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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 29 avril 2021

Clotilde Leguil : “Rousseau pense à la fois le ‘nous’ et le ‘je’”

Clotilde Leguil, propos recueillis par Victorine de Oliveira publié le  

Illustration : © Jules Julien pour PM


La pandémie vous angoisse ? Et si, plutôt que d’entrer « en thérapie », vous vous plongiez dans l’œuvre de Rousseau ? Pour la psychanalyste Clotilde Leguil, le grand auteur des Lumières est en effet le premier, bien avant Freud, à percevoir un « malaise dans la civilisation ».

Jean-Jacques Rousseau, les dates clés
1712 Il naît à Genève dans une famille d’horlogers. Sa mère meurt une dizaine de jours après l’accouchement.
1728 Il rencontre Madame de Warens qui le convertit au catholicisme et sera plus tard sa maîtresse.
1749 Il participe au concours de l’Académie de Dijon. Son Discours sur la science et les arts obtient le premier prix l’année suivante.
1761 Il publie La Nouvelle Héloïse, Du contrat social et Émile ou De l’éducation.
1778 Il meurt à Ermenonville.

« J’ai beaucoup pensé à Rousseau en mars 2020 lors de l’extension de l’épidémie de Covid-19 à la planète et du confinement. Ce qui nous arrivait était inédit. La pandémie nous a confrontés à un temps d’arrêt, à la suspension de l’accélération folle dans laquelle les échanges, la mondialisation, les progrès scientifique, technique et numérique nous emportaient. M’est revenu en mémoire le Discours sur les sciences et les arts, où Rousseau adopte une perspective critique sur le progrès et, plus précisément, sur la finalité du savoir et du progrès des sciences et des techniques. Le progrès nous mène-t-il à mieux vivre ensemble ? Améliore-t-il le lien social ? Contribue-t-il à “épurer les mœurs” ? Là où la question de l’Académie de Dijon invitait plutôt à répondre par l’affirmative et à défendre la connaissance, Rousseau répondait négativement en faisant valoir une distinction entre le progrès scientifique et technique, et le progrès humain et moral. C’est une première. Quand Descartes parle de “se rendre comme maître et possesseur de la nature”, soit d’un progrès qui irait en direction de la maîtrise et de l’arraisonnement de la nature, Rousseau s’interroge sur ce que ce progrès apporte vraiment à l’être humain. Il est le premier à percevoir une forme de déshumanisation due au progrès scientifique et technique.

Martine, une héroïne pas si mièvre

30/03/2021

Par Yann Lagarde

Derrière le charme un peu désuet de la BD imaginée par Marcel Marlier et Gilbert Delahaye dans les années 1950, se cacherait en réalité un certain goût pour l'autonomie et l'aventure.






Martine, pour vous c’est une fillette modèle un peu énervante ? Des parodies sur internet ? Des dessins aux couleurs pastel qui fleurent bon les années 1950? 

Derrière son allure candide, Martine est beaucoup moins niaise qu’elle en a l’air. Le personnage défendrait même un certain goût certain pour l’aventure, la découverte, la débrouillardise, l’autonomie et l’écologie

Phénomène de l’édition depuis les années 1950, Martine c’est une soixantaine d’albums, des aventures traduites en plus de 30 langues et des dizaines de millions d’exemplaires vendus dans le monde.

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La paresse est l’avenir de l’homme


DOCUMENTAIRES

À PROPOS DE LA SÉRIE

Épisode 1 : Les Hikikomori, se retirer pour ne rien faire

Le phénomène touche aujourd’hui au Japon près d’un adolescent sur cent. Les hikikomori décident soudain de se couper du monde pour une durée indéterminée, et de se murer dans leur chambre, avec l’objectif de suivre le modèle d’une vie idéale, passée à ne rien faire : Aucune ambition, aucune préoccupation vis-à-vis de l’avenir, un désintérêt total pour le monde réel les caractérisent. Ce phénomène apparu au début des années 90, au Japon, tend à s’étendre aux États-Unis et à l’Europe à travers le nombre grandissant de NEET, ces jeunes de 16 à 18 ans qui préfèrent devenir SDF plutôt que de s’insérer socialement.

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Du pessimisme chic


 


Frédéric Schiffter publié le  

Bien des philosophes, de Spinoza à Clément Rosset, semblent avoir prêté à la joie un pouvoir presque magique. Mais n’est-ce pas une simple croyance optimiste ? Et que penser de ceux qui, comme l’explique Frédéric Schiffter dans ce récit personnel, vivent plus spontanément dans le compagnonnage de la tristesse et de la mélancolie ?

Lors d’un été à Majorque, je rendis visite à Clément Rosset dans le pueblode montagne où il possédait une maison. J’arrivai, comme prévu, à l’heure du déjeuner. D’autres amis étaient déjà là. Une table avait été réservée à la terrasse ombragée de l’auberge du lieu. La patronne et sa fille nous servaient. Les plats défilaient lentement. Arrosée d’un vin catalan, la conversation allait sans but. Nous parlions de la jota majorquine, de plages, de balades, d’autres villages de l’île, beaux et peu courus. Quelqu’un demanda à Clément Rosset de bien vouloir raconter sa noyade et sa résurrection (lire Récit d’un noyé, Éditions de Minuit, 2012). « C’est très simple : je me suis endormi en nageant comme on s’endort au volant. » Au café, l’échange prit un tour plus philosophique. À un moment, m’entendant tenir je ne sais plus quel propos désabusé qui dut l’agacer, Clément Rosset s’exclama : « Ah ! Le pessimiste chic parle ! » Rires de la tablée. Par le passé, à une autre occasion, j’avais eu droit à la pique. Jean Lorrain aurait dit : « Arrête de nous enschopenhauerder ! » « Pessimiste chic ? Ça me va ! », ai-je répondu en levant ma copita de hierbas, un digestif local. 

Ce « pessimisme chic », dont Clément Rosset me faisait souvent grief, était à ses yeux une pose où entrait plus de dandysme que de philosophie, une façon de parader mon désenchantement à la boutonnière, un parti pris affecté pour la mélancolie. Je crois surtout que ce qui irritait le philosophe était la perplexité dans laquelle me laissait son nietzschéisme. 

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Entretien avec Fethi Benslama autour de son nouveau livre “Le Saut épique”

Frédéric Manzini publié le  

Quelques jours après l’assassinat d’une employée du commissariat de police de Rambouillet par un homme apparemment radicalisé, le projet de loi sur le renseignement et la lutte antiterroriste est présenté aujourd’hui en Conseil des ministres, avant une intervention du Premier ministre Jean Castex. 

C’est l’occasion d’écouter le chercheur Fethi Benslama sur les individus radicalisés. À la fois universitaire, spécialiste de l’Islam et psychanalyste, il s’intéresse à la question de la radicalisation et du terrorisme. Après Un furieux désir de sacrifice (Seuil, 2016) qui inventait la notion de « surmusulman », il vient de faire paraître Le Saut épique (Actes Sud) dans lequel il s’appuie sur son expérience de clinicien pour tenter de comprendre ce qui pousse certains individus dans le djihad guerrier.

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"La cohabitation solidaire" : nouveau maillon de la politique d'intégration ?

LE 28/04/2021

À retrouver dans l'émission

LE REPORTAGE DE LA RÉDACTION

par Anne Fauquembergue

Depuis 2018, une dizaine d’associations en France sont habilitées par l’Etat afin de développer des "cohabitations solidaires". En janvier 2021, 332 cohabitations étaient en place. Pour les réfugiés, ce petit maillon de la politique d’intégration est précieux au temps du covid. 

François et Camille Combeau avec leurs enfants Félicie et Lucien hébergent à titre gratuit Mariama Bah, une réfugiée guinéenne depuis septembre 2020 dans les Yvelines
François et Camille Combeau avec leurs enfants Félicie et Lucien hébergent à titre gratuit Mariama Bah, une réfugiée guinéenne depuis septembre 2020 dans les Yvelines Crédits : Anne Fauquembergue - Radio France

Selon la Dihal, la délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement, en janvier 2021, 322 cohabitations solidaires étaient en cours. Un chiffre en légère baisse par rapport aux mois précédents du fait de la crise sanitaire. Ce dispositif regroupe deux types d'accueil : des réfugiés hébergés chez des "citoyens" de la société civile et des réfugiés en colocation. Depuis 2019, plus de 1 000 personnes ont pu bénéficier de ce programme via une dizaine d'associations habilitées par l'Etat. 

L'exemple de Mariama Bah dans la famille Combeau dans les Yvelines 

Camille et François Combeau ont déménagé avec leurs deux enfants en 2019 à Maisons-Laffitte dans les Yvelines. Le couple a désormais plus d’espace et surtout une petite dépendance dans le jardin qui permet d’accueillir Mariama Bah, une réfugiée guinéenne, explique Camille Combeau :

Quand nous étions à Paris, la question ne se posait pas faute de place. L'idée a germé après notre déménagement pendant le confinement. Notre dépendance était libre. Nous avons d'abord pensé à la proposer à une femme battue mais cette idée présentait des risques. A l'exemple d'un couple d'amis, nous nous sommes mis en lien avec l'association "réfugiés bienvenue" qui nous a présenté Mariama. 

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Vire Normandie. De l’hypnose médicale en réalité virtuelle

Publié le 

Deux infirmiers anesthésistes s’intéressent à l’hypnothérapie à la clinique de Vire Normandie. Thierry Lochu pratique l’hypnose médicale au bloc opératoire et Patrick Sauvestre reçoit à son cabinet.

La clinique Notre-Dame de Vire Normandie voit ses pratiques évoluées.

« Nous ne pratiquons pas l’hypnose à toutes les interventions chirurgicales. Elle est destinée majoritairement aux douleurs légères et aux actes courts », explique Thierry Lochu, infirmier anesthésiste à la clinique Notre-Dame de Vire Normandie.

L’hypnose, combinée à l’anesthésie locale, permet de rester éveillé, sans trop souffrir, pendant une thyroïdectomie ou une endoscopie, par exemple. Les praticiens utilisent l’HynoVR, une solution logicielle thérapeutique qui recourt aux casques de réalité virtuelle.


Julie Grollier, la physicienne qui crée des neurones artificiels

Par   Publié le 24 avril 2021

Cette chercheuse intuitive est une pionnière de l’informatique neuromorphique visant à développer des composants électroniques qui, comme notre cerveau, feraient cohabiter calcul et mémoire.

Julie Grollier dans son laboratoire CNRS/THALES, à Palaiseau, le 20 avril 2021.

« Personne ne comprend ce que je fais dans ma famille, alors peut-être que ce livre va aider ! », plaisante la physicienne Julie Grollier, à propos de son premier livre destiné aux enfants, Estelle et Noé à la découverte des intelligences artificielles (Millepages, 32 pages, 11,50 euros).

Nul doute que le lecteur, jeune ou moins jeune, saisira en effet le propos, tant l’exposé y est clair, sans rien céder à la facilité. La densité d’informations y est même assez impressionnante. En trente planches dessinées par Camouche, il est question du pionnier Alan Turing, du langage binaire, de la différence entre mémoire et processeur, de la notion d’algorithme (illustrée par une recette de gâteau au chocolat, que Julie Grollier a testée) et même d’éthique et de neuroscience… Bref, tout pour initier à cette discipline montante. Mais finalement peu pour comprendre ce que la chercheuse fait vraiment dans ce domaine !

Car Julie Grollier, 46 ans, médaille d’argent du CNRS en 2018, membre éminente de l’unité mixte que cet organisme public gère avec l’entreprise Thales près de Paris, est une spécialiste d’intelligence artificielle certes, mais dans une branche un peu à part.

Cessons le dogmatisme carcéral

par Philippe Tinber, haut fonctionnaire, Sarah Kerrich, avocate, Adrien Madec, responsable des publications d'Hémisphère gauche et Caroline Boyer, avocate pénaliste

publié le 27 avril 2021 

Le gouvernement vient d’annoncer la création de nouvelles places en prison. Cela ne suffira pas à freiner la défiance des Français envers la justice, estime le think-tank Hémisphère gauche, pour qui l’efficacité du système judiciaire passe par les alternatives à la prison.

Une des raisons de la défiance des Français envers leur système judiciaire réside dans son manque d’efficacité pour les protéger. Malgré un droit de plus en plus répressif, qui accroît les délits pouvant faire l’objet d’une peine d’emprisonnement, ni les chiffres de la délinquance ni le sentiment d’insécurité n’ont vu l’effet de ces politiques répressives. A rebours du projet de loi présenté en Conseil des ministres le 14 avril et des récentes annonces de création de nouvelles places de prison, rétablir la confiance dans la justice passerait par une politique pénale qui protège efficacement et qui lutte contre le dogmatisme de la peine de prison.

Facteur aggravant de récidive

Evidemment, la prison est indispensable pour isoler de la société les personnes les plus dangereuses, les plus susceptibles de commettre à nouveau un fait grave. Et il est nécessaire que des sanctions, parfois lourdes, soient adressées à l’égard d’individus qui contreviennent au bon ordre, à la tranquillité de tous, et au respect de chacun à une vie paisible.

Les familles monoparentales, en première ligne de la crise sociale et sanitaire

Par  et   Publié le 27 avril 2021

Perte de revenus, garde des enfants pendant le télétravail, fermeture des cantines… Pour les mères et pères isolés, la situation actuelle est une source importante de stress et de défis logistiques.

Tamara élève seule ses trois enfants : Léo, 14 ans, Noan, 10 ans, et Rose, 2 ans, chez elle, à Soustons (Landes), le 13 avril.

Un an après le début de la crise sanitaire, les parents de jeunes enfants continuent de payer un lourd tribut, surtout lorsque les écoles sont fermées. La tâche est encore plus difficile pour les nombreux « parents solos » – les familles monoparentales représentaient une famille sur cinq en France en 2018 – qui portent toutes les responsabilités du foyer sur les épaules. Il s’agit, dans la majorité des situations, de femmes seules avec enfants (entre 82 % et 85 % des cas, selon que l’on considère les enfants jusqu’à 18 ou 25 ans), dont les charges domestique et mentale se sont accrues avec les inquiétudes et restrictions liées à la pandémie de Covid-19. « La gestion de la parenté devient compliquée avec un revenu unique, car elle ajoute de l’incertitude dans une société déjà précaire et qui précarise encore plus les femmes », analyse Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités.

Pour certaines mères isolées, la perte de revenus liée à la mise en chômage partiel (seulement 84 % du salaire net) a été dramatique. Et pour celles qui ont continué à travailler, la garde des enfants a souvent été une source importante de stress et de défis logistiques. Sans compter que la fermeture des cantines scolaires a entraîné une hausse du budget consacré à l’alimentationconduisant des familles à recourir aux distributions alimentaires, voire à sauter des repas.

Covid-19 - Avant la fin de l'année, une pilule Pfizer pour limiter l'aggravation de la maladie dès les premiers symptômes

Publié le 

Le laboratoire américain travaille sur de nouveaux traitements en termes de vaccin mais aussi et surtout sur une pilule permettant de limiter l'aggravation de l'épidémie dès l'apparition des premiers symptômes. 

Le laboratoire pharmaceutique Pfizer, teste actuellement une pilule qui agirait contre le virus SRAS-CoV-2.  Selon Mikael Dolsten, directeur scientifique et président de la recherche et du développement chez Pfizer, il pourrait être prêt avant la fin de l'année.  

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mercredi 28 avril 2021

Affaire Halimi : une réforme de la responsabilité pénale s’impose

par Jean-Christophe Muller, avocat général à la cour d'appel de Paris et David Senat, avocat général à la cour d'appel de Toulouse

publié le 27 avril 2021

A l’instar de l’Italie, des Etats-Unis ou du Royaume-Uni, la responsabilité pénale doit être maintenue lorsque le trouble psychique de l’auteur d’un crime provient d’une consommation volontaire de produits toxiques.

[Cette tribune a été modifiée pour être précisée mercredi 28.04.21 à 14:00] Les dernières semaines ont vu s’intensifier la réflexion concernant les conséquences du trouble mental sur la responsabilité pénale. Depuis l’affaire Vacher (reprise par Bertrand Tavernier dans son film le Juge et l’Assassin) à la fin du XIXe siècle, le thème de la «folie criminelle» retient l’attention de l’opinion selon la manière dont la justice prend en compte ces situations qui inquiètent. Par les progrès réalisés par la justice et la psychiatrie, l’alternative ancienne entre, d’une part, l’irresponsabilité donnant lieu à des soins (sous forme d’internement) et, d’autre part, la responsabilité conduisant à la prison a vite été dépassée. La loi a ensuite conduit, en 1994, à distinguer entre l’abolition pure et simple du discernement, soustrayant le «fou criminel» à la responsabilité pénale et à l’action de la justice, et l’altération du discernement, permettant de retenir une responsabilité atténuée et de juger le criminel mais avec une diminution de la peine de prison encourue. Puis, sous la pression de la société, l’évolution a conduit à mettre fin au «non-lieu psychiatrique» par lequel la justice s’empressait d’escamoter au plus vite ces dossiers, au profit d’une procédure de déclaration judiciaire d’irresponsabilité pénale créée en 2008 et donnant lieu, le plus souvent à huis clos, à un débat entre experts et avocats au terme duquel la personne mise en cause est reconnue comme auteur matériel des faits avant d’être astreinte à une mesure d’hospitalisation contrainte.

Appel au rassemblement le 2 mai 2021 à Montreuil

 Printemps de la psychiatrie

APPEL A UNE MOBILISATION DES PRATICIENS DU SOIN PSYCHIQUE

La pandémie vient de nous rappeler ce que constatent tous les jours dans la prise en charge des souffrances psychiques et sociales les professionnels du soin. L’équilibre et le développement du sujet humain dépendent étroitement de son environnement social et culturel. Les relations humaines exigent un soin, un souci, une sollicitude qui mobilisent tact, délicatesse et parole pour accueillir et traiter la vulnérabilité spécifique de notre humanité. Et ce d’autant plus lorsque le sujet humain, conjecturalement ou structuralement, est en proie à l’angoisse et à la détresse. Les professionnels du soin doivent connaitre les techniques de santé sans pour autant se réduire à des techniciens taylorisés d’une chaine de production sanitaire sans âme et sans conscience. Plus encore que dans d’autres métiers soumis aujourd’hui à cette violence technocratique, les professionnels du soin psychique doivent pouvoir exercer leurs métiers en connaissance de cause.

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"L'irresponsabilité pénale est très mal acceptée lorsque le crime est effroyable" (Paul Bensussan, expert psychiatre dans l'affaire Halimi, sur i24NEWS)


 



25 avril 2021 

Paul Bensussan, expert psychiatre dans l'affaire Sarah Halimi, le 25.04.21

Capture i24NEWSPaul Bensussan, expert psychiatre dans l'affaire Sarah Halimi, le 25.04.21

"Penser que l'antisémitisme est toujours quelque chose de lucide, c'est faire une grossière erreur"

Paul Bensussan, expert psychiatre dans l'affaire Sarah Halimi, agréé par la Cour de cassation et la CPI a accordé dimanche soir sa première et seule interview télévisée à i24NEWS, le jour où des milliers de personnes se sont rassemblées dans le monde contre la décision de la Cour de cassation de ne pas juger Kobili Traoré qui a assassiné la sexagénaire de confession juive en 2017.

"Je partage l'émotion, on ne peut pas rester indifférents à ce qu'il se passe, pour autant, je ne m'associe pas aux raccourcis et aux contre-vérités qui ont été répandus", a affirmé Paul Bensussan.

"Je regrette que des autorités politiques et morales, au lieu d'apaiser la souffrance de la communauté juive et l'incompréhension de la nation toute entière, aient choisi de l'attiser," a-t-il poursuivi.

"L'irresponsabilité pénale est en général très mal acceptée lorsque le crime est effroyable. L'opinion publique a l'impression que c'est une sorte de cadeau fait à l'auteur du crime et que justice ne sera jamais rendue," a-t-il déclaré.

Il a rappelé que le meurtrier de Sarah Halimi, Kobili Traoré était consommateur régulier de stupéfiants depuis l'adolescence, "nous avons conclu unanimement à une bouffée délirante aiguë, chez un sujet qui n'était pas délirant auparavant," a-t-il dit.

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mardi 27 avril 2021

Double meurtre à l'hôpital de Pau : relâcher ou pas la surveillance psychiatrique de Romain Dupuy

Par  France Bleu Béarn BigorreFrance Bleu GirondeFrance Bleu  Lundi 26 avril 2021

Depuis plus de 16 ans, le double meurtrier de l’hôpital psychiatrique de Pau est interné au sein de l'Unité pour Malades Difficiles de Cadillac en Gironde. Ce mardi matin, la justice examine sa sortie éventuelle de cette structure quasi carcérale.

Romain Dupuy en 2007 arrivant au palais de justice de Pau
RomaiRomain Dupuy en 2007 arrivant au palais de justice de Pau © Radio France - Jean-Louis Duzert (maxppp)

Romain Dupuy doit-il, peut-il, sortir de l'Unité pour Malades Difficiles de Cadillac ? C'est la question posée ce mardi matin à un juge de Bordeaux. Romain Dupuy, l'auteur du double meurtre du CHP de Pau en décembre 2004 a été déclaré irresponsable. Il a fait l'objet d'un non-lieu psychiatrique en 2008. Plus de 16 ans après les faits, il est toujours dans cette UMD où il a été admis après sa garde à vue. Il est hospitalisé sous un régime quasi carcéral, et plusieurs experts considèrent aujourd'hui qu'il pourrait intégré une structure fermée "normale". 

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Attaque de Rambouillet : "Il n'y a pas de lien entre une pathologie en particulier et le terrorisme"

Propos recueillis par   Publié le 

L'enquête sur l'assaillant de Rambouillet, Jamel Gorchene, 36 ans, qui a assassiné une agente administrative du commissariat de la ville, a révélé "une radicalisation peu contestatble", mais également "des troubles de la personnalité". Depuis plusieurs années, il n'est pas rare que la psychiatrie soit évoquée dans les affaires de terrorisme. Explications avec Samuel Lepastier, psychiatre et psychanalyste.


Ce n'est pas la première fois que les troubles du comportement sont mis en avant pour tenter d'expliquer, du moins en partie, le passage à l'acte d'un terroriste. En 2020, Nathan Chiasson, auteur de l'attaque du parc départemental des Hautes-Bruyères à Villejuif avait été diagnostiqué schizophrène. Tandis que des crises mystiques avaient été évoquées pour Mickael Harpon, policier et auteur de l'attaque à la préfecture de police de Paris en 2019. Puis, ce dimanche 25 avril, Jean-François Ricard, le procureur national antiterroriste a affirmé que "si la radicalisation de l’agresseur paraît peu contestable" la présence de "certains troubles a pu être observée". Jamel Gorchene, le Tunisien de 36 ans qui a tué au couteau vendredi Stéphanie M., agente administrative au commissariat de Rambouillet (Yvelines), avait bénéficié à sa demande de deux consultations psychiatriques les 19 et 23 février. À la suite de quoi rien : pas d'hospitalisation, ni de traitement. Son père, placé en garde à vue a signalé aux enquêteurs avoir remarqué des "troubles du comportement" depuis le début de l'année, tandis que d'autres membres de sa famille évoquent une dépression.

En très peu de temps, le débat sur la vigilance des professionnels de santé en psychiatrie pour mieux déceler les prémices de radicalisation chez leurs patients a été relancé. "Certains individus, qui peuvent être fragiles, avoir des troubles psychologiques à un moment de leur vie, sont sans doute plus influençables et plus perméables à ce genre de thèse et nous serions bien irresponsables de ne pas nous attaquer à ce problème", a déclaré Laurent Nunez, le patron de la DGSI au micro de France Inter. Un projet de loi antiterroriste doit être présenté ce mercredi 28 avril en conseil des ministres, incluant la transmission par les psychiatres des informations relatives à une prise en charge psychiatrique d'individus à leur Préfet. Y a-t-il un lien entre terrorisme et troubles psychiatriques ? Entretien avec Samuel Lepastier, psychiatre et psychanalyste, membre de la sociéte psychanalytique de Paris.


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Antiterrorisme : Laurent Nuñez prône un «meilleur partage d’informations» avec la psychiatrie

Par Le Parisien avec AFP  Le 26 avril 2021

Le coordonnateur national du renseignement estime que les personnes ayant des troubles psychiatriques sont «plus perméables» à la radicalisation.

Paris, le 23 décembre 2020. Laurent Nuñez voudrait qu'une personne ayant des troubles psychiatriques et étant «manifestement sous l’emprise de la radicalisation religieuse» soit signalée aux services de renseignements. LP/Philippe de Poulpiquet
Paris, le 23 décembre 2020. Laurent Nuñez voudrait qu'une personne ayant des troubles psychiatriques et étant «manifestement sous l’emprise de la radicalisation religieuse» soit signalée aux services de renseignements. LP/Philippe de Poulpiquet 

Le coordonnateur national du renseignement, Laurent Nuñez, souhaite un « meilleur partage d’informations » entre les services de renseignement et de la psychiatrie dans la lutte antiterroriste. Cette déclaration faite ce lundi intervient après l’attaque de Rambouillet (Yvelines) par un assaillant présentant des « troubles de la personnalité ».

Attaque de Rambouillet : "Ia psychiatrie ne doit plus être une excuse"

Publié le : 






Citoyens et forces de l'ordre ont rendu lundi hommage à Stéphanie, l'agente administrative sauvagement assassinée vendredi par un Tunisien de 36 ans radicalisé à Rambouillet.

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Niort : les personnels de psychiatrie veulent des réponses quant à leur avenir

Publié le 

Durant plus d'une heure, les grévistes qui avaient pu se libérer ont échangé sur leurs conditions de travail. 
© Photo NR, Jean-Michel Laurent

Réclamant des renforts et des moyens supplémentaires à l'appel de la CGT et de Sud santé 79, des agents et soignants des services psychiatriques de l'hôpital de Niort invitent le directeur de l'établissement à les rencontrer.

Dans le cloître du centre hospitalier de Niort, ils ne sont certes pas très nombreux lundi 26 avril 2021 en début d'après-midi. Pourtant les agents et soignants des services psychiatriques restent déterminés. S'ils affirment  une bonne participation à la grève dans les services à l'appel de la CGT et de Sud santé 79, peu ont pu assister à l'assemblée générale proposée du fait de leur assignation.

Maxime Bain pour la CGT rappelle les précédents événements. À la suite du mouvement du 8 avril 2021, au dépôt d'un droit d'alerte pour danger grave et imminent et à la tenue d'un CHSCT extraordinairetrois pistes ont été proposées par la direction : la fermeture d'un service, la fermeture de lits ou le développement de travail en binôme avec les aides soignants.  Pour les premières propositions, elles ne paraissent pas "entendables" selon le sydicaliste et les personnels réunis. Quant à la troisième, un glissement de tâches est évoqué.

 

" L'hôpital général rapporte de l'argent contrairement à la psychiatrie "

L'un des grévistes en psychiatrie

Alors pas question d'accepter ainsi ces solutions, d'autant que le manque d'effectifs en psychiatrie n'est pas récent, remontant à 2015, et un chiffrage atteignant 26 postes en 2018. Dans la voix de tous, c'est une inquiétude réelle qui demeure : " Quel avenir pour nos services" et une revendication forte qui persiste : "Une demande de moyens pour sauver la psychiatrie.


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