blogspot counter

Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 29 octobre 2020

«Il m’a frappée, et je me suis vue mourir dans les yeux de ma fille»

Par Virginie Ballet — 

Laura Rapp en juillet, à son domicile.

Laura Rapp en juillet, à son domicile.

Photo Nolwenn Brod. VU pour Libération


Une relation amoureuse qui débute dans le bonheur, puis une emprise qui s’étend petit à petit, des violences qui s’aggravent graduellement, jusqu’à la tentative de meurtre conjugal. Laura a survécu. Après plus de deux ans de bataille judiciaire, elle raconte son parcours à «Libération».

Le débit est rapide, la parole s’écoule comme un flot ininterrompu, teinté de colère autant que de combativité. Longtemps, Laura Rapp s’est tue. Aujourd’hui, elle veut témoigner, «pour les autres, pour faire passer un message d’espoir». Leur dire de surtout de «ne jamais abandonner». «Nous, les survivantes, on est un peu oubliées, parce qu’on est dans une sorte d’entre-deux, comme des zombies en errance totale, qui culpabilisons parfois d’avoir survécu», déroule-t-elle. Chaque année, plusieurs dizaines de femmes réchappent comme Laura d’une tentative de meurtre conjugal, quand, l’année dernière, 146 femmes ont été tuées par leur conjoint ou leur ex. Assise dans son appartement francilien, cette attachée commerciale dans l’immobilier de 32 ans raconte posément cette nuit d’avril 2018 au cours de laquelle son compagnon de l’époque, F., a tenté de la tuer par strangulation, en présence de leur fille, alors âgée de 2 ans et demi.

Nouvelles technologies. Émotions danger !


 


Par Laure Andrillon, Illustration Benjamin Tejero — 

Nouvelles technologies. Émotions danger !

Nouvelles technologies. Émotions danger !

Le confinement a fait exploser l’usage du smartphone et des réseaux sociaux. Tel Narcisse s’admirant dans l’eau, nous sommes aujourd’hui encore plus happés par le reflet de nos écrans. Au risque de ne plus savoir éprouver ni solitude, ni ennui, ni contemplation. C’est l’objet d’un nouveau courant de recherche outre-Atlantique.

Le Narcisse des Métamorphoses d’Ovide a dépéri de ne pouvoir détacher les yeux de son reflet, rencontré par accident alors qu’il croyait poser son regard sur l’eau. Le Narcisse d’aujourd’hui se perd plutôt de sa propre initiative : il empoigne son téléphone pour river son regard sur un écran, fasciné par ces autres reflets que sont les selfies, les réseaux sociaux, les statistiques d’applications mesurant toutes sortes de performances. Comme s’il avait besoin du regard des autres pour mieux tomber amoureux de lui-même.

Covid-19 : Il ne faut pas répondre aux inquiétudes du confinement par de "faux amis", comme l'alcool ou les psychotropes, indique un psychiatre

 franceinfo:

Publié 

Michel Lejoyeux, directeur des services de psychiatrie et d’addictologie des hôpitaux Bichat et Maison Blanche, appelle les Français "à garder une relation à l'autre", même si ce n'est pas toujours facile en temps de confinement. 

Lire la suite ...


Article rédigé par

Thomas Ruyant, valeurs dans le vent


 


Par Didier Ravon, photo Fabrice Picard — 

Le marin de Dunkerque, dont le bateau fait la promotion de la réinsertion des précaires, est l’un des favoris du prochain Vendée Globe.

Et vous, quelle est votre intelligence ?

Anne Robin publié le 

Les temps sont incertains, à peine le couvre-feu mis en place que les rumeurs de confinements vont bon train. Ces situations nouvelles, chacun y réagit à sa façon. 

  • Il y a ceux qui tentent d’analyser rationnellement la situation avec chiffres et courbes à l’appui pour justifier ces changements : ils vont faire appel au raisonnement, autrement dit à l’intelligence logico-mathématique
  • D’autres vont, au contraire, accepter au jour le jour les nouvelles décisions, faisant évoluer rapidement leur habitudes et comportements aux nouvelles contraintes sans céder à la panique : ils font preuve alors d’une grande intelligence adaptative
  • Certains, enfin, vont se concentrer sur ce qu’ils ressentent lors de ces différents changements, analyser leurs émotions et celles de leur entourage, et en discuter pour vivre au mieux cette période : ils utilisent leur intelligence émotionnelle
  • Lire la suite ...

mercredi 28 octobre 2020

"Assistés", économie de la drogue… Des idées reçues sur les quartiers pauvres contredites par un rapport

 Bilan année France 3 Paris Île-de-France | FranceTV Pro – Pressrooms du  groupe France Télévisions

Publié le 27/10/2020

15 ans après la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré, point de départ de trois semaines d’émeutes dans les banlieues françaises, l’Institut Montaigne publie un rapport qui bat en brèche de nombreux clichés sur les quartiers pauvres. Entretien avec son auteur, Hakim El Karoui.

Bobigny, en Seine-Saint-Denis (illustration). Dans le département, 38,3 % de la population vit dans un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV).

Bobigny, en Seine-Saint-Denis (illustration). Dans le département, 38,3 % de la population vit dans un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV). • © IP3 PRESS/MAXPPP

Il y a 15 ans jour pour jour, le 27 octobre 2005, la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré à Clichy-sous-Bois provoquait trois semaines d’émeutes et de révoltes dans les banlieues. Depuis le décès des deux adolescents, électrocutés dans un transformateur électrique après avoir cherché à échapper à la police, le sentiment d’abandon et de relégation dans ces quartiers n’a jamais disparu.

Un rapport de l’Institut Montaigne vient aujourd’hui bousculer de certaines idées reçues : "Les quartiers pauvres ont un avenir". L’étude, publiée dimanche par le think tank d'orientation libérale, s’intéresse à 1 296 quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) situés en France métropolitaine, classés ainsi depuis la loi de programmation pour la ville et la cohésion urbaine de 2014.

Pauvreté, populations immigrées et jeunes, parcs de logements sociaux importants, taux de participation électorale faible… Outre leurs points communs, le rapport distingue trois grands types parmi ces quartiers : des quartiers "post-industriels" dans le nord et le nord-est de la France ; des quartiers "excentrés", situés dans ou près des petites villes et villes moyennes ; et enfin des quartiers "maquiladoras" ou "métropolitains", situés en périphérie des grandes métropoles. Ces derniers se trouvent particulièrement en région parisienne : à titre d’exemple, 38,3 % de la population de Seine-Saint-Denis vit dans un "QPV".

Lire la suite ...



« On attend de l’école qu’elle garantisse une communion totale de la jeunesse avec la nation »

L’historien Sébastien Ledoux, qui a enquêté sur le monde scolaire après les attentats de 2015, détaille les enjeux de la rentrée, lors de laquelle Samuel Paty sera honoré.

Propos recueillis par  Publié le 28 octobre 2020

François Hollande observe une minute de silence à l’école Jean-Jaurès, le 20 mars 2012, au Pré-Saint-Gervais, après une tuerie dans une école.

Sébastien Ledoux est chercheur et historien (Paris-I). Il a enseigné dix ans à Grigny (Essonne), et soutenu une thèse de doctorat sur le devoir de mémoire. Il termine une enquête de trois ans auprès d’écoles et d’établissements franciliens sur le monde scolaire face aux attentats de 2015, lancée dans le cadre de l’appel à projets « 13-Novembre » (CNRS/Inserm). Pour passer l’épreuve de la rentrée du 2 novembre, il appelle à miser sur le « collectif » des professeurs pour que la minute de silence fasse sens.

L’école doit reprendre lundi 2 novembre, et l’émotion suscitée par l’assassinat de Samuel Paty, le 16 octobre, s’annonce très forte. Les enseignants vont devoir la canaliserComment faire ?

Le temps des vacances joue pour eux. Pour partager l’émotion entre collègues, pour s’échanger des ressources, des documents… En 2015, il leur avait fallu du jour au lendemain improviser l’accueil de leurs élèves.

« La question de l'origine du SARS-CoV-2 se pose sérieusement »

 cnrs-le-journal-logo - La Fondation Droit Animal, Ethique et Sciences

Par Yaroslav Pigenet le 27.10.2020,

Vue d'artiste de coronavirus

Près d'un an après que l'on a identifié le coronavirus SARS-CoV-2, les chercheurs n'ont toujours pas déterminé comment il a pu se transmettre à l'espèce humaine. Le virologue Étienne Decroly fait le point sur les différentes hypothèses, dont celle de l’échappement accidentel d’un laboratoire.
Tandis qu’on assiste à une course de vitesse pour la mise au point de vaccins ou de traitements, pourquoi est-il si important de connaître la généalogie du virus qui provoque la pandémie de Covid-19 ?

Étienne Decroly1 : SARS-CoV-2, qui a rapidement été identifié comme le virus à l’origine de la Covid-19 est, après le SARS-CoV en 2002 et le MERS-CoV en 2012, le troisième coronavirus humain responsable d’un syndrome respiratoire sévère à avoir émergé au cours des vingt dernières années. On connaît désormais bien cette famille de virus qui circulent principalement chez les chauves-souris, et dont le transfert zoonotique provoque épisodiquement des épidémies chez l’homme. Il est donc crucial de comprendre comment ce virus a passé la barrière d'espèce et est devenu hautement transmissible d’homme à homme. L’étude des mécanismes d’évolution et des processus moléculaires impliqués dans l’émergence de ce virus pandémique est essentielle afin de mieux nous prémunir des émergences potentielles de ces virus, et pour élaborer des stratégies thérapeutiques et vaccinales.

Dès les premières semaines de la pandémie, alors qu’on ne savait encore pas grand-chose du virus, sa probable origine animale a très vite été pointée. Pourquoi a-t-on d’emblée privilégié cette piste, et a-t-elle été confirmée depuis ?
É. D. L’origine zoonotique des coronavirus, qui infectent près de 500 espèces de chauves-souris, était déjà bien documentée à partir des émergences précédentes. Dans la nature, des populations de chauves-souris partagent les mêmes grottes, et différentes souches virales peuvent alors infecter simultanément le même animal, ce qui favorise les recombinaisons génétiques entre virus et leur évolution. Certaines souches sont parfois aptes à franchir la barrière d’espèce.

Lire la suite ...


Vous êtes parent de jeunes enfants : comment réagissent-ils au port du masque par les adultes qui les entourent ? Témoignez

APPEL À TÉMOIGNAGE Depuis le déconfinement, en mai, les tout-petits sont entourés, à la crèche, chez leur nounou, à la maternelle, d’adultes qui portent un masque. Quels effets avez-vous observés sur eux quant à cette situation inédite ? Racontez-nous.

Publié le 27 octobre 2020

Les professionnels doivent porter systématiquement un masque dans les structures d’accueil des jeunes enfants de moins de 3 ans, selon les instructions du ministère de la santé. Ces enfants se retrouvent ainsi entourés d’adultes masqués au moment du biberon, du change ou encore lorsqu’ils sont dans les bras parce qu’ils viennent de pleurer.

mardi 27 octobre 2020

Bébés secoués : « La fuite en avant dans la judiciarisation ne protège aucun enfant »

Le 27 octobre 2020
 




Tribune La littérature scientique sur laquelle s’est fondée la Haute Autorité de santé pour ses recommandations est de mauvaise qualité, déplore un collectif de scientiques 

 Médecins et scientiques d’horizons divers, notre point commun est de nous être intéressés à une aection rare et méconnue : le syndrome dit « du bébé secoué » (SBS). Nous ne parlons pas ici des actes criminels durant lesquels des nourrissons sont violemment secoués et gravement blessés. Nous parlons plutôt de l’idée selon laquelle les hémorragies cérébrales (hématome sous-dural) et rétiniennes du nourrisson résultent avec « certitude » d’un secouement violent. Ce critère diagnostique est promu par la Haute Autorité de santé (HAS), qui formule des recommandations pour les professionnels de santé. Mais, dans le cas du SBS, l’analyse discutable de données incertaines l’a conduite à cette idée controversée et abandonnée dans certains pays. Les surdiagnostics ont de lourdes conséquences judiciaires : retrait des enfants à leurs familles, poursuites pénales, incarcérations. L’association de familles Adikia et son avocat, M Etrillard, ont d’ailleurs récemment demandé l’abrogation de ces recommandations.

“Psychisme ascensionnel”, d’Étienne Klein

Hannah Attar publié le  

https://www.philomag.com/sites/default/files/styles/header_no_full_width/public/images/web-etienne-klein-psychisme-ascensionnel.jpg

La montagne est un objet de fascination. Elle exerce sur certains une force magnétique qui les tire vers ses sommets, et suscite chez d’autres une appréhension où se mêlent vertige et curiosité. Le philosophe et physicien Étienne Klein appartient au premier cercle. Dans son dernier ouvrage intitulé Psychisme ascensionnel (Arthaud, sorti le 7 octobre 2020), il raconte, au fil d’entretiens, sa découverte de la montagne et l’attraction qu’il ressent à son égard, au point de parler d’un « lien libidinal », avant d’explorer la manière dont ce milieu a sans doute contribué à l’aventure de la physique moderne et peut même générer des idées. Ce livre se présente aussi comme une (méta)physique de la montagne, où le mouvement d’ascension et la minéralité du paysage répondent à l’exigence de pureté de la réflexion. Ce qui conduit le philosophe-montagnard à proposer un nouveau concept, le « psychisme ascensionnel », pour comprendre ce qui fait de l’alpinisme, plus qu’un défi physique, une véritable expérience de pensée.

Lire la suite ...



Après l’attentat de Conflans, comment lutter contre le poison de l’islamisme ?

Valérie Lehoux,  Publié le 24/10/20

Fethi Benslama, psychanalyste, membre de l’Académie tunisienne et spécialiste du fait religieux, le 20 octobre 2020.

Fethi Benslama, psychanalyste, membre de l’Académie tunisienne et spécialiste du fait religieux, le 20 octobre 2020.  Rudy Waks pour Télérama

Chez de nombreux jeunes, le psychanalyste Fethi Benslama décèle un tourment identitaire. Après l’assassinat de Samuel Paty, il appelle à des mesures concrètes : adaptation du code pénal et soutien aux enseignants.

Lire la suite ...


Des cellules immunitaires qui ont la capacité de sauver des neurones endommagés

Par Camille Gaubert le 27.10.2020 

Un sous-ensemble de globules blancs, des neutrophiles "pro-régénérateurs", ont montré leur capacité à sauver des neurones endommagés et régénérer des fibres nerveuses sectionnées chez la souris.

cerveau et moelle épinière

Le cerveau et la moelle épinière.

KTSDESIGN / SCIENCE PHOTO LIBRARY / KTS / SCIENCE PHOTO LIBRARY VIA AFP


Un nouveau type de globule blanc pourrait offrir un espoir de guérison des lésions nerveuses au cœur de certaines maladies comme la sclérose en plaques, les accidents vasculaires cérébraux (AVC) ou les traumatismes de la moelle épinière. Chez la souris, ces "neutrophiles immatures" ont stimulé la repousse des branches des neurones, constitutifs des nerfs, d'après une publication dans Nature Immunology.

Le rôle de l'immunité dans les lésions nerveuses

L'invalidité prolongée chez les personnes atteintes de glaucome, de sclérose en plaque ou encore de traumatisme de la moelle épinière est due, en grande partie, à la faible capacité de régénération du système nerveux central. Ce dernier comprend la rétine, les nerfs optiques, le cerveau, le tronc cérébral et la moelle épinière. "Il y a un besoin urgent de nouvelles thérapies qui non seulement atténuent mais aussi inversent les déficits neurologiques chroniques", affirment les auteurs dans la publication. De précédents travaux avaient montré que certaines voies immunitaires semblaient avoir un effet positif, mais les mécanismes n'en étaient pas élucidés.

Lire la suite ...




Représentations de Mahomet : ce que disent le Coran et les autres textes de l’islam

Si la satire, comme celle de « Charlie Hebdo », est condamnée, l’islam chiite fait preuve d’une certaine tolérance à l’égard des images du Prophète.

Par  Publié le 26 octobre 2020

Nous republions cet article initialement publié en janvier 2015, après l’attentat qui a endeuillé la rédaction de Charlie Hebdo. 

L’attentat de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), dans lequel Samuel Paty, un enseignant de 47 ans, a été assassiné par un terroriste islamiste parce qu’il avait montré des caricatures de Mahomet en classe, a de nouveau déclenché le débat et les critiques sur la représentation du prophète de l’islam. Cette dernière est vue comme strictement interdite par de nombreux musulmans, or les textes et l’histoire de l’art islamique sont moins catégoriques.

Le prophète Mahomet, illustration d'un manuscrit ottoman du XVIIe siècle.

“The last sentinels”, le regard de Jimmy Nelson sur ces peuples en voie d’extinction

 BEWARE!

27 OCTOBRE 2020

Jimmy Nelson fait des images, prend des photos, Contrairement à la pellicule, qui submerge de mouvements et de sons, définissant le moment en cours, une photographie reste simplement assise là tranquillement pendant que vous décidez de ce qu’elle dit. Voilà comment la photographie se définit pour cet homme qui lie intrinsèquement engagement et art. Son idée est celle de l’esthétique et de la responsabilisation pour un monde meilleur, et s’illustre aujourd’hui dans sa dernière exposition en totale immersion, “The last Sentinels“.

Jimmy Nelson the last sentinel

Regards croisés

Après Yann Arthus Bertrand en 2018, c’est au tour de Jimmy Nelson de nous plonger dans une expérience immersive, conçue par Spectre Lab, dans l’enceinte de l’Atelier de Lumières dans le cadre de son cycle “Save The Planet”. 30 avant-soirées exceptionnelles au cours desquelles il sera possible de s’immerger au cœur de l’univers de Jimmy Nelson dont le travail est consacré à tous ces peuples autour de la planète qui vivent encore en lien étroit avec la nature. Une harmonie du vivant et des cultures qui tendent à disparaitre sous le poids de la mondialisation mais qui ont tant à nous apprendre. Un hommage à ces cultures ancestrales, ces “sentinelles d’écosystèmes en danger” aussi impressionnantes que fragiles.