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Andréa Bescond, à Paris, le 22 septembre.
Photo Marguerite Bornhauser pour Libération
Celle qui dénonce depuis des années avec «les Chatouilles» les violences sexuelles qu’elle a subies petite publie trois ouvrages jeunesse sur le sujet.
Elle est là, au milieu d’une trentaine de danseurs en pleine répétition d’une comédie musicale. Et il ne voit plus qu’elle. Un corps habité par une énergie folle, dévorant l’espace. «Elle donnait tout. Elle ne dansait pas comme les autres, elle vivait», se souvient le comédien et metteur en scène Eric Métayer. C’était il y a douze ans et, depuis, Andréa Bescond et son compagnon ne se sont plus quittés. Elle lui a confié son histoire, il l’a aidée à surmonter son traumatisme, celui d’une petite fille violée durant quatre ans par un ami de ses parents.
Andréa Bescond a 9 ans la première fois. Ses parents travaillent dans un commerce fruitier et emménagent dans une petite ville du Tarn-et-Garonne. Un homme charmant devient rapidement l’ami du couple. Père de quatre garçons, bien sous tous rapports, il entre un matin dans la chambre où dorment les enfants, s’approche de la petite et glisse sa main sous les draps. «Je suis totalement mutique, je ne réagis pas. Je regarde mon frère dormir à côté de moi pendant qu’il me viole», raconte celle qui a récemment troqué sa longue chevelure blonde pour un carré roux plus dynamique.