07/11/2023
A quoi cela sert-il d’être lacanien en institution ? Quelle est la spécificité de cette orientation auprès de patients suivis en psychiatrie, et plus spécifiquement avec des enfants ?
C’est en qualité de psychologue clinicienne que j’interviens dans un hôpital de jour d’un secteur de psychiatrie infanto-juvénile qui accueille des enfants de 4 à 12 ans avec des troubles psychiques : psychose infantile, troubles du comportement, troubles du spectre autistique… Bien entendu, il n’est pas question ici de conduire des entretiens formalisés avec ces jeunes patients incapables de supporter de rester en tête à tête avec moi dans une pièce. Encore moins de les allonger sur un divan ! Pourtant, cela ne signifie pas qu’il n’y a rien à leur dire : « Ils n’arrivent pas à entendre ce que vous avez à leur dire en tant que vous vous en occupez. […] Mais enfin, il y a sûrement quelque chose à leur dire (1) » qui n’a pas la forme d’une interprétation classique. En quoi la psychanalyse, et plus spécifiquement celle d’orientation lacanienne, peut-elle nous orienter ?
Quel que soit le diagnostic de l’enfant, la difficulté du lien à l’autre est centrale. Car l’Autre de l’enfant, celui auquel il a affaire, dans sa tête, dans son corps, est un Autre tyrannique, qui le persécute par un trop de présence – par exemple dont la voix l’envahit – ou qui le laisse tomber comme un déchet.