— 8 janvier 2021
Désinfection de toilettes publiques, à Paris, en mars. Photo Stéphane de Sakutin. AFP
Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.
Par Sacha Nelken — 8 janvier 2021
Désinfection de toilettes publiques, à Paris, en mars. Photo Stéphane de Sakutin. AFP
“ L’acte d’hospitalité doit comporter une part d’imprévisibilité, l’autre arrive, évidemment il y a des rites, il y a des conventions mais le moment d’hospitalité est celui de la surprise, cette hospitalité absolue s'il y en a est toujours impossible, ce n’est pas négatif, c’est ce qu’il faut faire ! il faut faire l’impossible ! ”
J. Derrida, France-Culture, 1997.
L’impossible au cœur du vivant
La vie c’est ce qui est capable d’erreur
Chacun de nous peut faire un jour l’expérience de ces matins brumeux où le silence s’intensifie au bruit singulier de nos pas, et pour peu qu’il nous soit possible de lui faire place, il nous est alors donné de saisir combien sa coloration d’incertitude offre à la pensée l’impulsion d’un souffle nouveau qui, dans un même mouvement, s’élance, se perd tout à la fois, pour se ressaisir vers un possible élan de métamorphose.
LE 06/01/2021
À retrouver dans l'émission
LES CHEMINS DE LA PHILOSOPHIE
par Adèle Van Reeth
Pour le philosophe Averroès, quand "je" pense, c'est l'intellect, puissance commune de l'humanité, qui s'exprime... Mais que reste-t-il à l'être humain si on lui enlève son intelligence ? Comment l'intellect peut-il être séparé du corps ?
Jean-Baptiste Brenet, professeur de philosophie arabe à l'université paris I Panthéon Sorbonne, membre du laboratoire SPHERE
Contemporaine de la colonisation, l’émergence de l’enfermement pourrait trouver ses origines bien plus tôt dans l’histoire, souligne la revue « Socio » dans l’un des articles de son dernier numéro.
Publié le 8 janvier 2021
La revue des revues. La prison est devenue le mode de punition dominant presque partout dans le monde. En France, les effectifs y ont triplé en soixante ans, et cette inflation punitive est également observée ailleurs. « Comment expliquer ce succès mondial ? », se demandent les historiens Natalia Muchnik et Falk Bretschneider, qui coordonnent ce dossier de la revue Socio consacré aux prisons.
On y apprend qu’il n’est pas facile de dater précisément les origines de la prison. L’histoire pénale a longtemps été dominée par l’eurocentrisme. « La recherche a longtemps considéré la prison telle qu’on la connaît comme une invention occidentale dont les premières traces seraient apparues à l’époque des Lumières et qui se serait répandue ensuite, par un gigantesque mouvement de diffusion, à caractère colonial ou non, à travers le globe », écrivent-ils.
Alors que les grandes associations ont dû se réorganiser face à l’impossibilité pour de nombreux bénévoles âgés de se mobiliser, de nouveaux réseaux d’entraide voient le jour, notamment au niveau du quartier.
Par Isabelle Rey-Lefebvre Publié le 23 décembre 2020
Les demandes d’aide alimentaire ne faiblissent pas et touchent un public de plus en plus large dont les revenus ont été déstabilisés par les confinements : la Croix-Rouge constate une hausse des besoins de 40 % et une affluence accrue, chômeurs (+ 64 %), travailleurs pauvres (+ 63 %), retraités (+ 37 %), étudiants (+ 23 %), travailleurs indépendants, commerçants…
Les grandes associations comme les Restos du cœur, la Croix-Rouge, le Secours populaire, le Secours catholique ou Emmaüs ont dû se réorganiser face à l’impossibilité pour de nombreux bénévoles âgés de se mobiliser. De nouveaux réseaux d’entraide de proximité, clubs de sport, écoles, voisins, au contact direct des ménages en difficulté, sont spontanément venus les compléter. Les réseaux sociaux leur permettent, en quelques clics, de mobiliser beaucoup de monde, de compétences, de ressources et de mettre en place une logistique complexe, à l’échelle du quartier. La Banque alimentaire, sorte de grossiste en dons qui approvisionne déjà plus de 5 000 structures, a d’ailleurs, dans la période, habilité pas moins de 250 nouvelles associations.
L’EXPRESSO |
Par fjarraud , le jeudi 07 janvier 2021
Alors que la crise de la Covid provoque un accroissement des troubles psychiques, le modèle d’organisation de la santé mentale est-il à bout de souffle. Pourquoi la psychiatrie est-elle en souffrance depuis de nombreuses années ? Quelles sont les alternatives à l’hospitalisation ? Réponses d’Angèle Malâtre-Lansac, directrice déléguée à la santé de l’Institut Montaigne, et de Bernard Granger, président du Syndicat universitaire de psychiatrie.
franceinfo:
Publié
"Nous allons attaquer en justice quatre laboratoires", annonçait dans le Parisien lundi 24 juillet Martine Ferguson-André, militante anti-vaccins et membre de l’association Autisme-Vaccinations. Une action de groupe devrait être déposée devant la justice en septembre, par près d’une centaine de familles, contre les laboratoires Sanofi, Pfizer, Eli Lilly et GlaxoSmithKline. Leur but : obtenir réparation des dommages causés par l’autisme de leurs enfants, dont les vaccins sont selon elles à l’origine.
Posted on 20 novembre 2017
En France, on croyait la vaccination profondément ancrée dans les mœurs. L’annonce récente par le gouvernement de l’extension de l’obligation vaccinale de trois à onze vaccins a pourtant donné de l’écho aux voix discordantes affirmant le droit de chacun à se faire vacciner, ou non. Lucie Guimier, docteur en géographie et spécialiste de la vaccination en France, revient pour nous sur l’histoire et la géographie d’une pratique de santé aujourd’hui questionnée. Un sujet d’autant plus d’actualité que Lucie Guimier se verra remettre le 1er décembre prochain le prix 2017 de l’innovation de thèse de la Société de Géographie.
Contrairement à une idée couramment répandue, vos recherches montrent que le taux de vaccination varie d’une région française à l’autre. Quelle est la géographie de la vaccination en France et comment expliquer le maintien de différences régionales ?
Il existe une grande hétérogénéité géographique de la couverture vaccinale en France où l’on observe, schématiquement, que l’on se vaccine moins dans le quart Sud-Est que dans le reste du pays. C’est un phénomène peu connu de l’opinion publique, en revanche les autorités de santé publique en sont informées depuis une trentaine d’années, principalement grâce à des travaux de cartographie des couvertures vaccinales, mais aussi grâce à des enquêtes d’opinion qui démontrent que les personnes interrogées dans le Sud-Est sont plus réfractaires à vacciner leur(s) enfant(s) qu’ailleurs dans le pays. Il faut évidemment être prudent quant à ces données : toutes les personnes qui résident dans le Sud-Est français ne sont pas sceptiques vis-à-vis des vaccins, mais leur proportion y est plus grande, et particulièrement dans certains départements.
lematin.ch
Par Cassandre Rogeret
60 millions d'euros supplémentaires pour la psychiatrie, annonce Olivier Véran. Objectif ? Renforcer la psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent et faciliter le soutien psychologique de l'ensemble de la population, fragilisée en période de crise.
La psychiatrie, une « priorité », annonçait, en septembre 2018, Emmanuel Macron lors du lancement de la feuille de route « Santé mentale et psychiatrie » et de sa traduction dans le plan « Ma santé 2022 ». Deux ans plus tard, celle considérée comme le « parent pauvre de la médecine » fait état d'un manque de personnel, de moyens et de considération de la part des politiques publiques , renforcés par la crise sanitaire actuelle. Après plusieurs plans successifs pour sauver la santé mentale du naufrage (articles complets en lien ci-dessous), le ministre de la Santé, Olivier Véran, annonce, le 5 janvier 2021, une enveloppe supplémentaire de 60 millions d'euros, dans le cadre de la troisième circulaire relative à la campagne tarifaire et budgétaire 2020 des établissements de santé. « L'importance des enjeux justifie l'ampleur des moyens alloués qui seront complétés en 2021 », explique son cabinet dans un communiqué.
Collectif
Les écrans doivent être mis au service de l’éducation et permettre à chaque enfant de développer sa créativité et son sens critique, préconise, dans une tribune au « Monde », un collectif de quatre personnalités impliquées dans le secteur de la formation et de l’édition.
Publié le 06 janvier 2021
Tribune. Addictifs et fondamentalement nocifs, les écrans sont spontanément pensés par la plupart d’entre nous comme un des maux principaux de notre époque : ils s’immisceraient dans nos cerveaux pour nous hypnotiser et maltraiteraient l’esprit de nos enfants, ils désocialiseraient les individus et ruineraient notre monde commun… On a beau reconnaître la place centrale que les écrans ont pris dans nos vies, ainsi que leur utilité indéniable, nous sommes tous intarissables lorsqu’il s’agit d’égrener la liste de leurs vices.
Là est le paradoxe : nous ne cessons de dénigrer un outil dont nous ne pouvons plus nous passer et vis-à-vis duquel notre ambivalence est notoire. L’attitude de la plupart des parents en est le symptôme le plus révélateur : c’est smartphone en main qu’ils s’agacent contre l’addiction de leurs enfants et c’est tout en rédigeant un texto qu’ils menacent sans cesse leur progéniture de leur confisquer leurs écrans.
Véronique D’Hondt, spécialiste des cancers, rappelle, dans que l’exercice de la médecine, qu’elle soit curative ou palliative, requiert, pour l’essentiel, humilité, tolérance, et disponibilité.
Tribune. Le débat autour de la mort assistée tient aux conditions parfois très pénibles de souffrance physique et/ou psychique en fin de vie, qui se prolongent, sans que le malade y trouve sens, au point qu’il demande d’y mettre fin. La question n’est pas celle de la mort, inéluctable, mais celle de décider comment on voudrait terminer sa vie, ce qui peut paraître identique à mourir mais ne l’est pas.
Il n’est pas naturel de décider du moment, ni de la façon dont on va mourir et c’est probablement la seule façon de vivre sans être obnubilé par la mort. Pour celui dont la mort, suite à une maladie incurable, est si proche qu’il n’est plus possible de l’éviter, la situation est toute autre. Le plus souvent, les conditions de fin de vie, même douloureuses, sont supportables, et la demande peut même être de prolonger la vie à tout prix. D’autres fois cependant, la fin de vie s’accompagne d’une souffrance telle que le malade demande à écourter sa vie.
Publié le 7 janvier 2021
Michael Stora, psychologue et psychanalyste, cofondateur de l’Observatoire des mondes numériques en sciences humaines, interroge la nouvelle pratique qui consiste à utiliser la plate-forme comme un cimetière numérique de nouveau-nés décédés.
LE JEUDI 7 JANVIER 2021
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Publié le 06/01/2021
Tatyana Dzemileva/shutterstock.com © Crédit photo : destinationsante.com
Que nous apprend cette 6e enquête ? Que le nombre de femmes décédées un an après leur accouchement est relativement stable par rapport aux deux enquêtes précédentes (2007–2009 et 2010–2012) : il s’établissait alors à 254 décès. Auparavant, les morts maternelles étaient majoritairement la conséquence d’hémorragies obstétricales ; leur nombre a été divisé par deux en 15 ans. Cette 6e édition nous apprend que les maladies cardiovasculaires et les suicides sont désormais les premières causes de mortalité maternelle.
LEDEVOIR
Le contexte actuel lié à la pandémie de COVID-19 est un terrain fertile au développement de troubles mentaux. Des enquêtes québécoises et internationales mettent en évidence le fait que les niveaux de détresse psychologique sont élevés depuis le début de la pandémie dans plusieurs couches de la population. La psychothérapie étant reconnue pour son efficacité dans le traitement des troubles mentaux, les enjeux liés à son inaccessibilité ont donc été décriés (avec raison) ces dernières semaines.
Avant même le début de la pandémie, la lourdeur des listes d’attente pour l’accès aux services en santé mentale dans le réseau de la santé et des services sociaux (RSSS) était déjà très importante. D’ailleurs, plus de 18 000 personnes au Québec sont dans l’attente d’un service public en santé mentale. La situation actuelle est donc alarmante, puisqu’on ne sait trop comment le RSSS déjà sursaturé arrivera à répondre à l’augmentation du nombre de demandes en santé mentale. Il devient donc incontournable d’aborder le problème de l’accessibilité des services de première ligne en santé mentale dans une perspective globale.
PSYCHOLOGIES
Nombreux sont les psychiatres, qui, comme le professeur Philippe Fossati, regrettent que le terme de dépression soit rentré dans le langage courant : « c’est devenu un mot ‘tarte à la crème’, alors qu’en médecine, la dépression renvoie à un concept précis, différent de l’idée que s’en font les gens ». Alors qu’une personne sur cinq risque de souffrir de dépression au cours de sa vie, il est important de bien comprendre de quoi il retourne.
Dans le monde médical, deux classifications font référence en matière de diagnostic de la dépression : le DMS-5 et le CIM-11. Le premier est le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (5e édition) de l'Association Américaine de Psychiatrie, le second la Classification internationale des maladies (11e édition) publiée par l’Organisation Mondiale de la Santé. « L’intérêt de ces classifications, explique le professeur Fossati, c’est qu’elles permettent aux professionnels de santé de partager une grille de lecture commune. Cela donne de la fiabilité et de la lisibilité au diagnostic. »