La philosophe, qui mène une réflexion globale sur les épreuves de la vie, se penche dans son nouvel essai, « Les Débuts. Par où recommencer ? », sur notre besoin de ressentir, de vibrer, en tout moment de notre existence, de ses prémices à sa fin.
Trois de ses livres sont classés dans les meilleures ventes d’essais en France. Ce matin de mai, le succès de Claire Marin ne l’empêche pas de préparer son prochain cours pour ses élèves de prépa d’un lycée parisien. Entre deux copies et un café allongé, le regard bleu acier et le débit millimétré de la philosophe se suspendent parfois, le temps pour elle, si attachée à l’étymologie et à la précision des concepts, de ciseler sa réflexion.
L’Initiative nationale pour le développement humain (INDH) poursuit ses efforts pour accompagner les personnes en situation de précarité dans la province d’El Hajeb à travers notamment une prise en charge de cette catégorie sociale dans des centres spécialisés et leur insertion socio-économique.
À cet égard, le centre El Hajeb pour le spectre de l’autisme a été créé au début de l’année en cours, pour une meilleure prise en charge des enfants autistes. Cette structure a mobilisé un investissement de 3 millions de dirhams (MDH), financé avec le soutien de l’INDH.
Le centre, qui est géré par l’association « Spectre autisme 2018 », se compose d’un rez-de-chaussée et d’un étage supérieur. Il comprend une salle dédiée aux activités, des salles pour la rééducation, l’orthophonie, la psychothérapie, ainsi qu’une salle dédiée aux réunions, une cuisine, et d’autres équipements.
Certaines intelligences artificielles permettent de générer des images pornographiques impliquant des mineurs. La loi française à ce sujet est claire. Mais son application dans un contexte international, beaucoup moins.
Des internautes s'échangent ainsi des images de pornographie infantile créées par IA, et certains créent même des IA spécialisées dans ce genre de productions. Que dit le droit français au sujet de ces images? Leur origine artificielle en fait-elle un cas à part ?
Alors qu’elle était internée en psychiatrie depuis 20 ans, une femme s’est réveillée et réadaptée à la vie, après avoir reçu des traitements ciblés pour un lupus dont elle souffrait également. De quoi remettre en centre de la discussion le rôle des maladies auto immunes dans le diagnostic psychiatrique.
La dipsomanie est une forme sévère et intermittente d'alcoolisme. Comment se manifeste cette forme particulière de dépendance et comment se traite-t-elle ? Focus.
La dipsomanie fait partie des formes d’alcoolisme paroxystiques. Ces formes sont caractérisées par l'alternance d'épisodes de consommation massive et de périodes d'abstinence plus ou moins longues. La dipsomanie est une forme d’alcoolisme intermittent, la dipsomanie a été décrite par Magnan dès 1893.
Dans une tribune collective au « Monde », la direction de l’association Médecins pour demain prend position contre la proposition de loi portée par le député Frédéric Valletoux (Horizons) visant à « améliorer l’accès aux soins par l’engagement territorial des professionnels ». Ce texte ajoutera des lourdeurs administratives à un secteur qui croule déjà sous les procédures.
Cette loi vise notamment à « responsabiliser » les professionnels de santé dans l’application des politiques d’intérêt général, comme la permanence des soins, la prévention et l’équilibre de l’offre de soins territoriale. Elle portera le coup de grâce de l’administratif à la médecine libérale.
Environ 15 à 20 % de la population en France déclarent souffrir d’acouphènes. Si l’origine de ces troubles est méconnue, certaines techniques peuvent soulager ces sifflements qui peuvent devenir invalidants.
Sifflements, bourdonnements, grésillements… les acouphènes polluent la vie d’un grand nombre de personnes. « Toujours ce même sifflement et, dans mes insomnies, j’en pleure », chante Angèle. « J’ai des bruits dans la tête, ça arrive d’un seul coup », slame aussi Grand Corps Malade dans sa chanson Acouphènes. Environ 15 à 20 % de la population en France déclarent souffrir d’acouphènes, dont 1 % d’entre eux sont invalidants, avec un retentissement sur la qualité de vie (sommeil, concentration, isolement, anxiété). Si le pic se situe vers 65 ans, ils peuvent survenir à tout âge.
Pour Antoine, quinquagénaire parisien, « c’est arrivé progressivement, avec des sifflements assez aigus. Puis ça s’est accentué, ça sifflait sans cesse, ça ne s’arrêtait pas, c’était insupportable, ça me réveillait la nuit ». « L’acouphène est une sensation auditive sans stimulation sonore extérieure, qui peut être vécue comme une expérience désagréable pouvant impacter la qualité de vie », selon la définition de l’Association francophone des équipes pluridisciplinaires en acouphénologie (Afrépa), qui regroupe des cliniciens spécialisés.
« Survenant dans une seule ou dans les deux oreilles, de façon continue ou intermittente, l’acouphène diffère par son intensité, sa fréquence, sa durée… Il peut être transitoire ou persistant. Il traduit une souffrance de l’oreille interne, à l’instar de la douleur », décrit Jean-Luc Puel, directeur de l’équipe audition (Inserm) et professeur à l’université de Montpellier.
Ces mauvais rêves qui réveillent peuvent devenir envahissants et constituer une maladie. Des techniques se développent pour leur donner une issue positive, en en modifiant le récit grâce à l’imagerie mentale.
C’est l’histoire d’un voyage qui va très mal se terminer. Un jeune homme monte dans un avion, mais celui-ci n’a ni hublots ni cockpit. Il s’installe à l’arrière, mais ne parvient pas à attacher sa ceinture de sécurité. L’avion, dans lequel se trouvent aussi des membres de sa famille et sa petite amie, décolle en pleine ville, manque de s’écraser contre un bâtiment. Un désert est survolé, puis un camp d’entraînement du Paris Saint-Germain. Le jeune homme panique, glisse dans le vide, s’accroche à la carlingue, mais entraîne l’avion et les passagers dans sa chute. L’avion s’écrase. Le rêveur se réveille. Y a-t-il des morts ? Adrien de Stabenrath, qui nous a raconté ce songe, n’en sait rien. Ce rêve est l’un des nombreux cauchemars qui ont peuplé ses nuits pendant onze ans.
Alors que l’on s’imagine, une fois dans les bras de Morphée, faire de beaux rêves, il n’en est rien. « Deux tiers de nos rêves sont désagréables et nous en faisons tous », établit d’emblée Isabelle Arnulf, professeure de neurologie, cheffe du service des pathologies du sommeil de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (AP-HP). Appelés aussi « rêves dysphoriques », ils peuvent nous laisser une sensation désagréable le matin. Mais ces mauvais rêves ont peut-être une fonction thérapeutique : ils nous permettraient de simuler des menaces pour mieux y faire face durant la journée, de reprendre les événements du quotidien, de les retravailler et de digérer nos souvenirs émotionnels négatifs.
Tu n’as jamais bien capté la différence entre un psychiatre, un psychologue, un psychanalyste et un psychothérapeute ? C’est normal, c’est un sujet compliqué. Toute la complexité réside dans le fait ces quatre types de psys font parfois un travail similaire, parfois un travail totalement différent. Et donc, on va tout déplier.
Cet article est tiré d’une vidéo qui explique cette différence avec des M. Patate (!), d’où l’image de couverture un peu burlesque de cet article. Si vous souhaitez la regarder, elle est ici.
#1. Le psychiatre
C’est un médecin spécialisé en psychiatrie qui a fait dix ans d’étude. Il prévient, diagnostique et soigne les maladies mentales. C’est le seul des différents psys à pouvoir prescrire des médicaments, si besoin. Que ce soit en cabinet, dans une clinique privée ou à l’hôpital public, les séances sont prises en charge par la Sécurité sociale. En cabinet ou en clinique privée, s’il y a un dépassement d’honoraires, comme pour tout médecin, la mutuelle peut compléter.
Si vous allez voir un psychiatre en cabinet, cela coûtera minimum 46,70 euros et la Sécu remboursera 70 % de la séance. Mais de nombreux psychiatres pratiquent des dépassements, les tarifs peuvent doubler ou tripler.
#2. Le psychologue
Le psychologue est un professionnel qui possède un master 2 en psychologie, il a fait cinq années d’études. Il n’est pas un médecin et ne peut donc pas prescrire de médicaments. En France, la plupart des consultations effectuées en libéral ne sont pas remboursées par l’assurance maladie. Certaines peuvent l’être, par le dispositif MonParcoursPsy (avec beaucoup de bémols) ou par certaines mutuelles.
Comme pour le psychiatre, les séances peuvent démarrer à 40 euros, certains praticiens peuvent demander beaucoup plus.
#3. Le psychanalyste
Le psychanalyste est un professionnel utilisant la méthode fondée par Sigmund Freud il y a 100 ans. Contrairement au psychiatre et au psychologue, il ne possède pas de diplôme d’État. Pour le devenir, il suffit d’avoir suivi une formation théorique et, surtout, d’avoir fait soi-même une analyse qui aura duré de longues années.
parPhilippe Bizouarn, Médecin, service d’anesthésie-réanimation à l'Hôpital Laennec (CHU Nantes) et philosophe, laboratoire Sphere, Université de Paris Cité
publié le 26 mai 2023
Alors qu’une infirmière a été tuée au CHU de Reims par un homme souffrant de troubles mentaux, un médecin et père d’un jeune homme atteint de schizophrénie témoigne de l’abandon du système psychiatrique public et de la difficulté à faire face à la maladie.
La tragédie de Reims nous rappelle, nous citoyens ordinaires, que les patients dits «psychiatriques» peuvent être dangereux. Ils peuvent, rarement certes, passer à l’acte : tuer. Les chaînes d’information se déchaînent. Pourquoi avoir laissé cet homme en liberté ? Comment protéger les soignants des violences vécues quotidiennement ? Le «système» psychiatrique est à l’abandon. Ce constat a été fait depuis si longtemps : locaux délabrés, personnels en sous-effectif, augmentation irrémédiable du nombre des patients en demande de soin. Comment allier sécurité, soin et liberté ? En ces lieux de privation de liberté, les soignants débordés ne trouvent plus de solution adéquate aux crises parfois très bruyantes des patients : seulement les enfermer, les attacher, les anesthésier, jusqu’à ce que la crise passe. Il faut bien sûr qu’elle passe !
Mettant en scène le couple d’amis qu’ils forment, le réalisateur Océan et l’autrice et actrice Sophie-Marie Larrouy interrogent leur désir de faire famille dans un doc-série diffusé sur France.tv Slash. Un voyage ironique et décalé chez celles et ceux qui font autrement.
Cet article est issu de L,la newsletter féminisme et sexualités publiée le samedi. Pour recevoir L,inscrivez-vous ici!
Elle : «Et quand on est enceinte, on a le droit de prendre des anxyo ?»Lui : «Est-ce que je suis prêt à être père, ou bien tonton, juste parrain ?» Dans la vie, le réalisateur Océan et l’autrice et actrice Sophie-Marie Larrouy sont les meilleurs potes du monde. Dans Faire famille, la série doc de France.tv Slash diffusé le 31 mai, ils sont voisins de palier et se claquent la porte au nez quand tout va mal. Comme dans n’importe quel couple. Sauf qu’eux sont différents. Amis pour la vie, ils jouissent de cette liberté qui leur permet d’inventer d’autres modèles d’existence tout en restant extrêmement proches émotionnellement. Cette petite marge de manœuvre, inestimable à l’échelle d’une vie, va les pousser à interroger leur désir d’enfant, hors du conventionnel papa-maman.
Stéréotypes genrés, consentement, transidentité… Pour les plus petits comme pour les ados, ces ouvrages permettent mieux appréhender les questions d’identité.
On tient là de la kryptonite à réacs. Un papa-une maman, une fille-un garçon, ce n’est pas vraiment l’ambiance des livres qui vont suivre. Chacun à sa façon, ils expliquent les différences de sexes, le genre, la liberté de choix, le consentement.
Pour les plus jeunes, pop-up et couleurs vives
Celui-ci est sorti fin 2021 mais, puisqu’on avait raté le coche, on profite de la sortie récente des deux autres pour se rattraper. Fille ou garçon, j’ai le droit de : rêver de princesses ou de chevaliers, bricoler ou cuisiner, devenir chirurgienne ou infirmier, être en colère, aimer les fleurs… De me sentir fille dans un corps de garçon et inversement. De me sentir ni fille ni garçon. Ou les deux.
Le carnet maternité a pour double objectif de donner à la femme enceinte les informations nécessaires au bon déroulement de sa grossesse et de favoriser son suivi par les professionnels de santé et du médico-social, notamment en facilitant la communication entre eux. Il comporte ainsi un livret destiné à la future mère, un dossier médical « prénatal » et des fiches thématiques, le tout dans une pochette de format A4. Sa dernière mise à jour date de 2018.
En principe, sa diffusion est assurée par le Conseil départemental et sa distribution est effectuée par le médecin ou la sage-femme en charge du suivi de la grossesse, ou par un centre de PMI (Protection maternelle et infantile). En pratique, la dernière enquête nationale périnatale montre qu’en 2021 seules 40,4% des femmes concernées l’ont reçu, contre 59,1% en 2010. Un travail mené en 2018 montrait que « plus de la moitié des médecins généralistes interrogés ne connaissaient pas l’existence de ce carnet, ni son cadre légal, et encore moins les moyens de se le procurer. » Aussi, la Direction générale de la santé a saisi le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) pour évaluer la pertinence de ce dispositif et ses modifications souhaitables éventuelles, notamment en termes d’actualisation des connaissances.
Après le meurtre de l’infirmière du CHU de Reims, un discours mêlant insécurité et troubles psychiatriques monte. Le psychiatre Mathieu Bellahsen déconstruit ce schéma stéréotypé dans un entretien avec « l’Obs ».
Quelques jours plus tard, un discours politique à droite jaillissait dans les médias associant le manque de moyens en psychiatrique et une éventuelle montée de l’insécurité. Cette soignante « est morte aussi sous les décombres de la psychiatrie française qui laisse des fous dangereux en liberté », écrivait notamment le sénateur LR Bruno Retailleau sur Twitter.
Le député Génération·s dévoile en exclusivité à «Libération» le contenu de la proposition de loi qu’il porte au sein du groupe Ecologiste avec Marie-Charlotte Garin et Sandrine Rousseau sur la reconnaissance de la santé menstruelle au travail.
Révolution féministe pour certaines, menace sur l’égalité professionnelle pour d’autres, le congé menstruel pour les femmes souffrant de règles douloureuses fait l’objet de toutes les attentions en France depuis la généralisation de ce dispositif en Espagne en février. Elisabeth Borne y est allée à tâtons fin avril : le gouvernement réfléchit à «encourager» et «accompagner» les initiatives comme celles du groupe Carrefour ou de la mairie de Saint-Ouen. Mais à gauche, dans le sillage de l’Espagne, les parlementaires multiplient les propositions de loi (PPL).
Comment bien soigner dans une institution malade ? La question que pose le réalisateur Nicolas Peduzzi dans le doucmentaire "Etat limite" est vertigineuse. Car si l'on pense connaître la situation des soignants de l'hôpital public qui crient leur désarroi depuis plusieurs années, le spectateur se rend très vite compte de l'ampleur de leur abandon.
Le film projeté à Cannes dans la sélection non compétitive "Acid" des cinéstes indépendantes a suivi durant six mois un psychiatre de l'hôpital Beaujon en région parisienne. Le Dr Abdel-Kader doit faire face au manque de moyens pour accompagner ses patients. Parallèlement, il doit naviguer de service en service et d'institutions en institutions tout aussi défaillantes, comme la police ou la justice, auxquels ont aussi affaire ses malades.
Des soignants venus de l’ensemble des Pays de la Loire ont manifesté mardi 23 mai devant l’Agence régionale de santé, à Nantes, pour alerter sur la dégradation de la prise en charge dans les services psychiatriques.
Certes, nous souffrons à cause de papa et maman (Tout le monde ne peut pas être orphelin), mais nous souffrons aussi à cause de l’état du monde.
Nous sommes inévitablement poreux aux violences, aux crises, aux incohérences politiques et sociales, aux transformations brutales de notre civilisation. Les micro folies de notre siècle peuvent engendrer les macro folies d’une personne et le besoin de consolation peut vite devenir alors impossible à rassasier, comme dirait notre bon vieux Dagerman. Pouvons-nous tous devenir fous ? Qu’est-ce qui nous empêche de passer à l’acte ? Il n’y a rien de plus humain que la folie.
Le service des urgences psychiatriques est l’un des rares endroits à recevoir quiconque à toute heure sans exception d'âge, de sexe, de pays. Un lieu de vie extrêmement palpable pour une sortie de route. Un sas d’humanité.