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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 3 avril 2020

Coronavirus. À New-York, les infirmiers dénoncent le manque d’équipement

Publié le 
En ces temps de pandémie, avec désormais près de 100 000 cas confirmés de Covid-19 et plus de 2 300 morts dans le seul État de New York, les manifestations sont rarissimes, et les consignes de distanciation strictes.
À l’appel d’un syndicat, infirmiers et infirmières s’étaient postés le long de la clôture de l’hôpital universitaire Montefiore, dans le quartier du Bronx, à distance les uns des autres, masqués et ruban noir au bras par solidarité avec tous les malades.
« Nous protéger contre l’ennemi »

Tous avaient un panneau pour dénoncer le manque de « PPE » - les équipements de protection rationnés dans de nombreux hôpitaux new-yorkais - et réclamer aux dirigeants politiques qu’ils en fassent produire d’urgence.


Inquiètes pour les sans-abri, les CPTS parisiennes alertent sur l’engorgement du 115

| 03.04.2020




  • sans abri
GARO/PHANIE

Pendant cette période de confinement, personne, en principe ne doit être à la rue. Quid des personnes sans abri ? Cinq CPTS parisiennes alertent ce vendredi dans un communiqué commun sur leur situation. Elles expliquent que généralistes, infirmiers, pharmaciens, soignants de premier recours, reçoivent dans leurs cabinets et MSP des personnes sans abri qui viennent les voir car de nombreuses structures d’aide sont fermées.

Soignants dans la tempête

LES PIEDS SUR TERRE par Sonia Kronlund 

Elles sont infirmières, psychiatres, kinés et médecin de campagne. Paroles de quatre soignantes en première ligne, où l'on se demande, entre autre, si les applaudissements entendus chaque soir leur apporte soutien, réconfort, ou bien agace ce personnel médical en manque cruel de moyens. 
Une infirmière se rappelant pourquoi elle est là
Une infirmière se rappelant pourquoi elle est là  Crédits :  Juanmonino - Getty
Marie est infirmière en soins intensifs, payée 1700 euros net par mois. Son service d'hématologie, dévolu aux maladies du sang, a récemment été transformé en "unité Covid". 
Le premier jour, on a eu une micro-formation. Mais on ne savait pas du tout dans quoi on allait, quels étaient les traitements, la prise en charge. On avait encore plein de question qui subsistaient. 
Ca s'est passé du jour au lendemain, et ça a été très brutal, et ça a chamboulé toute ma pratique. (...) J'ai l'impression de passer toute la journée d'une chambre à une autre, sans avoir le temps de connaître mes patients. 
Entendre ces applaudissements, ça me permet de dire que je fais un beau métier. C’est maintenant qu’il faut faire bouger les choses. C’est le moment de se battre. De faire preuve de toute l’humanité qu’on a. De montrer ce qu’on sait faire. C’est le moment. 
Médecin généraliste à la campagne, près de Grenoble, Jeanne travaille dans un village de 2500 habitants. Tout est calme, mais elle se demande si et quand la vague va arriver sur elle.
C'est difficile d'anticiper, de savoir si on ne va pas être débordé du jour au lendemain, par un afflux de malades
La semaine dernière, c'était très calme. On entendait que la vague allait arriver. Et finalement, je ne sais pas si on est dans une espèce de calme avant la tempête, ou si la tempête n'arrivera pas chez nous. 
Maeva est psychiatre à Paris, dans un hôpital de l'APHP. Elle travaille en particulier avec des patients usagers de drogue. Chez elle, la colère est montée petit à petit, jusqu'à exploser, un soir, alors qu'elle rentrait chez elle. 
Jeudi soir j'étais dans la rue, après une journée difficile. J'ai entendu les applaudissements et la colère est montée, très fort. J'ai commencé à crier dans la rue, qu'on ne voulait pas applaudissements, mais des moyens pour l'hôpital. On m'a insultée.

Coronavirus : l'Académie de médecine pour le port obligatoire du masque, même « alternatif »

| 03.04.2020

Le port d'un masque « grand public » ou « alternatif » aux masques médicaux en pleine pénurie, devrait être rendu obligatoire pour les sorties pendant la période de confinement et lors de sa levée, a recommandé ce jeudi l'Académie de médecine.
« Il est établi que des personnes en période d'incubation ou en état de portage asymptomatique excrètent le virus et entretiennent la transmission de l'infection. En France, dans ce contexte, le port généralisé d'un masque par la population constituerait une addition logique aux mesures barrières actuellement en vigueur », estime l'Académie.
Or, en situation de « pénurie de masques » comme actuellement en France, la priorité d'attribution des masques chirurgicaux ou FFP2 plus protecteurs doit aller aux professionnels et structures de santé, souligne l'Académie. Mais elle « recommande que le port d'un masque "grand public", aussi dit "alternatif", soit rendu obligatoire pour les sorties nécessaires en période de confinement ».

Amani Ballour, aux soins du peuple

Par Hala Kodmani, photo Rémy Artiges pour "Libération" — 2 avril 2020





Photo Rémy Artiges pour Libération



Cette pédiatre syrienne, devenue directrice d’un hôpital rebelle près de Damas, a fait l’objet d’un documentaire nommé aux oscars.

Visage de mater dolorosa échappée d’une église d’Orient. Regard encore pétrifié par tout ce qu’il a vu. Voix douce habituée à réconforter les enfants blessés. Amani Ballour que l’on retrouve au petit-déjeuner à son hôtel parisien est la même que dans les sous-sols de l’hôpital de guerre qu’elle a dirigé jusqu’en 2018 dans la banlieue de Damas sous les bombes. Dans un rare grand sourire, elle confie : «Ça me fait tellement de bien de pouvoir parler en arabe.» La pédiatre syrienne de 33 ans parcourt depuis des mois les capitales mondiales pour plaider la cause humanitaire des Syriens, à Idlib en ce moment. Elle ne change pourtant ni d’allure ni d’humeur. Foulard bien serré autour de la tête et long manteau étroit sur son corps menu, elle garde cette tenue habituelle et majoritaire des femmes des milieux conservateurs de la Syrie défavorisée. Elle s’est présentée ainsi même au milieu des stars en robes de soirée décolletées sur le tapis rouge des oscars en décembre. Le film The Cave («la grotte»), dont elle est l’héroïne, figurait parmi les cinq nommés dans la catégorie documentaire.

NUMÉRO SPÉCIAL - COVID-19 : RESSOURCES DOCUMENTAIRES POUR LA PSYCHIATRIE



COVID-19 : Ascodocpsy vous propose un accès à des ressources spécialisées en psychiatrie
Nous avons rassemblé sur notre page "Covid-19" des ressources utiles dans votre activité de soins en psychiatrie dans cette édition particulière du Fil d’Asco.


Dépression : un ancien mécanisme de défense lié à l'évolution ?

RTFLASH   01/04/2020

La dépression touche entre 15 et 20 % de la population générale et augmente le risque de suicide de 10 à 20 % chez les personnes concernées. Elle se caractérise par une tristesse pathologique quasi-permanente, une perte d'intérêt et de plaisir, une perte d'appétit, d'estime de soi, une fatigue intense, une angoisse permanente, une forte tendance au pessimisme, une perte d'énergie vitale, un ralentissement psychomoteur (dans la gestuelle, la voix, la démarche et l'initiative) ou encore des troubles de l'attention et de la concentration.
Potentiellement invalidante, la dépression peut considérablement altérer la qualité de vie des patients et devenir un vrai trouble social. On estime pourtant qu'une personne sur cinq a souffert ou souffrira de dépression au cours de sa vie. Une tendance importante, considérée aujourd'hui comme un problème de santé publique majeur.
Le professeur Gilles Bertschy s'est interrogé sur les raisons qui font de nous des êtres si vulnérables aux risques de dépression. Il a rassemblé plusieurs éléments de réponse puisés dans la médecine évolutionniste qui considère qu'au fil de son évolution, l'être humain a optimisé certains facteurs de vulnérabilité de certaines maladies pour préserver sa survie. « Par exemple », explique Gilles Bertschy, « on pense que certains sont prédisposés au risque d’obésité dans notre société de surabondance alimentaire, parce que leurs ancêtres étaient confrontés à la disette ».

Aix : l'hôpital psychiatrique à l'épreuve de l'épidémie


Par L.S.  Jeudi 02/04/2020

L'hôpital Montperrin n'est pas épargné par la crise et s'adapte comme il peut pour assurer la délicate prise en charge de ses patients à l'intérieur et surtout à l'extérieur

Depuis plus de quinze jours, plus de visites ni de sorties pour ceux qui sont hospitalisés. PHOTOS SERGE MERCIER

Rassurer des personnalités troublées dans cette période incertaine n'est pas une mince affaire. La crainte qui prédomine au sein de l'équipe médicale de l'hôpital psychiatrique de Montperrin est une avalanche de décompensations, notamment chez les patients priés de rester chez eux du fait du confinement. "L'isolement ou des tensions familiales trop importantes peuvent entraîner des difficultés pour certains, avec un risque élevé de suicides à domicile par exemple. Notre souci majeur est d'assurer un soutien à distance suffisant", pose la psychiatre Françoise Antoni, chef de service.

Comme ailleurs, Montperrin s'est mis à l'heure du Covid-19 en prenant des mesures de sécurité drastiques : depuis plus de quinze jours, plus de visites ni de sorties pour ceux qui sont hospitalisés. "Dans les services, nous avons pu réduire notre capacité de 23 à 16 lits afin de respecter la règle de distanciation sociale et nous faisons désormais deux services pour les repas, explique le directeur de l'établissement, Pascal Rio. Du fait du confinement, pour le moment, nous sommes moins sollicités. Mais tout va dépendre de la durée..." Si une grande partie des dispositifs ambulatoires a été conservée, le centre d'accueil thérapeutique à temps partiel (CATT) a fermé, les séances de groupe en hôpital de jour ont été supprimées et le centre médico-psychologique (CMP) privilégie désormais les consultations par téléphone, réservant néanmoins les consultations "présentielles" pour les soins.




Boris Cyrulnik : "Après chaque catastrophe, il y a un changement de culture"

Mercredi 25 mars 2020
par Léa Salamé  

Le neuropsychiatre Boris Cyrulnik est l'invité de Léa Salamé à 7h50. Il évoque la manière dont nous pouvons affronter l'épidémie de coronavirus, le confinement, les obsèques impossibles...

Le neuropsychiatre Boris Cyrulnik
Le neuropsychiatre Boris Cyrulnik © Radio France
"Le prix sera élevé" pour nos sociétés, assure Boris Cyrulnik. Notamment le fait de ne pas pouvoir organiser des obsèques "comme avant". _"_Depuis que les êtres humains sont sur Terre, ils font des sépultures, ils font des rituels du deuil. Toutes les cultures en ont, et là on sera obligés de ne plus en faire. Donc ça va provoquer des angoisses et de grands malaises parmi les survivants, pendant les mois et les années qui suivent. Il y aura des culpabilités, pas toujours conscientes, avec des comportements d’auto-punition : rater un examen, rater un rendez-vous important… On n’a pas le droit d’être heureux quand on a laissé nos parents mourir tout seuls, on s’abîme nous-mêmes, on se punit."



FERNANDO NANNETTI LE CRI ÉTAIT FRESQUE PARFAITE

Par Clémentine Mercier   2 avril 2020 

Interné pour schizophrénie à la fin des années 50, l’Italien a gravé un hallucinant journal intime fait de mots, de signes étranges et de dessins sur les murs de la cour de l’ancien hôpital psychiatrique de Volterra, en Toscane. Un livre fait état de cet exemple atypique d’art brut, visionnaire et révolté.



Un hôpital de Toscane en ruine dont les murs partent en lambeaux… Fermé depuis plus de quarante ans, aujourd’hui plongé dans le silence et envahi par la végétation, l’hôpital psychiatrique et judiciaire de Volterra, un des plus grands asiles d’Italie installé dans un ancien couvent, a vu naître en son sein coercitif une œuvre mystérieuse qui s’efface petit à petit. La pluie, le vent, le délabrement ont peu à peu raison d’une immense et étonnante fresque. Pendant neuf ans (de 1959 à 1961 et de 1968 à 1973), le patient Fernando Oreste Nannetti a gravé son journal intime sur les murs de l’institution qui l’a tenu enfermé. Sur 70 mètres de parois, dans la cour de l’hôpital-prison qui servait de lieu de promenade aux malades, Nannetti a composé une œuvre fascinante en inscrivant sur la pierre des mots, des signes étranges et des dessins. Graffiti prodigieux et quasi cabalistique, ce journal de pierre magnétise encore aujourd’hui les professionnels de l’art et les amateurs de récits singuliers. Lucienne Peiry, ex-directrice de la Collection de l’art brut à Lausanne, publie à ce sujet le Livre de pierre. Pour éviter que l’artiste graphomane ne tombe dans l’oubli, car, dans peu de temps, il ne restera rien de ce «véritable livre à ciel ouvert», la Suissesse, historienne de l’art, lui a dédié un mince et délicat ouvrage illustré. Alors qu’elle était encore directrice de la Collection de l’art brut, elle lui a aussi consacré une rétrospective et travaille chaque année sur le sujet avec ses étudiants de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL). Pour la première fois, une vingtaine d’œuvres au stylo bille de Nannetti sont publiées, sauvées de la destruction par le fils d’une infirmière de l’hôpital. Nannetti aurait réalisé plus de 1 600 œuvres sur papier. La plupart sont aujourd’hui détruites.

La délicate préparation de la sortie du confinement



Paris, le mercredi 1er avril 2020 – Le Conseil scientifique mis en placepour guider l’exécutif dans sa réponse face à l’épidémie de Covid-19 prépare déjà depuis plusieurs jours et de plus en plus activement la sortie du confinement, même s’il n’est pas envisagé avant plusieurs semaines. Il s’agit d’un sujet particulière complexe.

Attendre la baisse du nombre d’hospitalisations

La première question qui préoccupe tant l’ensemble des Français que les professionnels de santé et les experts concerne la date de cette sortie. On le sait, les annonces successives des politiques successives n’offrent aucune certitude. En tout état de cause, on ne peut envisager un assouplissement progressif des mesures strictes de distanciation sociale que « lorsqu’on sera dans la pente descendante du nombre d’hospitalisations » remarque Yves Coppieters, épidémiologiste à l’École de santé publique de l’Université libre de Bruxelles, cité par le Journal du Dimanche. Par ailleurs, pour chaque pays, l’appréciation du niveau de diminution à atteindre pour envisager un allégement des mesures dépend de ses capacités hospitalières et de réanimation. 

« La Terre peut se débarrasser de nous avec la plus petite de ses créatures »

Le philosophe Emanuele Coccia explique, dans un entretien au « Monde », pourquoi la pandémie actuelle réinscrit l’homme dans la nature et comment l’écologie doit être repensée, loin de toute idéologie patriarcale fondée sur la « maison ». 
Propos recueillis par Nicolas Truong  Publié le 3 avril 2020

« Saint Jérôme dans le désert », huile sur toile d’Artus Wolffort (1581-1641), école flamande (collection des Beaux Arts de Lille).
« Saint Jérôme dans le désert », huile sur toile d’Artus Wolffort (1581-1641), école flamande (collection des Beaux Arts de Lille). WIKIMEDIA COMMONS
Philosophe, Emanuele Coccia est maître de conférences à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) et l’un des intellectuels les plus iconoclastes de son époque.
Auteur, aux éditions Payot et Rivages, des ouvrages La Vie sensible (2010), Le Bien dans les choses (2013), La Vie des plantes. Une métaphysique du mélange (2016), il vient de publier Métamorphoses (Payot et Rivages, 236 pages, 18 euros), ouvrage qui rappelle comment les espèces vivantes – notamment les virus et les hommes – sont reliées entre elles, car « nous sommes le papillon de cette énorme chenille qu’est notre Terre », écrit-il.
Il analyse ici les ressorts de cette crise sanitaire mondiale et explique pourquoi, même si elle nécessaire, « l’injonction à rester à la maison est paradoxale et dangereuse ».

Des mesures importantes sont déployées afin que l’économie ne s’effondre pas. Faudrait-il faire de même pour la vie sociale ?

Face à la pandémie, la majorité des gouvernements ont pris des mesures fortes et courageuses : non seulement la vie économique a été en grande partie arrêtée ou fortement ralentie, mais la vie sociale publique a été largement interrompue. La population a été invitée à rester chez elle : les rencontres, les repas partagés, les rites de l’amitié et de la discussion publique, le sexe entre non-concubins, mais aussi les rites religieux, politiques, sportifs ont été interdits.
C’est tout d’un coup la ville qui a disparu ou, pour mieux dire, elle a été retirée, soustraite à l’usage : elle gît face à nous comme si elle était dans une vitrine. Plus d’espace public, plus de terrains de libre circulation, ouverts à toutes et à tous et aux activités les plus disparates vouées à la production d’une félicité à la fois individuelle et partagée.
La population s’est retrouvée seule face à cet énorme vide, elle pleure la ville disparue, la communauté suspendue, la société fermée avec les magasins, les universités, les stades : les directs Instagram, les applaudissements ou les chants collectifs au balcon, la multiplication arbitraire et joyeuse du jogging hebdomadaire sont surtout des rites d’élaboration du deuil, des tentatives désespérées de la reproduire en miniature.

jeudi 2 avril 2020

Décryptage.Vaccin, médicaments : le point sur les pistes envisagées contre le Covid-19

Publié le 
Exploiter des molécules existantes, en développer de nouvelles, mettre au point un vaccin : ce sont les pistes examinées pour lutter contre la pandémie de Covid-19. Chacune a ses avantages, mais aussi ses inconvénients.

Depuis le début de l’année, des universitaires et les laboratoires pharmaceutiques du monde entier sont lancés dans une course contre la montre pour trouver un traitement au Covid-19, la maladie infectieuse provoquée par le nouveau coronavirus, qui, dans les cas les plus graves, provoque une pneumonie insensible aux thérapeutiques habituelles.
Le New York Times rappelle que, pour le moment, “quand une personne est infectée, le mieux que les médecins puissent faire, c’est de soulager ses symptômes – lui donner suffisamment d’oxygène, gérer la fièvre et la mettre sous respirateur en cas de besoin – pour donner au système immunitaire le temps de combattre l’infection”.
Les virologues cherchent à comprendre précisément comment fonctionne le virus pour trouver des traitements qui puissent agir sur un ou plusieurs aspects en même temps : l’empêcher de pénétrer nos cellules, l’empêcher de s’y multiplier, aider notre propre système immunitaire à le combattre. Plusieurs pistes de traitement sont examinées en parallèle :
  • Exploiter des médicaments existants

De nombreux essais cliniques sont en cours dans le monde pour tester des médicaments qui ont déjà fait leur preuve pour d’autres maladies. C’est le cas notamment de la chloroquine (un antipaludéen connu depuis les années 1950), du Regeneron (un médicament contre l’arthrite) ou encore du remdesevir, un antiviral qui bloque de nombreux virus à ARN “en les empêchant de construire de nouveaux gènes”, explique le New York Times. Ils pourraient être utilisés seuls ou en cocktail, c’est-à-dire en associant plusieurs molécules entre elles.

Les nouvelles fractures sociales

Mis en ligne le 01/04/2020

SDF à Paris © Alexandra Breznay/Réa
Un sans domicile fixe à Paris, le 23 mars 2020. © Alexandra Breznay/Réa

Avec le confinement, entre SDF verbalisés et caissiers contaminés, les inégalités sociales se révèlent ou prennent un aspect frappant. Elles mettent en tout cas nos vulnérabilités en relief, expliquent la travailleuse sociale, le philosophe, la syndicaliste et la sociologue que nous avons rencontrés. Enquête.

« Restez chez vous » : cette injonction n’a pas le même sens selon que l’on vit en couple dans un loft ou à six dans un T2, selon que l’on peut profiter d’une résidence secondaire à la campagne ou que l’on est confiné entre les quatre murs de son studio urbain, selon que l’on peut télé-travailler ou que l’on est forcé d’assurer une livraison ou un chantier. Elle n’a même aucun sens quand on n’a pas de toit.
L’annonce du confinement, Sergueï l’a accueillie avec un haussement d’épaules. Depuis « un bout de temps » qu’il fait la manche à l’angle de la rue des Martyrs et de la rue Victor-Massé dans le IXe arrondissement de Paris, il ne voit pas bien comment respecter l’ordre du gouvernement sans mettre en danger sa propre survie. C’est que les passants, soudainement, sont devenus beaucoup plus généreux et bienveillants. Rares sont ceux qui n’accordent pas au moins un sourire, laissent une pièce, voire proposent de faire quelques courses. « Les gens me remarquent », note Sergueï, un brin amusé. Une façon pudique de souligner qu’il y a encore quelques jours, la plupart lui marchaient presque dessus.
À présent que les rues des grandes villes se sont vidées, difficile de les ignorer. On a beaucoup ri de ses joggeurs qui semblent soudainement jaillir du bitume comme auparavant les marchands de parapluie à la moindre goutte d’eau tombée du ciel. Désormais ne restent que ceux qui courent… et ceux qui font du sur-place, faute de chez-soi où aller. Leur présence bien visible atteste d’une chose : « Comme d’habitude, les sans-abris, les plus fragiles, ont été les grands oubliés », déplore Frédérique Kaba, directrice des missions sociales à la Fondation Abbé Pierre. Une forme de déni qui va jusqu’à la verbalisation de certains d’entre eux, parfois devant des bénévoles de la Fondation. Sergueï, lui, a eu de la chance : « Le flic était de bonne humeur. » 

Un groupe ressource Psy/Covid-19 est créé pour soutenir les établissements

Publié le 01/04/20

La Conférence des présidents de CME de CHS a mis en place un groupe ressource pour réaliser régulièrement un état actualisé de la situation de la psychiatrie dans le contexte épidémique et contribuer à élaborer des orientations stratégiques. Des outils sont disponibles. L'ambition est aussi de sensibiliser les pouvoirs publics.
Les CH spécialisés traversent la crise sanitaire en adaptant leurs organisations. Un groupe ressource peut désormais les épauler.
Les CH spécialisés traversent la crise sanitaire en adaptant leurs organisations. Un groupe ressource peut désormais les épauler.

Depuis le début de la crise sanitaire, des unités de psychiatrie dédiées aux malades du Covid-19 sont créées partout en France et les organisations au sein des établissements publics de santé mentale s'adaptent. Derniers en date, par exemple, l'établissement public de santé mentale départemental de l'Aisne, le CH Charles-Perrens de Bordeaux (Gironde) ou encore le CH Henri-Laborit de Poitiers (Vienne). Des initiatives organisationnelles qui s'ajoutent à une liste déjà fournie. Cette mobilisation a d'ailleurs été saluée par le contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL) le 27 mars (lire notre dossier).