par Simon Blin publié le 19 avril 2021
Dans «De si violentes fatigues», le chercheur Romain Huët, longtemps bénévole dans un service d’écoute des personnes dépressives, explore le phénomène d’épuisement existentiel. Selon lui, le désaveu pour la vie exprime paradoxalement une forme de subversion politique.
Après plus d’un an de pandémie, les Français ont le moral dans les chaussettes. Les études sont unanimes : si l’on s’est occupé de soigner les malades du coronavirus, certains ont vécu un choc bien moins visible et qui inquiète sérieusement les spécialistes. Au point qu’Emmanuel Macron a annoncé l’organisation d’Assises de la santé mentale et de la psychiatrie cet été. Isolement, anxiété, dépression, troubles du sommeil… l’Organisation mondiale de la santé (OMS) alerte sur les dégâts à long terme de la crise sanitaire et des restrictions liées au Covid-19. Car même en bonne santé, même quand tout va bien, a priori, sur le papier, les experts constatent une épidémie du sujet «épuisé». On appelle ça la «fatigue pandémique».