blogspot counter

Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mardi 5 septembre 2023

Intelligence artificielle Flemme d’aller en réunion ? Google ira bientôt pour vous

par Kim Hullot-Guiot    publié le 4 septembre 2023

Prise de note, résumé des échanges… L’entreprise américaine lance aux Etats-Unis un nouvel outil qui s’appuie sur l’intelligence artificielle pour vous éviter de longues et pénibles réunions.

Vous aviez à peine déposé les enfants à l’école, ce matin, que votre boîte mail était déjà, en ce jour de rentrée, pleine d’invitations à des réunions en ligne. La seule pensée de toutes ces heures où vous allez rester bloqué à écouter vos collègues pinailler pour la énième fois sur le même sujet ça vous fatigue d’avance. Bonne nouvelle : Google a annoncé, le 29 août, le lancement d’une nouvelle solution technologique, Duet AI, basée sur l’intelligence artificielle, permettant à ses utilisateurs soit d’arriver en retard à une réunion organisée par Google Meet (l’outil vous fournira un résumé de ce qui s’est dit avant que vous vous connectiez) soit… de la zapper complètement, en s’y faisant remplacer par une sorte de double numérique, grâce à la fonction «Assister pour moi».

Au Canada, elle se voit proposer le suicide assisté comme remède à sa dépression




J-P Mauro - Cécile Séveirac - publié le 03/09/23

A Vancouver, au Canada, Kathrin Mentler s'est vue proposer l'aide médicale à mourir (AMM), ou suicide assisté, alors qu'elle était venue à l'hôpital pour trouver de l'aide face à ses pensées suicidaires, révèle un quotidien canadien mi-août. Une situation qui interroge, alors que le débat sur la fin de vie se poursuit en France. 

Kathrin Mentler ne s’attendait certainement pas à obtenir une telle réponse du personnel médical de l’hôpital de Vancouver. En juin, cette canadienne de 37 ans s’y rendait pour évoquer sa dépression et les pensées suicidaires qui l’agitent, espérant obtenir une aide psychiatrique. Cependant, elle s’est vu proposer par le clinicien en charge l’Aide Médicale à Mourir (AMM), qui a fait valoir un délai d’attente trop long pour consulter un psychiatre, ainsi que le manque de lits disponibles à l’hôpital, rapporte le journal canadien The Globe and Mail dans un article publié le 9 août.

Lire la suite ... 


Comment je suis devenu accro au fentanyl

Par Niki Boussemaere  28.8.23

BELGIQUE

« J’essayais de me cacher derrière le fait que ces drogues n’étaient que des traitements. »

Originaire d’Arnhem, aux Pays-Bas, Max van Rijsewijk (27 ans) a rapidement dû faire face à ses addictions. Ado, il faisait beaucoup la fête et était souvent le dernier de sa bande de potes à rentrer chez lui. Très vite, il s’est mis à consommer de la drogue parallèlement à sa passion pour les sports équestres. Après un accident de voiture, il se voit prescrire de l'oxycodone, un médicament présenté alors comme « moins addictif que la morphine ». Mais sa personnalité addictive l'a entraîné vers une dépendance accrue aux opioïdes. Aujourd’hui, Max réside dans une safe house aux Pays-Bas, depuis laquelle il nous a raconté sa relation avec l'oxy et le fentanyl.

C’est un médecin et pharmacologue belge qui a inventé le fentanyl, Paul Janssen, en 1959, pour en faire un puissant analgésique. C’est un opiacé synthétique principalement utilisé comme substitut de la morphine, mais aussi comme anesthésiant lors d'opérations. Ce médicament peut être trouvé sous forme de patchs, de cachets, de spray nasal, d'injections ou encore en sucettes. Une étude de l’INAMI montre qu'entre 2006 et 2016, le nombre de consommateur·ices d'opiacés en Belgique a augmenté de 88% – chiffres basés sur le nombre de prescriptions –, ce qui équivaut à environ 10% de la population. En raison de sa nature synthétique, cette drogue est beaucoup plus forte et dangereuse que des opiacés naturels comme l'héroïne.

Lire la suite ...


Qu'est-ce qu'une bonne école ?

Lundi 4 septembre 2023

Les méthodes d'enseignement et d'apprentissage alternatives se développent de plus en plus. ©Getty - Images Source

À l'occasion de la rentrée des classes en France, nous recevons deux invités qui font changer l'école. Repenser les méthodes de travail et proposer aux élèves une autre vision de l'apprentissage, voilà selon eux, comment offrir la meilleur école possible. 


Avec

  • Jérémie Fontanieu Professeur à l'initiative du projet "Réconciliations" contre l'échec scolaire

  • Marie-Laure Viaud

Pour en parler, Guillaume Erner reçoit Marie-Laure Viaud, maître de conférences en Sciences de l’éducation à l’Université de Lille. Autrice de “Changer l’école. Une nouvelle école est possible, reconnectée à l’enfant et aux défis du monde.” (Nathan, 2023) et Jérémie Fontanieu, Professeur à l'initiative du projet "Réconciliations" contre l'échec scolaire. Auteur de “L’école de la réconciliation. Un professeur à Drancy” (Les Liens qui Libèrent, 2022).

Lire la suite et écouter le podcast ...


Burn-out Marie Pezé : «Ce n’est pas en supprimant les arrêts maladie qu’on va remettre les gens au travail, c’est en les soignant mieux»

par Adrien Naselli   publié le 4 septembre 2023

Alors que le gouvernement entend lutter contre les arrêts maladie «de complaisance», la psychologue, initiatrice de la première consultation «souffrance et travail», déplore un discours culpabilisant dans un contexte de dégradation de la santé des travailleurs.

Avec la présentation du budget 2024 à l’Assemblée nationale fin septembre en ligne de mire, le gouvernement a déclaré la guerre aux «arrêts maladie de complaisance» qui creuseraient le trou de la Sécurité sociale. Plusieurs milliers de médecins ont reçu depuis le mois de juin des courriers d’avertissement. De fait, le nombre d’arrêts explose : 8,8 millions en 2022 contre 6,4 millions il y a dix ans, selon les chiffres de Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie. 44 % des salariés ont été arrêtés au moins une fois en 2022 selon l’étude sur l’absentéisme du groupe Axa. A qui la faute ? La docteure en psychologie Marie Pezé pointe clairement les «nouvelles organisations du travail.» En 1996, elle lançait une consultation «souffrance et travail» au centre d’accueil et de soins hospitaliers de Nanterre (Hauts-de-Seine). Depuis, la psychanalyste est à la tête d’un réseau européen de près de 200 centres qui accueillent les salariés en burn-out et blessés dans l’exercice de leur métier. «Une réussite ou un symptôme ?» demande-t-elle dans la troisième réédition de son livre Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés (Flammarion, 2023).

Mieux-être des employés : la puissante relation entre la santé sociale et mentale

QUEBEC

Les problèmes de santé mentale, qui sont à la source d’une grande proportion de l’absentéisme et des arrêts en invalidité*, préoccupent plus que jamais les organisations soucieuses de pratiquer une gestion bienveillante. Or, la prévention en milieu de travail pourrait bien passer par un acteur méconnu : la santé sociale. Survol de l’étroite relation entre santé mentale et sociale, et des initiatives pouvant être mises en place pour contribuer au mieux-être des personnes.

La santé sociale, ça vous dit quelque chose ? Indissociable des autres dimensions de la santé (mentale, physique, financière et environnementale), elle fait référence aux liens significatifs que tisse une personne avec son milieu. Selon l’Association canadienne de santé publique, les déterminants sociaux de la santé (DSS) ont un effet direct et marquant sur le bien-être global.

Une bonne santé sociale se traduit par la capacité d’établir et de maintenir des liens, des relations, des interactions et des réseaux significatifs avec d’autres personnes, groupes ou communautés. Lorsque ces ponts sont brisés, c’est la santé globale – et notamment la santé mentale – d’une personne qui s’en trouve affectée. « Les problèmes de santé mentale liés à l’isolement n’ont rien de nouveau, mais ils ont certainement été exacerbés par la pandémie, remarque Xavier Bonpunt, directeur général et artistique du Centre d’apprentissage parallèle de Montréal (CAP), qui offre des programmes d’art-thérapie aux personnes en quête d’équilibre. La désocialisation entraîne une faible estime de soi, et cette spirale fait place à une anxiété de resocialisation. Un effet pervers sur lequel il faut agir en reconstruisant la confiance petit à petit. 

Lire la suite ...


La boîte à détox pour décrocher de son téléphone, ça va arriver près de chez nous

Ces produits ou nouvelles habitudes font un carton aux Etats-Unis et pourraient bientôt déferler en France. « M » les a testés pour vous en avant-première. Cette semaine, la boîte KSafe dans laquelle on enferme chocolat ou smartphone pour s’empêcher de craquer.

Ça ne ressemble à rien. Une boîte en plastique, juste un peu lourde en raison du poids du couvercle. C’est ce qu’on a trouvé de plus efficace pour s’imposer des détox numériques ou pour décrocher d’autres addictions. On y glisse son téléphone, on règle un temps d’enfermement, disons huit heures, jusqu’au lendemain matin. Après un compte à rebours de cinq secondes, deux mini-rectangles sortent du couvercle et voilà la boîte verrouillée.

Les neurosciences recherchent la source de notre créativité

Par    le 29 août 2023

Une équipe française de l’Institut du cerveau a mis en évidence le rôle des préférences individuelles dans le processus créatif, ainsi que leur influence sur la vitesse d’émergence de nouvelles idées.

« La Trahison des images (Ceci n’est pas une pipe) », de René Magritte (1898-1967), au Centre Pompidou, à Paris, en 2016.

D’où notre créativité naît-elle ? Si le mythe veut qu’il faille laisser vagabonder nos pensées pour faire émerger nos idées, pour les neuroscientifiques, les éclairs de génie du type « Eurêka ! » n’existent pas. Le processus créatif est le résultat de mécanismes complexes faisant intervenir des réseaux cérébraux distincts. Loin, donc, de l’idée populaire d’une illumination novatrice.

Mais comment, parmi toutes les idées qui bouillonnent dans notre esprit, sélectionne-t-on les meilleures ? Et comment cela influence-t-il notre degré de créativité ? C’est la question à laquelle des chercheurs Inserm de l’Institut du cerveau, à Paris, ont tenté de répondre, en étudiant les préférences individuelles permettant d’évaluer nos idées créatrices. Les résultats de l’étude, publiés le 14 août dans la revue American Psychologist, montrent que les individus les plus créatifs sont ceux qui accordent beaucoup d’importance à l’originalité de leurs idées, sans en négliger la pertinence.

Psychiatrie : un secteur en (grande) tension

Publié le 4 septembre 2023

LA REUNION

Depuis de nombreuses années, la psychiatrie est en crise et ce pour différentes raisons. Pénurie de professionnels, manque d'attractivité du secteur, manque d'investissements ou encore fermeture de lits... les grèves s'enchaînent dans les services partout en France. À La Réunion, le contexte n'est pas le même que dans l'Hexagone mais le secteur reste en tension, notamment du fait de l'insularité et du retard de développement des infrastructures (Photo d'illustration rb/www.imazpress.com)

Lire la suite ...


Iannis Roder, enseignant : « Le port de l’abaya constitue bel et bien un geste politique »

Publié le 03 septembre 2023

C’est pour se conformer à des normes religieuses propagées par les islamistes que l’abaya est couramment portée, affirme, dans une tribune au « Monde », le professeur d’histoire-géographie Iannis Roder, favorable à l’interdiction annoncée par Gabriel Attal, le ministre de l’éducation nationale.

La loi du 15 mars 2004 interdit le port de signes et tenues ostensibles par lesquels les élèves manifestent une appartenance religieuse. C’est en application de cette loi que le ministre de l’éducation nationale, Gabriel Attal, a décidé qu’« on ne pourrait plus porter l’abaya à l’école ». Si l’émergence de ce vêtement avait été signalée dès 2010 dans quelques établissements scolaires de Seine-Saint-Denis, ce n’est que récemment que son port s’est étendu de manière significative.

Les rencontres du Papotin Jonathan Cohen





 





Diffusé le 02/09/2023 à 20h32  Disponible jusqu'au 01/10/2025

Acteur, scénariste, réalisateur et producteur : Jonathan Cohen est devenu ces dernières années une figure incontournable du petit et du grand écran. 

Lire la suite et voir lé vidéo ...

Deux destins dans la société d’addiction

Samedi 2 septembre 2023

. - Actes Sud

Avec

  • Clément Camar-Mercier Auteur de "Le Roman de Jeanne et Nathan" 

C'est un roman implaçable sur la glissière du "j'aime" - "je n'aime pas". C'est un roman qui marque, surtout, positivement, parce qu'on s'attache à ses personnages en voie de perdition : deux drogués... deux drogués hantés, spectraux et cyniques, dont les destins tragiques vont converger. Mais c'est un livre qui laisse d'autres goûts : ceux de la tristesse, de l'amertume, du dégoût, parfois. Ce livre porte un beau titre : Le Roman de Jeanne et de Nathan.
Il est signé Clément Camar-Mercier. Et il paraît en cette rentrée aux éditions Actes Sud. D'ores et déjà récompensé du prix Transfuge, section "Meilleur premier roman français."


Lire la suite et écouter le podcast ...


Ariane Chemin : "Un suicide, c'est la mort la plus inexplicable"

Samedi 2 septembre 2023

Ariane Chemin en 2013 ©AFP - Eric Feferberg

La journaliste publie "Ne réveille pas les enfants" aux éditions du Sous-sol. Elle est l'invitée de Marion L'Hour. Elle y raconte l'histoire vraie d'une famille française qui s'est suicidée collectivement en Suisse le 24 mars 2022.


Avec

"Ce qui m'intéressait [dans cette histoire], c'est ce mot : inexplicable", explique la journaliste. "C'était toujours 'le mystère de Montreux'. C'est vrai que la mort c'est fascinant, c'est mystérieux, mais alors un suicide c'est encore plus mystérieux. D'ailleurs on a du mal à en percer les secrets, on ne saura jamais tout à fait ! Je pense avoir une réponse, mais c'est vrai que d'un manière générale, un suicide, c'est la mort la plus inexplicable."

Lire la suite et écouter le podcast ...


La nuit de noces au XIXe siècle, une violente épreuve du feu

par Agnès Giard   publié le 2 septembre 2023

Que se passe-t-il vraiment lors de la première nuit pour les jeunes couples français du XIXe siècle ? Dans un ouvrage à paraître le 7 septembre, l’historienne Aïcha Limbada lève le voile sur l’ampleur du drame qui se joue dans les alcôves.

Saviez-vous que le premier film érotique de l’histoire du cinéma était la mise en scène d’une nuit de noces ? Réalisé en 1896, ce film pionnier s’intitule le Coucher de la mariée. L’actrice Louise Willy y incarne une jeune épouse qui, pendant sept minutes, dévoile progressivement ses charmes à son mari. Le succès de ce film est tel que des dizaines d’autres versions sont réalisées dans les décennies 1890-1900 et diffusées jusque dans les baraques foraines sous l’appellation de titres «grivois à caractère piquant».

Au XIXe siècle, en France, la nuit de noces fournit matière à plaisanterie. En apparence, c’est un sujet léger, voire licencieux. En vérité, ainsi que le dévoile Aïcha Limbada, chercheuse associée au Centre d’histoire du XIXe siècle, dans la Nuit de noces (1), la nuit nuptiale s’apparente bien souvent à un «viol légal». Celui d’une femme non seulement vierge mais ignorante, livrée à un homme n’ayant souvent d’autre expérience que celle des bordels.

VRAI OU FAUX. La non prise en charge de la santé mentale coûte-t-elle 110 milliards d'euros à la France, comme l'affirme Boris Vallaud ?

Armêl Balogog   Publié 

Lors de la rentrée du Medef, le député socialiste Boris Vallaud a appelé à investir dans la santé mentale pour permettre aux Français d'aller bien et de pouvoir travailler.

Le député socialiste Boris Vallaud; le 21 septembre 2022. (THOMAS SAMSON / AFP)

"Vous savez quel est le coût de la non prise en charge de la santé mentale en France ?", a lancé le député socialiste des Landes Boris Vallaud, mardi 29 août, lors d'un débat sur l'État et les dépenses publiques pendant les journées de rentrée du Medef. "110 milliards", a-t-il continué, avant de demander à ses débateurs s'ils ne pensaient pas"qu'il y aurait à investir dans la santé mentale pour que précisément les gens se sentent bien pour aller au boulot". 110 milliards, vraiment ?

Un chiffre datant de 2007

C'est faux. En réalité, c'est encore plus. Contactée par franceinfo, l'équipe du président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale explique que l'élu s'est basé sur un chiffre donné par le Comité stratégique de la santé mentale et de la psychiatrie lors de sa création en 2018. Mais en réalité ce chiffre est encore plus vieux. Par ailleurs, il ne parle pas uniquement de la non-prise en charge de la santé mentale, comme le dit l'élu un peu vite, mais du coût de la santé mentale en générale – ce dont l'équipe du député convient. Celui-ci rappelle d'ailleurs à franceinfo que les députés socialistes présenteront un plan "santé mentale" à l'automne 2023 avec un chiffre mis à jour.

Lire la suite ...


Les querelleurs, malades de la justice

News Day FR

Publié le 2 septembre 2023

QUEBEC

--

« Tendance exagérée à rechercher réparation pour des dommages imaginaires. C’est ainsi que le Larousse définit la querulence, un des maux de la justice, bien réel, mais encore peu connu. 

Sylvette Guillemard, professeure de droit civil à l’Université Laval est l’une des rares à s’y intéresser. Elle écrit sur le sujet, commente les jugements, donne des conférences et reçoit des messages des victimes des querelles. Des gens partout, souvent en détresse et à bout de ressources. « Les gens sont ruinés à cause de ces fauteurs de troubles professionnels », insiste-t-elle dans un entretien au Soleil

Avec Benjamin Lévy, psychologue français, le juriste signe un nouvel ouvrage, « Quérulence : quand droit et psychiatrie se rencontrent », récemment publié aux Presses de l’Université Laval. 

>>>>>> 

Quérulence, quand droit et psychiatrie se rencontrent (Presses de l’Université Laval)

Un livre loin de la littérature de plage, reconnaît l’avocat, mais qui intéressera un public averti, pas seulement la communauté juridique. Car tout le monde peut, un jour ou l’autre, être confronté à une grogneuse. 

Qui sont-ils, ceux que le professeur Guillemard a déjà qualifié de « accros à la procédure », qui multiplient les recours souvent complètement frivoles ? « Des calamités pour les juges, des cas d’école pour les psychiatres ou peut-être simplement des citoyens imbus de leurs droits, imprégnés de la conviction qu’ils ont raison alors que le monde entier a tort », résument les auteurs.

Lire la suite ...


Peut-on vraiment guérir d’un trouble psychique ?

 

Publié en ligne le 2 septembre 2023 

La guérison en médecine signifie la disparition d’une maladie et le retour à l’état de santé antérieur à celle-ci, un retour dit ad integrum, grâce à l’instauration d’une thérapie traitant des causes de la maladie. Cette définition s’adapte bien aux maladies aiguës comme une infection bactérienne ayant, dans la plupart des cas, un début et une fin. Mais cette approche ne peut pas être généralisée : elle est, par exemple, mise à mal avec les maladies chroniques comme le diabète, l’asthme, les troubles thyroïdiens… Dans ce cadre, les interventions soignantes ont pour objectif de limiter les manifestations de la maladie et ses impacts, faute de la faire disparaître. Par ailleurs, les progrès de la médecine permettent de guérir des maladies qui étaient jusque-là fatales, ou de les transformer en maladies chroniques avec lesquelles on peut vivre (comme certains cancers). Qu’en est-il en psychiatrie ?

Guérir d’une pathologie psychiatrique, une pure folie ?

La guérison, en tant que rémission symptomatique complète, est une ambition réaliste pour certaines pathologies. C’est par exemple le cas de certains états dépressifs caractérisés qui peuvent présenter une rémission symptomatique complète pour un tiers des patients, après huit semaines de traitement médicamenteux bien conduits [1]. Toutefois, ce concept de guérison ne semble pas adapté aux pathologies psychiatriques dites sévères, comme la schizophrénie, le trouble bipolaire ou les troubles de l’humeur ou anxieux sévères. Ces troubles sont définis par la Haute autorité de santé par « leur caractère incertain et évolutif, le temps nécessaire pour confirmer le diagnostic, la stigmatisation associée, le handicap psychique engendré, le risque suicidaire, parfois la nécessité de soins sans consentement, les comorbidités somatiques, les conduites addictives et les difficultés à prendre conscience des troubles et à s’y ajuster » [2]. La guérison dépasse en effet complètement la seule dimension médicale (la présence des symptômes, leur intensité et leur retentissement). Elle renvoie à des attentes d’ordre politique et socioculturelle autour de la normalité et de la dangerosité supposée des « anormaux » [3]. De plus, la maladie psychique est souvent perçue comme un déficit stable et irréversible, inscrit dans l’identité même des personnes concernées.

Il en découle des représentations populaires encore persistantes : un trouble psychique serait incurable et la place des personnes concernées serait dans les hôpitaux psychiatriques conçus spécialement pour eux et non « dans la rue ». Autre idée reçue : la rareté supposée des troubles psychiques. Ils touchent pourtant beaucoup d’entre nous puisqu’une personne sur cinq souffrira d’une dépression au cours de sa vie [1]. Quant aux troubles psychiques sévères, ils concernent environ trois millions de personnes en France [4].

Prenons l’exemple de la schizophrénie. Une vision très pessimiste caractérise encore l’évolution de ce trouble psychique sévère. Elle remonte à la fin du XIXe siècle, où elle s’appelait alors « démence précoce » et avait un pronostic forcément défavorable. Cette vision fataliste perdure. Qu’en est-il en réalité ? La rémission est-elle possible ? Doit-elle s’évaluer uniquement sur des critères symptomatiques comme ceux définis de manière consensuelle en 2005 [5] ? Cette rémission correspondrait alors à une diminution importante de différents symptômes de la maladie (symptômes positifs ou délires, symptômes négatifs, désorganisation de la pensée) pendant au moins six mois, associée à un fonctionnement opérant dans les actes de la vie quotidienne évalué comme stable et de bonne qualité. Sur ce modèle uniquement médical, le taux de rémission à un an de la mise en place d’un traitement reste modeste, de 10 % à 27 % selon plusieurs études [6]. On peut cependant reprocher à cette approche de se fonder sur la simple observation clinique du thérapeute (à l’aide d’échelles validées), sans prise en compte réelle du point de vue de la personne concernée. Elle induit aussi une vision de la bonne santé mentale à l’absence de symptôme psychiatrique.

Lire la suite ...