autre metteur en scène que la fondatrice.

Cette matinée de répétition, Ariane Mnouchkine s’est installée discrètement en haut des gradins. Elle observe, ne dit rien, veille à tout. Qu’éprouve-t-elle à regarder ses comédiens dirigés par un autre qu’elle ? «Un immense soulagement. Pour moi, Richard Nelson est vraiment l’arrière-petit-fils de Tchekhov. Il a cette profondeur qui vous attrape par surprise. On est dans le quotidien, puis tout d’un coup, on ne sait pas pourquoi, on est ému aux larmes. Je sais que les comédiens sont très heureux, qu’ils travaillent d’une manière à mille lieues de ce qu’on fait d’ordinaire, qu’ils élargissent leur spectre…» La magie du théâtre du Soleil ne cesse d’opérer, comme l’exprime encore le photographe de Libé, à la Cartoucherie pour la première fois. «C’est magnifique. Ça me fait beaucoup de bien d’être ici.» Retour sur la genèse de cette magie, avec son inventrice.

Les 400 culs Poltergeist : la théorie de la «vilaine petite fille»

par Agnès Giard   publié le 25 novembre 2023

 Prenez une maison hantée, cherchez la coupable : c’est souvent une enfant, en âge d’avoir ses règles. Pourquoi provoque-t-elle ces désordres ? L’historien de l’occultisme, Philippe Baudouin, questionne ces «Phénomènes» dans une exposition et un catalogue.

26 novembre 1943. Une affaire de maison hantée trouble la petite commune de Frontenay-Rohan-Rohan, près de Niort. Depuis cinq jours, au domicile de la famille Auché, les meubles changent de place, des boîtes sautent «en tout sens» et des vêtements se soulèvent puis s’effondrent sous les yeux affolés des propriétaires, un vieux couple à la retraite. De lourds soupçons de culpabilité pèsent sur leur petite fille, Ginette, âgée de 15 ans. Elle reste en effet plutôt calme face au déluge d’événements mystérieux. Le capitaine de gendarmerie Tizané dépêché sur place la soupçonne d’être possédée. Pour en avoir le cœur net, il incite Ginette à utiliser un ouija, une planchette permettant d’épeler les mots, outil de communication avec l’au-delà. En transe, la jeune fille compose des phrases sinistres : «Je la tuerai au coin d’une rue… Je lui ferai “gallipète”… Je voudrais que Ginette danse toute nue, tout de suite.» L’officier en déduit qu’elle est la proie d’un «hôte», une puissance invisible. Dès le lendemain, Ginette est éloignée des lieux, sur les conseils de Tizané avec des résultats probants : les phénomènes s’arrêtent. L’ordre est rétabli.

Agitatrices aux superpouvoirs

«Partout où les revenants font leur sabbat, il existe un être en chair et en os, sans lequel ils ne pourraient rien accomplir, écrivait Jules Bois (le Miracle moderne, 1907). Enlevez cet agitateur, le calme est rétabli.» Curieusement «l’agitateur» est souvent… une agitatrice. Souvent jeune. Souvent issue d’un milieu populaire. Qu’en déduire ?

L’UE compte interdire la destruction des vêtements invendus




5 décembre 2023

Agence France-Presse à Bruxelles

La nouvelle loi fixe de nouvelles exigences dans la conception des produits pour limiter leur effet sur l’environnement.

Jean-Christophe Verhaegen Agence France-Presse  La nouvelle loi fixe de nouvelles exigences dans la conception des produits pour limiter leur effet sur l’environnement. 

Le Parlement européen et les États membres de l’Union européenne (UE) ont annoncé mardi avoir passé un accord pour interdire la destruction des vêtements neufs invendus et renforcer l’écoconception de nombreux biens de consommation afin qu’ils soient plus faciles à réparer et à recycler. 

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Justice Fin de vie : soupçonné d’avoir aidé un ami à se suicider, un vétérinaire d’Angers reconnu coupable en appel

par LIBERATION et AFP   publié le 30 novembre 2023

Justice

Fin de vie : soupçonné d’avoir aidé un ami à se suicider, un vétérinaire d’Angers reconnu coupable en appel

Un vétérinaire a été déclaré coupable jeudi 30 novembre par le tribunal correctionnel d’Angers d’avoir fourni de fausses ordonnances à un de ses amis atteint de la maladie de Charcot, qui souhaitaient mettre fin à ses jours. Il a malgré tout été dispensé de peine.

Il avait été relaxé en première instance, en mai 2022. Cette fois, le vétérinaire a été déclaré coupable en appel ce jeudi 30 novembre à Angers, pour «faux et usage de faux», car il avait rédigé de fausses ordonnances ayant permis le suicide d’un ami atteint de la maladie de Charcot. Il a toutefois été dispensé de peine et peut donc continuer à exercer sa profession.

Newsletter L «Les Petits Mâles», une génération plus réceptive à l’égalité entre les sexes


 


par Marlène Thomas    publié le 29 novembre 2023

Le nouveau documentaire de Laurent Metterie et de la philosophe féministe Camille Froidevaux-Metterie, qui sort en salles ce mercredi, interroge la réception des discours féministes par les jeunes garçons de 7 à 18 ans.

Leurs propos se teintent parfois d’une maturité désarmante comme lorsqu’un pré-ado lâche : «En tant que père je lui apprendrai les choses de la vie, ce qui est bon et pas bon, je lui apprendrais à faire la cuisine, le ménage.» Ils ont entre 7 et 18 ans, une trentaine de garçons de tous milieux sociaux et de toutes les régions de France discourent face caméra sur l’apparence, le sexisme, l’amour, les émotions, les violences, les droits des personnes LGBT +… Le documentaire les Petits Mâles, réalisé par Laurent Metterie avec l’accompagnement scientifique de la philosophe féministe Camille Froidevaux-Metterie, tire le fil de l’espoir, celui qu’une génération d’hommes féministes serait en train de naître. «Sans dire que ces petits mâles seront demain de formidables hommes féministes, j’ai l’impression que le terrain est plus meuble, plus prêt à recevoir ces discours féministes et à progresser. Je pense qu’une bascule a été faite», résume le réalisateur. Diffusé dans une dizaine de salles dès ce mercredi dont l’Espace Saint-Michel à Paris et d’ici le printemps en VOD, ce film de 73 minutes, loin d’une utopie piégeuse, apparaît comme une photographie honnête et nuancée d’une amorce de changement.