Le réalisateur et scénariste de « Drunk » a voulu explorer tous les effets de l’alcool sur les individus, en évitant toute posture morale.
Un bar de grand hôtel à Lyon. Le matin. Trop tôt pour un premier verre avec le Danois Thomas Vinterberg, réalisateur et scénariste de Drunk, qui explique apprécier dans l’alcool l’irrationalité qu’il introduit dans le comportement des consommateurs.
Quels films vous ont guidé pendant l’élaboration de « Drunk » ?
J’avais bien sûr en tête Husbands [1970], de John Cassavetes, sur la virée de trois quadragénaires endeuillés, La Grande Bouffe [1973], de Marco Ferreri, un suicide par l’excès, Fight Club [1999], de David Fincher, où la violence est l’exutoire du mal-être. En revanche, je ne voulais surtout pas refaire Les Idiots [1998], de Lars von Trier, même si j’admire ce film.
Vos quatre personnages, qui cherchent à guérir leur dépression par l’alcool, dessinent-ils un portrait du Danemark ?
J’ai essayé. C’est un pays très rationnel, politiquement correct et oppressant, en raison de sa petitesse. Mes personnages se sentent seuls, ils ont perdu l’appétit de vivre, la curiosité, le sens du risque. L’alcool recrée du lien, du vivre-ensemble. De l’inspiration.