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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

lundi 15 mai 2023

Violences sexuelles : « Le film “Je verrai toujours vos visages” résiste au schéma binaire de la victime qui dit toujours vrai »

Publié le 13 mai 2023

Le magistrat honoraire Alain Blanc répond, dans une tribune au « Monde », à la lecture très critique du film de la réalisatrice Jeanne Herry faite par le président de la Ciivise, Edouard Durand. Et défend la pertinence de la justice restaurative pour les victimes de violences sexuelles.

La tribune d’Edouard Durand, président de la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise), est surprenante au point qu’elle risque même d’affaiblir la cause ô combien légitime de la commission qu’il préside : le magistrat la justifie par « le risque de briser l’adhésion unanime au film Je verrai toujours vos visages », dont il craint qu’elle ne provoque une « minimisation de la gravité des violences sexuelles et de la dangerosité des agresseurs », en se référant à un propos extrait du film traitant d’une affaire d’inceste entre frère et sœur : « C’est tout de même moins grave qu’un cancer. »

Il feint d’ignorer que cette phrase est prononcée par un personnage du film à un moment donné. Et que ce personnage, comme tous les autres, évoluera à ce sujet dans le cadre et grâce à un dispositif de « justice restaurative » ici « fictionnalisé ».

« Le Discours philosophique » : Michel Foucault met en lumière la trame secrète de la philosophie

Par    Publié le 10 mai 2023

Dans un œuvre datant de 1966 qui frémit d’intelligence aiguë, le grand intellectuel semble vouloir échapper à la philosophie. Pour mieux y revenir ? Une réflexion brillante et une belle surprise.

« XMG204198 Michel », de Gérard Fromanger (1976).

« Le Discours philosophique », de Michel Foucault, édité sous la direction de François Ewald avec Orazio Irrera et Daniele Lorenzini, EHESS/Gallimard/Seuil, « Hautes études », 310 p. (en librairie le 12 mai).

Deux cent neuf ­pages manuscrites recto verso. Malgré quelques ratures et mots illisibles ou manquants, le texte est parfaitement maîtrisé, élaboré de bout en bout. Le Discours philosophique, manuscrit inédit de Michel Foucault (1926-1984), est une surprise de taille. Rédigé en peu de temps, de la mi-juillet au début de septembre 1966 pour l’essentiel, il confirme la puissance de travail exceptionnelle de l’auteur, qui s’attelle à une tâche redoutable : caractériser clairement et méthodiquement ce qui spécifie le discours philosophique.

Pourquoi le palmarès des médecins du Point fait polémique



Jacques Cofard   10 mai 2023

Dans l'édition du jeudi 27 avril dernier, Le Point a fait paraitre un nouveau palmarès médical qui n'arrête pas, depuis sa publication, de susciter la polémique.

En novembre dernier, le célèbre palmarès des hôpitaux et des cliniques de l’hebdomadaire, publié depuis 1998 par Le Pointa fait l'objet d'une censure. Selon le magazine, la commission nationale informatique et libertés (Cnil) lui a interdit l'accès au programme de médicalisation des systèmes d'information (PMSI), base de données à partir de laquelle les équipes rédactionnelle du Point avaient l'habitude de concevoir leur palmarès.

Nolens volens, faute de palmarès des hôpitaux, Le Point a donc fait paraitre un nouveau classement, mais cette fois-ci des... médecins experts (voir le Top 3 des médecins experts/spécialité en fin de texte). But de ce nouveau palmarès qui aura demandé 18 mois de travail : donner les noms des 1000 meilleurs médecins experts dans 14 spécialités données, en compulsant quelque 30 000 publications scientifiques.

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Compiègne. Le sociologue Stefan Jaffrin publie La Tribu des Gem, sur les groupes d’entraide entre personnes souffrant de troubles psychiatriques

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Par Guillaume Grasset    12 MAI 2023

Le sociologue Stefan Jaffrin dédicace son livre La Tribu des GEM à la Librairie des Signes de Compiègne samedi 13 mai de 15h à 17h.

Le sociologue Stefan Jaffrin dédicace son livre La Tribu des GEM à la Librairie des Signes de Compiègne, samedi 13 mai de 15h à 17h. Photo : Guillaume Grasset

«Les GEM, ce sont les groupes d’entraide mutuelle», dit le sociologue Stefan Jaffrin, qui vient de publier un livre “grand public” expliquant avec exactitude les fonctionnements de ces groupes. Celui-ci vient dédicacer son livre intitulé La Tribu des GEM, samedi 13 mai de 15h à 17h à la librairie des Signes de Compiègne.

«L’objectif premier des GEM est de lutter contre l’isolement de personnes souffrant de troubles psychiatriques» apprend-on sur le site solidarites-usagerspsy.fr. Il en existe 700 en France. «Celui de Beauvais existe depuis 2007, tout comme Oisis, celui de Nogent-sur-Oise. A Compiègne, plus précisément à Margny, il a ouvert ses portes 2013. Il existe également depuis un an L’Audissey, un Gem autiste.»

40000 personnes fréquentent les GEM en France

«Ce sont des associations de loi 1901 financées par les Agences régionales de santé (à hauteur de 83.000€ par an chacune). Elles fonctionnent avec un animateur professionnel. 40.000 personnes fréquentent les GEM en France. Ce sont des gens qui ont été en souffrance psychique. Et à cause de cela, ils se sont retrouvés exclus de la société. Elles sont pauvres pour la plupart, vivant avec les 900€ mensuels de l’Allocation adulte handicapé (AAH). Elles sont souvent sous curatelle, c’est-à-dire ne pouvant disposer de leur argent à leur guise. Et elles n’ont donc parfois que 100 euros par semaine. Trois millions de personnes sont concernées par les troubles de cet ordre. Les Gem ont permis de faire revenir à la vie 100000 personnes.»

Et que proposent les GEM aux personnes qui les fréquentent ? «Ça permet aux gens de mener des projets ensemble. Comme des émissions de radio, sorties à la mer, visites d’autres GEM, repas collectifs… Ça recrée du lien social. C’est en grande partie inspiré des clubs thérapeutiques et des associations d’usagers qui ont commencé à voir le jour dans les années 80.»

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Jacques Attali : plaidoyer pour une autre croissance

Lundi 15 mai 2023

Provenant du podcast

L'Invité(e) des Matins









Dans son nouvel ouvrage, « Le monde, modes d’emploi : comprendre, prévoir, agir et protéger », Jacques Attali tente de faire la synthèse de l’histoire économique et politique du monde. Il lance surtout l’alerte : s’il se refuse à être pessimiste, il prévient que « le temps nous est compté » ...



Alan Mind : notre nouveau service dédié à la santé mentale des salariés

 

L’entreprise de demain, championne de la santé mentale. Chaque décennie, nous observons un glissement qui sépare naturellement les entreprises en deux groupes : celles qui s’adaptent et celles qui disparaissent. La décennie 2020 est celle du “care”. Le “care” pour l’environnement se traduit déjà par une considération écologique grandissante dans le monde de l’entreprise. Demain, le “care” pour le bien-être physique et psychologique des collaborateurs sera au cœur de la stratégie et communication des entreprises.

C’est pourquoi Alan annonce aujourd’hui le lancement d’Alan Mind, un service digital dédié à la santé mentale des collaborateurs en entreprise.

👀 L’état de la santé mentale en entreprise aujourd’hui

Après presque deux ans de crise sanitaire, le sujet de la santé mentale est plus critique que jamais. Aujourd’hui 45 % des salariés se déclarent en “souffrance psychologique”, et 36 % d’entre eux disent souffrir de dépression(1). Cela se traduit notamment par une augmentation des arrêts de travail liés au stress ou à l’anxiété, qui sont coûteux pour les entreprises.

Le bouleversement du monde du travail, accéléré par la pandémie, a révélé de nouvelles attentes de la part des salariés : alors que 76 % d’entre eux souhaitent que leur employeur agisse pour leur santé mentale, l’engagement concret des entreprises est jugé insuffisant(2). L’accès à un accompagnement psychologique est même devenu un critère de sélection des talents de la génération Z (3): 60 % d’entre eux le prennent en compte dans leur processus de sélection d’un employeur.

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Tadashi Tokieda, inclassable prestidigitateur des mathématiques

Par    Publié le 13 mai 2023

Le chercheur japonais, professeur à Stanford et conférencier hors pair, a fait de jouets sommaires le cœur de son approche unique de la discipline, qui tient « plus du spectacle de magie que de l’exposé didactique ». 

Les mathématiciens ont coutume de scinder leur profession en deux groupes : ceux qui travaillent à la craie, sur tableau noir, les théoriciens ; et ceux qui œuvrent au feutre, sur des supports plastifiés, plutôt adeptes des maths appliquées. Le Japonais Tadashi Tokieda appartient à une troisième catégorie, dans laquelle il n’est pas impossible qu’il figure seul. Ses instruments de travail, il les sort d’une boîte de biscuits de riz japonais – « toujours la même marque », précise-t-il. Une drôle de structure en plastique, à l’apparence tantôt ronde, tantôt pointue, selon le regard que l’on porte sur lui. Des lacets, des élastiques ou des trombones qu’il manipule comme un prestidigitateur. Des feuilles de papier, coupées, pliées, nouées, rejetons fantasques des origamis de son enfance. Ou encore une pièce géante, qu’il fait tourner devant vous sur une table de l’Institut Henri-Poincaré, temple parisien de la recherche en maths, afin d’approcher à sa manière la « singularité en temps fini », un thème classique de la discipline.


Tadashi Tokieda, à l’université Stanford (Etats-Unis), en novembre 2018. Il tient un Kendama, un jouet d’adresse japonais qu’il utilise pour expliquer un principe de physique appelé la conservation du moment angulaire.

Souad Massi : « Une femme doit toujours se battre »

Par   Publié le 14 mai 2023

Souad Massi

Ses concerts rassemblent un public issu des deux rives de la Méditerranée. La convivialité qui s’en dégage tient à l’excellence de ses musiciens et à sa voix chaude, envoûtante, qui chante la nostalgie, l’exil, l’ardeur. A 50 ans, après une tragédie familiale qui aurait pu l’abattre, la chanteuse Souad Massi, égérie d’une double culture apaisée, continue d’exprimer sur scène la défense des droits et libertés des femmes.

Je ne serais pas arrivée là si…

… Si je n’étais pas née à Bab-El-Oued, le quartier le plus populaire et métissé d’Alger, entourée de femmes aussi fascinantes qu’invisibles.

Pourquoi « invisibles » ?

Parce que c’était une société d’hommes ! Où les règles étaient faites par les hommes, pour les hommes, et à leur seul bénéfice. Les femmes, petits êtres inférieurs, n’étaient là que pour les servir. Leur sort était joué à la naissance, leur sexe les condamnait à un destin de recluses. Pas de sorties, pas d’éducation, pas de liberté, pas de vie publique. Elles étaient des oiseaux en cage.

Vous en aviez conscience, petite fille ?

Ah oui ! Et la perspective de devenir moi-même, un jour, l’un de ces oiseaux entravés me terrifiait. Je passais tout mon temps, enfant, avec ces femmes de ma famille et nos voisines, que je trouvais magnifiques et talentueuses. J’écoutais les conversations, j’observais les regards. Ce qui me frappait, c’était la tristesse et la mélancolie de ces femmes. Cela me semblait injuste. Et cette différence avec la liberté des hommes m’était incompréhensible.

La vie, c’est comme une partie de «Space Invaders», par Emanuele Coccia

par Emanuele Coccia, Philosophe, maître de conférences à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (Ehess)  publié le 20 mai 2023

Qu’il s’agisse d’aller à la banque, de parler à des amis ou de suivre une réunion sur Zoom, notre monde où s’entremêlent réel et virtuel n’est jamais «hors jeu». Il va falloir être capable d’en réécrire les règles…

Il y a quelques années, l’écrivain italien Alessandro Baricco a publié un livre, The Game, qui formulait une thèse assez surprenante. Selon Baricco, toute la culture contemporaine, tant du point de vue matériel qu’immatériel, n’est rien d’autre que le résultat de l’extension infinie d’un modèle originaire : le tout premier jeu vidéo produit, Space Invaders. Presque toutes les activités que nous faisons impliquent la répétition de ce modèle et de la posture que ce jeu implique : nous sommes devant un écran qui reproduit l’expérience, et nous nous déplaçons dans ce monde avec nos doigts.

Le syndrome de Noé ou l’accumulation compulsive d’animaux


 



PAR NOÉMIE GARCIA
MIS À JOUR LE 

Le syndrome de Noé est un trouble psychiatrique qui consiste à accumuler excessivement et irrationnellement des animaux de compagnie, au détriment de leur santé. Explications avec la psychiatre Christine Barois.

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Les psychédéliques, des traitements contre les troubles psychiatriques, vraiment ?

Publié le 

En avril 2023, des données issues d’un essai clinique de phase II mené en Suisseont fait du bruit dans les médias. Et pour cause, il s’agissait d’un sujet plutôt hallucinant : l’étude s’intéressait aux effets d’une consommation de LSD pour des patients atteints de dépression, suggérant que cette substance psychédélique aurait des bénéfices importants. En effet, les premiers résultats indiquaient que les personnes à qui l’on avait administré de plus grandes doses de LSD avaient bénéficié d’une réduction moyenne de leurs symptômes dépressifs presque quatre fois supérieure à celle des personnes exposées à un placebo.

Ces données qui n’ont pas encore fait l’objet d’une publication scientifique revue par les pairs, ont néanmoins remis sur le devant de la scène un débat vieux de plusieurs décennies sur les éventuels bénéfices thérapeutiques du LSD pour tout un tas de troubles psychiatriques, de la dépression à l’anxiété,+ en passant par le stress post-traumatique. Depuis quelques années, l’intérêt pour ce domaine de recherche a repris de l’ampleur et de nombreux essais ont été lancés à travers le monde.

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Détresse psychologique : un jeune de moins de 14 ans sur cinq pense au suicide, selon SOS Amitié

Faouzi Asmoun   Publié le 

La solitude touche de plus en plus les jeunes.

L'association SOS Amité a enregistré l’année dernière près de 3,3 millions d’appels, soit 244 000 de plus qu’en 2021, selon son dernier baromètre. Autre constat troublant, le nombre d’appelants de moins de 14 ans a augmenté de 40%, et parmi eux, 20 % ont exprimé des idées suicidaires. 

Épidémie, guerre en Ukraine, réchauffement climatique, inquiétude quant à l’avenir… nous vivons dans une période qui peut être anxiogène pour bon nombre de Français.