Directeur général de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) depuis 2013, Martin Hirsch publie ce mercredi 26 août un livre témoignage sur la crise du Covid vécue à l'intérieur du premier CHU de France. Il y retrace le combat des 100 000 employés de l'établissement francilien jour après jour, de mi-mars à début mai, au travers de ce qu'il appelle des « morceaux de convictions, taillés sur le vif, à l'état pur ». Il s'agit dans les faits d'une collection de mails envoyés par ses soins, tous les matins, aux personnels de l'AP-HP mais aussi de la retranscription d'enregistrements de quelques minutes effectués tous les soirs et conservés sans diffusion immédiate, comme un rituel. S'y ajoute une série de considérations rétrospectives plus politiques.
De «Bonne Nuit les petits» à «Totally Spies !», la sociologue Mélanie Lallet pointe dans son dernier ouvrage les représentations de genre souvent stéréotypées dans les séries animées françaises.
Anne Bardas, infirmière en réanimation chirurgicale à l'hôpital d'Orléans, est également photographe. Au moment de la crise du coronavirus, elle a voulu mettre en avant ses collègues, par le biais de son appareil. Ses clichés seront exposés dans le hall de l'établissement à la rentrée.
Anne Bardas, infirmière en réanimation chirurgicale à l'hôpital d'Orléans, vient régulièrement travailler avec son appareil. Depuis maintenant cinq ans, la photo est intégrée dans le service, qui s'aligne régulièrement sur des concours nationaux.
Les photos, c'est un peu une échappatoire, un moyen de dédramatiser la situation, et comme les gens tournent beaucoup, ça fait aussi quelques souvenirs.
Anne Bardas, infirmière en réanimation à l'hôpital d'Orléans
Maurice Corcos, médecin psychiatre, est l’auteur du livre Abécédaire de l’anorexie. Des lettres de l’alphabet pour essayer d’appréhender cette spirale infernale qu’est l’anorexie. Du concept d’Absence au Vide de l’existence : comment déchiffrer la complexité de cette maladie ? Et quels sont aujourd’hui les parcours de soins proposés aux parents ?
Maurice Corcos est chef de service du Département de Psychiatrie à l’Institut Montsouris à Paris, professeur de psychiatrie infanto-juvénile à l’Université Paris V. Son livre condense de multiples notes recueillies au fil des récits entendus et s’appuie sur les mots denses et troublants prononcés par les patientes.
L’histoire antérieure
À l’Institut Montsouris, au service de psychiatrie d’adolescents et d’adultes jeunes, la procédure veut que l’on ne peut pas considérer l’adolescente qui vient raconter ses troubles sans prêter une oreille attentive à son histoire antérieure, et en particulier à l’histoire de la maternité, des interrelations précoces entre la mère et l’enfant.
"Il y a un lien consubstantiel entre ce qui se passe à l’adolescence, cet amaigrissement, cette restriction de tout contact affectif, amoureux, sexuel, cette hyperintellectualisation, cet activisme forcené, ce déni de la maladie et de ses risques, et ce qui s’est joué enfant, bébé, dans les interrelations précoces mère-enfant."
Dans son livre à paraître le 27 août, l'autrice Fatima Ouassak, cofondatrice du Front des mères et présidente de l'organisation féministe Réseau Classe/Genre/Race, invite les mères “à se muer en sujets politiques”.
Le combat des mères serait-il le grand oublié des luttes féministes ? C'est en tout cas ce qu'affirme la politologue Fatima Ouassak qui qualifie leur bataille d'"angle mort du féminisme". Dans son premier essai féministe et combatif, l'autrice appelle les mères, figure selon elle "souvent boudée par les féministes et longtemps figée dans la représentation aliénante de la maternité" à se réapproprier leur pouvoir. En proposant à ces femmes de rompre avec tout ce qui est attendu d'elles, cette dernière porte l'espoir de voir émerger un nouveau projet politique "qui nous permettra de briser les systèmes d'oppression pour bâtir un autre monde".
Pour expliciter son propos, Fatima Ouassak part d'abord de son expérience personnelle, celle d'une mère militante à Bagnolet, en Seine-Saint-Denis. En décrivant les doutes, les peurs mais aussi les joies et l'espoir qui l'animent en tant que mère, exemples du quotidien à l'appui, elle parvient à retranscrire avec justesse les inégalités sociales dont les enfants issus des quartiers populaires sont victimes. "La présence policière dans les quartiers populaires et le lot de violences qui l'accompagne (...) ont pour fonction d'assigner à résidence des enfants à qui on ne reproche rien d'autre que d'exister", écrit-elle.
S’allonger sur le divan : une idée qui effraie encore les hommes, qui ne représentent qu’un tiers des patient·es. Pourtant, tout le monde serait gagnant à travailler sur soi. Une bonne piste pour en finir avec la charge émotionnelle des femmes, par exemple ?
En France, on compte 70 % de femmes parmi les personnes qui consultent des psychiatres, psychologues ou psychanalystes, selon une étude de l’Insee. Aux États-Unis, la tendance est similaire, les Américaines étant deux fois plus nombreuses que leurs compatriotes masculins à pousser la porte d’un ou d’une spécialiste. Si certains ne se priveraient sans doute pas d’affirmer que c’est parce que les femmes sont plus fragiles, la réalité est bien différente : les hommes sont tout simplement moins nombreux à entreprendre une thérapie, alors qu’ils en auraient au moins autant besoin. « Cela vient peut-être de l’éducation classique occidentale héritée des siècles passés, analyse Laure Farret, psychothérapeute parisienne. Les hommes ne doivent pas pleurer, ne pas être ‑attendris, ne pas être trop sensibles aux émotions, tout cela étant du ressort des femmes. » De fait, si les femmes sont généralement plus enclines à partager leurs émotions et leurs états d’âme, les hommes préfèrent intérioriser, quitte à risquer l’implo-sion. « Aujourd’hui encore, poursuit Laure Farret, ils ont tendance à aborder principalement des sujets liés à une certaine forme d’action : leur travail, leurs vacances, leurs centres d’intérêt. »
Un sujet de plaisanterie
Victor, 32 ans, confirme : « Plusieurs copines consultent depuis des années, mais je crois être le seul mec de ma bande à avoir démarré une thérapie. Pour mes potes, c’est même régulièrement un sujet de plaisanterie. Ils m’appellent Victor-le-sensible, comme si c’était un défaut… » Mais chaque blague fournit à cet ingénieur rochelais une nouvelle occasion de faire du prosélytisme auprès de ses amis : « Quand je les encourage à commencer une analyse, je récolte surtout de la gêne. Certains changent de sujet, d’autres m’expliquent qu’ils n’en ont pas besoin. Alors que, en réalité, je ne connais pas une personne à qui ça ne ferait pas de bien.
Quelque 30.000 personnes en situation de handicap pourraient bénéficier de ce dispositif.
MADCAT MADLOVE / EYEEM VIA GETTY IMAGESClose-Up Of Wheelchair On Road
HANDICAP - Le dispositif d’aides gouvernementales à l’embauche, présenté en juillet pour favoriser l’emploi des jeunes de moins de 26 ans, va être étendu aux chômeurs en situation de handicap, “sans limite d’âge”, a annoncé mercredi 26 août le Premier ministre Jean Castex, dont le gouvernement débloquera 100 millions d’euros à cet effet.
“La relance du pays doit être une relance de toute la communauté nationale, et en particulier nous devons faire l’effort spécifique pour ceux qui pourraient rencontrer des difficultés particulières”, a expliqué le chef du gouvernement, qui s’exprimait à Paris en clôture des premières universités d’été du Conseil national consultatif des personnes handicapées.
L’aide sera de 4000 euros, accordée pour le recrutement - en CDI ou CDD de plus de 3 mois, et pour un salaire équivalent à deux SMIC maximum - d’un salarié ayant la reconnaissance de travailleur handicapé.
Une clinique de soins psychiatriques s’apprête à ouvrir à Thionville, rue des Pyramides (en face de la piscine). Elle fait suite à une étude de l’Agence Régionale de Santé du Grand Est de 2016, qui mettait en évidence les lacunes de réponses en matière de santé mentale en Lorraine nord.
Sur le territoire de la Communauté d’Agglomération de Thionville, seuls cinq lits de psychiatrie générale sont disponibles et seulement 12 places en accueil de jour pour les enfants, soit une densité 13 fois plus faible que dans tout le Grand Est. Une carence qui entraînait un retard de prise en charge, notamment pour les adolescents et les personnes âgées.
En plus d’un renfort des capacités d’accueil psychiatrique sur le site hospitalier de Mercy, la nouvelle clinique Clinea de Thionville dispose de 95 places, dont 80 lits, et peut accueillir les jeunes dès 12 ans. Jusqu’à présent, les centres hospitaliers de Metz-Thionville, Jury et Lorquin recevaient les patients nécessitant un suivi psychiatrique. Or, une partie des patients de la Communauté d’Agglomération de Thionville devaient être pris en charge à Jury, soit à une quarantaine de kilomètres de leur domicile. D’autre part, la répartition des services ne facilitait pas le suivi des jeunes patients évoluant vers l’âge adulte.
Maquette 3D de la clinique Clinea dont l’ouverture est prévue cet automne. Source : Orpéa
Xavier de Scorraille donnera, jeudi 27 août 2020, une conférence ouverte à tous: il y parlera de son expérience en hôpital psychiatrique.
Xavier de Scorraille est bien connu à Marmande, lui, le membre très actif de l’Arc-en-Ciel, le Marmandais bien installé dans une ville qu’il aime.
Xavier est malade, il ne l’a jamais caché.
Il franchit aujourd’hui une nouvelle étape, qu’il attendait depuis longtemps, en proposant une conférence, ce jeudi 27 août 2020, sur un thème qui le touche de près : la psychiatrie.
Généreux
Car Xavier a besoin de parler, de lui, de son expérience.
Je veux être utile à ceux qui doivent aller en hôpital psychiatrique ».
Car Xavier a aussi le cœur sur la main, et s’il a parfois du mal à être compris, c’est aussi à cause de sa maladie, qu’il tente de dompter avec l’aide des soignants.
Etre un partenaire des soignants
« Il y a deux manières d’aborder la psychiatrie : soit subir son hospitalisation, soit la vivre en partenariat avec les soignants ».
Xavier de Scorraille engage donc chacun à choisir la deuxième option. Et c’est pendant le confinement qu’il a fait ce qu’il envisageait depuis longtemps : il a écrit ses impressions sur le papier.
Résultat : un fascicule d’une dizaine de pages (le premier d’une série, sans doute) où il parle de ses différentes hospitalisations, « c’est mon ressenti : pourquoi je suis parti à l’hôpital, comment je l’ai vécu ».
Penser le féminin avec Anaïs Nin, l’écrivaine qui a placé le désir au cœur de son œuvre et de sa vie. On en parle avec l’écrivaine et traductrice Agnès Desarthes et Léonie Bischoff, auteure et dessinatrice de BD.
Anaïs Nin, féminine et féministe ? Les avis divergent quant à cette icône de la littérature, la première à avoir écrit sur le désir féminin. Connue pour ses aventures amoureuses (avec le poète Henry Miller, June, la femme de ce dernier, sans oublier l’inceste consenti avec son père…), Anaïs Nin échappe aux catégories et aux étiquettes. La publication de son Journal dans une version non expurgée en 1979 et les nombreuses révélations qui y transparaissent- Anaïs Nin ayant élevé le mensonge au rang de genre littéraire à part entière- a déçu nombre de féministes qui se revendiquaient d’elle. Femme de lettres, libre et amoureuse du sentiment d’amour, Anaïs Nin a aussi et surtout servi d’exemple courageux de résistance face à la morale bourgeoise de son époque.
Anaïs Nin a une place tout à fait inspirante aujourd’hui, dans le sens où c’est quelqu’un qui ne se revendiquait pas comme féministe, qui n’était pas militante, mais qui, à travers ses actes et ses prises de décision dans son quotidien, en fait, l’était. Parce qu’elle cherchait simplement à suivre sa vie selon son cœur, et non pas selon les diktats de la société.
Le portrait de Lene Marie Fossen, jeune photographe norvégienne qui a souffert d'anorexie pendant plus de vingt ans, décédée en 2019. Ce documentaire dénué de voyeurisme a su capter son face-à-face tragique avec la maladie.
"C’est comme si j’avais un régime nazi à l’intérieur de mon propre corps." Anorexique depuis l’âge de 10 ans, Lene Marie Fossen en a 28 au moment où commence ce film. Cette jeune Norvégienne vit alors toujours dans la ferme de son enfance, entre deux parents aimants et impuissants, dans la campagne non loin de Lillehammer. Un jour, la petite fille dévorée d’angoisse et de douleur, qui n’a jamais voulu grandir, découvre lors d’une thérapie que la photographie est un moyen "d’arrêter le temps", et y trouve un chemin vers elle-même autant que vers les autres. Au fil d’autoportraits méticuleusement composés, comme autant d’images de la souffrance, elle met en scène son corps squelettique, affrontant la terreur pour y puiser de la beauté. Peu à peu, avec autant de ténacité que de délicatesse, elle tourne aussi son objectif vers des visages inconnus : ceux des habitants de l’île de Chios, en 2014, comme ceux des réfugiés syriens échoués sur le rivage de Lesbos, en 2015. Deux ans plus tard, un confrère célèbre en Norvège, Morten Krogvold, lui ouvre les portes du Festival Nordic Lights, où ses bouleversants autoportraits sont chaleureusement accueillis. Mais malgré cette reconnaissance presque immédiate, Lene Marie reste prisonnière de son combat épuisant entre la vie et la mort, et rend peu à peu les armes. Elle décède d’une crise cardiaque à l’automne 2019.
La Nouvelle-Orléans sous les flots après le passage de l’ouragan Katrina en 2005. Il nous reste encore beaucoup de lacunes à combler sur le fonctionnement du système climatique.
« Alors qu’il traversait la rue, le temps s’ouvrit devant lui et il vit la mort et le malheur s’abattre sur le monde, la tournure des événements à venir. 1 » C’était en 1933. Le physicien Leo Szilard venait de découvrir comment déclencher une réaction nucléaire en chaîne. Aujourd’hui, il nous paraît évident, sinon normal, de vivre dans un monde doté de l’arme nucléaire, mais nous oublions volontiers qu’il y a seulement cent ans personne n’aurait pu imaginer qu’une telle arme puisse être inventée. De même, si l’on prend 1920 comme année de référence, personne n’aurait pu imaginer qu’un fou furieux comme Hitler puisse prendre le pouvoir ni qu’un projet comme l’extermination des juifs d’Europe puisse être réalisé.
Il nous paraît normal aujourd’hui de vivre à l’ère d’Internet et du GPS, mais quand, en 1955, le génial mathématicien John von Neumann, après avoir participé au projet Manhattan, se mit en devoir d’imaginer quelles pourraient être les avancées positives et les périls du progrès technologique dans les décennies suivantes, pas une seconde il n’imaginait ni ne pouvait imaginer le Web ni la géolocalisation par satellite. C’est dire à quel point penser les risques globaux du futur et tenter de les hiérarchiser est un exercice périlleux.
Cela n’empêche pas de brillants esprits et des collectifs d’experts de se livrer régulièrement à l’exercice, et c’est légitime : car, même si l’on se trompe, il faut bien tenter de penser l’avenir pour prendre des décisions pas trop mal inspirées. Tout de même, l’analyse rétrospective des prévisions d’experts en tout genre, des économistes aux démographes en passant par les prophètes de l’écologie, offre le tableau d’un véritable champ de ruines. C’est à en rire ou à en pleurer.
Pour compenser, le chef du gouvernement a laissé entendre qu’une extension de l’accueil périscolaire pourrait être mise en œuvre. Les municipalités tombent des nues.
« Evitons que papy et mamie aillent chercher leurs petits-enfants à l’école, quitte à augmenter le périscolaire jusqu’à ce que les parents puissent venir eux-mêmes les récupérer. » Prononcée par le chef du gouvernement, Jean Castex, lors de sa conférence de presse consacrée à l’épidémie de coronavirus, jeudi 27 août, cette phrase a immédiatement fait réagir. La veille, le ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, s’était évertué à transmettre devant la presse l’idée d’une rentrée « normale ».
Cette supportrice de Donald de Trump propose un retour en arrière au début du 20e siècle pour les femmes.
Elle est l’une des personnes qui ont pris la parole lors de la Convention Nationale des Républicains du 25 août 2020. Cette convention soutient la candidature du président Donald Trump à sa réélection en novembre prochain. Invitée pour s’exprimer à propos du droit à la procréation, Abby Johnson, fervente conservatrice, y a notamment défendu le vote au profit d’une seule personne dans chaque foyer. Pour cette femme, en cas de désaccord, le mari aurait forcément le dernier mot au nom de la Bible, ainsi qu’elle le clame sur Twitter : “ dans un foyer pieux, le mari aurait le dernier mot” si la femme "honore son mari”.
Cela a rapidement soulevé la polémique parmi les femmes et hommes politiques américains, même dans son propre camp.