Par Anna Villechenon Publié le 28 janvier 2022
« On peut aimer ses enfants mais ne pas aimer la maternité », rappelle la psychologue Fabienne Sardas. Plusieurs femmes, sollicitées par « Le Monde », racontent leur histoire.
Quand ses enfants lui réclament un câlin, Laura leur en fait. Pas parce que cela lui fait « plaisir » mais parce qu’ils « en ont besoin ». Depuis qu’elle est mère, la jeune femme de 33 ans ne se « reconnaît pas ». Au point, dit-elle, d’avoir « développé une sorte d’alter ego ». Chaque jour, Laura revêt son costume de mère et s’occupe de ses enfants « mécaniquement, en feignant l’enthousiasme », n’éprouvant « aucune joie » à participer à des activités avec eux. Enfermée dans ce rôle qui lui est insupportable, elle « compte les minutes jusqu’à ce que [s]es enfants soient au lit ». La fin d’un tunnel, dans lequel elle s’engagera de nouveau inéluctablement le lendemain matin, perdue au milieu d’un « no man’s land émotionnel ».