Par Claire Legros Publié le 6 septembre 2022
La philosophe Joëlle Zask exhorte l’humanité à changer son rapport au vivant, en puisant dans les traditions anciennes, issues de la culture des peuples autochtones, de la Bible ou de la philosophie occidentale.
Autrice prolifique, la philosophe Joëlle Zask, maîtresse de conférences à l’université Aix-Marseille, a fait de la participation le fil rouge de sa pensée. Elle s’interrogeait déjà, avant que ces sujets ne fassent l’actualité, sur le rôle de la démocratie participative, l’apparition des mégafeux ou encore la place de la vie sauvage en ville. Joëlle Zask a publié au début de l’année Ecologie et Démocratie (Premier Parallèle, 240 p.)
Les feux de forêt, qui se multiplient, sont les symptômes d’une planète malade, écriviez-vous en 2019. En quoi la nature même de ces feux doit-elle nous alerter ?
Depuis quelques années, les feux de forêt ont une ampleur, une intensité, un caractère destructeur et incontrôlable, différents des incendies que l’on connaissait jusqu’à présent. L’historien Stephen Pyne avait distingué trois régimes de feux : les feux naturels, provoqués notamment par les éclairs ; les feux « aborigènes », ou dirigés, qui sont pratiqués depuis des millénaires de manière très savante par de nombreuses populations ; les feux industriels, dus à la combustion d’énergies fossiles.