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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 22 avril 2021

« On m’a conseillé d’enlever la photo pour cacher que je suis noir » : la France malade de ses discriminations

Par    Publié le 22 avril 2021

Si les statistiques ethniques sont officiellement interdites dans le pays, il existe une multitude de données, tant dans l’Hexagone qu’à l’échelle européenne, permettant d’objectiver les inégalités et discriminations liées aux origines. Manque la volonté politique de s’y attaquer, au risque de nourrir ressentiment et désillusion.

Manifestation contre les discriminations et les violences policières, à Marseille (Bouches-du-Rhône), en juin 2020.

C’est une histoire française. Celle de Wilfried Mahouto, né près de Bordeaux, qui en dépit de son master en entrepreneuriat, a envoyé des centaines de CV pendant des mois, sans jamais décrocher d’entretien. « On m’a conseillé d’enlever la photo pour cacher que je suis noir, j’ai toujours refusé », confie l’homme, qui a fini par obtenir un poste de directeur d’agence bancaire, grâce au soutien de l’association Nos quartiers ont des talents.

C’est l’histoire de Saïd Hammouche, fils d’immigrés marocains qui, lassé de voir des jeunes comme lui galérer pour trouver un emploi, a créé Mozaïk RH, un cabinet de recrutement alternatif, pour les aider.

Celle, encore, de Samira (les personnes citées dont le nom n’apparaît pas ont souhaité garder l’anonymat), responsable marketing dans l’agroalimentaire. Le jour où elle s’est étonnée de gagner 20 % de moins que ses collègues, malgré d’aussi bons résultats, son manageur lui a répondu : « Pour une fille comme toi, c’est déjà bien d’être là. » « Il voulait dire “pour une fille d’origine maghrébine”, comme si je devais le remercier d’avoir ce poste », dit-elle en soupirant. Mehdi, lui, n’a jamais de retour des agences immobilières, alors que son ami Antoine, avec qui il cherche une collocation près de Lyon, n’a aucun mal à décrocher des rendez-vous. « Je gagne pourtant plus que lui, mais les propriétaires ne veulent pas d’Arabes. »

« La légalisation du cannabis devrait être au centre d’un débat politique jusqu’à présent inexistant »

Alain Ehrenberg Sociologue  Publié le 20 avril 2021

Cinquante ans après la loi de 1970 réprimant l’usage et le trafic de stupéfiants, l’action publique ne protège en rien la jeunesse des risques du cannabis, constate le sociologue, qui préconise la légalisation et non pas la dépénalisation.

« L’action publique ne protège pas la jeunesse des risques du cannabis. Il faut protéger les mineurs et assécher le trafic. »

Tribune. Dans un entretien publié par Le Figaro dans son édition du 19 avril, le président de la République s’est déclaré très défavorable à la dépénalisation des usages du cannabis, affirmant que « les stups ont besoin d’un coup de frein et pas d’un coup de publicité ».

Si la dépénalisation, qui est une mauvaise solution parce qu’elle ne touche pas à la production et au trafic, suscite l’hostilité d’Emmanuel Macron, la légalisation est évidemment encore moins envisageable. Or, c’est elle qui devrait être au centre d’un débat politique jusqu’à présent inexistant.

Cerveau, le remue-méninges

LE 19/04/2021

À retrouver dans l'émission

LA MÉTHODE SCIENTIFIQUE

par Nicolas Martin

Que sont les méninges ? A quoi servent-elles ? Quel est leur rôle dans l’immunité ? Quel est leur rôle dans le drainage des déchets cérébraux ?

Les méninges sont les membranes qui enveloppent le système nerveux central.
Les méninges sont les membranes qui enveloppent le système nerveux central. Crédits : Matt Wimsatt - Getty

L’intérêt pour le cerveau n’a certainement jamais été aussi grand que ces dernières années,. La preuve en est : l’essor des neurosciences qui l’étudient sous toutes ses coutures. Mais il y a une partie du cerveau qui prend moins la lumière, qui est moins aimée et qui est pourtant absolument essentielle à son fonctionnement : ce sont les méninges. Soit cette zone entre le cerveau à proprement parler et la boite crânienne dont on a découvert, il y a assez peu de temps, qu’elle constituait un système tout à fait élaboré d’évacuation des déchets redoutablement efficace, étant entendu que le cerveau consommant jusqu’à un quart de l’énergie que nous ingérons, produit en conséquence une quantité importante de déchets toxiques. Bienvenue dans le monde des méninges.

Cerveau, le remue-méninges. C’est le programme évacuateur qui est le nôtre pour l'heure qui vient. Bienvenue dans La Méthode scientifique.

Et pour évoquer cette partie moins connue mais non moins passionnante de notre cerveau, j’ai le plaisir de recevoir aujourd’hui Michel Kalamarides, neurochirurgien à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, et directeur d’un groupe de recherche sur les méningiomes à l’Institut du Cerveau et Jean-Léon Thomas, chercheur Inserm à l’Institut du Cerveau.

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Un plan de licenciement touche le magazine « Psychologies »


 



Par   Publié le 21 avril 2021

Le service qui s’occupe de la maquette et de l’iconographie, composé de sept personnes, sera supprimé, et ses fonctions externalisées.

« Il faut que les citoyens se rendent compte à quel point l’information est menacée. » Ce cri du cœur, ce sont les élus du mensuel Psychologies qui le poussent. Le 29 mars, ils ont appris qu’un plan de licenciement avait été enclenché, et qu’il était destiné à engloutir un service entier de la rédaction. Lorsqu’ils quitteront leurs locaux du quartier Stalingrad, dans le 19e arrondissement de Paris, pour s’installer près de la place de la République, d’ici quelques semaines, l’équipe pourrait en effet être amputée du service maquette et iconographie, « soit sept personnes âgées de plus de 50 ans, dont quatre parents isolés », indique un communiqué signé par une majorité de salariés. Parmi eux : 4 personnes en CDI (sur les 32 salariés en CDI qui constituent l’équipe du magazine) et 3 pigistes réguliers (sur les 21 pigistes qui y travaillent régulièrement), la rédaction comptant par ailleurs 3 personnes en contrat à durée déterminée.

Le triomphe des méduses, miroir de la bêtise humaine

par Geneviève Delaisi de Parseval, psychanalyste  publié le 22 avril 2021

Dans un essai composé de microfictions analytiques, Jacques André montre comment l’inversion de la domination pose la question aiguë de la survie.

Figure privilégiée du totémisme psychanalytique et du sexe de la mère, lequel pétrifie celui qui ose le regarder en face, de quoi la méduse-gorgone est-elle aujourd’hui le symbole ? C’est à cette question que le psychanalyste Jacques André tente de répondre dans les «microfictions analytiques» qui composent cet ouvrage. Si l’on compare l’espèce humaine et les méduses, on constate que la première est la seule à s’autodétruire et à détruire les autres espèces. Sauf une… Car profitant de la dégradation des écosystèmes marins, la méduse, elle, prolifère tranquillement. Elle n’a aucun neurone, tandis que l’homme depuis qu’il est sapiens en a 86 milliards dont il ne fait pas toujours le meilleur usage. D’où le titre de l’ouvrage qui dit la revanche que prennent les méduses. Un propos à entendre tant au sens propre que métaphorique. Un exemple : parce qu’elles filtrent les nanoparticules du plastique, l’idée a germé de les utiliser dans les stations d’épuration d’eau de mer. «Mieux encore, dit l’auteur, la méduse est riche en vitamines B1 et B2 et contient 31 calories pour 100 grammes. La tradition culinaire japonaise l’accommode depuis fort longtemps.»

Marie-Jo Bonnet/Chloé Chaudet : tuer la mère ?

LE 15/04/2021

À retrouver dans l'émission

LA GRANDE TABLE IDÉES

par Olivia Gesbert et Chloë Cambreling

Pourquoi l'injonction à la maternité est-elle toujours aussi forte ? Marie-Jo Bonnet, historienne et militante féministe, et Chloé Chaudet, maître de conférences en littératures comparées, ont décidé de ne pas avoir d'enfant. Elles nous parlent des contradictions autour de la libre maternité.

Manifestation MLF, Paris, 1982
Manifestation MLF, Paris, 1982 Crédits :  JOEL ROBINE

Marie-Jo Bonnet est historienne, spécialiste de l'histoire des femmes. Militante au Mouvement de libération des femmes (MLF) dès les années 1970, elle est à l'origine, avec d'autres camarades homosexuelles, du mouvement des Gouines Rouges fondé en 1971. A 71 ans, elle n'a pas eu d'enfants, un choix assumé dès l'adolescence et sur lequel elle revient dans La Maternité symbolique (Albin Michel, 2020). Un ouvrage qui fait de la maternité "spirituelle" une alternative à la maternité, maltraitée et instrumentalisée par le néolibéralisme (l'ouvrage s'intéresse ici à la GPA et à la PMA) et une forme féconde permettant d’exprimer son élan créateur.

Il y a un problème de transmission entre générations et d'écoute réciproque des jeunes vis-à-vis des aînées et des aînées vis-à-vis des jeunes. (Marie-Jo Bonnet)

Ce sont les médecins qui ont inventé l'idée de l'infertilité des couples. Quand un couple n'a pas eu d'enfant au bout d'un an, on le déclare infertile. (...) Vous avez cette pression des biotechnologies qui se présentent comme un progrès, ce qui est un comble car c'est une domination, un biopouvoir. (Marie-Jo Bonnet)

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La «guerre à la drogue», c’est de la merde

par Michel Henry, journaliste  publié le 22 avril 2021

Parce que la répression n’entraîne pas de baisse de la consommation et n’a pas d’effet sur la circulation des produits, la bataille d’Emmanuel Macron est purement électoraliste.

Le 18 avril, Emmanuel Macron a déclaré la guerre à la drogue, en visant, dans des déclarations au Figaro, les consommateurs de cannabis qui «alimentent le plus grand des trafics», ce qui importe de les combattre avec ardeur. «Eradiquer» ces trafics «par tous les moyens» est devenu «la mère des batailles». Toutes nos félicitations, voilà au moins un conflit dont on connaît déjà l’issue : la défaite, et en rase campagne. Tous les addictologues le savent, la répression n’entraîne pas de baisse de la consommation et n’a pas d’effet sur la circulation des produits. Au mieux, elle stimule la concurrence : quand une filière tombe, une autre la remplace, c’est la loi de l’offre et la demande.

« Incas(s)ables », sur France 2 : un an dans la vie de cinq enfants en rupture de ban

Par   Publié le 21 avril 2021

Un beau documentaire raconte le quotidien de quatre garçons et d’une fille, âgés de 10 ans à 18 ans, rejetés par leur famille et par les structures d’accueil classiques, placés en microstructure.

De gauche à droite : Guillaume, Gabriel, Alex, Kahina et Jérémie, dans « Incas(s)ables », de Ketty Rios Palma.

FRANCE 2 - MERCREDI 21 AVRIL À 22 H 50 - DOCUMENTAIRE

L’administration appelle ces enfants les « cas complexes », voire les « incasables », après qu’ils ont été rejetés par leur famille et par les structures d’accueil classiques de l’Aide sociale à l’enfance (ASE). En cause : des insultes ou des violences à l’encontre d’autres jeunes ou d’encadrants, ou encore des comportements « inappropriés », comme manger à même le sol, refuser de parler, ne s’exprimer que par grognements…

En dernier recours, ils sont alors placés par le juge des affaires familiales en microstructure. C’est le cas de Kahina, Alex, Gabriel, Guillaume et Jérémie, âgés de 10 à 18 ans, et logés dans un grand pavillon de la banlieue parisienne, à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne). Là, chacun a sa chambre et six accompagnateurs se relaient pour les encadrer, les écouter et les aider, petit à petit, à reprendre confiance en eux et à s’imaginer un futur.

Droit d’asile Arrestations de jeunes migrants à la sortie de l’ASE : «inacceptable» pour les associations

par Mathilde Frénois, correspondante à Nice  publié le 21 avril 2021

Des collectifs dénoncent des interpellations de jeunes étrangers à la sortie des bureaux de l’Aide à l’enfance des Alpes-Maritimes, une pratique qu’ils considèrent comme «contraire au modèle social français». Les autorités disent agir en toute légalité.

Sur la promenade des Anglais, à Nice, le 13 novembre. (Eric Gaillard/REUTERS)

La lettre inspire confiance. Sous le logo tout en rondeur du département des Alpes-Maritimes, le responsable de la section des mineurs non-accompagnés «propose» de «rencontrer» Mohamed (1). Pas de quoi inquiéter ce migrant bangladais : sa «minorité n’est pas avérée» et il discutera de sa situation. Des mots rassurants qui ne s’avèrent qu’illusion. Dès sa sortie du bureau, Mohamed est interpellé, menotté et emmené par la police. Il ressortira de la retenue administrative avec une obligation de quitter le territoire (OQTF). Sept mois plus tard, des associations niçoises dénoncent ces arrestations de jeunes étrangers dès leur sortie des locaux de l’Aide sociale à l’enfance (ASE), pointant un accord avec la police.

Covid-19 : « Les volontaires sains, ces héros discrets des pandémies »

Publiée 21 avril 2021

Collectif


TRIBUNE

Si les études ont permis de mesurer très vite l’efficacité de certains vaccins, c’est grâce aux volontaires sains de la recherche, qui acceptent parfois de s’exposer à des risques non négligeables, soulignent quatre spécialistes de santé publique.

Un centre de vaccination, au parc Chanot, à Marseille (Bouches-du-Rhône), le 19 avril.

Tribune. Sida, grippe pandémique H1N1, Ebola : nous connaissons tous ces maladies infectieuses pour lesquelles existent désormais des traitements et, dans certains cas, des vaccins pour les traiter ou les éviter. En revanche, peu savent que la preuve de l’innocuité et de l’efficacité de ces traitements a été possible grâce à des personnes qui ont accepté de tester des molécules nouvelles, en acceptant le risque, certes encadré, d’effets indésirables plus ou moins graves, ainsi que les contraintes d’une participation à une recherche clinique. Les volontaires sains de la recherche (VSR) sont plusieurs milliers en France et dans le monde à accepter ces risques et contraintes pour permettre la mise au point des traitements de nombreuses maladies.

Épidémie : l’aiguillage vers la sortie de crise

20 avril 2021






Face à une situation épidémique toujours préoccupante, le gouvernement cherche à éviter la propagation de variants, comme celui qui ravage le Brésil. La France a donc imposé une quarantaine aux voyageurs en provenance du Brésil, d’Argentine, du Chili et d’Afrique du Sud.

[...] Avec : Jean-Michel Pawlotsky, virologue au CHU Henri Mondor (APHP) et Steve Pascolo, chercheur à l'hôpital universitaire de Zurich et co-fondateur de CureVac.


Le portrait Jean-Daniel Lelièvre, piqué au vif

par Eric Favereau et photo Cyril Zannettacci. Vu  publié le 21 avril 2021

Expert à la Haute Autorité de santé, l’immunologue spécialiste des vaccins fait aussi face aux troubles autistiques qui touchent l’un de ses enfants.

Il a un côté adolescent, des cheveux grisonnants en bataille, le visage un peu perdu d’un marin rentrant du Vendée Globe, un regard parfois fatigué, une façon calme de vous répondre. Qui pourrait deviner qu’il est aussi chanteur lyrique avant d’être cet expert des vaccins que l’on sollicite souvent dans les médias ?

Ces mois-ci, Jean-Daniel Lelièvre ne chante plus. Il n’arrête pas. Il a encore dû plancher sur le vaccin AstraZeneca et le problème de la deuxième dose pour les moins de 55 ans. Cette population est la plus à risque de faire une thrombose – même si la probabilité est infime – et ce vaccin ne leur est désormais plus administré. «On sait qu’une seule dose de vaccin n’est pas suffisante pour assurer une immunité au long cours. Il a donc été décidé d’utiliser un autre type de vaccin pour la seconde dose, cette fois à ARN.» Voilà. Il est plus clair que la Haute Autorité de santé, qui, au début des interrogations sur AstraZeneca, a pu afficher un «circulez il n’y a rien à voir !» très français. Lui veut expliquer. «C’est mon boulot, je ne suis pas là pour donner des ordres. Les gens sont assez grands. Je suis là pour informer.»

Casse-tête Mon nombre est personne

par Erwan Cario  publié le 21 avril 2021 

Dans son dernier essai, «le Livre des nombres», Hervé Lehning raconte la passionnante aventure de ces suites de chiffres aujourd’hui omniprésentes. C’est l’occasion de redécouvrir que les nombres ont une histoire et que leur existence même n’avait rien d’évident. C’est l’occasion aussi de revenir avec lui sur certaines des notions les plus fondamentales.

On n’aurait jamais dû demander à Hervé Lehning quel était son problème mathématique préféré. Dans sa réponse, il ne précise évidemment que l’énoncé : «Comme il me faut choisir une seule énigme, je citerai les concombres de Halmos : les concombres contiennent 99 % d’eau. On en laisse reposer 500 kilos pendant une nuit, et le lendemain, ils ne contiennent plus que 98 % d’eau. Quel est alors leur poids ?» S’il n’a pas indiqué la solution, ce n’est bien sûr pas un oubli malencontreux, c’est sans aucun doute par respect pour la notion même de problème, qui n’a d’intérêt que si on s’y attelle. Quitte à aller voir les solutions à la fin du livre, comme dans le dernier ouvrage du brillant vulgarisateur des mathématiques, le Livre des nombres (ce problème n’y est pas, mais il y en a plein d’autres). Quitte à lire cet article jusqu’au bout. On ne va pas vous laisser en plan avec tous ces concombres, promis.

Reportage A Joinville-le-Pont, un HLM en peines d’ascenseurs

par Romain Boulho et photos Cyril Zannettacci. Vu  publié le 19 avril 2021 

Dans une tour de quinze étages de la résidence Barbusse, les habitants sont régulièrement obligés de prendre les escaliers. Une souffrance du quotidien.

Thierry se sent comme un paria. Il le dit avec le débit du convaincu : sans buter sur les mots, sans filtre pour masquer ses émotions. Dans sa résidence HLM de Joinville-le-Pont (Val-de-Marne), rue Henri-Barbusse, les ascenseurs sont systématiquement en panne et paralysent la vie des résidents. Le bâtiment B, le sien, une tour de quinze étages, est particulièrement touché. En mars, les deux machines sont restées simultanément à l’arrêt pendant une dizaine de jours. Comme en juin, comme en juillet, comme souvent. Le premier ascenseur, réparé, a de nouveau flanché. Les portes du deuxième sont maintenues closes depuis trois mois par deux vis noires. Condamnées. Le bailleur privé, Logirep, a collé une affiche, et esquissé la perspective d’un CDI («Votre ascenseur est à l’arrêt, et ce pour une durée indéterminée») mais compte sur l’indulgence des résidents (la «compréhension»).

Le distancialisme est-il un humanisme ?

par Geneviève Delaisi de Parseval, psychanalyste  publié le 22 avril 2021

La notion de distanciation s’est imposée dans le vocabulaire courant depuis le début de la pandémie de Covid-19. Elle est devenue l’expression même des gestes barrières et le symbole des restrictions sanitaires destinées à freiner l’expansion du virus dans la population. Mais elle apparaît aussi comme l’indice d’une évolution plus profonde de nos sociétés et de nos modes de vie, imprégnés de plus en plus par la logique du sans contact inhérente au développement du capitalisme numérique.

L’impératif sanitaire de la « distanciation »

La distanciation n’est pas la distance. Celle-ci renvoie au fait brut d’un écart mesurable (selon une unité invariable, le mètre par exemple) entre la position de deux ou plusieurs éléments dans l’espace. Or la distanciation signifie non pas seulement la mesure d’un écart existant, mais la production d’un tel écart là où il n’y en avait pas, là où peut-être on n’en avait pas jusque-là ressenti le besoin. Ce besoin n’est sans doute pas naturel : on peut d’ailleurs le dater assez précisément dans le temps, en faisant remonter le concept de « social distancing » à la pandémie de grippe espagnole et à sa mise en œuvre par le médecin américain Max C. Starkloff en 1918 sous la forme d’une fermeture de tous les lieux publics et d’une interdiction des rassemblements de plus de 20 personnes. Ce type de mesures a eu un impact majeur en termes de santé publique : une étude menée dans la ville de Sydney a pu évaluer à plus de 200 000 le nombre de vies sauvées en 1919 avec la mise en place de ces mesures de distanciation sociale.

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6 questions que vous avez toujours voulu poser à un psy

 Caducee.net

20 avril 2021 

Une tribune de Caroline Ulmer-Newhouse, psychanalyste et psychopraticienne, du comité psychologue.net

Je vous apporte six éclairages basés sur mon expérience en consultation et les questionnements de mes patients sur le métier et le déroulement d’une thérapie. Que vous souhaitiez commencer une thérapie ou bien que vous ayez déjà poussé la porte d’un cabinet, voici ce que vous avez toujours voulu savoir sur les psys.

  1. Est-ce normal de développer des sentiments pour son thérapeute ?

En général, la thérapie est déséquilibrée dans la mesure où le patient ne sait pas grand-chose du psy auquel il livre pourtant ses pensées les plus intimes. Cette situation peut favoriser l’émergence de sentiments envers lui. Cela fait partie du processus psychothérapique. C’est ce qu’on appelle le transfert. En revanche, le psy ne doit pas en être dupe. Le transfert du patient ne s’adresse pas à lui, puisqu’il s’agit de sentiments réactualisés en séance, mais éprouvés dans l’enfance à l’égard des premières figures d’attachement, autrement dit des parents.

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Plaidoyer pour une poésie animale avec Vinciane Despret

LE 21/04/2021

À retrouver dans l'émission

LA GRANDE TABLE IDÉES

par Olivia Gesbert

La philosophe et psychologue Vinciane Despret passe par la littérature pour donner la parole à un peuple qui ne l'a pas, des poulpes aux araignées, dans "Autobiographie d'un poulpe et autres récits d'anticipation" (coll. "Mondes sauvages", Actes Sud, avril 2021). 

Poulpe en noir et blanc
Poulpe en noir et blanc Crédits :  Gary Mayes - Getty

Vinciane Despret est philosophe, psychologue et professeure à l’université de Liège. Auteure de nombreuses parutions dédiées aux animaux -nous la recevions en 2019 à La grande table des idées autour de son ouvrage Habiter en oiseau-, elle revient aujourd'hui avec Autobiographie d'un poulpe et autres récits d'anticipation (Actes sud, avril 2021). 

Je trouve que les scientifiques par moments font parler la poésie du réel. (...) Certains ne tentent plus tellement d'expliquer mais de bien décrire, de bien faire le recensement de la très grande diversité de ce qui nous entoure et de ce qui peut nous impliquer. (Vinciane Despret)

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L’espoir peut s’apprendre

Ilona Boniwell Publié le 23/04/2021

Pessimiste repenti, Martin Seligman, le fondateur de la psychologie positive à la fin des années 1990, est le meilleur ambassadeur de sa discipline. Récit de son parcours réussi vers l’optimisme.

• ARMAND KHOURY 

Le célèbre psychologue américain Martin Seligman n’a pas toujours été heureux. Après une jeunesse difficile (fils de réfugiés juifs, il fut victime de discrimination et a connu la pauvreté), il était plutôt maussade, pessimiste et cynique. Pourtant, cet homme est devenu le plus important chercheur dans les domaines du bonheur et de l’optimisme, et il a fondé la psychologie positive. Son histoire personnelle constitue la meilleure preuve de l’efficacité de la discipline qu’il a créée.

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La schizophrénie : une maladie complexe mais pas incurable

Publié le 22 avril 2021

Souvent assimilée, à tort, à une double personnalité, la schizophrénie est longtemps restée une maladie mystérieuse de la psychiatrie. Depuis plusieurs années, ses causes et symptômes sont de mieux en mieux identifiés, permettant une meilleure prise en charge des patients.  

Complexe et chronique, la schizophrénie est une maladie qui touche près de 600 000 personnes en France. Contrairement aux idées reçues, véhiculées par le mot lui-même (qui vient du grec et se traduit par « fendre l’esprit »), elle ne correspond en rien à un dédoublement de la personnalité. « La schizophrénie est un dysfonctionnement du cerveau qui provoque une altération de la perception de la réalité », déclare Vincent Laprévote, professeur de psychiatrie à l'Université de Lorraine et psychiatre au Centre Psychothérapique de Nancy. Ces dernières années, de nombreux progrès ont été réalisés pour mieux comprendre et soigner la maladie. Diagnostiquée le plus tôt possible, la schizophrénie peut être maîtrisée et les épisodes psychotiques anticipés, améliorant sensiblement la qualité de vie des patients.  


Triage des patients en psychiatrie à cause du manque de lits

22.04.2021

En ce moment, dans les hôpitaux luxembourgeois, les psychiatres doivent faire un tri pour décider quel patient va obtenir un lit à l'hôpital. 

Le président de la Société luxembourgeoise de Psychiatrie, le docteur Paul Hédo, a déclaré jeudi sur la radio 100komma7 que dans les services de psychiatrie pour adultes, il fallait chaque jour décider s'il fallait laisser partir certains patients pour pouvoir en prendre d'autres.

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mercredi 21 avril 2021

Psychiatrie : ensemble le 2 mai 2021 !

La pandémie vient rappeler que l’équilibre, le développement du sujet humain sont liés à son environnement social, culturel. Les soins nécessitent tact, parole, écoute pour accueillir la souffrance et la maladie. Pourtant la politique actuelle instaure des contraintes normatives, des dispositifs de contrôle aux dépens de la qualité des soins, de la liberté du choix des thérapeutiques adaptées.

Les collectifs L' Appel des appels, Le Collectif des 39 et Le Printemps de la Psychiatrie lancent cet

APPEL A UNE MOBILISATION DES PRATICIENS DU SOIN PSYCHIQUE

La pandémie vient de nous rappeler ce que constatent tous les jours dans la prise en charge des souffrances psychiques et sociales les professionnels du soin. L’équilibre et le développement du sujet humain dépendent étroitement de son environnement social et culturel. Les relations humaines exigent un soin, un souci, une sollicitude qui mobilisent tact, délicatesse et parole pour accueillir et traiter la vulnérabilité spécifique de notre humanité. Et ce d’autant plus lorsque le sujet humain, conjecturalement ou structuralement, est en proie à l’angoisse et à la détresse.

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Neurosciences contre psychothérapie : une nouvelle bataille autour de l’autisme ?




par Eric Favereau  publié le 20 avril 2021

Alors que vient d’être publié un arrêté permettant le remboursement de consultation d’un psychologue sur le dépistage des troubles autistiques, une partie du monde de la psychiatrie s’insurge.


Serait-on en train d’assister à un nouvel épisode de la guerre sur l’autisme, entre d’un côté les partisans de thérapies cognitives et comportementalistes, très liées aux neurosciences, et de l’autre ceux qui mettent en avant la psychothérapie ? En tout cas, ces derniers, par le biais de trois collectifs (l’Appel des appels, le Collectif des 39, et le Printemps de la psychiatrie) appelaient ce week-end à «une mobilisation générale» le 2 mai «des praticiens du soin psychique».