par Mathilde Frénois, correspondante à Nice publié le 21 avril 2021
Des collectifs dénoncent des interpellations de jeunes étrangers à la sortie des bureaux de l’Aide à l’enfance des Alpes-Maritimes, une pratique qu’ils considèrent comme «contraire au modèle social français». Les autorités disent agir en toute légalité.
Sur la promenade des Anglais, à Nice, le 13 novembre. (Eric Gaillard/REUTERS)
La lettre inspire confiance. Sous le logo tout en rondeur du département des Alpes-Maritimes, le responsable de la section des mineurs non-accompagnés «propose» de «rencontrer» Mohamed (1). Pas de quoi inquiéter ce migrant bangladais : sa «minorité n’est pas avérée» et il discutera de sa situation. Des mots rassurants qui ne s’avèrent qu’illusion. Dès sa sortie du bureau, Mohamed est interpellé, menotté et emmené par la police. Il ressortira de la retenue administrative avec une obligation de quitter le territoire (OQTF). Sept mois plus tard, des associations niçoises dénoncent ces arrestations de jeunes étrangers dès leur sortie des locaux de l’Aide sociale à l’enfance (ASE), pointant un accord avec la police.