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Il faudrait étudier, lire, faire du sport, s’améliorer… La quarantaine actuelle révèle la persistance des injonctions à la productivité perpétuelle. Et si c'était l'occasion de débrancher ?
Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.
Par Alexandra Flouris, psychologue hospitalière, Pédiatrie, GHU site Bicêtre, APHP , Emmanuelle Lacaze, psychologue spécialisée en neuropsychologie, Service de Neuropédiatrie, Hôpital Trousseau, APHP , Stéphanie de Bournonville, neuropsychologue, Pédopsychiatrie, Fondation Vallée et psychologue pour enfants-adolescents en libéral , Christelle Landais, psychologue clinicienne, psychanalyste, en Institut Médico-Educatif et en libéral et Marine Schmoll , psychologue clinicienne en établissements d’accueil de jeunes enfants et en libéral —
Publié le 01/11/2020
Plusieurs médecins du Tarn lancent un appel à la population pour le respect du confinement et des gestes barrières. Ils s'inquiètent de la banalisation du virus.
Photo d'illustration. • © JP-Duntze / FTV
Ce qu'ils constatent dans leur cabinet médical les inquiètent. La banalisation du virus, des patients qui doutent de l'intérêt des gestes barrières. Alors pour rappeler la réalité du terrain, celle de malades touchés par le coronavirus qui vont souffrir et peut-être mourir, des médecins du Tarn ont écrit leur témoignage. Un appel à la population pour respecter le confinement et les gestes barrières.
Etienne Moulin a sollicité ses confrères et coordonné les échanges pour créer ce verbatim et le diffuser. L'idée est née explique le médecin de cette différence entre la réalité et les thèses complotistes qui sèment le doute dans l'esprit des patients. Différentes thèses conspirationnistes relayées sur les réseaux sociaux qui prétendent par exemple que le covid n'existe pas, que c'est un complot mondial, un "truc" des laboratoires pour vendre des médicaments. "De mon expérience dit Etienne Moulin une personne sur 10 à peu près est sensible à ce discours, cela suffit à induire des comportements dangereux avec une moins grande prise en compte de l'autre."
" On entend dans nos cabinets des phrases du genre : "est-ce bien nécessaire docteur ? j'ai entendu dire que"...Cela banalise le virus. "
Etienne Moulin, médecin dans le Tarn
02.11.2020
Contrôler un ordinateur à distance, piloter un membre artificiel ou restaurer des fonctions motrices perdues ? L’idée séduit. Mais en sera-t-on capables un jour ?
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Et c'est reparti pour un tour : confinement, épisode 2. Mais cette fois, nous n'allons pas reproduire les mêmes erreurs.
Il faudrait étudier, lire, faire du sport, s’améliorer… La quarantaine actuelle révèle la persistance des injonctions à la productivité perpétuelle. Et si c'était l'occasion de débrancher ?
Alors que les élèves du primaire et du secondaire reviennent à l’école, les enseignants s’apprêtent à aborder avec eux l’assassinat de leur collègue Samuel Patty, qui a eu lieu le soir des vacances. C’est un moment aussi essentiel que difficile, tant les questions des jeunes sont aussi légitimes que parfois dérangeantes. Et qu’on sait également que certaines idées et valeurs transmises par l’école de la République sont contestées par certains.
C’est pourquoi nous vous proposons de nous pencher sur les principales questions que pose cet attentat, et de renvoyer vers des articles, analyses, interventions publiées dans Philosophie magazine et sur Philomag.com.
Bonne rentrée à tous !
C’est un paradoxe que soulèvent souvent ceux qui trouvent incohérent de défendre la publication de caricatures jugées offensantes par certains fidèle tout en punissant des propos racistes ou injurieux. Des distinctions sont ici indispensables. Le philosophe des sciences Philippe Huneman décortique les arguments entendus dans les classes après l’attentat de Charlie Hebdo. Et le philosophe existentialiste italien Paolo Flores d’Arcais affirme que si la liberté d’expression a des limites, ce n’est pas la susceptibilité des croyants qui doit la fixer.
Faut-il montrer systématiquement aux élèves les caricatures de Mahomet au nom du droit de blasphémer ? Ne risque-t-on pas, en changeant les caricatures de contexte et de finalité, de le transformer en pesant devoir ?
Montrer ne suffit pas, selon Frédéric Worms. Mais pour Catherine Kintzler, la question d’un devoir de blasphème ne se pose même pas en République.
28 octobre 2020
BELGIQUE
Sigmund Freud © Commons Wikimedia/Christie’s
En 1895 paraît le livre intitulé Études sur l’hystérie. Coécrit par Josef Breuer et Sigmund Freud, cette œuvre théorique, considérée comme le manifeste fondateur de la psychanalyse, décrit une série de cas cliniques. Parmi ces cas, figure celui de Bertha Pappenheim, nommée Anna O., prise en charge, quelques années auparavant, par le docteur Breuer. Il identifie le mal dont souffre la jeune femme comme de l’hystérie et propose, notamment une cure par la parole. Ce cas, et surtout le récit qui en est fait, sera à l’origine d’une abondante littérature et servira de levier aux détracteurs de la psychanalyse.
La remise en question de l’efficacité clinique de la psychanalyse date de 1952, par l’un des fondateurs de la thérapie comportementale, Hans Jürgen Eysenck. Ses travaux sont aujourd’hui remis également en question, autant pour des raisons méthodologiques que pour des raisons de fraude sur les données.
Dès l’apparition de la psychanalyse en 1905, il y avait eu des contestataires, parce qu’il s’agit d’une science 'pas très correcte', notamment parce qu’elle projette sur la sexualité un regard qui n’est pas très 'kasher', explique Francis Martens. L’adulation de la psychanalyse sera sans doute excessive. Surtout en France, entre 1960 et 1980, où elle deviendra une mode, qui créera un peu tout et n’importe quoi, qui sera très dogmatique, souvent dans le mépris de l’autre, et entraînera beaucoup de blessures narcissiques, de colère, puis de remises en question souvent justifiées.
Le docteur Breuer, avec Freud, va les écouter, va découvrir les violences et conflits déchirants qui les traumatisent, et va les soigner, via la thérapie de la parole.
Anna O. est un catalogue de tous les symptômes possibles de l’hystérie : perte de sa langue maternelle, paralysie, secousses musculaires, hallucinations, désespoir, névralgies insupportables du nerf trijumeau… Cette écoute va l’aider, elle va guérir de ses symptômes, mais la morphine contre les douleurs va créer chez elle une dépendance.
Par Anne Fauquembergue 02/11/2020
Entretiens croisés |Qu’est-ce que la "radicalité" politico-religieuse, comment accompagner les jeunes concernés ? Dans une enquête sociologique, trois maîtres de conférences à l’université de Tours reviennent sur la brève expérience du centre de déradicalisation au château de Pontourny, en Indre-et-Loire.
Un impossible travail de déradicalisation, qui vient de paraître chez érès, est une enquête sociologique réalisée par trois maîtres de conférence de l’université de Tours : Alex Alber, Joël Cabalion et Valérie Cohen. Le livre analyse les ressorts du fiasco du centre de prévention et d’insertion à la citoyenneté (CPIC), premier centre de déradicalisation en France installé au château de Pontourny, à Beaumont-en-Véron, en Indre-et-Loire. Réponse de l’action publique après les attentats de 2015, symbole politique, il n’aura accueilli que neuf pensionnaires entre son ouverture effective en septembre 2016 et sa fermeture en juillet 2017. Les sociologues ont réalisé des entretiens avec la quasi totalité des personnels tout au long de cette unique expérience menée par l'Etat. Ils mettent en garde sur la tentation d’agir uniquement en réaction politique aux attentats et révèlent un univers de lutte de territoire professionnel sur une notion, la déradicalisation parcourue d’un foisonnement d’approches. Alex Alber, Joël Cabalion et Valérie Cohen ont répondu collectivement à cette interview.
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LE 02/11/2020
À retrouver dans l'émission
LA GRANDE TABLE IDÉES
par Olivia Gesbert
Comment traiter de la laïcité à l'école? En cette journée d'hommage à Samuel Paty, professeur assassiné à Conflans-Sainte-Honorine le 16 octobre 2020, rendez-vous avec Vincent Peillon, ancien ministre de l'Education nationale, et la sociologue Dominique Schnapper.
«Emancipation générale ! Les combats pour l’éducation» : Pour cette journée spéciale, rendez-vous avec Vincent Peillon, philosophe, chercheur au CNRS, spécialiste de Merleau-Ponty, auteur de nombreux ouvrages consacrés à la philosophie républicaine. Il a été ministre de l'Éducation nationale de mai 2012 à mars 2014. Il publie L'émancipation. Essais de philosophie politique (PUF, 16.09.20), un ouvrage réunissant différentes études, des conférences pour la plupart, des préfaces, des entretiens.
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LE 02/11/2020
À retrouver dans l'émission
L'INVITÉ(E) DES MATINS
par Guillaume Erner
Comment l’idéal laïc est-il enseigné ? Est-ce que l’école résisterait mieux avec l’évolution des institutions ? Que peut la pensée libérale contre l’obscurantisme ?
C’est une rentrée des vacances de la Toussaint qui s’annonce compliquée pour les enseignants, endeuillés par le décès de leur confrère professeur d’histoire-géographie, tué par un islamiste radical après un cours sur la liberté d’expression. Dans toutes les écoles, la lettre de Jean Jaurès sera lue, en hommage à Samuel Paty. Un temps pédagogique sera consacré à la défense des valeurs de la République, de la liberté d'expression et du principe de laïcité.
Pour en parler, nous recevons Monique Canto-Sperber, philosophe, directrice de recherche au CNRS, Membre du comité d’éthique, ancienne directrice de l’ENS et présidente fondatrice de PSL. Elle est auteure notamment de L'oligarchie de l'excellence : les meilleures études pour le plus grand nombre (PUF) et La Fin des libertés ou comment refonder le libéralisme (Albin Michel).
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Publié le 11 juillet 2011
Par Pascale Robert-Diard
Ça vous saisit sans prévenir, la grâce. C’est même à ça qu’on la reconnaît. Alors, bien sûr, on ne s’attendait pas à la rencontrer là, dans une rue déserte d’Avallon, dans l’Yonne, un samedi de juillet. On venait assister à une représentation de théâtre amateur, dans la petite salle d’audience aux murs bleu pâle du tribunal. La reconstitution d’un procès, sur les lieux mêmes où il s’était tenu, cent ans plus tôt. L’histoire fait partie de la mémoire douloureuse du Morvan : une révolte d’enfants qui éclate en 1910 dans un foyer dépendant de l’Assistance publique, les Vermiraux, à Quarré-les-Tombes. Des petits vauriens, des rachitiques, des malades, des « vicieux » et quelques bâtards que la capitale et ses gens de bien préféraient voir grandir loin, mettent le feu à leur foyer avant de s’enfuir.
Aux gendarmes qui les arrêtent, au juge d’instruction auquel ils sont présentés, ils racontent la maltraitance, la faim, les vers, les cachots, les coups. Ils sont écoutés et, surtout, ils sont crus. De coupables, ils deviennent victimes. L’affaire, à l’époque, avait fait grand bruit. Les journaux de Paris s’en étaient mêlés, un monde de secrets s’était déchiré et un an plus tard, sous les huées de la foule, les responsables du foyer avaient été condamnés et emprisonnés.