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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mercredi 22 juillet 2020

Pourquoi l'hôpital de jour du service psychiatrie au CH de Thiers (Puy-de-Dôme) n'a pas rouvert depuis le déconfinement ?

LA MONTAGNE    Publié le 21/07/2020

Pourquoi l'hôpital de jour du service psychiatrie au CH de Thiers (Puy-de-Dôme) n'a pas rouvert depuis le déconfinement ?
La prise en charge des patients de l’hôpital de jour, suivis pour des soins psychiatriques, se poursuit à distance, par des visites à domicile et par des appels téléphoniques. © Fanny Guiné

Des patients de l’hôpital de jour du service psychiatrie, au centre hospitalier de Thiers (Puy-de-Dôme), s’interrogent sur l’absence d’accueil en présentiel, depuis le déconfinement. Le chef du pôle de psychiatrie justifie ce délai par les mesures sanitaires et la réorganisation de la prise en charge.
Malgré sa voix calme, Michaela Châteaux ne peut cacher son anxiété, face à la situation : « Je suis suivie à l’hôpital de jour du centre hospitalier de Thiers depuis septembre 2019. J’y vais habituellement deux à trois fois par semaine, pour faire des ateliers, de la marche, des arts plastiques… C’est quelque chose qui structure mon quotidien. Et malgré le déconfinement, rien a repris, on est toujours dans l’attente et l’angoisse... C'est inadmissible », confie la quadragénaire, qui a lancé une pétition en ligne, fin juin, pour réclamer sa réouverture.

A Grenoble, fini le bleu et le rose, la récré passe au vert

Par François Carrel, correspondant à Grenoble — 



Dégenrer et végétaliser les cours de récréation, souvent centrées autour du terrain de foot, c’est le projet qu’expérimente une école grenobloise. Les travaux, soutenus par la municipalité écolo, ont débuté cet été.

Depuis le début des vacances, les tractopelles ont investi les cours de récréation de l’école primaire Clemenceau à Grenoble. Ils ont très vite défoncé une grande partie du revêtement en bitume, par endroits très dégradé, qui recouvrait la quasi-totalité des 5 000 m2 des 3 cours contiguës de l’école. Sur le vaste terrain chaotique et stérile, désormais jonché de bitume concassé, un long réaménagement débute, qui se prolongera au-delà de la rentrée de septembre.

mardi 21 juillet 2020

Mesures du Ségur : pour soigner l’hôpital, dites 33

Par Anaïs Moran — 


Olivier Véran, Jean Castex et Nicole Notat, à Matignon le 13 juillet.
Olivier Véran, Jean Castex et Nicole Notat, à Matignon le 13 juillet. 
Photo Hamilton.Abaca

Après six semaines de concertation, Olivier Véran a dévoilé mardi une trentaine de propositions visant à transformer en profondeur le système de santé. Les soignants saluent un changement de discours mais attendent du concret.

Claudine Cordani a refusé le huis clos à ses violeurs : elle raconte

BRUT.

21/07/2020 

Elle a refusé le huis clos à ses violeurs : Claudine Cordani ...


"Je suis, en France, la première mineure qui a refusé le huis clos à ses violeurs. Ce n'était pas à moi d'avoir honte." C'était en 1984. Claudine Cordani raconte.


Le livre de Claudine Cordani "La Justice dans la peau, les Arbresses" est publié aux éditions bookelis

Orpea résilient au premier semestre malgré une activité ralentie

La vague psychiatrique déjà rude ne sera pas en cloche !

Accueil

Nicole Delépine   Publié le 21/07/2020

TRIBUNE : « On redoute un effondrement du système »
Après le Covid-19, la crainte d’une « vague psychiatrique » !  Les psychiatres ont mis en garde dès le début du confinement sur les effets pervers de l’enfermement chez les personnes fragiles et même chez de nombreuses autres personnes a priori équilibrées mais qui décompenseront. Curieusement, s’il l’on compte chaque jour les quelques patients malades du covid ou supposés tels, les vrais et faux positifs et surtout les consultants pour « angoisse de covid » qui constitue le nouvel indice de « vague », un silence de mort pèse sur le versant psychiatrique de cette crise majeure.
Certains collègues séduits par la lumière médiatique, obsédés de la guerre des masques et de l’invisibilité du traitement efficace Raoult, ne semblent pas craindre l’afflux de malades dans les hôpitaux psychiatriques de suicides et de personnes déstabilisées qui s’accumulent avant même de consulter. Le déni de la fréquence et de la gravité des complications psychiatriques créées par le confinement est général dans les médias. Pourtant la perte de liberté de penser, de parler, de se toucher ne fait qu’engendrer un mal-être profond général dont on peut craindre les pires conséquences à l’avenir proche et même lointain.
La situation tendue et invivable avant ces évènements devient insupportable pour le secteur de soins en psychiatrie, en hospitalisation ou ambulatoire, pour les adultes et encore plus pour les enfants. N’oublions pas les manifestations qui ont duré plusieurs mois dans certains hôpitaux psychiatriques pour obtenir parfois quelques postes.[1]

L’état de la psychiatrie avant le Covid19
La situation était déjà profondément altérée. Comme dans le reste du monde hospitalier et encore plus semble-t-il, la révolte des personnels soignants se faisait de plus audible même si leurs cris d’alerte restaient ignorés des responsables politiques, malgré les manifestations et grèves qui se succédaient depuis 2018.   
« La parole, qui devrait être le premier outil de soin à l'hôpital psychiatrique, se défait », résume « Pinel en lutte ». « On nous demande de plus en plus de paperasse, de chiffres qui n'ont pas de sens », explique à l'AFP l'une de ses membres, la psychologue Isabelle Basset. « On ne soigne pas un schizophrène comme on soigne une jambe cassée, ce n'est pas quantifiable », ajoute-t-elle, bien décidée à manifester malgré l'obtention de 30 postes supplémentaires dans son établissement, au terme d'une grève qui aura duré sept mois.
« On veut suffisamment de personnels pour pouvoir écouter les patients et éviter des situations dramatiques où l'on se retrouve contraints de les enfermer, de les contentionner»,
Ajoute O. Cayard, infirmière au GHU Paris psychiatrie. » [2]
Fermeture à gogo depuis plus de 20 ans, les premiers SROSS[3] et les ordonnances Juppé de 1996
Notons que la diminution générale des lits hospitaliers en 20 ans a particulièrement touché la psychiatrie : fermeture de nombreux de lits de psychiatrie générale à l'hôpital, atteignant 60% entre 1976 et 2016 selon l'IGAS. Comme toujours l'augmentation des moyens en ville, où les centres médico-psychologiques sont saturés n’ont pas suivi.  Les psychiatres ont fui l'hôpital public, où 30% des postes de titulaires sont vacants.
 « Ça craque de partout. À Amiens, l'hôpital Pinel a connu plusieurs mois de crise ; au Rouvray (Seine-Maritime), le personnel a obtenu l'ouverture de postes après une longue lutte, mais peine à recruter ; à Saint-Étienne, les médecins démissionnent les uns après les autres ; à Paris, les syndicats de trois hôpitaux psychiatriques, dont l'emblématique Sainte-Anne, se sont mobilisés contre les conséquences de la fusion de leurs établissements. Partout, les professionnels de la santé mentale «sont épuisés ».[4]

Violences conjugales : une exception au secret médical adoptée mardi par le Parlement

Le texte autorise le médecin ou tout autre professionnel de santé à déroger au secret professionnel lorsqu’il « estime en conscience » que les violences mettent la vie de la victime « en danger immédiat » et qu’il y a situation d’emprise.
Le Monde avec AFP Publié le 21 juillet 2020
Par un ultime vote du Sénat, le Parlement a adopté définitivement, mardi 22 juillet, une proposition de loi destinée à mieux « protéger les victimes de violences conjugales », en introduisant notamment une exception au secret médical en cas de « danger immédiat ».
Approuvé la semaine dernière par l’Assemblée nationale, il autorise le médecin ou tout autre professionnel de santé à déroger au secret professionnel lorsqu’il « estime en conscience » que les violences mettent la vie de la victime « en danger immédiat » et qu’il y a situation d’emprise.

« L’entrée en couple change profondément tous les repères de l’identité, par une reformulation mutuelle permanente »

TRIBUNE




L’économiste François Lévêque a écrit, dans « Le Monde », que les sites de rencontres permettent de former des couples mieux appariés. Jean-Claude Kaufmann, sociologue du couple, estime que l’on ne peut pas trancher.


Tribune. Dans une tribune publiée par Le Monde le 17 juillet, « De l’utilité sociale des sites de rencontres », François Lévêque, professeur d’économie à Mines ParisTech, soutient que les sites de rencontres permettent de constituer des couples plus durables et mieux appariés que ne le font les rencontres dans la vie courante. Or cet article est une suite d’approximations et d’erreurs que l’on permettra à un sociologue spécialiste de la vie conjugale de souligner.

lundi 20 juillet 2020

Jung et la mythologie

Gisèle Borie

Dans Revue de Psychologie Analytique 2014/1 (n° 3), pages 65 à 103


T
oute l’œuvre de Jung fait référence aux mythes. Dans chacun de ses livres, du tout premier qui rassemble les Conférences de Zofingue en 1896 (Jung, 1896 [2013]), au tout dernier article qu’il rédige dans L’homme et ses symboles en 1961 (Jung, 1964, p. 18-103), il la convoque. La mythologie a traversé tous ses écrits comme un fil rouge qui, dans la marine royale britannique, parcourait et maintenait le centre des cordages. On ne pouvait le retirer sans défaire l’ensemble de la corde. Référence utilisée pour la première fois par Goethe (1809 [1968]), p. 280) avec qui Jung se voyait un lien de parenté possible, le fil rouge de la mythologie semble être effectivement au cœur des écrits de Jung, indissociable de ses recherches.

Jung était un passionné de ce domaine. Quand il était enfant, son livre préféré était l’Odyssée, et il connaissait la légende du Graal par cœur. Si l’université de Bâle avait enseigné l’archéologie, il aurait choisi d’y consacrer ses études. C’est dire si ce sujet lui était familier.
Mais en fait, ce fil rouge de la mythologie ne concerne pas que son œuvre. Il semble aussi suivre sa vie, comme les principales étapes de son existence en témoignent. Considérant que la réflexion a toujours été indissociable de l’expérience, Jung nous invite ainsi à cheminer avec les mythes dans sa vie et son œuvre.
Ce fil rouge de la mythologie commence toutefois à faire sens à une certaine date. Cette année, en effet – nous sommes en 2014 –, il y a donc exactement 100 ans, en 1914, que Jung et Freud, après amitié, débats et désaccords, ont finalement cessé tout échange amical, intellectuel et épistolaire. Il y a 100 ans que leur correspondance a pris fin. Et, en regardant de plus près cette Correspondance, il est toujours et encore intéressant de s’interroger aujourd’hui, un siècle après, sur ce qui a pu ainsi entraîner les deux hommes vers une scission irrévocable. À la lecture des lettres qu’ils ont échangées, mais aussi à la lecture des articles rédigés sur cette Correspondance par les psychanalystes de différentes écoles, la raison qui pourrait être retenue n’est pas forcément celle évoquée habituellement. En effet la cause de la rupture la plus souvent mise en avant est celle de la libido.
Pourtant dans leurs lettres, il semble qu’un autre motif puisse être pris en compte : il s’agit de la mythologie. Objet de passion et de partage au début de leurs relations, la mythologie est vite devenue objet de leurs différences, et très vite de leur dissidence. La lecture de la Correspondance sous un angle mythologique est donc éclairante, car s’y discernent aussi déjà les prémices et les enjeux de l’œuvre de Jung.
Mais si 1914 est l’époque de la rupture entre Freud et Jung, c’est en même temps une période de conflits. La Grande Guerre va commencer et engager l’Europe dans une terrible bataille. Et si la Suisse a été épargnée par cette guerre, Jung n’en a pas moins été atteint par elle. Car le conflit s’est joué aussi sur un autre plan pour lui, un plan intérieur, précisément à la suite de sa séparation avec Freud.
Ce sont donc tous ces aspects que cet article propose d’approcher à travers la mythologie telle que Jung l’a envisagée, en commençant avec la Correspondance échangée avec Freud de 1906 à 1914. Nous verrons ensuite comment l’année 1914 ouvre pour Jung un chemin personnel, difficile tout autant que constructeur de son œuvre. En effet, cette année-là commence pour lui une véritable descente aux Enfers, comme il le dit, où la mythologie, les références à la mythologie ponctuent sa vie. Cessant d’être uniquement une réflexion théorique ou intellectuelle en relation avec le domaine de la psychiatrie ou des névroses, la mythologie va se mettre à faire partie de sa vie, devenant même une épreuve avec lui-même. Au sortir de cette épreuve, Jung va proposer de nouvelles idées et de nouveaux concepts.

Enfin, cet article reviendra sur ce qui fut la grande question de Jung : « Quel est ton mythe ? » Une question qui continue de nous interroger, car elle se pose de la même manière un siècle après avoir été formulée. Un siècle après 1914, la mythologie garde en effet toute sa place dans les thérapies aujourd’hui. Alors, comment dans les mouvements jungiens et les autres groupes de psychanalyse la mythologie est-elle utilisée de nos jours ? Et cela fait-il encore sens d’y faire référence ?


Olivier Véran se veut rassurant sur les futurs moyens alloués à la psychiatrie

Publié le 17/07/20


Interpellé au Sénat, Olivier Véran a assuré que certaines des créations d'emplois annoncées dans le Ségur seraient dédiées à la psychiatrie. Quant à la hausse du budget pour la discipline, elle ne serait pas moindre que celle de la santé en général.
Lors des questions au Gouvernement du 16 juillet au Palais du Luxembourg, le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, a été interpellé sur l'état actuel de la psychiatrie, soumise à "une pression financière" qui a fait passer la situation de "grave à catastrophique", selon le sénateur socialiste Yves Daudigny (Aisne), citant le titre d'une récente tribune* parue dans Le Monde. "Suppression des deux tiers des lits en psychiatrie, insuffisance de l'accueil alternatif et des équipes mobiles, 20% des postes non pourvus dans le public, pédopsychiatrie sinistrée, disparités territoriales...", a égrené l'élu en demandant au ministre s'il a "la volonté politique de donner à la psychiatrie et à la santé mentale toute leur place". Il a également souligné la montée de "la vague psychiatrique post-Covid" et signalé par ailleurs que "l'on a vu des privations de liberté injustifiées et illégales, dans des conditions indignes". Une allusion aux dernières recommandations en urgence d'Adeline Hazan, contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, sur l'établissement public de santé Roger-Prévot de Moisselles (Val-d'Oise, lire notre article).

Après avoir remercié l'élu — qui ne se représente pas aux prochaines élections sénatoriales — pour son "travail considérable" en politique de santé, le ministre a rendu une nouvelle fois hommage à la mobilisation des soignants en psychiatrie face à la crise Covid. Il a salué en particulier "le soutien psychologique mis en place par les professionnels pendant toute la période épidémique, y compris pour soutenir les soignants eux-mêmes, soumis à un stress épouvantable mois après mois". Au sujet des "abus identifiés" dans rapport d'Adeline Hazan, Olivier Véran a appelé le sénateur à ne pas garder "cette image de la gestion de la crise Covid par le milieu de la psychiatrie, qui a fait face [...] avec une dignité et un professionnalisme à toute épreuve, [...]. Les choses étaient très difficile et, pourtant, la psychiatrie a tenu".

Déconfinement : la crainte de l'afflux de nouveaux patients dans les hôpitaux psychiatriques

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Par ,  Dimanche 12 juillet 2020

La crise du coronavirus a beaucoup joué sur la santé mais aussi sur le mental d'une bonne partie de la population. Les hôpitaux psychiatriques craignent de voir arriver de nouveaux patients alors que les moyens eux restent très limités. C'est le cas de l'hôpital Marchant à Toulouse.
L'hôpital Marchant à Toulouse.
L'hôpital Marchant à Toulouse. © Radio France - Clémence Fulleda
Le confinement a laissé des traces dans les esprits, le déconfinement qui s'en est suivi aussi. Les hôpitaux psychiatriques craignent justement les dégâts collatéraux laissés par cette crise du coronavirus. Pour l'instant bonne nouvelle, il n'y a pas vraiment eu d'afflux dans les centres de soin selon les associations de malades que nous avons contacté... 
Mais la crise économique risque de faire beaucoup plus de dégâts. Elle impacte déjà durement la région toulousaine et les pertes d'emploi risquent déjà de faire beaucoup de mal à la santé psychique de certains. 
C'est en tout cas la crainte de Loïc Brelier, aide-soignant à l'hôpital public Marchant depuis presque dix ans maintenant et syndiqué chez Sud. Pour lui, la monde de la psychiatrie n'a clairement pas les moyens de prendre en charge de nouveaux patients. "Le sous-effectif est tellement important" affirme t-il,  "au point qu'on donnait rendez-vous à certains patients trois mois après avoir leur appel". En précisant que tout cela, c'était avant la crise du coronavirus. 

Manque de moyens

Pour Loïc Brelier, l'hôpital Marchant manque cruellement de bras et de personnel pour être à l'écoute de tous ces patients en souffrance. Déjà l'année dernière en mai 2019,  une partie du personnel de l'hôpital psychiatrique avait planté des tentes devant l'entrée de l'établissement et fait grève pendant deux mois pour réclamer davantage de personnel. Un an plus tard, les sept nouveaux postes promis et réclamés par les syndicats ne sont toujours pas là. A l'hôpital Marchant, on se retrouve même avec 22 malades pour 20 lits dans chaque secteur. 
"Ça peut amener à des situations dramatiques."
10% des patients de l'hôpital, des SDF et des migrants notamment, ont disparu et les hospitalisations sous contrainte ont augmenté. "C'est comme si on avait une voiture à faire rouler mais qu'on ne roulait qu'avec trois roues" pour Loic Brelier. Selon les syndicats, les effectifs de l'hôpital Marchant ont déjà l'habitude de travailler en "mode dégradé"