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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

dimanche 28 juin 2020

« Le message est clair : toute contestation au Centre hospitalier du Rouvray sera désormais sévèrement réprimée »



Propos recueillis par Dominique Pierre      Créé le Samedi 27 juin 2020

Entretien. Fethi Bretel, 41 ans, est psychiatre en exercice depuis 2007. Praticien hospitalier, en disponibilité du centre hospitalier du Rouvray depuis 2016, il exerce comme salarié à temps partiel dans un hôpital de jour privé. Il siège au conseil national de l’Union syndicale de la psychiatrie. Par ailleurs, il a monté une conférence gesticulée auprès de l’Ardeur (association d’éducation populaire) intitulée « Je ne suis pas là pour vous écouter », ou la démission de la psychiatrie face au capitalisme. Nous revenons avec lui sur la situation du centre hospitalier du Rouvray, de nouveau en mobilisation.
Tu as participé activement au mouvement du centre hospitalier (CH) du Rouvray avec les personnels il y a deux ans. Peux-tu expliquer les raisons de ton engagement ?
En 2016 j’avais été contraint de quitter le CH du Rouvray, laissant mes patientEs et mes collègues. Le directeur de l’époque m’avait recommandé de quitter l’établissement suite à ma candidature surprise à la présidence de la Commission médicale d’établissement en face du seul candidat déclaré, à savoir le président sortant, qui était mon ancien chef, et avec lequel j’étais en conflit sur des enjeux d’organisation des soins au sein du Pôle Rouen rive droite. Celui-là même que j’ai accusé de régner par la terreur et faire le jeu des gestionnaires au moment de la grève de la faim1.

Quand des salariéEs du CH du Rouvray ont commencé une grève de la faim, les soutenir a été une évidence, moi qui m’étais senti bien isolé, sans aucune expérience militante, au sein de la communauté médicale. Ce qui se passait à l’intérieur de l’hôpital (la maltraitance généralisée des patientEs et la souffrance non moins généralisée des soignantEs) devait apparaître au grand jour, car l’Agence régionale de santé laissait faire en connaissance de cause et continuait de couper les robinets, quelle que soit l’horreur de la réalité de terrain à Rouen comme au Havre.

samedi 27 juin 2020

Ariel Colonomos: «Le politique se réorganise aujourd’hui autour de l’idée que la vie doit primer»

Par Erwan Cario — 
Dessin Cat O’Neil

Face à une crise migratoire ou écologique, lors d’une guerre ou d’une pandémie, combien vaut une vie ? Peut-on penser l’inestimable en termes d’équivalence matérielle ? Dans son livre, le chercheur s’intéresse à la façon dont les Etats ne cessent de mettre en balance les intérêts politiques et les vies humaines.

vendredi 26 juin 2020

Edgar Morin : "Jamais je n'ai vu une crise aussi multidimensionnelle et aussi totale"

Jeudi 25 juin 2020  par Léa Salamé , Nicolas Demorand  

Edgar Morin, sociologue, est l'invité du grand entretien de Nicolas Demorand et Léa Salamé à 8h20.
Edgar Morin
Edgar Morin © AFP / Pascal Guyot

Une crise "totale"

Sur la crise mondiale provoquée par le coronavirus, Edgar Morin affirme : "Jamais je n'ai vu une crise aussi multidimensionnelle et aussi totale (...)J'ai vécu des crises historiques multiples, mais là ça touchait l'individu dans ce qu'il a de plus personnel".



Nawal Bakouri : quand le design des objets soigne aussi Réécouter Nawal Bakouri : quand le design des objets soigne aussi

LE 09/03/2020

Faire soin |Comment un environnement peut-il prendre soin de ceux qui y évoluent ? Dans quelle mesure prendre soin de la conception d'un objet, c'est aussi prendre soin de son utilisateur ? Et comment penser une hospitalisation à domicile respectueuse des impératifs de sécurité, d'ergonomie, mais aussi de plaisir ? Entretien avec Nawal Bakouri, enseignante, et directrice de l'école de design de Valenciennes.
Nawal Bakoury
Nawal Bakoury Crédits : Julie Hascal - Radio France
Neuvième temps de notre notre série "Faire soin" qui donne la parole à des artistes, dont la pratique se situe à la frontière des mondes de la santé, de l’aide sociale, du soin et de celui de la création. Aujourd’hui, Marie Richeux productrice de "Par les temps qui courent" s’entretient avec Nawal Bakouri.
Nawal Bakouri est directrice de l'École de design de Valenciennes, commissaire d'exposition, enseignante. Elle est aussi cofondatrice de la plateforme social Design qui se propose de réfléchir à ce que peut le design dans le très large champ du social. 
En 2014, l'association France Alzheimer fait appel à Nawal Bakouri pour imaginer une manière sensible de raconter la maladie, le combat des familles, et plus largement les parcours d'accompagnement. Elle fait alors le choix de travailler avec la designeuse Isabelle Daëron. Cette expérience la convainc qu'existe une passerelle forte entre les objets, le mobilier, la scénographie que l'on invente, et la pensée du soin. S'en suivent bien des projets jusqu'à sa toute récente prise de fonction à Valenciennes, où ces questions concernent au plus haut point la future génération de designeurs et designeuses
La Causeuse Memorama et la fenêtre visionneuse Memorama d’Isabelle Daëron,  Exposition « Handle With Care » à Liège, 2018
La Causeuse Memorama et la fenêtre visionneuse Memorama d’Isabelle Daëron, Exposition « Handle With Care » à Liège, 2018 Crédits : Nawal Bakouri

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Exposition à la maltraitance durant l’enfance et syndrome douloureux à l’âge adulte

Univadis


Nathalie Barrès  24 juin 2020

À retenir
Une étude britannique montre après ajustement, en particulier à la présence d’une maladie mentale, que :
  • Les sujets ayant été maltraités durant leur enfance ou ayant été exposés durant l’enfance aux maltraitances d’un tiers avaient jusqu’à deux fois plus de risque de développer un syndrome de l’intestin irritable ou des syndromes somatiques tels que la fibromyalgie, un syndrome de fatigue chronique, des douleurs lombaires chroniques, un syndrome de jambes sans repos. 

Le nouvel hôpital psychiatrique de Saint-Avold en 10 images

Le Républicain lorrain — Wikipédia

Par Photos Marie KOENIG  le 26 juin 2020

Un hôpital de jour, spécialisé en psychiatrie pour des pathologies aussi diverses que les troubles de l'humeur, de l'anxiété ou encore alimentaires, doit ouvrir le 15 juillet. Il s'agit d'un établissement privé, du groupe Inicea, dont le médecin référent sur place est le docteur Akli Khireche, psychiatre. Il est installé sur Saint-Avold depuis déjà deux ans, où il officiait jusque-là à la clinique Saint-Nabor.

Les responsables du nouvel établissement de santé : le psychiatre Akli Khireche et la responsable de site Sandrine Boog.

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L’Assurance-maladie compte faire 1 milliard d’euros d’économies en 2021, moitié moins qu’en 2020

Cette baisse est justifiée par la chute d’activité des « soins de ville » pendant le confinement, qui ne sera pas rattrapée d’ici la fin de l’année.
Le Monde avec AFP Publié le 26 juin 2020

Saignée par le coronavirus et le confinement (31 milliards d’euros de déficit prévus cette année), l’Assurance-maladie n’entend pas serrer le garrot l’an prochain pour juguler ses pertes. L’Assurance-maladie a renouvelé, vendredi 26 juin, sa prescription annuelle d’économies, en réduisant la dose de moitié, avec un objectif fixé à un peu plus d’un milliard d’euros pour 2021.

L’ÉCOLOGIE, EN LEUR ARME ET CONSCIENCE

Par Alexandra Schwartzbrod — 

Atteinte comme beaucoup par le syndrome de l’éco-anxiété, Laure Noualhat, ex-journaliste à «Libération», témoigne dans un essai revigorant qu’il est encore possible de combattre les désastres annoncés sans tomber dans la dépression.

Jour 23 : prunier reine-claude de Carennac, Jardres, France, le 8 avril 2020, de la série prise par Claude Pauquet durant son confinement.
Jour 23 : prunier reine-claude de Carennac, Jardres, France, le 8 avril 2020, de la série prise par Claude Pauquet durant son confinement. Photo Claude Pauquet. Agence VU

Longtemps, elle a cru se battre contre des moulins à vent, rageant contre la désinvolture de ces femmes et de ces hommes qui consomment à corps perdu sans se soucier de l’avenir de la planète. Elle s’est toujours refusée à composer, fourrant son nez dans les poubelles nucléaires américaines et russes, partageant la peur de la montée des eaux sur l’île de Tuvalu, arpentant les forêts scarifiées de la République démocratique du Congo, racontant la fonte de l’Arctique et la détresse des ours blancs, enquêtant sur les coulées de boue rouge en Hongrie, cheminant dans la zone irradiée de Tchernobyl sans songer aux conséquences possibles sur son organisme, infligeant à son corps toutes sortes d’expériences bizarres.
Elle a failli y laisser sa santé physique et mentale, sombrant dans des abîmes de désespoir et de solitude jusqu’au jour où elle s’est relevée, apaisée. Elle, l’écolo pure et dure, ne finirait pas dépressive. Ce long parcours, jalonné de mille chausse-trappes, coups de cœur et coups de gueule (on se souvient du personnage hilarant de Bridget Kyoto qu’elle avait créé pour des vidéos postées sur YouTube, tournées avec son complice Eric La Blanche), la journaliste Laure Noualhat le raconte à la première personne du singulier dans un livre, Comment rester écolo sans finir dépressif, qui entremêle avec une formidable aisance l’intime et l’universel. Un livre qu’elle porte en elle depuis de nombreuses années, nous pouvons en témoigner puisqu’elle a longtemps travaillé à Libération.

Laurence Devillairs : « Dans “Westworld”, tout pouvoir est un abus de pouvoir »

Mis en ligne le 25/06/2020
Westworld, saison 3
L'humain Caleb Nichols (Aaron Paul) va faire l'expérience du libre-arbitre. © HBO/OCS

La série « Westworld », dont la troisième saison vient d’être diffusée aux États-Unis sur la chaîne HBO, met en scène des robots esclaves des humains dans une sorte de Disneyland où tout est permis. Mais certains d’entre eux s’affranchissent de nous. La philosophe de l’éthique Laurence Devillairs a bien voulu nous livrer quelques clés pour comprendre ce mouvement d’émancipation… et pour nous dire pourquoi il nous concerne de très près.

« Avec Westworld, on est en plein dans la troisième génération de films ou de séries qui cherchent à comprendre l’homme à partir de ce qui n’est pas humain. La première génération, c’était La Planète des singes (Franklin Schaffner, 1968), où l’on essayait de comprendre l’humain à partir de l’animal. La deuxième génération, c’était E.T. (Steven Spielberg, 1982), où l’on a essayé de comprendre l’homme à partir des extraterrestres. Dans Westworld, la troisième génération, on essaie désormais de penser l’homme à partir des robots. Et, à chaque fois, ce qui n’est pas humain se révèle plus humain, au sens moral du terme : dans La Planète des singes, les singes sont plus civilisés que les hommes ; E.T. est plus généreux que les hommes ; et dans Westworld, c’est Dolorès, un robot, qui se révèle la plus humaine. L’homme n’a eu de cesse d’essayer de se comprendre en se confrontant à ce qui n’est pas lui. C’est ce qu’a fait la philosophie : la définition de l’homme comme “animal raisonnable” cherche à saisir la part d’animalité chez l’homme pour mieux l’en distinguer. Il en va de même pour nous : nous ne pouvons pas nous comprendre nous-même sans admettre aussi ce nous faisons à l’autre. C’est Levinas qui a raison : la métaphysique est une éthique, c’est-à-dire qu’on ne peut pas comprendre la nature de l’homme si l’on ne se pose pas la question morale de ce que l’homme fait à l’autre (que l’autre soit un singe, un robot, un extraterrestre ou un humain).


Numinus présente son conseil consultatif clinique qui fera progresser son modèle intégré de bien-être

Cision in Canada

Juin 24, 2020

Des conseillers, dont le Dr Gabor Maté et Zach Walsh, apportent une expertise et de la formation en matière de thérapie assistée par les psychédéliques et en traitement de la santé mentale
VANCOUVER, BC, le 24 juin 2020 /CNW/ - Numinus Wellness Inc. (TSX-V : NUMI) (« Numinus » ou la « société ») a le plaisir de présenter son conseil consultatif clinique, présidé par le médecin en chef de Numinus, le Dr Evan Wood. Tirant parti de l'expertise de ses membres, le conseil sera responsable de l'élaboration du programme, de la mobilisation des connaissances et d'orienter des changements de politique dans le domaine de la thérapie assistée par les psychédéliques.

« Notre conseil consultatif clinique rassemble des chefs de file en sciences, en santé mentale ainsi que des cliniciens afin d'explorer le potentiel des thérapies assistées par les psychédéliques dans un environnement thérapeutique sûr et contrôlé », explique le Dr Wood. « Le conseil travaillera avec la direction de l'entreprise afin de faire avancer Numinus et de mobiliser les décideurs politiques et les législateurs pour créer les conditions dans lesquelles les thérapies psychédéliques peuvent être envisagées et avancées. »

Béni Mellal : Aide psychologique au personnel soignant

L'Opinion
26 Juin 2020

MAROC

La direction régionale de la Santé (DRS) a mis en place une cellule d’aide psychologique dédiée au soutien moral et psychologique du personnel soignant du circuit Covid-19.


Béni Mellal : Aide psychologique au personnel soignant
La cellule d’aide psychologique, qui a pour vocation d’accompagner le personnel soignant opérant dans le circuit Covid-19 du Centre hospitalier régional (CHR) de Béni Mellal, intervient dans le cadre des mesures initiées par la DRS pour freiner la propagation du nouveau coronavirus et accompagner le personnel médical et paramédical en situation de détresse et d’épuisement.

«Les médecins et le personnel infirmier, paramédical et technicien, dans les premières lignes du combat contre le Covid-19, sont sollicités quotidiennement, de jour comme de nuit, et ont par conséquent besoin d’un accompagnement de bout en bout», indique le psychiatre au CHR de Béni Mellal, M. Driss Tahiri Alaoui, relevant que l’effet de surprise augmente le niveau d’anxiété et de peur chez le personnel soignant qui finalement, lui aussi, a peur d’être infecté et de contaminer ses proches et ses enfants, d’où l’utilité d’un soutien moral pour les professionnels en souffrance. 


jeudi 25 juin 2020

L’Association Hospitalière Sainte-Marie lance une étude pour évaluer les réponses organisationnelles des établissements en psychiatrie au sortir du confinement

Association Hospitalière Sainte-Marie - AHSM - Home | Facebook
COMMUNIQUE DE PRESSE 26 mai 2020 

Chamalières, le 20 mai 2020 - L’Association Hospitalière Sainte Marie (AHSM), acteur majeur de la psychiatrie en territoire, lance une enquête nationale EvOlu’Psy Covid-19 afin d’étudier les réponses organisationnelles des établissements de prise en charge en santé mentale face à la Covid-19. Face à la crise épidémique de la Covid-19, tout comme l’ensemble des établissements en psychiatrie, l’AHSM a dû adapter de manière générale l’organisation de ses établissements selon les activités réalisées, en se basant sur des recommandations et référentiels ayant évolué rapidement en mars et avril jusqu’au pic épidémique. Chaque établissement en santé mentale a ainsi dû développer des initiatives organisationnelles adaptées à ses problématiques de prise en charge et à son territoire, ce qui a généré sur cette première phase de l’épidémie une multiplicité d’expériences et d’approches organisationnelles pour lesquels une capitalisation étendue est à construire. 

mercredi 24 juin 2020

Santé mentale : de nouvelles formations à la fac de médecine de Brest

Le Télégramme Publié le 24 juin 2020

L’OMS estime qu’une personne sur trois vivra un trouble psychique au cours de sa vie et la demande de soins et de soutien est en augmentation constante dans la population générale.
L’OMS estime qu’une personne sur trois vivra un trouble 
psychique au cours de sa vie et la demande de soins et de 
soutien est en augmentation constante dans la population 
générale. (Photo d’illustration/Le Télégramme)

La notion de santé mentale recouvre un champ très large qui renvoie à un état d’équilibre, qu’il soit individuel et/ou collectif, permettant aux personnes de se maintenir en bonne santé malgré les épreuves et les difficultés. À l’heure actuelle, l’Organisation mondiale de la santé a répertorié plus de 500 troubles psychiques. L’OMS estime qu’une personne sur trois vivra un trouble psychique au cours de sa vie et la demande de soins et de soutien est en augmentation constante dans la population générale.


mardi 23 juin 2020

Ségur de la santé : la Fédération française de psychiatrie se positionne notamment en faveur d’une réforme de la gouvernance hospitalière

23 juin 2020

Dans le cadre de la concertation du Ségur de la santé, la Fédération française de psychiatrie appelle à prendre en compte ses positions "fermes et consensuelles" prenant en compte l'attractivité, le financement, la simplification et la territorialité. 
Ségur de la santé : la Fédération française de psychiatrie se positionne notamment en faveur d'une réforme de la gouvernance hospitalière
"L'épidémie de coronavirus a montré les limites du système de gouvernance hospitalière actuel", constate la Fédération française de psychiatrie dans un communiqué. 

Les soins au centre de l'organisation

La fédération, qui rassemble les principaux acteurs, syndicats et sociétés savantes du soin psychiatrique, "soutient" une modification de la gouvernance hospitalière, "seule susceptible de contrer la diminution de l'attractivité pour les carrières hospitalière", fait-elle savoir. 

Elle demande que soit intégrés les avis des professionnels de terrain pour organiser et développer les politiques territoriales (ARS), "de manière décentralisée, en s'appuyant notamment sur les travaux des projets territoriaux de santé mentale (PTSM)". 

Déconfinement : le risque d’une « deuxième vague » psychiatrique

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Par Lucien Fauvernier   Mis à jour le 23 juin 2020

Covid-19 : le risque d’une « deuxième vague » psychiatrique
Si la période de confinement n’a, a priori, pas provoqué un afflux important de patients en psychiatrie, les professionnels de santé appellent à rester vigilants face au déconfinement et au retour à la normale relatif que nous vivons. En effet, un certain nombre d’éléments peuvent faire craindre l’émergence de troubles anxieux ou dépressifs, voire même d’idées suicidaires parmi la population. Explications de Philippe Courtet, professeur de psychiatrie à l'Université de Montpellier.

De nombreux psychiatres étaient inquiets des effets du confinement sur la santé mentale des Français et craignaient de voir un afflux de patients en consultation. Il semblerait que cela n’ait pas été le cas, comment l’expliquer ?

Philippe Courtet : La période de confinement a été une équation aux nombreuses inconnues. Nous n’avions alors jamais vécu un tel événement, il était donc difficile de prévoir son incidence. Il est vrai que nous avons été au début très inquiets et que nous nous attendions à voir se multiplier les cas d’urgences psychiatriques, ce qui ne semble pas s’être produit. Il se pourrait même que les passages à l’acte suicidaire aient diminué, mais il faut rester prudents car les chiffres mettent souvent beaucoup de temps à remonter. Notre principale source d’inquiétude concernait les effets néfastes de la distanciation sociale et de la solitude durant le confinement. Mais finalement, nombre de gens sont restés connectés, certains ont même peut-être eu plus d’appels qu’en temps normal. On peut penser, par exemple, aux grands-parents isolés plus souvent sollicités par leurs petits enfants. De plus, le fait que nous ayons tous été confinés a certainement joué un rôle de cohésion sociale protectrice. Nous étions « tous dans le même bateau », cela à quelque chose de rassurant quelque part. Le rituel des applaudissements chaque soir à 20 heures, en tant qu’ acte de gratitude, a pu aussi contribuer à protéger notre santé psychologique.