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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mardi 15 novembre 2022

Interview Mathilde Ramadier : «Les femmes dans leur majorité éprouvent du désir pour d’autres femmes»

par Cécile Daumas  publié le 18 novembre 2022 

Ni hétéros ni homos, elles s’autorisent à sortir de la binarité sexuelle, analyse l’essayiste dans son dernier livre. Une prise de liberté encore tenue secrète.

Beaucoup de femmes y pensent, un certain nombre passent à l’acte, mais peu en parlent vraiment. Dans les enquêtes sur la sexualité, elles laissent juste sous-entendre quelque chose… Une majorité d’entre elles disent se sentir attirées par d’autres femmes, mais à peine 4 % se déclarent bisexuelles. Ce désir flottant reste un monde secret, peu évoqué, inexploré. Comme s’il n’existait pas. Un tabou ? Dans Vivre fluide (Editions du faubourg), l’autrice Mathilde Ramadier raconte plein d’histoires d’amour, de sexe et de désir féminins pour donner chair et existence à des relations souvent tenues secrètes. Elle-même a couché, dès le lycée, avec son amie Claire. Elle a, depuis, conservé cette liberté qui démultiplie les potentialités et va bien au-delà de la sexualité. «Les bisexuelles ne sont ni hétéros, ni homos, ni 50 /50, analyse-t-elle. Elles s’autorisent seulement à sortir du clivage, du mode de raisonnement binaire.»Une prise de liberté, une façon aussi d’échapper au chemin quasi obligatoire de l’hétérosexualité. «La bisexualité offre la possibilité de ne plus être l’objet sexuel des hommes, mais d’être des sujets à l’écoute de la multiplicité, de la complexité des désirs», note-t-elle. C’est ce qu’elle appelle «l’envol du corps désirant».

La dépression post-partum, un mal enfin mesuré en France

Par    Publié le 14 novembre 2022

Entre 15 % et 20 % des mères souffrent d’une dépression dans l’année suivant la naissance de leur enfant. Dépister le plus tôt possible est un enjeu car les conséquences n’ont rien à voir avec le baby blues. Depuis juillet, un entretien de prévention est obligatoire.

Même les personnes les plus endurcies ne sont pas à l’abri. Laure Manaudou a confié récemment avoir fait une dépression post-partum pendant un an. « Je me suis sentie submergée, étouffée, c’était trop… », a expliqué la nageuse et championne olympique dans une vidéo sur Brut, le 11 octobre. « En tant que sportive, je suis censée être dure… Or, j’étais fatiguée, énervée, j’avais l’impression de ne pas savoir m’occuper de mon fils, le troisième. » Laure Manaudou fait partie des nombreuses femmes qui ont souffert d’une dépression post-partum, l’un des sujets portés par la Société française de médecine périnatale lors de ses dernières journées nationales, à Lille, du 12 au 14 octobre.

« La dégradation de l’hôpital public risque d’aboutir à la disparition de pans entiers d’activités et de savoir-faire »

Publié le 09 novembre 2022

Le collectif Inter-Hôpitaux s’indigne, dans une tribune au « Monde », de la faiblesse des moyens annoncés pour le projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2023. Face à une inflation à 6 %, les 4,1 % de hausse du budget promis reviennent à faire des économies et à ignorer les appels à un sauvetage de la santé.

Devant les sénateurs, le 25 octobre, le ministre du budget [Gabriel Attal] a souligné la hausse prévue de 4,1 % du budget hospitalier pour 2023. « C’est deux fois plus qu’au cours de la décennie 2010. Historique ! » Et on pourrait ajouter qu’« aucune économie n’est annoncée par le gouvernement pour l’hôpital », comme l’a affirmé le ministre de la santé [François Braun] le 19 octobre au Sénat.

« Si on nous laissait prescrire, la médecine du travail serait bien plus attractive pour les internes »

Publié le 14/11/2022

La médecine et santé au travail n’attire pas les foules et rempile cette année encore tout en bas du classement des choix des internes. Martine Delherm, médecin au CIAMT, est venue défendre sa spécialité.

What’s up Doc : La santé du travail est dernière du classement, pourquoi selon vous ?

Docteur Martine Delherm : Il faut rappeler quelques chiffres : à l’internat, il y avait 120 postes d’ouverts et 96 postes ont été choisis. Ce n’est pas un nombre de postes suffisants on est bien d’accord. Mais, il y a une deuxième voie : le DIU de pratique médicale en santé au travail. C’est une voie passerelle pour des médecins d’autres spécialités, notamment pour les généralistes. Par cette voie, nous avons 90 médecins de plus. Donc on ne peut pas dire qu’il n’y a pas de mouvement vers la santé au travail.

Après si elle est en bas du classement c’est parce qu’elle n’est pas enseignée pendant les études médicales, donc les internes ne savent pas ce que c’est exactement.  

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lundi 14 novembre 2022

GROSSE FATIGUE ET ÉPIDÉMIE DE FLEMME : QUAND UNE PARTIE DES FRANÇAIS A MIS LES POUCES

11/11/2022

JÉRÔME FOURQUETJÉRÉMIE PELTIER 

La crise sanitaire a modifié nos modes de vivre, de consommer et de travailler, mais a aussi accru la valorisation du temps libre et de la sphère privée. Plus précisément, quel est son impact sur la motivation et le rapport à l’effort des individus ? Une enquête d’opinion menée en partenariat avec l’Ifop, et dont les résultats sont analysés par Jérôme Fourquet et Jérémie Peltier, permet de faire le point.

On le sait, en cas d’infection à la Covid-19, les effets du virus disparaissent la plupart du temps deux à trois semaines après la contamination. Toutefois, certains malades peuvent encore ressentir des symptômes au-delà de quatre semaines, qu’ils aient été hospitalisés ou non. C’est ce qu’on appelle les « symptômes prolongés » de la Covid-19, ou « Covid long », phénomène qui se caractérise par la présence encore tenace de la fatigue, de douleurs ou de problèmes respiratoires plusieurs semaines, voire des mois, après.

Mais au-delà de l’aspect purement médical et de l’impact de la Covid-19 sur les malades, d’autres symptômes prolongés de la Covid-19 sont également perceptibles, non pas sur les organismes, mais sur la société d’une façon générale, et ce notamment du fait de l’expérience collective des confinements et des effets qu’ils ont produits dans la population.

Chacun le voit bien avec l’apparition d’un certain nombre de sujets dans le débat public depuis ce moment inédit : la Covid-19 et les confinements ont accéléré et modifié nos modes de vie et nos façons de consommer, ont impacté en profondeur notre rapport au travail et nos liens familiaux, mais ont aussi accru la valorisation du temps libre et de la sphère privée.

Un élément est néanmoins assez peu traité, bien que transversal et au cœur des phénomènes cités ci-dessus : l’impact de la Covid-19 sur la motivation et l’état psychologique des individus, ainsi que sur leur capacité à effectuer un effort mental et physique et à résister aux aléas de la vie.

Pour objectiver au mieux un certain nombre de constats faits depuis plusieurs mois maintenant, la Fondation Jean-Jaurès et l’Ifop ont mené une étude auprès des Français1 afin de mesurer en profondeur les conséquences au long cours de la crise sanitaire sur leur état d’esprit, leur motivation et leur rapport à l’effort.

Une perte de motivation qui affecte près d’un Français sur trois

Beaucoup a été dit et écrit quant à l’apathie dans laquelle se lovait la société française depuis la crise sanitaire. Cette apathie, qui prend parfois la forme d’un ramollissement généralisé chez les individus, touche à la fois la sphère privée et la sphère collective et démocratique2. S’agissant de la sphère privée, on perçoit par différents indicateurs qu’une baisse de motivation est bien présente chez les Français depuis la crise sanitaire : salles de cinéma ayant du mal à se remplir, boîtes de nuit en berne, associations n’ayant toujours pas retrouvé leurs licenciés et leurs bénévoles d’avant-crise… Cette baisse de motivation se mesure par ailleurs objectivement quand on interroge les Françaises et les Français. Depuis la crise sanitaire, 30% des sondés déclarent être moins motivés qu’avant. Si près de six de nos concitoyens sur dix ne semblent pas avoir été affectés psychologiquement par cette épreuve, la balance est nettement négative, puisque seuls 12% des sondés se disent plus motivés qu’avant dans ce qu’ils font au quotidien, contre donc près d’un sur trois qui l’est moins.

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« Il est temps d’accorder une place raisonnée aux médecines alternatives dans le système de soins »

Propos recueillis par   Publié le 13 novembre 2022

TRIBUNE

Collectif

Des membres du Collège universitaire des médecines intégratives et complémentaires appellent, dans une tribune au « Monde », à un meilleur encadrement des thérapies complémentaires afin d’en assurer la sécurité par une formation et une régulation adéquates.

Les médecines dites alternatives, douces, parallèles sont de nouveau la cible de critiques dans les médias. Le plus récent motif : l’apparition dans Doctolib de praticiens qui exercent dans le champ de la santé mais ne sont pas des professionnels de santé. Ces professionnels, dont le nombre semble avoir fortement augmenté depuis la pandémie de Covid-19, ont en commun une formation dans le domaine de la santé peu lisible, parfois inexistante et généralement non validée par des organismes agréés par l’Etat.

Expo photos – « Dis papa : maintenant, je n’ai plus peur dehors »

Publié le 

La série photographique « Dis papa : maintenant, je n’ai plus peur dehors » de l’auteur-photographe Geoffroi Caffiery, montre sur une durée de 12 ans, l’ordinaire d’un adulte souffrant d’un handicap invisible : la schizophrénie. Les photographies et les mots présentés à la médiathèque Edmond Rostand, à Paris, se posent non seulement en témoins des représentations de l’isolement et de la souffrance psychique mais décrivent aussi une capacité à mettre en oeuvre de nouveaux projets et à se rétablir année après année dans une vie quotidienne et sociale stable.

Auteur-photographe, Geoffroi Caffiery s’interroge sur la façon dont une œuvre photographique crée une forme de narration en assemblant différentes sources qu’elles soient textuelles ou iconographiques. Comme il le rappelle, la pratique de la photographie, depuis une trentaine d’années, s’est rapprochée du milieu des arts plastiques au point d’altérer, voire de falsifier très souvent l’image du visage ou du corps de « l’aliéné ». Les photographies et notes proposées par Geoffroi Caffiery qui se qualifie de « père-aidant », ont été prises entre 2011 et 2022. Elles montrent la vie d’un adulte souffrant d’un handicap invisible, celui d’une maladie chronique qu’est la schizophrénie. « Ces images sur écrits de cette série se posent dans un premier temps en témoins des représentations de l’isolement, de la confusion comme de la souffrance psychique de mon fils, explique le photographe. Ensuite, elles précisent le rapport au temps et montrent, année après année, ses progrès quant à la prise de conscience de sa maladie. Enfin, elles décrivent sa capacité à se réaliser, à nouveau, tant dans sa vie personnelle que publique ».

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Débâcle Orpea : après le scandale humain, l’écroulement financier

par Franck Bouaziz  publié le 13 novembre 2022

Les révélations du livre «les Fossoyeurs» ont fait s’effondrer la valeur du groupe de maisons de retraite et révélé sa fragilité. La direction, qui tentera mardi de rassurer ses créanciers avec un plan stratégique, doit aussi faire face à une tentative de prise de contrôle de nouveaux investisseurs.

Rendez-vous est pris pour mardi. Ce jour-là, le groupe Orpea a inscrit à son agenda deux réunions déterminantes pour son avenir. D’abord la présentation de son plan stratégique, qu’il conviendrait plutôt de qualifier de plan de sauvetage. Depuis le mois de janvier et la sortie du livre les Fossoyeurs, écrit par le journaliste Victor Castanet, le numéro 2 français des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), 4,3 milliards de chiffre d’affaires et 71 676 salariés, croule sous les accusations. Il est mis en cause pour maltraitance des résidents en raison du manque de personnel et des économies réalisées sur l’alimentation ou les fournitures indispensables au quotidien de ses résidents. Une centaine de plaintes pénale de familles ont déjà été recensées. Après une double enquête administrative, l’Etat réclame à Orpea 55 millions de remboursements de subventions indues. Enfin, la justice enquête également sur les détournements de fonds qui auraient été commis par plusieurs ex-dirigeants de cette entreprise (lire encadré ci-dessous). Un nouveau directeur général venu de Saint-Gobain, Laurent Guillot, a donc été recruté. Il a pour mission première de rassurer les familles, mais aussi les actionnaires, avec de nouvelles règles de fonctionnement.

Nantes : Âgé de 80 ans, le deuxième plus vieux détenu de la maison d’arrêt va être libéré

Publié le 08/11/22

La maison d'arrêt de Nantes-Carquefou.

La maison d'arrêt de Nantes-Carquefou. — F. Elsner / 20 Minutes

PRISON  Il avait été condamné à dix ans de prison pour le meurtre de son fils schizophrène en 2018

Après quelques mois passés derrière les barreaux, il va retrouver la liberté le 21 novembre. Lundi, la chambre de l’application des peines de la cour d’appel de Rennes a prononcé la libération conditionnelle d’un homme de 80 ans, le deuxième détenu le plus âgé de la maison d’arrêt de Nantes, rapporte Ouest-France.

Courant mars, l’octogénaire avait été condamné par la cour d’assises de Loire-Atlantique à dix ans de réclusion criminelle pour avoir abattu son fils de 34 ans, qui souffrait de schizophrénie, à coups de fusil de chasse en 2018 à Loireauxence.

Un comité de soutien s’était formé


En prison, son état de santé s’est dégradé et la chambre de l’application des peines a estimé que toutes les conditions pour la libération conditionnelle pour les détenus de plus de 70 ans étaient réunies dans son cas. La chambre a aussi jugé que le risque de récidive était limité et l’insertion sociale et familiale assurée.

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ANNIE COLÈRE DE BLANDINE LENOIR ⚡ TONNERRE #4

  

Rendez-vous le vendredi 25 novembre à 19h30 à l'Arlequin (attention, c'est une séance hors les murs, mais dès la prochaine séance on retrouvera notre Majestic chéri) pour la quatrième édition de notre ciné-club féministe : TONNERRE.


SYNOPSIS


Février 1974. Parce qu’elle se retrouve enceinte accidentellement, Annie, ouvrière et mère de deux enfants, rencontre le MLAC – Mouvement pour la Liberté de l’Avortement et de la Contraception qui pratique les avortements illégaux aux yeux de tous.

Accueillie par ce mouvement unique, fondé sur l’aide concrète aux femmes et le partage des savoirs, elle va trouver dans la bataille pour l’adoption de la loi sur l'avortement un nouveau sens à sa vie.

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Les réseaux sociaux, frein ou outil pour l’éducation des jeunes à la sexualité ?

Hélène Joubert  8 novembre 2022 

Montpellier, France  Lors des Journées francophones de sexologie et de santé sexuelle qui se sont tenues à Montpellier, le Dr André Corman, médecin sexologue et andrologue, vice-président de l’Association interdisciplinaire post-universitaire de sexologie (AIUS), a montré, comment l’explosion des médias sociaux conduit à repenser de nombreux paradigmes de la santé sexuelle [1].

Les médias sociaux ont transformé notre condition humaine

En tant qu’acteurs de la santé sexuelle, « nous nous sommes aperçus combien les médias sociaux avaient transformé la sexualité dans toutes ses composantes, de la rencontre aux pratiques sexuelles, en passant par la notion d’intimité, et, par-là même, nos prises en charge en santé sexuelle, du soin à l’information et l’éducation, a-t-il expliqué en introduction. Mais nous nous sommes aussi rendu compte combien ils avaient modifié la société – notre condition humaine – au point que de nombreux auteurs y voient un changement anthropologique. Nous devons prendre la mesure du changement anthropologique que constitue l’obsolescence de nombreux paradigmes qui structuraient la construction et l’organisation de notre vie intime et sexuelle. »

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CheckNews «Une personne meurt du Covid toutes les dix minutes en France» : le chiffre faux de François Braun

par Emma Donada   publié le 13 novembre 2022

Dans un entretien au «Parisien», le ministre de la Santé a réaffirmé la nécessité de s’isoler quand on est positif au Sars-Cov-2, en invoquant un nombre gonflé de décès liés au Covid.

Pas question pour le ministre de la Santé, François Braun, de ne plus s’isoler après un test positif au Sars-Cov-2. «Même si la situation épidémique est plutôt calme depuis trois semaines, une personne meurt encore du Covid toutes les dix minutes en France ! C’est trop et on sait que, tôt ou tard, une nouvelle vague pourrait arriver», a-t-il répondu à un lecteur du Parisien, dans un entretien publié par le quotidien, le 11 novembre. Et d’ajouter : «Savez-vous, dans le métro, si le passager à côté de vous est immunodéprimé ? Non ! On doit continuer à s’isoler, cette règle n’est pas remise en cause.»

« Placé en foyer à 3 ans », « vous avez eu un parcours de vie plus que difficile »




 Par Florence SAINT-ARROMAN   Publié le 10 Novembre 2022

« Placé en foyer à 3 ans », « vous avez eu un parcours de vie plus que difficile »

Ce jeudi 10 novembre, le tribunal, réuni en chambre des comparutions immédiates, a jugé un homme placé sous camisole chimique. C’était incroyablement violent mais d’une violence pleine de sollicitude et d’euphémismes, comme notre époque l’aime.

En juillet 2021, il était reproché à ce prévenu si difficile (lire les articles* en lien sous l’article) d’avoir, on cite, « arrêté son traitement pour (!) l’impulsivité » ... A l’UHSA de Lyon-Vinatier, il s’est trouvé un médecin pour tarir toutes les sources vives en ce jeune homme. C’est ainsi que des gendarmes ont assuré le transfert d’un homme éteint, et c’est donc cet homme-là qui est jugé. Y a-t-il des limites à ce qu’un tribunal peut accepter ? Ça fait près de quinze ans qu’on suit des audiences et ce n’est pas la première fois qu’on voit un détenu ou un accusé sédaté, alors on va dire que ça dépend des magistrats. 

Qu’il sache bien pourquoi il sera condamné 

Dès le début la présidente Berthault manifeste, avec vivacité, son intention que tout soit bien clair pour ce prévenu. Elle se lance dans des lectures « détaillées » des préventions, qu’il sache bien pourquoi il sera condamné : pour avoir mis le feu une nuit au matelas de sa cellule (avec quoi, ça n’est pas précisé), d’avoir cassé lavabo, toilettes, table et « bloc prise de téléphone » dans sa cellule un autre jour, et puis d’avoir tenu des propos menaçants et insultants à l’encontre du chef du quartier disciplinaire où forcément il a atterri, en l’absence de ce dernier. Des propos qui furent rapportés, donc. Maître Peleija plaidera la relaxe sur ce point. 

« J’ai du mal à parler »

Le prévenu avait reconnu les faits, sauf les menaces de crimes, mais ce jeudi : « Je ne reconnais rien. » Il explique : « J’ai du mal à parler. » Pourquoi ? La présidente ne le lui demande pas. La voix du jeune homme est excessivement pâteuse, son débit très lent, sa motricité aussi. La présidente insiste, « vous ne voulez pas faire un petit effort ? » Le prévenu : « J’en ai fait assez comme ça. J’ai du mal à parler. » La présidente insiste, encore, longuement, signifiant au jeune homme qu’elle a bien compris que s’il met le feu et casse, « c’est des appels à l’aide », « vous exprimez un mal-être ». Et si on lui demande de parler alors qu’il y parvient mal, « c’est pour essayer de comprendre, mais si vous n’avez pas envie. »

« Monsieur, vous semblez un peu shooté. On vous donne un traitement à l’UHSA ? »

C’est peut-être pas qu’il n’a pas envie, c’est peut-être qu’il est drogué jusqu’à la garde et qu’il n’est pas en capacité de. Maître Peleija lève le voile qui semblait boucher les oreilles du tribunal : « Monsieur, vous semblez un peu shooté. On vous donne un traitement à l’UHSA ? - Du Loxapac. - C’est un anxiolytique ? - Oui. » Non, en fait, non : le Loxapac est un neuroleptique aux effets importants, et a fortiori quand il est prescrit pour assommer quelqu’un plutôt qu’avec des visées de soins. 

« Son attitude », quelle qu’elle soit, ne va jamais

La présidente ne se démonte pas (surtout si elle croit elle aussi que le Loxapac est un anxiolytique, ndla) : « C’était important, pour expliquer votre attitude aujourd’hui, de savoir qu’il y a un traitement. Vous êtes à l’UHSA. » Ce qu’on retient, à ce stade, c’est que « son attitude », quelle qu’elle soit, ne va jamais. C’est comme ça. Il s’énerve, ça ne va pas, il est assommé par les médocs, ça ne va pas non plus. Il dit qu’il a du mal à parler, il dit pourquoi, et on s’adresse à lui comme s’il disposait d’un esprit éveillé et réceptif, tout en lui mâchant les consignes parce qu’on sait qu’il est analphabète. 

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Des expériences mystérieuses


Afin de démontrer et de révéler diverses expériences au seuil de la mort et de traiter de contacts avec l’invisible, l’ex-journaliste de guerre, Stéphane Allix, qui s’est fait connaître avec Le test et Après, vient de faire paraître un livre, dans lequel il a interrogé une vingtaine de psychiatres, psychologues et psychanalystes. 

Dans ses précédents livres, Allix a voulu démontrer qu’il existe une vie après la vie, notamment avec Le test et la mort de son père. 

Toujours fasciné par les phénomènes extraordinaires, il s’est à nouveau penché sur le sujet. Cette fois, c’est plusieurs professionnels qui partagent leur expérience.

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Surpopulation carcérale : la contrôleuse des prisons exhorte le gouvernement à "affronter la réalité"

franceinfo avec AFP  Publié 

Le taux d'occupation des prisons atteint désormais 119,2% en moyenne, selon les derniers chiffres officiels. 

Un détenu et une surveillante dans la prison de Bordeaux Gradignan, le 3 octobre 2022 à Gradignan (Gironde).  (THIBAUD MORITZ / AFP)

Elle évoque un "cauchemar" dans les prisons françaises. Dans un entretien à l'AFP vendredi 11 novembre, la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté (CGLPL), Dominique Simonnot, exhorte le gouvernement à "affronter la réalité" carcérale et à "agir" contre la surpopulation.  Dominique Simonnot appelle le gouvernement à "faire preuve de courage politique" et soutient l'inscription dans la loi d'une  forme de régulation carcérale. 

A son arrivée à la tête de l'autorité indépendante en 2020, les prisons étaient occupées à 100,7%, avec quelque 61 100 détenus pour 60 650 places. Elles comptent désormais 72 350 détenus, 2 053 matelas posés à même le sol, et le taux d'occupation atteint 119,2% en moyenne, selon les derniers chiffres officiels.

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dimanche 13 novembre 2022

Reportage Dans la prison des Baumettes, un restaurant met la réinsertion à la carte

par Stéphanie Harounyan, correspondante à Marseille et photo Patrick Gherdoussi  

publié le 12 novembre 2022

Aux Beaux Mets, qui ouvre mardi au sein du centre pénitentiaire de Marseille, des détenus officient en salle comme en cuisine. Une initiative unique en France qui permet de remettre un pied dans le travail, préparer la sortie, et peut-être déboulonner quelques clichés.

par Stéphanie Harounyan, correspondante à Marseille et photo Patrick Gherdoussi

publié le 12 novembre 2022 à 12h30

Les couverts sont dressés, les tables et les chaises soigneusement agencées dans la salle à manger vitrée du restaurant, avec vue sur de hauts murs en pierres coiffés de barbelés. Les cuisines peuvent chauffer tranquille : le carnet de réservations affiche complet pour la semaine. Derrière le bar, Yannis, chemise blanche et tablier noir impeccable, attend désormais les commandes. Avec un peu de stress : «J’appréhende un peu de faire des erreurs, confie dans un sourire le novice de 22 ans. Le contact avec l’extérieur, on n’en a plus depuis longtemps, ça met la pression…» Cela fait cinq mois que Yannis est en détention aux Baumettes, la prison de Marseille. Mardi, il prendra son premier vrai service pour l’ouverture des Beaux Mets, un restaurant installé entre les murs de la prison. Un concept inédit en France : dans ce bistrot ouvert au grand public, des détenus officient en cuisine comme en salle, encadrés par des professionnels dans le cadre d’un chantier d’insertion.

Sept conseils pour parler sexualité avec votre adolescent

Juliette Campion  Publié 

Avec quels mots, sur quel ton, et à partir de quel âge faut-il aborder ce sujet sensible ? Franceinfo a interrogé des spécialistes de la question afin d'y voir plus clair. 

Parler sexualité avec ses ados ? Cédric, 47 ans, père d'une fille de 14 ans et d'un garçon de 12 ans, avoue avoir un peu de mal. "Avec l'aînée, c'est plus difficile encore qu'avec mon fils. Je sais qu'elle a un copain et l'autre jour, dans la cuisine, j'ai essayé d'aborder le sujet." L'échange s'est en fait limité à un monologue. "Je lui ai dit : 'Tu es en âge d'avoir des rapports. Les bisous, c'est bien, mais les garçons veulent peut-être autre chose'. Ensuite, j'ai dit qu'il faudrait qu'ils utilisent un préservatif. Elle n'a pas réagi", relève-t-il dans un rire nerveux.

Si les parents sont de plus en plus conscients de l'utilité de parler d'amour et de sexualité à leurs enfants, ils ne savent pas toujours comment s'y prendre. Pourtant, les enjeux sont cruciaux : un rapport du Sénat, rendu public le 28 septembre, affirme que deux mineurs sur trois de moins de 15 ans ont déjà eu accès à des images pornographiques en ligne.

Au-delà de l'exposition à la pornographie, d'autres sujets apparaissent fondamentaux pour la construction affective et sexuelle des jeunes : la prévention face aux infections sexuellement transmissibles, la contraception, le consentement et, plus largement, les questions d'égalité dans les rapports hommes-femmes. Comment aborder ces sujets ? A partir de quel âge ? Avec quels mots ? Franceinfo a recueilli les conseils de trois spécialistes de la question.

1Ne culpabilisez pas d'avoir du mal à dialoguer

Cela n'a rien d'évident. "Ce n'est pas juste difficile pour les parents de parler de sexe avec leurs enfants. C'est difficile pour tous les adultes de parler de sexe de manière générale. C'est une question qui reste profondément taboue, même si les choses sont en train de changer", observe Margot Fried-Filliozat, sexothérapeute.

Dans son cabinet, elle reçoit énormément d'adultes qui ne parlent pas du tout de sexualité, ne serait-ce qu'avec leur partenaire. Les raisons sont multiples, mais elle remarque que beaucoup ont été bridés par leur éducation. C'est le cas de Cédric. Ses parents n'ont jamais abordé la question avec lui. Une anecdote lui est même revenue : "A 10 ans, j'ai fait une blague à connotation sexuelle à mon père. Il m'a regardé avec un grand mépris et m'a dit : 'T'es un obsédé sexuel.' Je n'en ai plus jamais parlé en famille", relate le quadragénaire.

Pour Margot Fried-Filliozat, "les parents qui ont fait un chemin personnel pour guérir leurs névroses et leurs traumatismes ont beaucoup plus de facilité à aborder la question". En résumé : parler sexualité avec votre progéniture va sans doute vous amener à vous questionner sur votre rapport à la sexualité.

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