Par Clothilde Mraffko et Hervé Morin
Publié le 6 septembre 2022
Ces entités, embryoïdes créés à partir de cellules souches sans fécondation, pourraient servir, à terme, comme source pour prélever tissus et cellules pour des greffes.
La boîte noire est à peine plus large qu’une caisse de vin. La face du dessus, transparente, laisse voir une roue qui fait tourner plusieurs tubes où de minuscules billes flottent dans du liquide jaunâtre : ce sont des embryons en pleine croissance. La machine est une sorte d’utérus artificiel qui reproduit les conditions d’une gestation in utero, inventé par le professeur Jacob Hanna et son équipe à l’Institut Weizmann des sciences, à Rehovot, en Israël. L’an dernier, ils y ont fait grandir des embryons de souris, nés d’une fécondation classique. Désormais, ils y font croître des « embryons synthétiques », créés à partir de cellules souches, sans gamètes – les cellules sexuelles – ni fécondation. Les chercheurs ont réussi à les faire se développer jusqu’à huit jours et demi, une première mondiale dévoilée début août.