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mardi 11 janvier 2022

Contraception masculine : quand les hommes s’y mettent

Par   Publié le 10 janvier 2022

PODCAST En France, quelques milliers d’hommes auraient recours à une méthode de contraception, comme l’anneau thermique. Pourquoi font-ils ce choix, et quelles solutions s’offrent à eux ? Dans ce podcast, Marie Slavicek, journaliste au « Monde », décrypte ce sujet encore tabou.

ÉCOUTEZ L’ÉPISODE DU 10 JANVIER 2021

La contraception est, encore aujourd’hui, majoritairement l’affaire des femmes. Pourtant, certains hommes franchissent le pas et adoptent une solution contraceptive, comme l’anneau thermique ou le slip dit « chauffant ». Mais ce ne sont pas les seules solutions. Les dispositifs contraceptifs pour hommes sont encore peu connus, et parfois expérimentaux.

VIDÉO – Covid-19 : interviewé par "Sept à Huit" à côté de sa femme hospitalisée, un non-vacciné persiste et signe

Publié le 10 janvier 2022

HÔPITAL – Parmi les patients actuellement en réanimation figurent de nombreuses personnes ayant refusé de se faire vacciner. Certaines émettent des regrets quand d’autres persistent dans leur opinion, comme le montre cette séquence d'un reportage de "Sept à Huit".

Certains ne sont pas anti-vax, mais ont souvent par peur retardé l'échéance. D'autres ne croient pas à la protection vaccinale. Cette population non-vaccinée est aujourd'hui largement surreprésentée dans les services de réanimation des hôpitaux. Selon la Société française d'anesthésie et de la réanimation, ils constitueraient 80% des cas de Covid en réanimation.


Décryptage Entre protocole Covid «inapplicable» et manque d’attractivité: dans les crèches, la couche est pleine

par Estelle Aubin  publié le 11 janvier 2022 

Alors que la CGT a appelé les métiers du soin et du médico-social à la grève ce mardi, les employées des crèches se retrouvent en première ligne de la mobilisation.

Depuis que, début 2020, la crise sanitaire s’est infiltrée entre les murs de la crèche La Lézardière, à Nice (Alpes-Maritimes), l’atmosphère a changé. Les professionnelles du centre – toutes des femmes – décrivent un personnel «anxieux» et «éreinté», au visage «barré d’un masque». «On doit se démultiplier, lâche Sandy Voredini, 43 ans, auxiliaire de puériculture à La Lézardière et syndiquée à la CGT petite enfance. On doit sans cesse choisir entre changer une couche et consoler un enfant. On n’a pas le temps pour faire les deux. Pour bien s’occuper de tous les petits.»

CheckNews A quoi sert le pass vaccinal si le vaccin n’empêche pas la transmission ?

par Emma Donada et Elsa de La Roche Saint-André

publié le 8 janvier 2022 
Si l’exécutif défendait le pass sanitaire comme un outil de limitation des contaminations, le pass vaccinal est davantage justifié comme un moyen de limiter la survenue des cas graves et l’engorgement des hôpitaux.
Question posée sur Twitter le 1er janvier.

A quoi sert le pass vaccinal ? A-t-il une utilité sanitaire au moment où le variant omicron, désormais ultra-majoritaire en France, fait montre d’une capacité d’échappement à l’immunité vaccinale et post-infectieuse ? Nous avons reçu de nombreuses questions sur le sujet, alors que le projet de loi qui l’institue a été adopté (non sans débats) en première lecture par les députés dans la nuit de mercredi à jeudi, avant un examen en début de semaine prochaine au Sénat. Ces questions se posaient déjà pour le pass sanitaire. L’exécutif y apportait deux réponses : le dispositif constituait une incitation à la vaccination, tout en limitant la propagation de l’épidémie.

Témoignages «Irresponsables» non-vaccinés: qui sont-ils ? quelles sont leurs raisons ?

par François Carrel, correspondant à Grenoble, Justine Briquet-Moreno et Margaux Menu

publié le 7 janvier 2022 à 21h01
Eloignés du système de santé, attachés à leur liberté ou franchement complotistes, les Français qui n’ont pas encore reçu leur première dose de vaccin contre le Covid, taclés par Emmanuel Macron cette semaine, présentent des profils divers. 

Peut-on se masturber avec des crayons ?


 


par Agnès Giard

publié le 15 janvier 2022
Le performeur américain Bryan Saunders fait du dessin un «acte jouissif» en proposant de lancer une nouvelle forme d’art : l’«actionanisme», mélange d’actionnisme et d’onanisme. Avec l’idée de «baiser le papier», ou comment faire du beau avec du «bestial».

Tout le monde connaît déjà l’art fait avec du sperme (Marcel Duchamp) ou la peinture éjaculatoire, entre dripping et pouring (Janet Sobel, Jackson Pollock). L’Américain Bryan Lewis Saunderspropose une variante : il s’agit de «baiser le papier». Dans un ouvrage intitulé Sexual Arousal («Excitation sexuelle»), qui réunit ses expériences de paroxysmes, l’artiste présente des œuvres réalisées comme des transcriptions directes d’orgasme en couleur. «Le plaisir solitaire peut-il donner naissance à des œuvres esthétiquement gratifiantes ?» s’interroge-t-il. Pour répondre à cette question, Bryan enveloppe son pénis de crayons de couleur puis le frotte contre des pages blanches jusqu’à atteindre l’orgasme. Certains essais ne sont pas concluants, car les crayons pointus peuvent facilement glisser entre ses mains. Le papier abrasif ne recueille guère, au début, que quelques gouttes d’une semence extraite dans la douleur. Bryan a amélioré sa technique. Après plusieurs essais, il a mis au point une gaine masturbatoire, constituée de crayons disposés tout autour du gland, qui reproduisent le prisme de l’arc-en-ciel. «Il y a des objets très beaux qui sont le résultat d’un procédé dégoûtant», plaide-t-il.

Covid-19 : il faut un arsenal sanitaire pour en finir avec la pandémie et prévenir les suivantes

par Un collectif  publié le 11 janvier 2022 

Un collectif de plus de 1 200 scientifiques et chercheurs demande une stratégie durable contre les épidémies: campagnes de vaccination universelle à l’échelle mondiale, utilisation de masques FFP2 en intérieur, mise en place des normes de ventilation de l’air, recrutement d’arpenteurs sanitaires.

Le bilan de la pandémie de SARS-CoV-2 est lourd : des centaines de millions de personnes ont été contaminées dans le monde, faisant au moins cinq millions de morts, possiblement le double. Le variant omicron (B.1.1.529) se propage très rapidement dans les pays dont la politique sanitaire repose exclusivement sur la vaccination et sur des mesures d’atténuation visant à ne pas submerger les hôpitaux.

Cette vague épidémique n’est en rien une surprise pour le monde scientifique et nous avions explicitement averti de cette évolution probable. De fait, la circulation large du virus conduit à un réservoir viral produisant mutations et recombinaisons, ce qui favorise l’apparition de variants à la transmissibilité élevée et déjouant l’immunité acquise, y compris l’immunité vaccinale.

Il n’est pas certain qu’omicron soit le dernier variant avant une phase endémique saisonnière semblable à la grippe ou à d’autres coronavirus (OC43, HKU1, 229E, NL63) ; nous avons les preuves en revanche que SARS-CoV-2 est particulièrement transmissible et que son échappement immunitaire peut être rapide. Parier sur l’atténuation des pathologies infligées par les variants successifs, qui seraient de plus en plus «bénins», c’est s’abandonner à une temporalité difficilement prévisible.

Maintenir de faibles taux de contamination

Plusieurs pays ont mis en œuvre des politiques visant à maintenir de faibles taux de contamination en combinant vaccination, mesures de réduction des risques et investissement dans un arsenal sanitaire large et complémentaire. Ils ont connu moins de dommages sociaux et économiques, moins d’entraves à l’exercice des libertés publiques, moins de mortalité, moins de mise sous pression des personnels soignants. La vaccination générale est indispensable pour réduire les risques de maladie grave et de décès.

Mais l’incapacité à contrôler la circulation du virus par ce seul moyen entraîne une saturation des systèmes de santé publique, tandis que les hauts niveaux de circulation virale empêchent de tester, d’isoler, de retracer les contacts. Cet état de fait dégrade la qualité de soins pour l’ensemble des patients. Dans ces conditions, les slogans creux des uns et des autres sur la vaccination, qui opposent des conceptions simplistes et étroitement individualistes de la liberté et de la responsabilité, méconnaissent la réalité de la pandémie et détournent le débat politique et sanitaire des exigences du moment.

A l’approche de l’élection présidentielle et dans ce contexte de développement épidémique, il est indispensable de revenir collectivement à l’ensemble des faits scientifiques et des mesures politiques sur lesquels doit s’appuyer une stratégie efficace.

Après deux ans de pandémie, il convient d’adopter la stratégie qui a fait ses preuves là où elle a été suivie, en se révélant plus efficace, moins favorable à l’apparition de souches mutantes, moins défavorable à l’économie et plus respectueuse de l’exercice des libertés. Cette stratégie se décline en six volets.

1) Programmer des campagnes de vaccination universelle à l’échelle planétaire, non seulement par la suspension des brevets mais par un transfert des techniques d’encapsulation vers des centres de production régionaux destinés à un approvisionnement massif en vaccins de haute qualité.

2) Reconnaître enfin, sans équivoque, le consensus atteint en juin 2020 sur la transmission aéroportée de SARS-CoV-2 et en tirer toutes les conséquences pour construire des politiques de prévention de la transmission.

3) Promouvoir l’utilisation de masques respiratoires de type FFP2en intérieur ainsi que dans tout environnement à forte transmission. A contrario, il est inutile d’imposer le masque en milieu extérieur en dehors des foules denses.

4) Mettre en place rapidement des normes de ventilation et de purification de l’air (filtre HEPA, UV-C…) dans les lieux recevant du public, sur une base rationnelle. Cela demande d’investir massivement dans la rénovation des bâtiments. A long terme, il conviendra de changer les pratiques architecturales en vigueur dans la construction et la rénovation des bâtiments publics, pour y apporter isolation thermique et ventilation.

5) Mettre en place des processus efficaces de suivi et d’analyse des chaînes de contamination.

6) Lancer immédiatement un plan de recrutement et de formation d’arpenteurs sanitaires (50 000 emplois), qui accompagneront la mise en place de l’ensemble des mesures sanitaires (tests, aide à l’isolement, prévention). A moyen terme, il s’agira d’exercer une veille active au contact de la population et de participer à la diffusion d’une nouvelle culture scientifique et sanitaire, dans le cadre d’une politique de la santé et du soin fondée sur l’anticipation, à l’échelle des quartiers et des villages.

Ces mesures sont le premier pas indispensable vers la constitution d’un arsenal sanitaire large et pérenne, grâce auquel la France sera à même de faire face à d’éventuelles autres pandémies, sans payer le prix humain de SARS-CoV-2. La responsabilité du politique est de sortir des clivages simplistes et de l’attente de la disparition miraculeuse de la crise.

Notre société a besoin d’en finir avec la litanie des demi-mesures et des annonces paternalistes, égrenées sans aucune visibilité ni logique au fil des vagues épidémiques. Renouer avec la joie de vivre et redonner du sens à notre existence commune implique d’apporter une réponse rationnelle et solidaire aux crises qui nous frappent.

Après bientôt deux ans de pandémie et à l’approche d’échéances électorales importantes, il est difficile de croire qu’un programme politique qui ne s’élèverait pas à la hauteur de ces constats en incluant des propositions sanitaires et scientifiques solides puisse avoir quoi que ce soit à dire sur l’avenir de notre société.

Parmi les plus de 1 200 signataires : Samuel Alizon Chercheuse en biologie de l’évolution, CNRS, Thomas Becking Postdoctorant CNRS en biologie, écologie, évolution à l’université de Poitiers,Sylvie Citerne Technicienne de laboratoire de recherche, Inrae, Jacques Haiech Professeur honoraire de biotechnologie, université de Strasbourg, Pascal Maillard Universitaire en littérature française, université de Strasbourg, Perola MilmanChercheuse en physique, CNRS, Pierre-Yves Modicom Universitaire en linguistique, université Bordeaux-Montaigne, Laure Saint-Raymond Professeure de mathématiques, Institut des Hautes études scientifiques, Johanna Siméant-GermanosProfesseure, science politique, Ecole normale supérieure de Paris, Anne-Soisig Steunou Chercheuse en microbiologie, I2BC, CNRS…

La liste complète https://rogueesr.fr/en_finir_et_prevenir/soutenue également par le Mouvement international d’universitaires et de chercheurs qui porte les mêmes revendications.


William Dab : « Insulter les personnes non vaccinées permet de masquer l’insuffisance de la santé publique de terrain »

Publié le 09 janvier 2022

Les propos tenus par le président de la République dans « Le Parisien » n’inciteront pas à la vaccination, au contraire, estime l’épidémiologiste et ancien directeur général de la santé, dans une tribune au « Monde ».

Tribune. Les récentes déclarations agressives d’Emmanuel Macron vis-à-vis des personnes non vaccinées contre le virus SARS-CoV-2 ont suscité beaucoup de commentaires. Cependant, le point principal n’a pas été souligné : le président de la République a présenté ses propos comme une « stratégie ». D’où la question : qu’est-ce qu’une stratégie de santé publique ?

Le corps manifeste TALENT'ARTS 2022

 Centre d'arts plastiques Fernand Léger

du 21 janvier au 11 mars 2022

Morgane Hofner
YEK Compagnie


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[...] L’édition 2022 s’intéresse à la question de la résilience dans le rapport qu’entretient le corps avec sa capacité intrinsèque d’adaptation. La YEK Compagnie propose un projet de performance avec les habitants des Aigues Douces, où la résilience se retrouve mise en abîme à travers l’importance du vêtement comme catalyseur d’identité ou de mémoire d’un territoire. Morgane Hofner s’intéresse aux phénomènes de résistance, de déformation ou de réparation dans un contexte médical à partir duquel elle tire des dessins, des gravures et des sculptures qui évoquent des dispositifs portés par des corps traumatisés pour se régénérer et résister face à l’inéluctable.


All is lost, un film sur la psychologie d'un plaisancier face à une détresse en mer

 Bateaux

Publié le 

Les films traitant des naufrages et des pertes en mer sous l'angle catastrophique sont légion. All is lost, avec Robert Redford, aborde le sujet différemment, à travers l'aspect psychologique de la détresse en mer, vécu à la première personne.


Des chirurgiens américains ont greffé avec succès le coeur d'un porc sur un humain

Par AFP le 10.01.2022

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Des chirurgiens ont transplanté pour la première fois un coeur de porc chez un humain, le 7 janvier 2022, à Baltimore dans le Maryland 

UNIVERSITY OF MARYLAND SCHOOL OF MEDICINE/AFP - -


Des chirurgiens américains ont réussi à greffer sur un patient un coeur issu d'un porc génétiquement modifié, une première mondiale, a annoncé lundi l'école de médecine de l'université du Maryland. 

L'opération a été menée vendredi et a permis de montrer pour la première fois qu'un coeur d'animal pouvait continuer à fonctionner à l'intérieur d'un humain sans rejet immédiat, a expliqué l'institution dans un communiqué.

David Bennett, 57 ans, qui a reçu le coeur porcin, avait été déclaré inéligible à recevoir une greffe humaine. Il est désormais étroitement suivi par les médecins pour s'assurer que le nouvel organe fonctionne correctement.

"C'était soit la mort, soit cette greffe. Je veux vivre. Je sais que c'est assez hasardeux, mais c'était ma dernière option", a déclaré ce résident du Maryland un jour avant son opération, selon l'école de médecine.

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Thérapies psychédéliques : une panacée ?

Publié le : 10/01/2022

Soigner l’anxiété, la dépression ou la dépendance à l’alcool avec du LSD ou des champignons hallucinogènes… Longtemps taboue, la recherche sur les psychédéliques s’accélère. Mais ces substances peuvent-elles vraiment révolutionner la prise en charge des patients souffrant de troubles mentaux ? Ou leurs promesses sont-elles de simples mirages ? Plongée dans le terrier du lapin blanc.


Schizophrénie au quotidien : les conseils d’un patient expert


Publié par Marie LANEN, journaliste santé, le 05/01/2022 

Stéphane Cognon a des troubles schizophréniques et il est médiateur santé pair au groupe hospitalier universitaire de Paris pour le pôle 15, (service psychiatrie et neurosciences). Il aide les patients qui ont des troubles psychiques à devenir acteur de leur maladie pour mieux la gérer au quotidien.

Schizophrénie au quotidien : les conseils d’un patient expert

“J’ai eu une enfance classique où j’étais choyée. C’est en classe de terminale que j’ai commencé à avoir des angoisses et je me suis renfermé sur moi-même. Les hallucinations visuelles et auditives ont débuté à cette époque” explique Stéphane Cognon. Après une hospitalisation, Stéphane est plus tard diagnostiqué schizophrène et une nouvelle vie commence pour lui. Stabilisé depuis 25 ans, Stéphane est devenu médiateur santé pair et aide les patients à gérer leur maladie au quotidien. Un “renouveau” nécessaire selon lui.

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lundi 10 janvier 2022

David Foenkinos, réparer les perdants

LE 10/01/2022

À retrouver dans l'émission

LA GRANDE TABLE CULTURE

par Olivia Gesbert

L'auteur David Foenkinos est notre invité pour nous parler de son roman "Numéro deux" (Gallimard) : l'histoire poignante du garçon qui faillit être Harry Potter et qui devra apprendre à transformer son échec en force. 

David Foenkinos en 2020
David Foenkinos en 2020 Crédits :  JOEL SAGET / AFP

Comment ne plus vivre sous la dictature du bonheur des autres ?

David Foenkinos se pose la question dans Numéro deux (Gallimard, janvier 2022), en glissant le lecteur dans la peau de Martin Hill, le garçon écarté à la dernière minute du casting de la saga Harry Potter. Inspirée d'une histoire vraie, cette fiction se lit avec d'autant plus de plaisir que l'oeuvre de J.K. Rowling fête cette année les vingts ans de sa première adaptation cinématographique.

"C'est une véritable interview de la directrice du casting qui a mis le feu aux poudres de mon imagination, explique le romancier. Ça a enflammé en moi l'envie de me consacrer à cet autre. Comment allait-il pouvoir évoluer en ayant en bouche le goût si amer de cet échec incroyablement violent ? "

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Algorithmes : l’injustice artificielle ?


 


par Grégory Fléchet  10.01.2022

Les algorithmes des moteurs de recherche ou des services en ligne puisent dans l’immense flux de données des utilisateurs pour cerner leurs habitudes. L’informaticienne Sihem Amer-Yahia étudie cette mécanique bien huilée pour appréhender les formes de discrimination qui en découlent.

Pourriez-vous nous rappeler ce qu’est un algorithme et le rôle qu’il joue dans le développement d’Internet ? 


Sihem Amer-Yahia1. Il s’agit d’une séquence d’instructions qu’un ordinateur peut lire et interpréter dans l’objectif d’automatiser une tâche. L’algorithme peut être assimilé à une boîte qui agrège des données à partir desquelles elle produit ensuite des résultats. Ses directives peuvent être très larges. Sur le Web, cet ensemble de règles opératoires permet le plus souvent de retourner des résultats triés dans un certain ordre, comme le fait un moteur de recherche, ou de classifier des données en entrée tels les sites de e-commerce. Un algorithme peut aussi prendre des données sous une forme et les transformer sous une autre pour créer des groupes de personnes ayant les mêmes habitudes d’achats. Il est également capable d’extraire de l’information de ces données : c’est par exemple le cas des algorithmes destinés à prédire la récidive criminelle. Chaque instruction a une signification, mais c’est surtout la manière dont sont agencées ces instructions qui donne un sens à l’algorithme et détermine son utilité.  

Pourquoi les algorithmes sont-ils devenus indispensables au fonctionnement des plateformes numériques ?
S. A.-Y. L’algorithme est en mesure de s’exécuter à très grande échelle et ainsi de traiter une grande masse de données rapidement et de manière complètement automatisée, ce dont l’être humain est totalement incapable.

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Hartmut Rosa : vite, la résonance !

Jean-Marie Durand publié le 

Bonnes vibrations

Hartmut Rosa : vite, la résonance !

Chez le sociologue allemand Hartmut Rosa, la « résonance » est un concept censé agir comme un antidote à l’accélération du monde, qui dérègle nos vies. Dans Accélérons la résonance ! Pour une éducation en Anthropocène (Le Pommier, 2022), il propose paradoxalement de combiner les deux : comment un dispositif d’éveil au monde, par essence rétif à l’idée de la vitesse puisqu’il est conditionné par la contemplation, peut-il à son tour être soumis à un processus interne d’accélération ? L’éclaircissement de Jean-Marie Durand.

Au Moyen Âge, la Terre était ronde

Par Elsa Mourgues  10/01/2022 

Eratosthène enseignant à Alexandrie, peinture de Bernardo Strozzi vers 1635

Eratosthène enseignant à Alexandrie, peinture de Bernardo Strozzi vers 1635

Cette idée fausse d’un Moyen Âge obscur où l’on croyait à une Terre plate est diffusée jusque dans nos écoles. C'est pourtant invraisemblable quand on se fie aux sources, et c'est en analysant ces dernières que deux historiennes sont remontées à l'origine de cette fake news. Et donc à... Voltaire.

"La persistance de cette idée selon laquelle, au Moyen Âge, on pensait que la Terre était plate, est absolument incroyable", explique Sylvie Nony, professeure agrégée de sciences physiques. Avec Violaine Giocomotto-Charra, professeure d'histoire des savoirs, elles sont co-autrices de La Terre plate. Généalogie d’une idée fausse (Les Belles Lettres, 2021) et nous expliquent comment est née cette idée fausse il y a 250 ans.