Par Célia Laborie Publié le 19 février 2021
Comme cela se pratique aux Etats-Unis, beaucoup veulent pouvoir choisir un analyste dit « situé » ou « safe », qui a le même vécu ou qui est sensibilisé aux questions liées aux discriminations.
« Vos parents parlent-ils français ? Mais comment avez-vous fait pour être admise dans cette grande école ? Vous avez combien de frères et sœurs ? Je pensais que dans les familles comme les vôtres, on était plutôt sept ou huit. » Quand Hajar (le prénom a été modifié), entend ces questions dans le cabinet d’une praticienne du Bureau d’aide psychologique universitaire à Paris, elle a du mal à y croire. Nous sommes alors en 2019, l’étudiante en sciences politiques, qui ne se sent pas à sa place dans son école, est en proie à des pulsions suicidaires. « Ma psy ne m’a pas du tout aidée, elle a tout de suite amené mon identité de femme musulmane sur la table. J’avais l’impression qu’elle m’imaginait vivre dans un bidonville, c’était incroyablement réducteur. »