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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 21 août 2020

La bipolarité est une souffrance, pas un argument marketing

Slate

[Épisode 3] Mariah Carey ou Kanye West ont beaucoup fait pour sensibiliser le grand public aux troubles bipolaires, qui restent malgré tout entourés de clichés médiatiques.


Jusque dans les années 1980, le trouble de la personnalité bipolaire était connu sous le nom de «psychose maniaco-dépressive». | Fiction of reality via Flickr
Jusque dans les années 1980, le trouble de la personnalité bipolaire était connu sous le nom de «psychose maniaco-dépressive». | Fiction of reality via Flickr



Chez les Casseurs Flowters («La nouvelle paire» et sa punchline «Je suis bipolaire, j'traîne toujours avec deux ours blancs»), dans les séries télévisées (HomelandEmpire), dans le film oscarisé Happiness Therapy, la bipolarité semble partout.

Généralement glamourisés à l'extrême, certaines manifestations du trouble étant souvent mises en avant au détriment d'autres aspects, la maladie et ses symptômes ont été popularisés par la pop culture, mais aussi et surtout par les stars qui ont déclaré en souffrir.


L’énigmatique histoire de Kaspar Hauser, «l’Orphelin de l’Europe»

Gravure du XIXe siècle (Allemagne) représentant des conteurs relatant le cas Hauser.
Gravure du XIXe siècle (Allemagne) représentant des conteurs relatant le cas Hauser. Photo De Agostini. Getty Images

Découvert en plein Nuremberg en 1828 après avoir été séquestré toute son enfance, ce jeune garçon a fasciné savants, penseurs et éducateurs de l’époque. De nombreuses zones d’ombre persistent encore aujourd’hui sur ses origines.

Surgi au beau milieu d’un après-midi tranquille, le 26 mai 1828, sur la place du Suif à Nuremberg, Kaspar Hauser, dit le procès-verbal, paraissait «un enfant de 2 ou 3 ans dans un corps d’adulte». Il avait été abandonné là, blême, hagard et titubant. Ses yeux ne supportaient pas la lumière du jour. Sa silhouette chancelante lui donnait l’air d’être constamment au bord de l’abîme. Le garçon, à dire vrai, savait à peine marcher. Il était incapable de dire d’où il venait, ni où il allait. Il n’avait pas 50 mots en bouche et répétait sans se lasser une seule et même phrase dont il ignorait manifestement le sens : «Veux devenir cavalier comme mon père l’a été.» Incapable de répondre aux moindres questions d’usage, il avait néanmoins appris à coucher son nom sur le papier. D’une plume tremblante, il fixa ce jour-là, devant des policiers ahuris, ce nom qui fascine encore aujourd’hui : «Kaspar Hauser.»

Son irruption sur la scène collective a très vite été considérée non comme un événement local, intéressant les seuls Bavarois, mais comme un événement inouï et d’échelle européenne. S’il ne fut pas aussitôt rangé dans l’intrigante lignée des enfants dits «sauvages» qui tramait de longue date l’imaginaire collectif - Victor de l’Aveyron, le plus célèbre d’entre eux, mourut cette année-là -, c’est parce qu’il n’était pas de ces enfants errants sortis des bois après de longues années d’isolement. Il avait cependant pour lui de faire écho aux interrogations du temps relatives au partage de l’inné et de l’acquis, aux origines des langues, des sociétés et des cultures…

Sur la psychiatrie hospitalière

La Liberté Magazine - Cinq ans au goulag - Le Bruit du temps ...

21.08.2020
L’homme qui ne manipule que des chiffres et des lettres s’éloigne de l’intime. La scène des neurosciences, basée sur l’IRM et le traitement pharmaceutique, en est l’un des symptômes. Au diagnostic du «mental», elle associe, au mépris de l’intime, une médication qui occulte l’inconscient (il y a tout dans la psychanalyse, dixit Octave Mannoni, pour remettre en question le fonctionnement de la psychiatrie).
C’est l’affaire vipérine d’une psychiatrie qui donne la main aux pharmas. Elle prescrit des médicaments, afin d’étouffer les cris, souffrances et délires, etc., des êtres internés, sans dévoiler le sens de leurs troubles, tous expression d’une cause occulte.
Réduire la vie intime à du cérébral est abscons. Mieux: c’est révélateur d’une situation qui tait la violence au nom d’un savoir convenu. Une telle science sans conscience de l’inconscient est affaire qui donne froid dans le dos, tandis que son envers outrageant bouscule les certitudes.

Pendant la crise sanitaire, le GHU Paris psychiatrie & neurosciences a bénéficié d'une aide pour sécuriser son réseau

CIO

Pendant la crise sanitaire, le GHU Paris psychiatrie & neurosciences a bénéficié d'une aide pour sécuriser son réseau
Amré Abou Ali, RSSI du GHU Paris :« En permettant au GHU Paris de travailler en toute sécurité, Cisco fait partie intégrante de la chaine de soins. »

Durant le pic de l'épidémie de coronavirus, le groupe hospitalier universitaire (GHU) Paris psychiatrie & neurosciences a été aidé par Cisco afin de renforcer la sécurité de ses systèmes informatiques.
Issu de l'union le 1er janvier 2019 de trois hôpitaux parisiens spécialisés dans les maladies mentales et du système nerveux, le GHU Paris psychiatrie & neurosciences emploie 6 500 personnels et accueille chaque année près de 60 000 patients. Au coeur de la pandémie, les établissements devaient assurer la continuité de leurs activités dans un contexte difficile, avec un grand nombre de collaborateurs en télétravail.
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La drôle de guerre

PUBLIÉ LE 21/08/2020

« Tout paraît ordinaire, mais rien ne l'est. » Ce médecin partage ses réflexions sur la vie en temps d'épidémie et de confinement. « Une drôle de guerre où il ne se passe rien d’autre que l’attente », écrit ce psychiatre. Durant le mois d’août, « le Quotidien » publie les témoignages de médecins confrontés à la crise épidémique. Merci à eux de partager avec leurs confrères ces moments qui les ont marqués.

Une de mes patientes m’appelle hier. La prolongation du confinement l’a désolée : elle ne s’y attendait pas, me dit-elle. C’est une femme d’environ 70 ans qu’une dégénérescence maculaire rend progressivement aveugle et qui a choisi de se confiner avec un compagnon avec lequel elle ne vit pas ordinairement. Ce compagnon a un syndrome d’Asperger, vit sur son ordinateur et semble soutenir tout un tas de théories plus ou moins complotistes.
Elle-même souffre depuis l’enfance d’un syndrome d’abandon provoquant inévitablement l’abandon des gens qui lui sont chers, qu’elle lasse en les sur-sollicitant. Elle s’épanouit dans des associations où elle ne peut se rendre actuellement et supporte mal la solitude forcée.
En l’écoutant me raconter la douleur de son enfermement mais surtout la façon dont elle considère le monde lors de ses rares promenades autour du domicile de son ami, j’en viens, avec elle, à me rendre pleinement compte de l’étrangeté de la situation que nous vivons actuellement. Tout paraît ordinaire mais rien ne l’est.

jeudi 20 août 2020

Le Canada autorise les champignons hallucinogènes pour les malades en fin de vie

Chaire citoyenneté | Slate publie des bonnes feuilles de Samuel BH ...

Les quatre personnes atteintes de cancer habilitées par le ministère de la Santé canadien à recourir à la psilocybine seront les premières à en consommer légalement dans le pays.

Plusieurs études scientifiques ont prouvé l'efficacité des champignons magiques dans le traitement de l'anxiété et de la dépression. | Hatham via Unsplash
Plusieurs études scientifiques ont prouvé l'efficacité des champignons magiques dans le traitement de l'anxiété et de la dépression. | Hatham via Unsplash
La consommation de champignons hallucinogènes par les malades en fin de vie a été approuvée par le gouvernement canadien. Le traitement est censé leur permettre de se libérer de l'anxiété et des troubles dépressifs liés à leur état de santé.

VIDÉO - Le "masque inclusif", une innovation plébiscitée par les malentendants

Logo LCI - Amaclio Productions

SUR MES LÈVRES - Un masque facial transparent, qui permet aux travailleurs malentendants de mieux comprendre leurs collègues, fait une percée dans le monde de l'entreprise.

https://photos.lci.fr/images/1280/720/000_1ql3jv-37e4c0-0@1x.jpeg
Lorsque le masque standard a fait son apparition sur les visages, à la suite de l’épidémie de Covid-19, Anissa Mekrabech s’est alarmée. Atteinte de surdité moyenne, la Toulousaine a besoin d’indices pour mieux comprendre ses interlocuteurs : "Le masque, c'est ma hantise, pour moi c'est instinctif de lire sur les lèvres, en être privée désoriente complètement".
Un rictus, un sourire, la lecture partielle de lèvres, permettent en effet aux malentendants de soutenir la compréhension. Le site spécialisé Handicap.fr rapporte l’inquiétude des personnes atteintes de surdité, qui craignent d’être encore plus isolées, avec la généralisation des masques. 
 "Le masque c'est ma hantise, pour moi c'est instinctif de lire sur les lèvres, en être privée me désoriente complètement"
- Anissa Mekrabech
Anissa Mekrabech raconte l’instant de sa prise de conscience, alors qu’elle était dans une pharmacie, en plein confinement, avec règles de distance et tout le personnel masqué : "Je suis repartie avec mon médicament et un peu sonnée de cette (désagréable) aventure. J’ai pensé également à l’issue du confinement que nous serions peut-être tous contraints, pour nous protéger et éviter une deuxième vague d’épidémie, de porter un masque. Ce genre de situation entraîne un stress, le repli sur soi et petit à petit l’exclusion sociale.”

Les sourds et malentendants pour le développement du masque transparent

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Racisme sur ordonnance

Par Clara Hage — 
Dans un hôpital de Chicago (Illinois), le 28 avril.
Dans un hôpital de Chicago (Illinois), le 28 avril. 
Photo Ashlee Rezin Garcia. AP

Mépris de la parole du malade, sous-estimation des douleurs, délégitimation des demandes… Des études relèvent l’existence de biais socio-culturels dans la prise en charge des patients racisés.

Début août, le collectif militant contre les discriminations raciales Globule noir publie sur son compte Twitter (depuis supprimé) une annonce pour trouver une «infirmière à domicile racisée» dans le XIIIe arrondissement de Paris. Immédiatement, la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) interpelle le ministre de la Santé, Olivier Véran, dans un tweet alarmiste : «La folie identitaire conduit à cela : choisir son médecin en fonction de la couleur de son épiderme et publier des listes de médecins noirs. Nous demandons à @olivierveran de se saisir de cette question pour défendre l’honneur d’une profession et celle de la République !»

Aider les jeunes psychotiques à mieux gérer leur consommation de marijuana

Guide de marque et normes graphiques
 MARTIN LASALLE  LE 12 AOÛT 2020

La consommation de cannabis est très courante chez les personnes vivant avec une schizophrénie, un trouble schizoaffectif ou une maladie bipolaire.

Le Pr Didier Jutras-Aswad et son équipe sont à mettre au point deux outils technologiques qui permettraient aux jeunes atteints de psychose de diminuer ou de mieux gérer leur consommation de cannabis.

La consommation de cannabis est très courante chez les personnes vivant avec une schizophrénie, un trouble schizoaffectif ou une maladie bipolaire. Qui plus est, près de deux jeunes sur cinq vivant avec une psychose ont une consommation problématique de cannabis qui affecte négativement leur pronostic.
Afin de les aider à faire un usage plus judicieux du cannabis et d’en diminuer les méfaits, le Pr Didier Jutras‑Aswad du Département de psychiatrie et d’addictologie de l’Université de Montréal mène une recherche impliquant de jeunes patients vivant avec un trouble psychotique, dans le but d’évaluer le potentiel thérapeutique de deux applications technologiques en cours d’élaboration dans son laboratoire. La Dre Amal Abdel‑Baki, également professeure au Département de psychiatrie et d’addictologie de l’Université de Montréal, est co-investigatrice principale et travaille étroitement avec l’équipe du Dr Jutras‑Aswad sur ce projet.

Conséquences négatives du «pot»

« Parmi les jeunes qui développent une psychose, près de la moitié, parfois davantage dans certains sous-groupes, ont aussi un trouble lié à l’usage du cannabis, souligne le chercheur affilié au Centre de recherche du CHUM. Ceux-ci ont souvent un pronostic plus sombre, avec des symptômes psychotiques plus importants, une moins bonne efficacité des traitements, et des hospitalisations plus fréquentes et plus longues. »
Et pour ces jeunes, il n’existe à ce jour aucun médicament pour traiter la dépendance. Les thérapies psychosociales, quant à elles, ont une efficacité limitée, au mieux, la rétention en traitement est faible, sans compter que l’accès à ces thérapies est problématique dans bien des endroits au Québec et ailleurs.

Le "Village Alzheimer" de Dax a ouvert ses portes : "C'est comme à la maison"

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REPORTAGE - C'est un concept inédit en France qui redonne de l'espoir aux malades d'Alzheimer et à leur famille. A Dax, dans les Landes, un village accueille depuis quelques semaines des malades de tous les âges. Le concept : il reproduit un quotidien tout ce qu'il y a de plus normal. Courses, potager, restaurant et même coiffeur. Tout est fait pour stimuler les personnes qui y vivent.