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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

lundi 26 décembre 2022

Soins sous contrainte : mieux « expliquer » l’audience du Juge des libertés

Publié le 

Une étude met en évidence que les patients admis pour des soins sans consentement comprennent mal les informations délivrées sur la procédure judiciaire.

 En psychiatrie, les soins sans consentement font partie intégrante de la pratique clinique. Pour garantir les droits fondamentaux des patients sous contrainte, la loi a mis en place une judiciarisation de la procédure, par l’intermédiaire de l’audience devant le Juge des libertés et de la détention (JLD), réalisée avant 12 jours d’hospitalisation (1). L’objectif de cette étude pilote, prospective et monocentrique, menée à l’EPSM Lille-Métropole, avec le soutien de la Fédération régionale de recherche en santé mentale des Hauts-de-France (FRSM), était d’évaluer le niveau de Compréhension des patients de l’intérêt de l’audience avec le juge des libertés et de la détention (Compaluji).

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Médecine : Pourquoi les étudiants fuient-ils la psychiatrie ?

Rédigé par Mina ELKHODARI le Mardi 27 Décembre 2022

Actu Maroc

Face à la montée inquiétante du nombre de personnes souffrant de maladies mentales, le Maroc souffre d’un manque criant en ressources humaines spécialisées pour la prise en charge de ces pathologies. Stigmatisation de la santé mentale, conditions de travail difficiles... Le point sur les raisons derrière le déficit de psychiatres au Maroc.


Selon les chiffres annoncés par le ministre de la Sante et de la Protection Sociale, Khalid Ait Taleb, le nombre de diplômés en psychiatrie en 2022 ne dépasse pas 7 médecins à travers le Royaume. « Parent faible » du secteur public de la santé malgré son importance, le métier de psychiatre ne semble pas attirer beaucoup de monde, en tout cas comme les autres disciplines de médecine. 

« Les préjugés ne manquent pas sur la psychiatrie, tout comme d’autres disciplines, mais là je peux dire que son rôle au sein de notre société est tel qu’il n’est plus permis d’entretenir des préjugés », nous a indiqué Sarah, interne en psychiatrie dans un hôpital public de Rabat. 

« Moi-même j’avais des préjugés sur la psychiatrie», nous confie la jeune fille qui a basculé de la médecine générale vers cette discipline. «Le psychiatre est un médecin comme les autres, son travail est de sauver les vies, sauf que son travail n’est pas bien compris». 

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La réhabilitation des « sorcières » d’Ecosse, entre travail de mémoire et féminisme

Par Cécile Ducourtieux (Torryburn, Mid Calder et Forfar (Ecosse), envoyée spéciale)

Publié le 25 décembre 2022

Entre 1563 et 1727, plus de 2 500 personnes, essentiellement des femmes, furent accusées de sorcellerie et exécutées en Ecosse. Des historiens, des associations, mais aussi le gouvernement s’emploient à dénoncer ces injustices.

Douglas Speirs ouvre le coffre de sa voiture, nous tend des bottes. L’air est glacé mais lumineux et la marée est encore basse, découvrant la baie de Torry, au large de Torryburn, un hameau de la péninsule de Fife, en Ecosse. En abordant la grève, on s’enfonce dans une boue collante et limoneuse. Au bout de quelques mètres, l’archéologue s’accroupit, écarte délicatement les chapelets d’algues recouvrant une longue dalle : la pierre tombale de Lilias Adie, une dame de la localité, décédée dans les premiers jours de septembre 1704.

dimanche 25 décembre 2022

Le prix Ifsi-Ferrepsy récompense un mémoire sur le trouble de la personnalité histrionique

Publié le 

Le prix 2022 IFSI – FERREPSY Occitanie 3ème édition a été remis à Madeleine SARRAZIN, IFSI Croix Rouge Compétence Occitanie – Nîmes (30), pour son mémoire « Le trouble de la personnalité histrionique : l’équilibre instable du positionnement infirmier ».

Créé en 2020, le prix IFSI – FERREPSY vise à valoriser le meilleur mémoire de fin d’étude d’infirmier(e)s de la Région Occitanie, consacré à une thématique relevant de la recherche paramédicale en psychiatrie et en santé mentale. Les mémoires sont sélectionnés par un jury, qui associe des membres de la Cellule de coordination de la Fédération, des personnes issues du Conseil Scientifique de la FERREPSY et des personnels paramédicaux venant de différents établissements d’Occitanie, selon 5 critères : l’intérêt scientifique, l’originalité, la méthodologie, l’analyse/synthèse et la qualité rédactionnelle. 

Pendant des siècles, l’hystérie a fait couler de l’encre dans la littérature. Aujourd’hui nous parlons de trouble de la personnalité histrionique (TPH) qui renvoie toujours à une certaine complexité dans sa prise en soin psychiatrique. Le travail de recherche a pu mettre en exergue une vraie difficulté au quotidien susceptible de déstabiliser le positionnement infirmier dans l’accompagnement des patients.

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Cinq avancées majeures pour la profession infirmière

Publié le 

Suite à la décision du Conseil Constitutionnel, l’Ordre National des Infirmiers (ONI) se félicite de l’adoption définitive, dans la loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) 2023, de cinq avancées majeures pour la reconnaissance de la profession infirmière et l’accès aux soins des patients et demande à ce que l’amendement sur la Permanence des soins soit réintroduit dans la PPL Amélioration de l’accès aux soins par la confiance aux professionnels de santé. Communiqué.

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Et la momie cria, cria...

Samedi 24 décembre 2022

Momie d'enfant péruvienne, culture inca, Cuzco, Pérou (XIIe-XVIe s). - © François Louis Pons / Muséum de Toulouse

Que sont les momies, si ce n'est la recherche de l'immortalité spirituelle ou matérielle ? Pour mieux comprendre les imaginaires des sociétés passées, leurs croyances, leurs rituels... Direction le muséum de Toulouse où se tient une très belle exposition, "Momies, corps préservés, corps éternels".


Avec
  • Patrice Georges Archéo-anthropologue à l’Inrap, spécialiste des momies.

L’année 2022 a marqué, tout à la fois, le bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes par J.F. Champollion, dont le magazine de l'archéologie de France Culture s'est fait l'écho récemment, et le centenaire de la découverte du tombeau de Toutânkhamon.

Patrice Georges "On n'embaume plus comme on embaumait durant l'Antiquité ou même durant le Moyen Âge, mais, on embaume encore, dans le sens où, avec la thanatopraxie, on embaume les gens avec des produits chimiques, et, tout l'intérêt, c'est de voir comment, au cours du temps, le désir de conserver son corps est toujours présent, mais les techniques diffèrent."

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samedi 24 décembre 2022

La Bulgarie sous le choc après un échange de bébés dans une maternité

Par   Publié le 27 décembre 2022

L’événement serait survenu dans la pouponnière où les nouveau-nés sont placés quasi obligatoirement après l’accouchement. Le parquet de Sofia a ouvert une enquête.

Une infirmière nourrit un nouveau-né dans une maternité en Bulgarie, le 13 septembre 2022.

La mère aurait découvert le pot aux roses en raison du manque de ressemblance de son bébé et notamment de la couleur de ses yeux, plus foncée que celle à laquelle elle s’attendait. Mercredi 21 décembre, différents médias de Bulgarie ont révélé une spectaculaire histoire d’échange de bébés digne du scénario du film La vie est un long fleuve tranquille.

PSYCHIATRIE EN PRISON : LA FABRIQUE DE LA SOUFFRANCE

21 décembre 2022

Monsieur Z. a passé près de deux ans incarcéré à la prison de Fresnes. Il est de nationalité tunisienne, sans papiers, et venait de passer trois mois en hôpital psychiatrique avant son arrestation et sa mise sous écrou. Il présente d’importants troubles psychiatriques mais comme beaucoup d’autres détenus dans son cas, Monsieur Z. a purgé sa peine dans un lieu de détention « classique ». 

Bénévole en prison pour La Cimade, je me rends plusieurs fois par mois en détention rencontrer les personnes étrangères détenues. Nous sommes au début du mois de novembre à la prison de Fresnes, un mercredi. Après les sollicitations de son frère vivant à l’étranger, paniqué face aux appels répétés du détenu, je vais rendre visite à Monsieur Z. en détention. Je ne l’ai jamais rencontré auparavant, cela fait environ deux ans qu’il est détenu et sera libéré deux semaines plus tard. Au téléphone, l’homme explique à son frère être maltraité en prison. Il aurait été, plusieurs fois, roué de coups par des surveillants, n’a pas accès au service médical et se dit abandonné par l’administration pénitentiaire.

« Même si on n’est pas fou en arrivant en prison, comment ne pas le devenir ensuite ? » Monsieur Z.

Il est 17h, j’ai effectué quatre des cinq entretiens prévus cet après-midi quand un surveillant me présente Monsieur Z. Il a le regard méfiant, apeuré par cette visite d’un inconnu qu’il n’avait pas prévu. Nous entrons dans le parloir avocat, une ancienne cellule transformée en deux espaces de 4m2 chacun. Lorsque je lui explique qui je suis, que je viens à la demande de son frère et que je suis simplement là pour l’aider son visage s’illumine. Il est rassuré.


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Psychiatrie : le ministère sélectionne et soutient 94 projets pour renforcer l’offre de soins

publié le  23.12.22

La 3ème circulaire de la campagne tarifaire et budgétaire des établissements de santé pour 2022 a alloué une enveloppe de 30 millions d’€ à la psychiatrie, au titre de 2 appels à projets nationaux dont les jurys indépendants se sont tenus fin novembre. Cette 4ème édition illustre une nouvelle fois la forte collaboration entre acteurs sanitaires et médico-sociaux et sociaux dans le domaine de la psychiatrie et de la santé mentale et traduit leur mobilisation. Ainsi, l’offre de soins en psychiatrie se renforce et la diversité des organisations et des réponses apportées par les professionnels de la discipline est pleinement mise en lumière.

Le fonds d’innovation organisationnel en psychiatrie (FIOP) et l’appel à projets dédiés au renforcement de la psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent (PEA) répondent tous les 2 aux engagements gouvernementaux inscrits dans la feuille de route ministérielle. Au total, les agences régionales de santé (ARS) ont remonté au ministère 114 projets pour le FIOP et 116 pour la PEA.

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Suède : "On a été des cobayes"... la question des traitements médicaux administrés à de jeunes personnes transgenres au cœur des débats

Publié 






En 1972, la Suède a été le premier pays au monde à reconnaître les personnes transgenres et à les aider à trouver une place dans la société. Elle a décidé cette année de ne plus accorder de traitements hormonaux à des adolescents, sauf à titre exceptionnel… Extrait du magazine "Nous, les Européens" du 24 novembre 2022.

Angela Sämfjord est une pédopsychiatre reconnue qui a créé l’une des cliniques pour enfants transgenres de Suède. En 2018, elle a démissionné après avoir pris conscience des excès qui se sont produits dans les hôpitaux du pays et a fini par s’alarmer des erreurs de diagnostic. "Quand j’y travaillais, on a bloqué la puberté d’adolescentes dès l’âge de 12 ans avec des médicaments, alors que c’est un diagnostic complexe. J’ai rencontré beaucoup de patients venus consulter pour une transition de genre qui avaient d’autres problèmes psychiques", explique-t-elle au magazine "Nous les Européens" (replay).

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Les registres des entrées de l’Hôpital Bicêtre

 



Le registre des entrées de 1862 à 1865 et celui des décès de 1884 à 1887 sont maintenant consultables en ligne sur le portail des Archives de l’AP-HP.
Crédits
Capture Archives AP-HP

Les origines de l’hôpital de Bicêtre remontent à 1634 avec la fondation par Louis XIII d’un hospice destiné au soin des soldats invalides. C’est à la fois un hôpital, un hospice, un asile, une maison de correction et de détention jusqu’à son rattachement à la nouvelle institution qu’est l’administration des hôpitaux et hospices civils. C’est en 1837 que Bicêtre devient véritablement un établissement charitable comptant deux quartiers principaux : l’un organisé en hospice pour vieillards et infirmes, l’autre en asile pour enfants et adultes.

Les fonds de Bicêtre conservés aux Archives de l’AP-HP comprennent entre autres la collection des répertoires et des registres consacrés aux administrés dont les entrées (1725-1950) et les décès (1733-1956). À ceci s’ajoutent les registres relatifs au personnel, à l’administration et à la comptabilité de l’établissement. Notons enfin les registres d’observations médicales (1795-1946) et la collection de documents figurés. Tous ne sont pas encore en ligne.



Comprendre les habitudes de mon enfance liées à l'autisme


 



Sue Nelson  

Un portrait de Sue Nelson enfant.

CRÉDIT PHOTO, SUE NELSON

Légende image, 

Un portrait de Sue Nelson enfant.


La journaliste Sue Nelson a été diagnostiquée autiste sur le tard - et cela lui a fait voir certaines de ses habitudes et préférences d'enfant sous un jour complètement nouveau.

Personne ne savait que j'étais autiste lorsque j'étais enfant, mais, avec le recul, je constate qu'il y avait un certain nombre d'indices sensoriels. 

Outre une tendance à caresser de manière répétitive les tissus doux ou à faire passer des grains de sable entre mes doigts, je trouvais également les tourbillons et les doux balancements hypnotiques et apaisants.

Lorsque le diagnostic d'autisme a été posé bien plus tard dans ma vie, à l'âge de 60 ans, j'ai compris comment et pourquoi je me comporte comme je le fais. Cela inclut certains comportements de l'enfance, du tripotage des tissus à la façon dont je jouais avec les jouets et insistais sur certains aliments.

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Démographie : La France reste la championne d’Europe de la fécondité

20 Minutes avec Statista  Publié le 21/12/22

En 2020, le taux de fécondité s'élevait à 1,83 enfant par femme dans l'Hexagone.

En 2020, le taux de fécondité s'élevait à 1,83 enfant par femme dans l'Hexagone. — RebeccaVC1 / Flickr CC BY-ND 2.0

Si les Français font moins d’enfants qu’avant, comme dans la plupart des pays à haut revenu, ils restent toutefois les champions d’Europe de la fécondité, comme le révèlent les données d’Eurostat (en excluant la Géorgie, qui fait aussi partie de l’étude).

Un podium trusté par la France, la Roumanie et… l’Islande !

Le taux de fécondité s’élève à 1,83 enfant par femme dans l’Hexagone, soit le plus haut taux de l’Union européenne devant la Roumanie, où il s’établit à 1,80 enfant par femme. Elle est suivie par l’Islande et la Tchéquie, où les femmes donnent naissance à 1,70 enfant en moyenne.

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vendredi 23 décembre 2022

Épisiotomie : de moins en moins utile…


 



Nathalie BARRÈS   30 nov. 2022


À retenir

  • Cinq facteurs de risque de déchirure sévère du périnée ont été mis en évidence : la primarité, la dystocie de l’épaule, la délivrance instrumentale, le diabète gestationnel et la délivrance post-terme.
  • L’épisiotomie médiolatérale semble protéger de la rupture périnéale uniquement chez les femmes primipares qui subissent un accouchement instrumental.
  • La pratique de l’épisiotomie doit être pratiquée avec une extrême prudence et après sélection rigoureuse des patientes nécessitant cette procédure.

Pourquoi est-ce intéressant ?

L’épisiotomie a longtemps été proposée pour protéger le périnée maternel lors d’accouchements vaginaux difficiles, puis pour protéger le fœtus de l’hypoxie. Les incisions médiolatérales – recommandées en France - induisent moins de risque de déchirure périnéale et d’incontinence fécale que les incisions médianes. La déchirure périnéale grave (3e et 4e degré) provoque une déchirure partielle ou totale du sphincter anal avec pour conséquences des douleurs périnéales, une incontinence urinaire ou anale et des troubles sexuels. Les récentes études n’ont pas permis de conclure sur l’impact de l’épisiotomie sur le risque de déchirure sévère du périnée. D’où l’intérêt de cette étude de très large envergure.

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Les écrans sèment la pagaille dans les familles : « Chez les grands-parents, c’est “open bar” »

Par   Publié le 19 décembre 2022 

Pendant les vacances ou pour un soir, certains parents confient leurs enfants aux grands-parents, avec des consignes sur les règles de visionnage… pas toujours respectées. Et les tensions se multiplient.

« S’il vous plaît, ne dites rien aux parents ! » Cette supplique, ce n’est pas celle d’un petit garçon pris la main dans le sac, mais celle d’un grand-père. Qu’a-t-il fait de si grave, que l’on ne doive sous aucun prétexte le répéter à son fils et à sa belle-fille ? Il a, occasionnellement, regardé des photos de famille sur une tablette avec son petit-fils de 3 ans, alors qu’il avait interdiction formelle de lui montrer des écrans.

Ah, les écrans ! Véritable épouvantail de la vie de parent, source d’innombrables études (contradictoires) de chercheurs et de désaccords en famille… A l’approche des vacances de Noël, tandis que de nombreux parents s’apprêtaient à confier leur progéniture à leurs propres parents, les consignes angoissées se sont multipliées : pas plus de vingt minutes par jour. Pas de dessin animé, la tablette confisquée !

Les psychiatres désertent les hôpitaux et les cas lourds

 LA PRESSE

Louise Leduc  Publié le 21 décembre

Le nombre de psychiatres ayant déserté les hôpitaux pour pratiquer en cabinet a doublé en trois ans au Québec, dénonce la Dre Claire Gamache, présidente de leur association. Qui, dans la foulée, leur reproche de s’en tenir aux cas plus légers qui pourraient être vus simplement en CLSC ou par des travailleurs sociaux.

« Il y a trois ans, 130 psychiatres sur 1300 étaient en cabinet. On en est à 250 », se désole-t-elle.

Utiles quand même ? « Ça dépend de ce qu’ils font en cabinet », note la Dre Gamache.

Elle loue ceux qui abattent un travail substantiel, mais elle fait observer que beaucoup d’autres évitent les patients aux pathologies plus compliquées (des patients schizophrènes ou bipolaires en crise, par exemple) pour se limiter aux cas simples de dépression mineure ou de trouble d’anxiété.

Une pratique « pépère », autrement dit ? « C’est pas mal ça », répond-elle.

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Titres de séjour Loi sur l’immigration : aux grands maux les petits remèdes pour les médecins étrangers

par Léna Coulon  publié le 22 décembre 2022

Certains professionnels de santé non européens exerçant en France pourraient se voir attribuer, après de très sélectives épreuves de vérification de leurs connaissances, un titre de séjour d’un à quatre ans. Un soulagement face aux craintes d’expulsions, mais qui maintient la précarité de leur statut.

«C’est sûr, ce serait un soulagement pour tous les confrères sous l’emprise et la pression des préfectures.» S’il se garde bien de se montrer trop optimiste, attendant «des précisions, car le diable se loge dans les détails», Eric Tron de Bouchony, ex-biologiste hospitalier et syndicaliste CGT, salue la possible création d’une carte de séjour d’un à quatre ans destinée aux professionnels de santé. Prévu dans le projet de loi sur l’immigration, envoyé lundi au Conseil d’Etat et qui doit être discuté au Parlement au premier semestre 2023, ce titre de séjour dit «talent – professions médicales et de pharmacie» pourrait, espère le syndicaliste, «au moins faire cesser la délivrance systématique des obligations de quitter le territoire français [OQTF]». Seraient concernés les médecins, sages-femmes, chirurgiens-dentistes et pharmaciens étrangers (les infirmiers en sont exclus) embauchés dans un établissement de santé public ou privé à but non lucratif.

Témoignages Enfants de prostituées : «On m’a toujours dit que ce que faisait ma mère, c’était sale»

par Cyrielle Chazal  publié le 22 décembre 2022

Honte, mises à l’écart mais aussi fierté et militantisme… Une dizaine de filles et fils de travailleuses du sexe ont raconté leur parcours à «Libération».
publié le 22 décembre 2022 à 7h20

«Ma vie s’est arrêtée à 11 ans, quand j’ai appris que ma mère était prostituée», lâche Romain (1), 44 ans, professionnel de l’hôtellerie en Occitanie. La scène a lieu dans une 4L, où il vient de prendre place avec sa famille d’accueil lorraine, qui l’élève depuis ses 1 an. Il s’agite, l’exaspération monte dans l’habitacle, jusqu’à ce que les adultes lui lancent : «Ta mère, elle fait le métier le plus sale du monde !» Il y voit une révélation moins malveillante que maladroite. «Je réclamais sans doute ma maman, c’était leur façon de me dire : “Tu es avec nous maintenant, on t’aime.” Mais cela m’a psychologiquement bloqué : depuis, je me sens condamné à perpétuité à défendre les travailleuses du sexe.»

Journal d'épidémie Covid-19 : la Suède, ce pays où la science et la vérité sont des notions relatives




par Christian Lehmann, médecin et écrivain  publié le 25 décembre 2022

Christian Lehmann est médecin et écrivain. Pour «Libération», il tient la chronique régulière d’un pays traversé par le coronavirus. Aujourd’hui, il fait un détour par la Suède.

Pour parler de la pandémie, l’exemple de la Suède est fréquemment brandi par les covido-sceptiques. Près de nous, un pays européen a pris des positions opposées à celles de ses voisins, et, aux dires de ses zélateurs, ne s’en est pas si mal sorti. Les taux de mortalité cumulée en Suède depuis mars 2020, comparativement au Danemark, à la Finlande et à la Norvège, révèlent le contraire : cette gestion rassuriste saluée par l’extrême droite a causé un surcroît de mortalité. Olivier Guerpillon, producteur et réalisateur de cinéma, coréalisateur avec Michael Winterbottom, Jaco Van Dormael, Julia von Heinz et Michele Placido du documentaire Isolation sur la pandémie en Europe, présenté au festival de Venise en 2021, revient sur la manière dont il a vécu la pandémie en Suède :

Les faux souvenirs, ou quand la mémoire nous joue des tours

Juliette Bénabent  Publié le 22/12/22

« Loin d’une copie figée de la réalité, le souvenirs sont vivants, en construction perpétuelle » (Robert Jaffard, neurobiologiste)

« Loin d’une copie figée de la réalité, le souvenirs sont vivants, en construction perpétuelle » (Robert Jaffard, neurobiologiste)

Maia Flore/Agence VU

La mémoire est fragile, et notre facétieux cerveau, lui, est capable de fabriquer de faux souvenirs aussi prégnants que les vrais. Un piège qui peut être aussi un bienfait…

Je me souviens, donc je sais qui je suis. Quoi de plus solide que nos souvenirs intimes, bien rangés au fond de notre cerveau ? Quoi de plus sûr que ces scènes vécues, que l’on peut rappeler au présent à tout moment ? Attention, piège. Pas si fiable, notre mémoire recèle de redoutables traquenards, des éléments travestis, impossibles à démasquer : les faux souvenirs. Dans son récent livre collectif Mémoires de nos mères, l’autrice Laurence Campa évoque sa grand-mère vietnamienne. « J’ai longtemps cru que, dans son salon parisien, trônait un énorme autel aux ancêtres, raconte-t-elle. Quand je suis allée au Vietnam, en sentant l’encens brûlé dans les temples, j’ai reconnu l’odeur du salon de ma grand-mère. Mais ma tante m’a expliqué que cet autel n’avait jamais existé, et que ma grand-mère asthmatique ne brûlait pas d’encens… »