blogspot counter

Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

samedi 10 octobre 2020

"Qu'est-ce qu'être une femme  ?" La réponse enflammée d'Irene Montero

 Brut

Qu'est-ce qu'être une femme ?" La réponse enflammée d'Irene Montero | Brut.

Agacée par les remarques d'une députée d'extrême droite, la ministre espagnole de l'Égalité Irene Montero a tenu à répondre à sa question : "Qu'est-ce qu'être une femme  ?"


La réponse d’Irene Montero à la question : « Qu’est-ce qu’être une femme ? »

Irene Montero est la ministre espagnole de l’Égalité. Lors d’un débat politique, une élue l’extrême droite l’interroge : « Qu’est-ce qu’être une femme ? » Voici sa réponse.

Le 7 octobre, au Parlement espagnol, s’est tenu un débat autour d’une proposition de loi pour faciliter l’accès à l’IVG pour les jeunes filles de 16 à 18 ans. Irene Montero, ministre espagnole de l’Égalité, y a vigoureusement expliqué ce qu’était « être une femme » selon elle. Sa réponse enflammée était adressée à Lourdes Méndez, députée du parti Vox, le parti de l’extrême droite.

Lire la suite et voir la vidéo ...



Clovis Maillet : «Au Moyen Age, être assignée femme et devenir un homme est un très bon modèle de sainteté

Par Florian Bardou, Recueilli par — 

Dessin Benjamin Tejero

Dans son ouvrage, l’historien médiéviste retrace les figures transgenres chez les saint·e·s depuis les débuts du christianisme. Une hagiographie qui éclaire les débats contemporains autour du genre, même si les «catégories» du passé diffèrent de celles d’aujourd’hui.

Clovis Maillet

Quand la pucelle n’enivre pas les fachos, si prompts à invoquer une figure tutélaire pour justifier leurs désirs xénophobes de bouter hors de France de prétendus envahisseurs, sainte Jeanne (depuis 1920 en tout cas) a aussi la cot(t)e (de mailles) auprès des queers. L’héroïne malheureuse de la guerre de Cent Ans, condamnée au bûcher en 1431 au terme d’un procès en hérésie, est de plus en plus revendiquée comme «guerrière transgenre» du panthéon LGBT occidental. Une réappropriation contre-culturelle critiquée en retour pour son anachronisme. Mais voir en Jeanne d’Arc une personne hors des clous binaires du genre n’est-il qu’un pur fantasme identitaire contemporain ? C’est se voiler la face que de ne pas noter la «question de genre» posé par le cas exceptionnel de la jeune fille vierge aimant porter l’habit masculin - et pas seulement pour «échapper au viol» -, soutient l’historien médiéviste Clovis Maillet dans un premier livre stimulant, les Genres fluides, une «archéologie des transidentités» au Moyen Age. A cette occasion, et sans résoudre l’«énigme» autour de l’identité de Jeanne d’Arc, ce spécialiste de l’hagiographie propose d’explorer les récits de saint·e·s transgenres depuis les premiers temps du christianisme. Des travaux préliminaires qui appellent d’autres recherches et d’infinies discussions.

Le confinement, une longue histoire

LE 10/10/2020

À retrouver dans l'émission

CONCORDANCE DES TEMPS

par Jean-Noël Jeanneney

L'histoire de l'humanité pourrait être, malgré les apparences de la mondialisation, celle de son confinement progressif depuis le Néolithique et la sédentarisation jusqu'aux concentrations urbaines actuelles.

Habitat permanent correspondant à un premier confinement : maison en pierre excavée, située à Skara Brae, dans l'archipel des Orcades en Écosse, datant du Néolithique (v. 3100-2450 av. notre ère).
Habitat permanent correspondant à un premier confinement : maison en pierre excavée, située à Skara Brae, dans l'archipel des Orcades en Écosse, datant du Néolithique (v. 3100-2450 av. notre ère). Crédits : Getty

Nous sommes en direct, ce samedi matin, devant le public des Rendez-vous de l’Histoire de Blois, notre festival dont l’énergie vient de résister à tous les assauts du virus ennemi. Et c’est Jean-Paul Demoule, préhistorien et archéologue réputé, professeur à l’Université Paris I-Panthéon-Sorbonne, que j’ai convié à mon micro. 

Lire la suite et écouter le podcast ...




Asile, schizophrénie, électrochocs... cinq clichés sur la psychiatrie au cinéma



le 09 octobre 2020

Invité vendredi de "Sans Rendez-vous" sur Europe 1, le psychiatre Christophe Debien décortique le traitement des maladies mentales au cinéma, souvent largement caricaturées pour le bonheur des spectateurs... et au grand désespoir des professionnels de santé.

DÉCRYPTAGE

Depuis le 18 septembre, Ratched, la nouvelle série de Netflix, vous invite à plonger dans le passé de Mildred Ratched, la diabolique infirmière en chef de Vol au-dessus d’un nid de coucou, le film culte de Milos Foreman sorti en 1976. Sans doute l’un des rôles de "méchant" les plus glaçants du cinéma. Pour l’occasion, le psychiatre Christophe Debien, co-animateur de la chaîne Youtube PsyLab et auteur de Nos Héros sont malades chez humenSciences, sur la maladie mentale au cinéma, était l’invité de Sans Rendez-vous, l’émission santé d’Europe 1.

"Pour faire de bonnes histoires il faut des drames, et l’une des utilisations de la psychiatrie par les scénaristes permet d’introduire dans un film du drame ou des mystères", observe-t-il. Quitte à tordre la réalité médicale… De l’asile transformé en pénitencier au schizophrène qui change de personnalité comme de chaussettes, Christophe Debien décortique pour nous cinq clichés sur la psychiatrie largement nourris par le grand écran.

Lire la suite et écouter le podcast ...



 

Troubles psychiques ? Vous n'êtes pas seul(e,s)

https://www.francebleu.fr/img/station/logo/logo_francebleu_auvergne.jpg

Par   9 octobre 2020 

Elles touchent 20 % de la population française. Derrière les chiffres, il y a la réalité des personnes qui cumulent souffrance, retard au diagnostic, stigmatisation, troubles somatiques mal ou non pris en charge, handicap, difficultés à accéder à leurs droits.

.
. © Getty - .

Les Schizophrénies

Aujourd’hui on parle des schizophrénies plutôt que de la schizophrénie car, selon le caractère et l’environnement des personnes, les symptômes de la maladie seront très différents. Ces maladies touchent 1 % de la population dans le monde. Ses symptômes aigus se manifestent le plus souvent à la fin de l’adolescence ou au début de l’âge adulte. Elles font partie des maladies psychiques sévères et durables. Une schizophrénie est un fonctionnement anormal de certains circuits neuronaux du cerveau. Ce n’est pas une maladie de l’âme, ni un manque de volonté, ni une double personnalité (maladie très rare à laquelle on continue faussement à associer la schizophrénie). Les différents troubles et symptômes

Les troubles bipolaires

Les troubles bipolaires comportent généralement deux phases : la phase maniaque et la phase dépressive.Autrefois appelé psychose maniaco-dépressive, le trouble bipolaire fait partie des troubles de l’humeur auxquels appartient également la dépression récurrente (ou trouble unipolaire). La maladie comporte généralement deux phases : la phase maniaque et la phase dépressive. Entre les deux pôles, la personne qui souffre de troubles bipolaires retrouve un état normal dans la vie quotidienne.La phase maniaque se définit comme un épisode d’excitation pathologique : la personne est hyperactive et euphorique, inhabituellement volubile et fait de multiples projets. Elle peut présenter divers symptômes comme la perte de toute inhibition ou l’engagement de dépenses inconsidérées.La phase dépressive est en quelque sorte le miroir de la phase maniaque : la personne présente des signes de très grande tristesse, elle est ralentie et n’a goût à rien, parfois elle veut mourir. Le risque principal des troubles bipolaires est le suicide.En France, on estime que le trouble bipolaire est sous-diagnostiqué, il toucherait 1% à 2.5% de la population. Le diagnostic est souvent long à établir et de nombreux grands dépressifs sont parfois en réalité des bipolaires qui s’ignorent. De plus, il existe de nombreuses formes du trouble, atténuées au niveau des symptômes, qui rendent le diagnostic difficile, les phases maniaques et les phases dépressives n’étant pas toujours caractérisées.

Lire la suite et écouter le podcast ...


Rodez. Filière réhabilitation : quand la psychiatrie pousse les murs

Publié le 

L’objectif de la Semaine d’information sur la santé mentale est cette année d’informer autour du thème "santé mentale et discriminations" à travers plusieurs manifestations. Inclure les malades dans la société, modifier le regard qu’elle porte sur eux pour leur permettre une "qualité de vie optimale", c’est ce à quoi s’emploie la filière réhabilitation du centre hospitalier Sainte-Marie de Rodez. Entretien avec le docteur Pierre Kivits, médecin psychiatre et responsable de cette filière, à la tête d’une équipe de près de 80 personnes en charge de l’insertion des malades psychiatriques aveyronnais.

Lire la suite ...




Visite du laboratoire Imagerie et Cerveau (Ibrain), équipe Psychiatrie Neurofonctionnelle Université de Tours, 10 octobre 2020-10 octobre 2020, Tours.

 https://www.unidivers.fr/wp-content/uploads/2017/02/logo-vertical-breton-unidivers-e1524245403205.png

samedi 10 octobre

Public : 3 – 6 ans|6 – 11 ans|11 – 15 ans|15 – 18 ans|18 – 25 ans|25 ans et + Grand public  Entrée libre

Découvrez différents dispositifs dans la compréhension des interactions sociales : eye-tracking (suivi du regard et dilation de la pupille), plateforme qui mesure l’activation du système nerveux (fréquence cardiaque, activité électrodermale), logiciel qui mesure les expressions faciales en temps réel, etc.

Lire la suite ...


Vivre avec un mort chez soi

 

Psychose (1960). Alfred Hitchcock. © Paramount Pictures

Des médecins légistes italiens rapportent le cas de deux hommes ayant vécu plusieurs mois à leur domicile avec le corps momifié d’un proche. Autant dire qu’on n’est pas très loin du film Psychose d’Alfred Hitchcock avec ces histoires relatées dans un article publié le 23 septembre 2020 dans la revue Journal of Forensic Sciences.

Dans le premier cas, tout commence par la banale dispute entre voisins à l’occasion de laquelle la police, appelée sur les lieux, pénètre dans une maison. Elle y découvre alors qu’un homme de 52 ans vit en présence du corps momifié de son père. Le cadavre git sur le lit. Les policiers ne relèvent pas de trace de violence. L’individu déclare que son père est décédé environ cinq mois auparavant. La maison est en désordre et les conditions d’hygiène sont déplorables. L’homme a un comportement agressif. Il est admis d’office en psychiatrie. Les premiers entretiens montrent que ce patient présente une  distanciation émotionnelle, un syndrome délirant et un délire de persécution. Le diagnostic de trouble psychotique est évoqué.

Les enquêteurs apprennent que la mère de l’individu, qui elle-même souffrait de troubles mentaux, est décédée douze ans plus tôt d’un cancer du sein et avait refusé tout traitement. Cette personne est fils unique, célibataire et n’a jamais travaillé de sa vie. Une relation forte le liait à ses parents. Lorsque les policiers l’interrogent sur les raisons pour lesquelles il vit avec le corps de son père, il répond que sa mère lui avait demandé de bien veiller sur lui.

Isolement social et délire de persécution

Le fils est persuadé que lui et sa famille sont persécutés par leurs voisins qui leur veulent du mal, au point de les rendre malades et de vouloir les tuer. Il a donc naturellement cherché à protéger le corps de son père des ses tortionnaires. Il croît que les voisins exercent une influence sur la police et les médecins, mais également que le Pape et le premier ministre italien sont impliqués dans un complot contre lui.

Après le décès de son père, il est retourné à une « vie normale », afin, dit-il, « de ne pas permettre aux voisins de savoir qu’ils avaient réussi à tuer son père car sinon ils seraient venus le prendre et moi avec ».

Désodorisants pour masquer l’odeur

Cet homme indique aux enquêteurs utiliser des désodorisants pour masquer l’odeur pestilentielle du cadavre en décomposition et ainsi dissimuler le décès de son père. Il fait preuve d’un très grand détachement émotionnel.

Les psychiatres posent le diagnostic de trouble schizophréniforme (caractérisé par des symptômes identiques à ceux de la schizophrénie mais durant depuis moins de six mois). La décompensation psychotique de ce patient remonte au décès de son père intervenu quatre à cinq mois plus tôt, les idées de persécution ayant empiré à partir de ce moment-là.

Selon les auteurs, il est probable que la mère, le père et le fils partageaient un délire de persécution. Ils présentaient ce que l’on appelle « une folie en famille », dans ce cas précis une « folie à trois », trouble psychiatrique dans lequel l’isolement social est un facteur prédominant dans la majorité des cas.

Lire la suite ...


Une judiciarisation systématique de l’isolement - contention jugée trop coûteuse

Le Gouvernement part du principe que les pratiques d’isolement et de contention sont nécessaires. C’est ce présupposé qui structure l’exposé des motifs de l’ article 42 du projet de loi de finance de la sécurité sociale 2021 sur ce sujet.

Communiqué

Paris, le 8 octobre 2020.

Une dépêche d’Hospimedia consacrée à l’article 42 du projet de loi de finance de la sécurité sociale (PLFSS) 2021 relatif à l’isolement et la contention des patients en psychiatrie synthétise le projet de réforme que le Gouvernement a fait adopter hier en Conseil des ministres. Ce projet ainsi que l’ensemble du projet de loi seront examinés par le Parlement à partir du 13 octobre prochain.

PDF - 198.1 ko2020-10-07 Art. 42 du PLFSS 2021.

Le Gouvernement a amélioré sa copie. Introduire que la mise à effet de la judiciarisation de l’isolement et de la contention dépendra d’un décret pris en Conseil d’État ouvre des possibilités de contrôle de ce texte supplémentaires. Préciser qu’au-delà de 48 h sans isolement et /ou contention une nouvelle mesure d’isolement repart est aussi intéressant, ainsi que le fait de préciser que le JLD peut se saisir d’office de la même façon que pour le contrôle des H.S.C.

Mais le Gouvernement part du principe que les pratiques d’isolement et de contention sont nécessaires. C’est ce présupposé qui structure l’exposé des motifs de l’ article 42 du PLFSS sur ce sujet.

Lire la suite ...




L'expérimentation du cannabis thérapeutique enfin autorisée par décret

PAR 
PUBLIÉ LE 09/10/2020

Crédit photo : PHANIE

L'expérimentation du cannabis thérapeutique vient d'être autorisée et devra débuter avant le 31 mars 2021 chez 3 000 patients, est-il précisé dans un décret très attendu publié au « Journal officiel » le 9 octobre.

L'Assemblée nationale avait autorisé ce test grandeur nature 2019 mais le lancement se faisait attendre, notamment en raison du coup de frein de la crise sanitaire.

Hôpitaux : 50 millions d’euros supplémentaires pour l’ouverture de 4 000 lits à la demande

PUBLIÉ LE 09/10/2020

Crédit photo : S.Toubon

Olivier Véran a annoncé ce vendredi, lors d'une visite dans le Territoire de Belfort, 50 millions d'euros pour l'ouverture de 4 000 lits à la demande dans les hôpitaux français, dès le mois de décembre. « Dès la semaine prochaine, je débloquerai une enveloppe de 50 millions d'euros supplémentaires de manière à pouvoir ouvrir jusqu'à 4 000 lits dans l'ensemble des hôpitaux de notre pays », a déclaré le ministre de la Santé devant la presse, en marge d'une visite à l'hôpital Nord Franche-Comté de Trévenans (Territoire de Belfort).

vendredi 9 octobre 2020

En 2018 les agents de la fonction publique hospitalière gagnaient 2 308 euros net en moyenne

Fin 2018, la fonction publique hospitalière comptait 1,1 million d’agents. Cette même année, d’après les statistiques mises au point par la Drees, ceux-ci touchaient en moyenne 2 308 euros net mensuel en équivalent temps plein. Un salaire en diminution de 1% par rapport à l’année précédente. De manière générale, les écarts salariaux étaient en légère augmentation, les rémunérations les plus notables montrant une moindre baisse. Or, ces différences étaient déjà substantielles, d’autant que cette moyenne prend en compte l’ensemble des salariés : les fonctionnaires comme les contractuels, les personnels des hôpitaux comme ceux du médico-social.

Fin 2018, le fonction publique hospitalière (FPH) comptait pas moins de 1,1 million d’agents, dont 1 million d’équivalent temps plein (EQTP). Parmi l’ensemble de ces salariés, 87% exerçaient à l’hôpital, 13% dans les établissements médico-sociaux, et 9% dans des Ehpad. Cette même année, le revenu moyen mensuel de l’ensemble des agents de la fonction publique hospitalière est évalué à 2 308 euros net, selon l’étude établie par la Drees en collaboration avec l’Insee. Si l’on prend en compte l’inflation, celui-ci a baissé de 1% par rapport à l’année précédente. Une diminution que les statisticiens attribuent en partie à l’absence de revalorisation du point d’indice

Lire la suite ...


Refus de soins discriminatoires, dépassements abusifs : un décret fixe la procédure et durcit les pénalités

 
 




Cet été, la polémique a fait rage sur les réseaux sociaux. Le sujet : la constitution d'annuaires de professionnels de santé selon leur origines ethniques. Ce débat a toutefois permis de mettre en lumière que des discriminations demeurent y compris dans le milieu de la santé. Un décret vient récemment d'être publié sur les refus de soins discriminatoires ainsi que les dépassement d'honoraires abusifs. Cet article a été publié sur le site du Quotidien du Médecin. Nous les remercions pour ce partage.

Les motifs de discrimination sont nombreux. Il s'agit également de refuser d'accorder des soins au motif que le patient bénéficie d'une protection complémentaire en santé (comme la CMU-C et l'ACS, remplacés en 2019 par la complémentaire santé solidaire).

Onze ans après le vote de la loi Hôpital, patients, santé, territoires (HPST), un décret publié ce dimanche 4 octobre au Journal officiel inscrit dans le marbre une mesure controversée de la loi portée en 2009 par Roselyne Bachelot. Son objectif : sanctionner les professionnels de santé (relevant d'un Ordre) en cas de refus de soins discriminatoires et ou de dépassements d'honoraires abusifs et illégaux. Cette décision s'applique aux plaintes enregistrées dans plus de trois mois, c’est-à-dire à partir du 5 janvier 2021. 

Exit la discrimination pour refus de tiers payant

De quoi parle-t-on ? Les refus de soins discriminatoires  regroupent  toute pratique tendant à empêcher ou dissuader une personne d'accéder à des mesures de prévention ou de soins, par quelque procédé que ce soit et notamment par des obstacles mis à l'accès effectif au professionnel de santé ou au bénéfice des conditions normales de prise en charge financière des actes, prestations et produits de santé.

Définis par la loi, les motifs de discrimination sont nombreux. Il s'agit de toute distinction opérée entre les personnes physiques/morales « sur le fondement de leur origine, de leur sexe, de leur situation de famille, de leur grossesse, de leur apparence physique, de la particulière vulnérabilité résultant de leur situation économique […], de leur patronyme, de leur lieu de résidence, de leur état de santé, de leur perte d'autonomie, de leur handicap, de leurs caractéristiques génétiques, de leurs mœurs, de leur orientation sexuelle, de leur identité de genre, de leur âge, de leurs opinions politiques, de leurs activités syndicales, de leur capacité à s'exprimer dans une langue autre que le français, de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une Nation, une prétendue race ou une religion déterminée ». Il s'agit également de refuser d'accorder des soins au motif que le patient bénéficie d'une protection complémentaire en santé (comme la CMU-C et l'ACS, remplacés en 2019 par la complémentaire santé solidaire) ou de l'aide médicale d'État (AME). 

En juin, le projet de décret initial évoquait plus largement les refus de soins  illégitimes comprenant l'orientation répétée ou abusive sans justification médicale d'un médecin vers un confrère/établissement, la fixation d'un délai de rendez-vous manifestement excessif ou encore le refus d'appliquer le tiers payant. Explosifs, ces points ont été retirés du texte. 

Un autre volet du décret est consacré aux dépassements d'honoraires abusifs ou illégaux, dès lors qu'ils excèdent le tact et la mesure ou ne respectent pas l'obligation de tarifs opposables pour les patients précaires précités. Le respect du tact et de la mesure s'apprécie notamment […] au regard de la prise en compte dans la fixation des honoraires de la complexité de l'acte réalisé et du temps consacré, du service rendu au patient, de la notoriété du praticien, du pourcentage d'actes avec dépassement ou du montant moyen de dépassement pratiqués, pour une activité comparable, par les professionnels de santé exerçant dans le même département ou dans la même région administrative, lit-on.

Toute personne qui jugera avoir été victime d’un refus de soins discriminatoire pourra ainsi saisir le directeur de l’organisme local d’assurance maladie ou le président de l'Ordre professionnel

Lire la suite ... 

 

Le Covid-19, une maladie socialement inégalitaire

L’enquête EpiCov, coordonnée par l’Inserm, dresse le premier portrait à grande échelle des personnes touchées par le virus, dans leur corps ou dans leurs conditions de vie.

Par  Publié le 9 octobre 2020

Les femmes sont davantage touchées par le Covid-19 (5 % contre 3,9 % pour les hommes), mais les hommes développent plus de formes graves.

Cette photo était attendue depuis longtemps. Une image tout à la fois large et détaillée de l’impact de la pandémie de Covid-19 en France. Quelle proportion de la population avait été infectée par le virus ? Quelles professions, quels groupes sociaux, issus de quelles origines ? Mais plus largement encore, comment l’épidémie et les règles nouvelles qu’elle nous a imposées avaient-elles pesé sur la vie des Français, dans toute leur diversité ?

Covid-19 : la consommation de médicaments fortement modifiée pendant le confinement… et après

Un rapport d’Epi-Phare portant sur 3 milliards de prescriptions (sur trois ans) reflète l’évolution des actes médicaux entre mars et septembre et laisse notamment redouter une hausse des cancers.

Par  Publié le 9 octobre 2020

D’une façon générale, presque tous les médicaments dont l’administration nécessite le recours à un professionnel de santé ont baissé.

Les périodes de confinement et de postconfinement ont fortement modifié la consommation des médicaments des Français. C’est ce qui ressort d’un rapport rendu public, vendredi 9 octobre, par le groupement d’intérêt scientifique (GIS) Epi-Phare, constitué par la Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM) et l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), le quatrième sur ce thème. Ces données portent sur les médicaments remboursés, délivrés sur ordonnance, en pharmacie d’officine, pendant les huit semaines du confinement, du 16 mars au 10 mai, puis jusqu’au 13 septembre, soit un suivi de six mois de l’ensemble de la population française à partir de 3 milliards de prescriptions. Au total, ce sont cinquante-huit classes thérapeutiques qui ont été examinées.