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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mardi 8 novembre 2022

La fin de vie, l'euthanasie et le suicide assisté

Dimanche 30 octobre 2022

Provenant du podcast

L'Esprit public

Une convention citoyenne sera lancée le 9 décembre. Les conclusions seront rendues en mars 2023. La question posée est la suivante : "Le cadre d'accompagnement de fin de vie est-il adapté aux différentes situations rencontrées ou d'éventuels changements devraient-ils être introduits ?"

Avec
  • Dominique Schnapper sociologue et politologue, directrice d'étude à l'EHESS
  • Monique Canto-Sperber Philosophe, directrice de recherche au CNRS, ancienne directrice de l’ENS et ancienne présidente de l'université Paris sciences et lettres (PSL), auteure de plusieurs ouvrages de philosophie antique et philosophie morale contemporaine
  • Frédéric Worms Professeur de philosophie contemporaine à l’ENS, directeur adjoint du département des Lettres et membre du Comité consultatif national d’éthique, producteur à France Culture
  • Catherine Vincent ex journaliste au monde et désormais indépendante. Elle se consacre notamment aux sujets du vieillissement et au grand âge. Elle fait partie des membres fondateurs du CNaV (Conseil national autoproclamé de la vieillesse). 

En Belgique, huit personnes meurent chaque jour par choix, avec l’assistance d’un médecin. Ce pays de 11 millions d’habitants a compté l’an dernier 2700 euthanasies, soit 2,5 % du nombre total de décès. Dans 84 % des cas, la mort était attendue à brève échéance.

L’euthanasie en Belgique est un acte individuel, à l’initiative du patient seul, qui doit en formuler personnellement la demande à un médecin, en toute lucidité et conscience et sans pression extérieure. Cette pratique ne fait plus guère débat aujourd’hui. Wilfried Martens, Premier ministre belge pendant 12 ans et leader des chrétiens-démocrates opposés à la loi, est mort euthanasié en 2013. Il souffrait d’un cancer du pancréas.

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Comment les "aliénés" sont-ils devenus des "malades atteints d’affection mentale" ?

Lundi 7 novembre 2022

Provenant du podcast

Le Pourquoi du comment : histoire

Illustration du docteur Jean-Martin Charcot à l'hôpital de la Salpêtrière, au XIXe siècle, à Paris. ©Getty - Stefano Bianchetti

Comment la polémique autour de l'expression "malades atteints d’affection mentale" illustre-t-elle l’incapacité des acteurs de l'époque à identifier et délimiter la notion d’aliénation mentale ?

La politique des secteurs psychiatriques, adoptée après la Seconde Guerre mondiale pour permettre la prise en charge des patients "hors les murs", traverse actuellement une crise profonde. Si l'on veut comprendre tous ses enjeux, il faut remonter au tournant des XIXe et XXe siècles car ce fut une période charnière dans les transformations du rapport de la société française à la maladie mentale.

La loi de 1838 sur l'enfermement des "aliénés" fut alors fortement critiquée par ceux qui défendaient les idéaux de la IIIe République. Ils estimaient que ces citoyens, particulièrement vulnérables, devaient être mieux protégés par l'administration et la justice. Il fallait aussi qu'ils puissent bénéficier de la réforme de l’assistance publique en ayant la possibilité d'accéder à des soins spécialisés dans des établissements médicalisés.

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Chronique «Aux petits soins» La psychiatrie s’effrite en silence

par Eric Favereau  publié le 8 novembre 2022

Alors que certains psychiatres s’agacent devant l’indifférence des pouvoirs publics vis-à-vis de la psychiatrie publique, la contrôleuse des lieux de privation de libertés poursuit, comme un métronome, ses rapports, pointant les dérives dans certains lieux.

Dans le monde des hôpitaux psychiatriques, on le sait, on l’écrit même souvent, cela se délite d’un peu partout, mais voilà «tout le monde s’en fout». Parfois, cela peut déborder. Ainsi la semaine dernière, cette syndicaliste, psychiatre, ne savait plus comment contenir son amertume. Dans un mail, elle a lâché : «Je suis en colère. 400 millions plus 150 millions sont accordés à la pédiatrie et aux soins critiques. Et la psychiatrie, tout le monde s’en fout.»Faisant référence aux mesures du gouvernement pour aider les urgences pédiatriques, la voilà presque aigrie, injuste même.

Ce dont souffrent les patients et la psychiatrie, c’est de 40 ans de clichés et de stigmatisation

David Masson  Psychiatre d’adultes au Centre Psychothérapique de Nancy

07/11/2022 

TRIBUNE - « L’hôpital ne peut plus être réduit à cette caricature de lieu de rétention final et obligatoire de la ’folie’ d’un autre temps » déclare le psychiatre.

SANTÉ MENTALE - Le meurtre tragique de Lola, ses circonstances et les motivations de son autrice fascinent depuis quelques jours politiques et médias. À côté de la question de l’OQTF (obligation de quitter le territoire français, ndlr), celles des troubles psychiques présumés de Dahlia B. et de l’état de la psychiatriefrançaise se sont rapidement invitées dans le débat public. Nous avons pu ainsi assister à une explosion de commentaires d’« experts » le plus souvent autodéclarés sur ces questions complexes. Que penser des déclarations des politiques ou de journalistes ?

Dangerosité et clichés

Sous couvert de soulever le problème réel de manque de moyens de la psychiatrie en France, nombreux sont ceux qui n’hésitent pas à déclencher la peur en invoquant la dangerosité supposée des personnes atteintes de troubles psychiques et en apportant des réponses forcément sécuritaires voire asilaires. Ainsi, Éric Coquerel de la France Insoumise tranche sans nuance le 24 octobre sur le lien direct entre profil de tueur en série et troubles psychiatriques. Bruno Retailleau, candidat à la présidence de LR, utilise sans hésiter l’argumentaire de la dangerosité supposée des personnes sortant d’hôpital psychiatrique pour soutenir son projet d’engagement de la responsabilité de l’État.


L’hôpital public doit être réhumanisé, selon le comité d’éthique

Par .  Publié le 7 novembre 2022

Dans un avis paru lundi, le conseil consultatif national d’éthique appelle à remettre le respect des personnes et l’écoute au cœur du soin, ainsi qu’à valoriser les métiers paramédicaux.

Une manifestation à Rennes, le 18 octobre 2022, à l’appel des syndicats CGT et FO pour réclamer une augmentation des salaires.

Replacer l’éthique au cœur du système de soins, c’est ce que propose le conseil consultatif national d’éthique (CCNE), dans un avis publié lundi 7 novembre et centré principalement sur la situation tendue de l’hôpital public qui est « le symptôme le plus saillant » de la crise que traverse le système de santé français. « La crise sanitaire du Covid-19 a mis en évidence et accéléré une crise plus profonde, antérieure, de notre système », souligne Régis Aubry, chef du service des soins palliatifs du CHU de Besançon et rapporteur de l’avis.

États-Unis. Être malade dans un pays où l’hôpital coûte un bras

Publié le 7 novembre 2022

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Une chroniqueuse britannique a longuement hésité à conduire son épouse, en pleine crise d’appendicite, à l’hôpital. La raison principale : le coût exorbitant des soins aux États-Unis.

Arwa Mahdawi est une chroniqueuse britannique installée aux États-Unis. Dans les colonnes du Guardian, elle raconte comment elle a “failli tuer [sa] femme”. Son épouse, E., se plaignait de maux de ventre aigus en pleine nuit, mais Arwa Mahdawi a temporisé, pensant qu’une visite aux urgences ne s’imposait pas. Les deux femmes ont tout de même fini, juste à temps, à l’hôpital pour une crise d’appendicite. Ce retard aurait pu être fatal.

Climat : 2 000 milliards de dollars par an nécessaires pour les pays du Sud

Le Monde avec AFP  Publié le 8 novembre 2022

Un rapport publié mardi, dans le cadre de la COP27, détaille les investissements dont ces pays ont besoin pour atteindre les objectifs environnementaux qu’ils se sont fixés.

L’armée évacue des victimes d’inondations à Rajanpur (Pakistan), le 27 août 2022.

Environ 2 000 milliards de dollars : c’est la somme dont auront besoin chaque année, d’ici à 2030, les pays en développement (hors Chine) et les marchés émergents pour atteindre leurs objectifs environnementaux, selon un rapport d’experts, commandé par la présidence de la COP27 qui se tient en ce moment en Egypte. Publié mardi 8 novembre, il détaille les mesures nécessaires.

Dezoom - La montagne de déchets de New Delhi | ARTE







Ghazipur est l’une des trois grandes décharges de New Delhi. Tous les jours, des hommes, des femmes et des enfants se précipitent sur les camions qui viennent décharger les tonnes de déchets de la ville. Des heures de tri pour seulement quelques roupies, au péril de leur santé… "Dezoom" révèle en un seul plan séquence les empreintes indélébiles de l’activité humaine sur la planète.

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Semaine de 126h, journée de 18h, salaire de misère : un documentaire met en lumière les conditions de travail chez Shein

4 nov. 2022






Le géant chinois de la fast fashion Shein a doublé sa valeur en moins d’un an, en atteignant les 91 milliards d’euros. C’est la première marque mondiale de fast fashion devant H&M et Zara.  Elle est omniprésente sur les réseaux sociaux grâce à une grande communauté d’influenceurs. Son secret ? Sa productivité et le roulement des produits sur son site : 2000 nouvelles références sont mises en ligne chaque jour

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Cette vidéo TikTok avec des hommes qui en savent très peu sur les règles des femmes devient virale

08/11/2022

Avec sa vidéo à plus de 4 millions de vues, cette tiktokeuse veut inciter les femmes américaines à aller voter aux midterms.

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ÉTATS-UNIS - Une utilisatrice de TikTok a récemment exhorté les femmes américaines à aller voter aux élections de mi-mandat, de ce mardi 8 novembre, en montrant via une vidéo à quel point les hommes connaissent peu le corps des femmes.

Celle-ci a créé un compte TikTok appelé « Roe v. Bros » - faisant référence à l’arrêt historique « Roe v. Wade » rendu par la Cour suprême des États-Unis en 1973, qui accordait aux femmes le droit à l’avortement dans chaque État, jusqu’à ce qu’il soit annulé - pour souligner à quel point la connaissance des problèmes entourant les soins de santé sexuelle peut influencer les élections de ce mardi.


Quand Giuseppe Rensi défendait le droit au non-travail

Par    Publié le 

Rensi veut décrire "l'ennui profond, l'intolérance, le sentiment du caractère insupportable, la haine du travail"... ("Shoe Factory" de Franklin McMahon).

Peut-on être contre le travail ? Oui, répond Giuseppe Rensi, ce serait même la vraie nature de l'humain. En 1923, ce philosophe italien maudit rédige un essai à charge contre cette activité "insupportable", mais invincible.

"On ne veut plus travailler". Cette citation n'est pas tirée d'un énième article sur le "quiet quitting" ou sur le plus sournois "brown out", cette perte de concentration au travail qui nous guette. Elle nous vient d'un philosophe de Vérone : Giuseppe Rensi. Il y a presque un siècle, en 1923, ce penseur italien rédige Contre le travail, sous-titré "Essai sur l'activité la plus honnie de l'homme" pour ceux qui ne trouveraient pas le titre assez explicite. Comment penser cette activité à la fois désirée et détestée, indispensable et aliénante ? Comment, pour reprendre le fil notre actualité, sortir du débat qui voudrait opposer un "droit à la paresse" (que certains défendent paradoxalement en évoquant la productivité des salariés passés à la semaine de quatre jours), aux fruits d'une "valeur travail" (au déclin supposée de laquelle l'exécutif voudrait par exemple pallier en proposant de conditionner le versement du RSA à des heures d'activités) ?

On ne trouvera chez ce "poète maudit de la philosophie" redécouvert à la fin des années 1980 ni la solution miracle aux inégalités salariales, ni l'annonce de l'avènement d'une société sans travail. Son écrit n'est pas non plus à proprement parler une tribune pour la réduction du temps de travail, combat mené par Paul Lafargue quelques années avant lui. Giuseppe Rensi s'emploie plutôt à déplier les raisons, toutes légitimes selon lui, pour lesquelles l'humain haïrait le travail de façon tout à fait naturelle. Et pourquoi ce problème, arc-bouté à une "morale du travail" absurde, est inextricable.

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« Un bon début » : à Grenoble, au plus près d’une classe extraordinaire, qui tire les adolescents vers le haut

Par   Publié le 12 octobre 2022

Un documentaire remarquable, en immersion dans un dispositif unique en France, et dans le quotidien de l’enseignant qui le porte, à destination de jeunes en décrochage scolaire.

« Un bon début », documentaire d’Agnès et Xabi Molia.

L’AVIS DU « MONDE » – A VOIR

A Grenoble, au lycée professionnel Guynemer, existe depuis 2012 une classe de 3e unique en France, qui propose chaque année à une quinzaine d’adolescents en décrochage scolaire sévère de les arrimer à un projet de qualification professionnelle, par l’obtention d’un CAP, voire d’un bac pro. Baptisé « Starter », ce dispositif a été créé et coordonné par Antoine Gentil qui, c’est le moins qu’on puisse dire, entouré d’une poignée d’enseignants associés, paie de sa personne pour tirer vers le haut ces jeunes en difficulté. Agnès et Xabi Molia, elle documentariste, lui réalisateur et romancier, se sont installés en classe et ont suivi, un an durant, le processus mis en œuvre pour ce faire. Encore faut-il préciser que le tandem de réalisateurs, frère et sœur à la ville, avait au préalable fait des repérages durant les deux années scolaires précédant leur tournage.

Autisme : des modifications cérébrales bien plus étendues que prévu

Par    Publié le 7 novembre 2022

L’étude du cerveau de personnes autistes décédées montre une baisse de l’activité de certains gènes dans le cortex visuel et le cortex pariétal, qui traitent des informations sensorielles.

La classe ULIS du collège Jean-Monnet à Lyon accueille dix jeunes enfants autistes, en juin 2020.

Les auteurs, de l’université de Californie à Los Angeles (UCLA), ont analysé 725 échantillons de tissus cérébraux prélevés après la mort de 112 personnes des deux sexes, âgées de 2 à 68 ans. Parmi ces individus, 49 avaient un diagnostic d’autisme et 54 sujets étaient indemnes de ces troubles (neurotypiques). Ils ont ensuite quantifié l’activité des gènes dans onze régions du cortex. Pour cela, ils ont séquencé les molécules d’ARN produites dans les cellules de ces diverses régions. Puis, ils ont comparé les deux groupes (autistes et neurotypiques), appariés selon l’âge et le sexe.

ENTRETIEN « Le regard, la pensée et la parole s’articulent de façon organique »

par  Brigitte Perucca   07.11.2022

Spécialiste de philosophie grecque classique et tardive, Anca Vasiliu vient de recevoir le Grand Prix de philosophie de l’Académie française pour l’ensemble de son œuvre, dans laquelle elle explore les rapports entre image, langage et pensée à travers la relecture des textes anciens. 

Historienne de l’art en Roumanie, vous êtes devenue philosophe en France. Quel a été le cheminement qui vous a mené de l’art propre au christianisme byzantin, à la pensée de l’Antiquité classique et tardive ?


Anca Vasiliu1. En travaillant sur l’art médiéval byzantin, j’ai été amenée à travailler sur les sources, sur les éléments d’inspiration qui ont été ceux des artistes byzantins. Je me suis rendu compte qu’il me fallait acquérir une bonne connaissance des langues anciennes pour aborder les textes et pour saisir la pensée qui les sous-tend. Cela peut sembler inhabituel, mais c’est un chemin tout naturel. J’ai donc fait le choix de reprendre des études et de me plonger dans le grec.
 
Ma formation en histoire de l’art a néanmoins été déterminante et même fondamentale pour comprendre les textes. J’y ai acquis une manière rigoureuse de scruter les objets et les œuvres qui m’a été précieuse. En Roumanie, les études d’histoire de l’art incluaient une formation artistique. Dessin, peinture, modelage, nous devions mettre la main à la pâte, reproduire le geste antique. Non pas pour faire de nous des plasticiens ou des artisans. Mais pour acquérir une connaissance intime des œuvres. Car le regard sur une œuvre passe aussi par la main. La pratique artistique aide à comprendre comment un objet singulier devient une œuvre universelle. Cela m’a beaucoup aidée dans l’étude des textes et des œuvres. Savoir scruter la langue donne quelque chose de plus, transforme la lecture en attisant le regard et en nourrissant l’imagination ; elle permet aussi d’accorder une attention particulière à chaque détail.

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lundi 7 novembre 2022

Rétabli, le Rennais veut aider les autres : « La schizophrénie reste taboue »

 Agnès LE MORVAN.   Publié le 

Florent Babillote, 42 ans, a été diagnostiqué schizophrène à l’âge de 24 ans. Il partage son expérience, pour aider et donner espoir. Il sera à Rennes le 4 novembre 2022.

Florent Babillote.

Florent Babillote. | OUEST-FRANCE

Né dans la région parisienne, Florent Babillote se souvient d’une enfance heureuse, de jardinage, de cueillette avec ses parents. « C’est à l’adolescence que ça s’est compliqué. » Des problèmes de concentration l’empêchent de passer son bac. Il décroche une capacité en droit avec mention, poursuit en Deug. Mais à 24 ans, Florent Babillote est diagnostiqué schizophrène : « J’entendais des voix, souffrais d’hallucinations. J’ai eu un passage très difficile, avec une hospitalisation. »

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Prix de la contre-allée 2023. Première sélection.

 

prix de la contre-allée 2023

Première sélection (7 novembre 2022) Thomas Dodman Nostalgie. Histoire d’une émotion mortelle Seuil, 2022 François Hartog A la rencontre de Chronos CNRS Editions, 2022 Anne Colin Lebedev Jamais frères ? Ukraine et Russie : une tragédie postsoviétique Seuil, 2022 Hervé Le Bras Il n’y a pas de grand remplacement Grasset, 2022 Florian Louis Qu’est-ce que la géopolitique ? PUF, 2022 Philippe Sands La Dernière colonie Albin Michel, 2022 Amia Srinivasan Le Droit au sexe. Le féminisme au XXIè siècle PUF, 2022 Patrick Weil Le Président est-il devenu fou ? Le diplomate, le psychanalyste et le chef de l’Etat Grasset, 2022 Annette Wieviorka Tombeaux. Autobiographie de ma famille Seuil, 2022 La liste des trois finalistes sera publiée le 20 février 2023. Le lauréat sera proclamé le 13 mars 2023. Le Jury est composé de neuf membres : Elisabeth Roudinesco (présidente), Olivier Bétourné, Bernard Cerquiglini, Gilles Gressani, Vaiju Naravane, Anne-Christine Pécout, Gisèle Sapiro, Benjamin Stora, Georges Vigarello. Le Prix est doté de 5.000 euros.

Photo du jury du rix de la Contrte-Allée 1.jpg

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« Deux ados armés de sauce tomate nous inquiètent plus que les bombes à retardement climatiques enclenchées par les multinationales »

Publié le 6 novembre 2022

Stéphane Foucart

Les défenseurs de l’environnement se divisent sur l’efficacité des actions les plus radicales. Certains alertent sur les risques de polarisation de la société, d’autres s’étonnent que le mouvement reste pacifique, rappelle Stéphane Foucart, journaliste au « Monde », dans sa chronique.

Le 14 octobre, deux membres du collectif Just Stop Oil parvenaient à susciter une colère mondiale après avoir projeté le contenu d’un pot de soupe à la tomate sur Les Tournesols, de Van Gogh. Le tableau était exposé à la National Gallery, à Londres. Ces derniers mois, et singulièrement ces dernières semaines, des actions semblables ont été menées en Australie, en Ecosse, en Italie, en Allemagne. Il fait peu de doute qu’elles se multiplieront, en dépit des fractures qu’elles ouvrent au sein même du mouvement environnementaliste et de ses sympathisants.

Violences conjugales : comment mieux prendre en compte les suicides forcés ?

Morgane Heuclin-Reffait   Publié 

Si les féminicides sont davantage évoqués, appréhendés et suivis au quotidien, l'impact psychologique des violences conjugales reste insuffisamment pris en compte, selon les associations féministes. La question des suicides qui en découlent reste difficile à évaluer.

Une manifestante du collectif Nous Toutes à Paris, le 9 octobre 2022. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

Combien de femmes meurent-elles à la suite de violences de leur conjoint ou ex conjoint chaque année en France ? 109, depuis début 2022, selon le collectif Nous Toutes, qui manifestait samedi 5 novembre devant le Centre Pompidou, à Paris. Mais il y a aussi celles qui n'en peuvent plus et s'ôtent la vie.

Ce phénomène doit pousser à redéfinir ce qu'est un féminicide, selon Diane Richard, une des coordinatrices de Nous Toutes : "La question du suicide forcé, c'est une question qu'on se pose beaucoup", explique-t-elle. Comment est-ce qu'on compte ce type de féminicide ? C'est extrêmement compliqué et à l'avenir, on espère aller vers une meilleure définition, une meilleure prise en compte de ça."

Manifestation du collectif Nous Toutes devant le Centre Pompidou, à Paris, le 5 novembre 2022. (MORGANE HEUCLIN-REFFAIT / RADIO FRANCE)

Cela passe par de l'information sur ce sujet "pas assez connu", selon Delphine Colin, autre militante."Je pense qu'on a vraiment un travail de sensibilisation à faire, ce n'est pas possible de continuer comme ça, d'invisibiliser cette souffrance."

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Nicolas Henckes et Benoit Majerus, Maladies mentales et sociétés. XIXe-XXIe siècle

 OpenEdition

Journals

Alex Maignan

Maladies mentales et sociétés

Comment les sociétés occidentales contemporaines ont-elles appréhendé le phénomène des maladies mentales depuis le XIXe siècle ? Et comment les sciences humaines et sociales ont-elles, depuis les années 1970, analysé et interprété ce rapport de nos sociétés aux maladies mentales ? Cest à partir de ces deux questionnements que le sociologue Nicolas Henckes et lhistorien Benoit Majerus ont construit leur synthèse historiographique de « lhistoire des maladies mentales et de leur traitement social à l’époque contemporaine » (p. 3), la première du genre. Pour ce faire, les auteurs ont choisi de structurer louvrage en quatre chapitres correspondant aux quatre principales dimensions du rapport que nos sociétés entretiennent avec les maladies mentales : « espaces », « savoirs », « pratiques » et « expériences ».

2Le premier chapitre, consacré aux espaces de la psychiatrie, rappelle à quel point la prise en charge et lexpérience de la maladie mentale sont étroitement liés aux agencements spatiaux et institutionnels dans lesquelles elles sinscrivent. Au XIXe siècle, le lieu emblématique du traitement de la folie est lasile. Sappuyant sur la théorie de lisolement, selon laquelle linstitution asilaire fonctionne comme un moyen de traitement et de guérison, et sur une vision optimiste de lamélioration des individus par l’éducation inspirée de la philosophie des Lumières, lenfermement devient progressivement une pratique dominante dans la prise en charge des maladies mentales au XIXe siècle. Les historiens ont largement investigué le fonctionnement interne de ces institutions, entre discipline, thérapie et vie quotidienne, pour mettre en évidence sa fonction panoptique, le rôle de larchitecture dans le classement des individus, limportance de la matérialité et des objets dans lexpérience de la folie, etc. On voit néanmoins saffirmer un premier moment « antipsychiatrique » dans le dernier tiers du XIXe siècle qui témoigne dune nouvelle géographie psychiatrique incarnée par trois espaces : le jardin, la ville et les colonies. De nouveaux acteurs, de nouvelles catégories médicales et psychologiques et de nouvelles institutions se développent et brouillent le mandat asilaire en sappuyant notamment sur le thème des pathologies de la civilisation (liées à la vie urbaine, à la vie quotidienne, etc.). À partir des années 1950, la géographie psychiatrique se complexifie : le traitement institutionnel est remis en cause et de nombreuses expérimentations (telle la psychothérapie institutionnelle) voient le jour. Simpose ainsi progressivement lidée dune « désinstitutionalisation » qui témoigne en réalité dune transformation des espaces et des modalités de prises en charge des individus : lhospitalisation devient un moment dans la vie des personnes et les lieux de la psychiatrie se diluent, conduisant les auteurs à parler davantage de « déshospitalisation » ou de « transinstitutionalisation ».

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