par Amaelle Guiton publié le 7 décembre 2022
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C’était en décembre 2015, dans un monde d’avant Donald Trump à la Maison Blanche, dans une vie antérieure pourrait-on dire. Elon Musk, puissant PDG de Tesla et SpaceX, pas encore revêtu des oripeaux du chef twitto troll (très) à droite toute, vendait encore du rêve – du moins à ceux pour qui coloniser Mars relève de cette catégorie – et cofondait un nouveau projet qui faisait phosphorer dans la Silicon Valley et au-delà : OpenAI. Soit un centre privé de recherche en intelligence artificielle, à but non lucratif, missionné pour faire en sorte que, dans un avenir plus ou moins lointain, une IA dite «générale», c’est-à-dire capable, peu ou prou, de comprendre et d’apprendre comme un humain, «bénéficie à toute l’humanité». «Je pense que la meilleure défense contre une mauvaise utilisation de l’IA, c’est de donner le pouvoir de l’utiliser à un maximum de gens», déclarait Musk au journaliste américain Steven Levy, brassant dans un même élan l’angoisse dystopique – Skynet, l’IA toute-puissante de Terminator, n’est jamais très loin – et le concentré d’idéologie «tech» californienne.