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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

lundi 13 novembre 2023

Suicide assisté : "Enfin, ça va être fini", Patrick a choisi de mourir accompagné de sa famille

Écrit par Fabienne Béranger   Publié le 

Patrick était atteint de sclérose en plaque depuis 32 ans. Face à la dégradation de son état, il a décidé de se tourner vers le suicide assisté pour une fin de vie dans la dignité. Une décision dans un premier temps difficile à accepter par sa famille. C'est en Suisse qu'il est parti paisiblement, auprès des siens. Nous l'avons rencontré quelques jours auparavant.

Patrick a 26 ans quand il apprend qu'il est atteint d'une maladie dégénérative incurable, la sclérose en plaque. Nous sommes en 1993.

Son état se dégrade petit à petit, lui donnant des idées de suicide. En 2010, il évoque la possibilité d’aller en Belgique et Suisse, pour une fin de vie dans la dignité.

La famille se renseigne. L'an passé, ils entament une première fois les démarches, mais Brigitte, son épouse, n’arrive pas à aller au bout.

Au printemps dernier, Théo, le fils du couple, en reparle à sa mère en expliquant qu’il faut vraiment avoir recours au suicide assisté.

"Patrick a parlé beaucoup à son fils en disant 'j'en peux plus, j'en peux plus et tout'. Et là Théo, notre fils, m'a regardé et m'a dit 'maman, il faut vraiment écouter papa'. Là, on lui a dit 'OK, on va faire ce qu'il faut pour toi", raconte Brigitte, l'épouse de Patrick.

Le but du Patrick était de partir avant Noël. Il a eu recours au suicide assisté le 3 novembre dernier. Il nous a accueillis chez lui quelques jours avant son départ pour la Suisse. 

"On doit accompagner les personnes qui n'en peuvent plus de la vie"

"Tout le monde a grandi dans cette idée-là, qu'il allait à un moment donné y avoir une dégradation physique et que nous c'était quelque chose qu'on ne voulait pas, qu'on n'acceptait pas, de voir une personne finir totalement dépendante", raconte Brigitte.

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Le monde du sexe est-il devenu trop complexe ?

Publié le 05 novembre 2023

CHRONIQUE

Maïa Mazaurette


LE SEXE SELON MAÏA

Le vocabulaire sexuel est saturé d’anglicismes et d’expressions nouvelles, relève la chroniqueuse de « La Matinale », Maïa Mazaurette. Pas facile de rester dans le coup.

 

Savez-vous ce qu’est une « touillade », un « mode chou-fleur » ou une « Pollock » ? En toute honnêteté, moi non plus. Ces mots figurent pourtant dans l’ouvrage Les Mots du Q (Le Robert, 400 p., 19,90 euros), publié par l’étoile montante de la sexologie : Camille Aumont Carnel – autrice et créatrice du compte Instagram @jemenbatsleclito. Le vocabulaire de la nouvelle génération est-il si différent du mien ? Faut-il connaître la définition d’une « Pollock » pour être dans le coup ?

Commençons donc par nous remettre à jour : « faire une Pollock » (en hommage au peintre américain Jackson Pollock, connu pour son utilisation de la technique du « dripping », qui consiste à faire couler de la peinture sur la toile) consiste à tacher sa literie en ayant des rapports sexuels pendant les règles. Cette cruciale information étant transmise, je vous laisse finir votre chausson aux pommes.

La santé mentale des parents

 

25/10/2023

Si je suis parent ou coparent, je peux trouver de l'aide autour de moi pour prendre soin de ma santé mentale. Et ainsi, me préserver d'un burn-out.

La santé mentale des parents
Si je suis parent ou coparent, je peux trouver de l'aide autour de moi pour prendre soin de ma santé mentale. Et ainsi, me préserver d'un burn-out. 

Quand on se prépare à l’arrivée d’un enfant

Pendant la grossesse, de nombreux changements se produisent pour les futurs parents. Le corps change, on ressent des émotions intenses, on passe du statut de femme ou d’homme à celui de parent ou coparent. La santé mentale peut être fragilisée durant cette période.

Il en est de même après la naissance de l’enfant. Le couple, la famille ou le mode de vie : tout est à réorganiser. Se sentir mère ou père de son nouveau-né prend parfois du temps. Devenir parent peut renvoyer à des manques, des angoisses, des peurs qui sont liées à sa propre enfance.

Dans ma tête, ce n’est pas forcément simple. J’avais peut-être des idées sur la maternité, la paternité, et la réalité se montre très différente. Il y a un écart entre ce que je vis et l’idéal que je m’étais fixé . Je peux ressentir de la culpabilité, avoir des doutes et trouver difficile d’en parler, de peur d’être incompris ou jugés négativement.

Jusqu’aux deux ans de l’enfant

Ce que je peux faire pour ma santé mentale

Dans la période qui précède l’arrivée de l’enfant, je peux me sentir débordé par mes émotions. Pour m’aider, je peux réfléchir aux activités qui m’apaisent, et m’autoriser à les faire. Par exemple rester seul, au calme, ou au contraire sortir avec des amis. Je peux aussi limiter les « obligations » que je m’impose, ralentir un peu. On trouve plus de conseils dans les articles Les émotions pendant la grossesse et Comment gérer le stress pendant la grossesse sur le site 1000 premiers jours, créé par Santé publique France.

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Au Danemark : l'empathie à l'école pour lutter contre le harcèlement

Jeudi 9 novembre 2023

Provenant du podcast

Le Reportage de la Rédaction

Des enfants brandissent des drapeaux danois alors que la Première ministre danoise Mette Frederiksen visite l'école Stolpedal à Aalborg, dans l'est du Danemark, le 18 mai 2020. ©AFP - Henning Bagger

Au Danemark, les enfants suivent, dès 6 ans, des cours d’empathie et de bienveillance depuis 1993. En 30 ans, ils auraient permis de diviser par 3 les cas de harcèlement dans le royaume scandinave. La stratégie pédagogique danoise va bien au-delà, elle s'accompagne aussi d'une législation stricte.

Canapé au fond de la classe, tables en "zig zag", grands dessins sur les murs, grosses boîtes de lego sous les fenêtres… L'ambiance est bon enfant dans la salle des 5e B, du collège de Tingkaerskola, près d'Odense.

Le professeur de mathématiques, Henrik Busborg, a des allures de prof de sport. “Aujourd’hui, vous allez travailler sur des problèmes de logique avec votre partenaire bleu",lance-t-il en claquant des mains. "Vous avez une feuille pour deux, donc vous devez communiquer, vous entraider, trouver les solutions ensemble.”

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Quelle est la performance de ChatGPT4 dans la prise en charge de cas cliniques réels ?

Carole Stavart   31 août 2023

Mons, Belgique  – Une première étude au niveau mondial a évalué la performance de ChatGPT4 dans la prise en charge de cas cliniques réels. Les résultats viennent d’être publiés. Si l’IA est capable d'émettre des diagnostics, de suggérer des examens complémentaires et des traitements pertinents, elle manque encore de discernement et les médecins ne sont pas près d’être remplacés.

Les Prs Jérôme Lechien et Stéphane Hans d'Epicura (en collaboration avec le CHU Saint-Pierre et l'Hôpital Foch, Paris) viennent de publier les résultats d'une étude internationale menée sur 45 patients présentant des pathologies fréquentes en médecine générale ou oto-rhino-laryngologie et dont le tableau clinique a été présenté à l’intelligence artificielle (IA) Chat GPT4.

« Ce sont des patients que j'ai reçu en consultation », explique le Dr Jérôme Lechien. « Mon assistant a noté les symptômes, les résultats de mes examens cliniques ainsi que les examens complémentaires, mon diagnostic et mes traitements proposés. Ensuite, il a rentré les symptômes et examens cliniques dans le logiciel d'IA et lui a demandé ses résultats : les examens complémentaires qu'il ferait ainsi que les traitements. Sur base de cela, nous avons demandé à deux collègues italien et espagnol d'analyser les résultats en aveugle. Et de mon côté, j'ai moi-même prescrit ce qu'il fallait au patient », précise le Dr Lechien.

« Nous nous sommes rendu compte que l'IA était très compétente pour réaliser un diagnostic. Dans cette étude, sur les 45 patients, il y a eu 63,5 % de bonnes réponses. Cependant, là où ça coince, c'est au niveau de la prescription des examens complémentaires et des traitements les plus adéquats », explique-t-il. 

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dimanche 12 novembre 2023

La ville du soin est une ville du lien

Par   Publié le 16 novembre 2022

Face au sentiment grandissant de solitude en milieu urbain, les collectivités sont appelées à recréer une ville du lien, renouant avec la nature, diversifiant ses animations culturelles, dotant ses quartiers d’espaces partagés qui permettent la rencontre.

Les jardins communaux du parc de Sautour à côté des immeubles d’habitation « Les Musiciens », aux Mureaux (Yvelines), le 27 avril 2020. 

La ville est un lieu privilégié de relations interpersonnelles ­riches et variées. C’est pourtant là que les personnes font état d’un sentiment de solitude grandissant. Solitude qui entraîne de nombreuses pathologies, dont la prévalence augmente en raison de l’incapacité à établir autant de relations sociales que l’on souhaiterait ou autant d’interactions nécessaires à l’épanouissement personnel.

Ces effets ne touchent pas les seuls individus peu mobiles (personnes âgées, handicapés…) ou ceux disposant de ressources insuffisantes pour bénéficier des richesses culturelles ou sociales qu’offre l’espace urbain.

L’« épidémie de solitude » reconnue comme un problème de santé publique

Par (Londres, correspondante) et (New York, correspondance)

Publié le 07 octobre 2023

On peut être sur les réseaux sociaux, habiter une métropole comme Paris, New York ou Londres, et voir ses relations réduites à une peau de chagrin. Un isolement que le Covid-19 a aggravé. Des grandes tablées de voisins aux ministères dédiés, mobilisation pour recréer du lien social.

« Duplex », 2019, extrait de la série « City Space ».  

« A Paris, ils étaient plus ou moins nombreux ? » La question turlupine quelques-uns des centaines de New-Yorkais qui, ce dimanche 1er octobre, ont installé des tables tout le long de la 21e Rue, entre les IXe et Xe Avenues. Certains « capitaines de table » ont entendu parler de la « table d’Aude » qui, en septembre, débordait d’une rue du 14earrondissement de Paris. Le déjeuner parisien géant était une initiative d’encouragement au lien, organisée par le « laboratoire d’innovation sociale » La République des Hyper Voisins. La tablée de la capitale française était peut-être plus garnie (1 100 assiettes), répond-on prudemment, et aussi organisée différemment. Elle n’avait pas de « capitaines de table ». Comme Wen Zhou, par exemple, qui travaille dans la mode et dont la mère a fait toutes les bouchées vapeur servies à ses voisins. Ou Cheryl Overton, qui a commandé de la soul food au restaurant Melba d’Harlem : « Parce que je suis sûre qu’il y a des gens, ici, qui n’ont jamais mis les pieds à Harlem. » Ou Karen Jacob, gérante d’un bed and breakfast dans le quartier, qui a imposé aux membres de sa table de ne pas s’asseoir à côté de quelqu’un qu’ils connaissaient déjà.

samedi 11 novembre 2023

Euthanasie : comment demeurer une « nation solidaire » ?

Paris, le samedi 11 novembre 2023 

Aurélie Haroche

L’adoption d’une nouvelle loi sur l’accompagnement de la fin de vie restera-t-elle comme le rendez-vous raté d’Emmanuel Macron, l’occasion manquée d’une réflexion éthique aboutie, la manifestation du refus de la France de trancher une question si complexe ? Le texte n’est pas encore connu, les débats parlementaires n'ont pas eu lieu, mais déjà les multiples tâtonnements et atermoiements offrent un sentiment d’inachevé, d’incomplétude.

Paris Photo à l'épreuve de l'intelligence artificielle : la fin de la photographie ?

 

Christophe Airaud   Publié 

Du 9 au 12 novembre, au Grand Palais Éphémère se tient Paris Photo. Pour sa 26e édition, 133 galeries sont présentes et plus de 800 artistes exposés. Un secteur attire tous les regards : la photographie à l'épreuve des nouvelles technologies.

"Smack Dat", œuvre du Studio u2p050 présentée à l'Avant Galerie Vossen pour Paris Photo. (u2p050)

Florence Bourgeois, directrice de Paris Photo le dit : "Il faut explorer l’évolution de la photographie, à la frontière de l’art et de la technologie". Parcourir les allées et les galeries de Paris Photo permet de découvrir l'ampleur du phénomène. Ce sont les neuf galeries regroupées au sein du secteur digital qui nous permettent de découvrir ces œuvres où la machine, la digitalisation et l'œil humain ont travaillé ensemble. Visite guidée sans l'aide de l'intelligence artificielle (IA).

Celle par qui le scandale arriva

Pour comprendre les enjeux de l'IA dans le monde de la photo, revenons au printemps dernier. Boris Eldagsen est un photographe allemand professionnel depuis 30 ans et en 2023, il présente ce cliché, Pseudomnesia: The Electrician chez Photo Edition Berlin. Deux femmes, proches, intimes, le regard perdu, des teintes sépia. L'image est splendide et remporte le prestigieux Sony World Photography Awards. Supercherie volontaire pour faire naître le débat, ce n'est pas une photographie, mais une image créée par l'IA. L'artiste dévoile le procédé et décline le prix.

"The Electrician, Edition: 7", une photographie générée par l'IA créée par Boris Eldagsen. (BORIS ELDAGSEN)

Les mathématiques éloignent-elles du monde, ou pas ?

Vendredi 10 novembre 2023

Provenant du podcast

La Conversation scientifique

Picture and formulas - Yagi Studio

Quel rapport, quel lien la pratique de la réflexion la plus abstraite induit-elle avec le monde tel qu’on l’éprouve, qui peut être médiocre, vulgaire, violent, décevant ?


Avec

  • Mathias Énard Ecrivain et producteur de "L'entretien littéraire" sur France Culture

Dans un passage de ses fameux Essais, Montaigne rapporte l’anecdote suivante : « Je rencontrai, il n’y a pas longtemps, l’un des plus savants hommes de France, l’un de ceux qui jouissent d’un sort qui n’est pas médiocre, en train d’étudier dans le coin d’une salle qu’on lui avait enclose de tapisseries ; et autour de lui il y avait un vacarme plein de licence fait par ses valets. Il me déclara qu’il faisait son profit de ce tintamarre, comme si, battu par ce bruit, il se repliait et se resserrait davantage sur lui-même pour la contemplation / et comme si cette tempête de voix refoulait ses pensées au-dedans de lui ».

En 1967, le second fils d’Einstein, Hans-Albert, rapportait quant à lui, à l’antenne de la BBC, ce souvenir qu’il tenait de sa mère : « Les cris de bébé les plus stridents ne dérangeaient pas vraiment ton père, me disait-elle. Il continuait à travailler comme si les bruits l’avaient rendu sourd. »

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L'expérience de perte d'intimité psychique - Pr Hélène VERDOUX

13 oct. 2023







Tout le monde peut vivre des expériences #psychotiques sans présenter pour autant un trouble psychotique. Ces expériences font partie de la vie psychique « normale » si elles sont transitoires et n’ont pas de retentissement. Certaines sont fréquentes, par ex. interpréter comme un acte volontaire de malveillance ce qui n’est que de l’incompétence, entendre une voix, etc. Il est donc possible de se représenter ce que vivent les personnes chez qui ces expériences atteignent un niveau pathologique nécessitant des soins.


« La santé mentale est devenue un moyen de mettre le doigt sur nos rapports sociaux »

Le 16 et 17 septembre dernier, le Palais de Tokyo inaugurait son nouvel espace le hamo dédié à l’éducation, la médiation et l’inclusion, qui aborde de façon innovante les liens entre l’art et la santé mentale. À cette occasion, l’institution proposait une après-midi de débats consacrés à ces questions. Des conversations imaginées par la commissaire Béatrice Josse et menées dans le cadre de la seconde édition de leur programme « Palais Vivant » en partenariat avec Usbek & Rica. Retour sur un moment riche de singularités et d’humilité.

« La santé mentale est devenue un moyen de mettre le doigt sur nos rapports sociaux »
Illustration de l’article de Guillaume Désange "Cosa mentale : art, santé mentale et neurodqversité au Palais de Tokyo" © Palais de Tokyo

L’après-midi débute par une lecture performée qui livre un témoignage brut des représentations stigmatisantes de nos sociétés à l’égard de la santé mentale. Assis sur scène, le comédien Nicolas Gény débite d’une voix machinale des paroles prononcées par des célébrités décrivant leur détresse psychique, puis enchaine avec diverses définitions du lexique psychiatrique. Sans transition, il achève ses lectures par une série de lettres écrites par un psychiatre dans les années 1950–60, extraits de l’ouvrage Mon cher confrère (CNRS Édition, 2023). 

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Psychiatrie de la personne âgée : le CR3PA lance son site internet

Après deux ans d’existence, le centre de ressources interrégional en psychogériatrie et psychiatrie de la personne âgée (CR3PA) dispose désormais d’un site internet. Ce nouvel outil aide à l’accompagnement des personnes âgées présentant des troubles psychiques ou psycho-comportementaux. Les professionnels de santé peuvent accéder à de nombreuses ressources documentaires afin d’adapter les outils existants ou de créer des outils répondant aux besoins sur les territoires. Il relaie également les évolutions législatives, les évènements ainsi que les évolutions des politiques publiques de santé, du médico-social, de l’autonomie et de la recherche.  Les personnes malades et les aidants peuvent aussi consulter le site pour trouver des informations et être accompagnés.

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