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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mercredi 12 février 2020

A Paris, l’impuissance des pouvoirs publics face aux violences entre mineurs

Un adolescent de 14 ans est mort le 30 janvier à la suite d’un coup de couteau. Son agresseur présumé avait le même âge.
Par   Publié le 07 février 2020 

Le long du canal Saint-Martin dans le 10e arrondissement de Paris, en février 2018.
Le long du canal Saint-Martin dans le 10e arrondissement de Paris, en février 2018. CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP
La trop brève existence de Wally s’est achevée sur un coin de trottoir, à un carrefour du 10arrondissement de Paris, mercredi 29 janvier. A mi-chemin entre le canal Saint-Martin et la place du Colonel-Fabien, la rue Juliette-Dodu croise celle de la Grange-aux-Belles, formant une placette, encadrée par quelques troquets tout sauf branchés et un magasin bio. Frappé d’un coup de couteau dans la cuisse, l’adolescent s’est vidé de son sang sur le bitume, malgré l’aide des passants et des secours. Il est décédé le lendemain à l’hôpital Lariboisière.
Son meurtrier présumé, rapidement identifié par des bandes-vidéo, avait le même âge que lui : 14 ans. Il a été mis en examen pour « homicide volontaire, violences volontaires ayant entraîné une incapacité supérieure à huit jours et association de malfaiteurs », précise-t-on au parquet de Paris. Placé en détention provisoire, cet adolescent, connu pour des problèmes récurrents qui lui ont valu d’être exclu de trois collèges parisiens, risque jusqu’à trente ans de réclusion. Une information judiciaire a été ouverte pour retrouver d’éventuels coauteurs.

Dans une tribune, le collectif Handicaps s’émeut des inégalités de traitement des personnes handicapées

De son côté, la secrétaire d’Etat Sophie Cluzel défend auprès du « JDD » la méthode du gouvernement, qui selon elle « porte ses fruits ».
Le Monde avec AFP Publié le 09 février 2020
Le collectif Handicaps, qui regroupe 47 associations, estime urgent de « taper du poing sur la table » face aux inégalités de traitement que subissent les personnes handicapées. Dans une tribune publiée par Le Journal du dimanche (Le JDD) le 9 février, avant la conférence nationale du handicap présidée mardi par Emmanuel Macron, il liste quelques-unes des difficultés rencontrées.
« Chaque jour, des enfants ne peuvent accéder à une école, des travailleurs doivent quitter leur entreprise car les logiciels utilisés ne sont pas adaptés, des personnes ne peuvent aller où elles veulent en raison de multiples obstacles », écrit le collectif Handicaps. Pour lui, « il est temps de taper du poing sur la table et d’affirmer qu’il n’est plus possible de ne pas appliquer la loi, de connaître une telle inégalité de traitement selon les territoires ».
« Il est temps de mobiliser l’ensemble des acteurs (départements, administrations, entreprises, architectes, enseignants…) et de sortir d’un débat d’experts pour exposer au grand jour les discriminations dont sont victimes chaque jour les personnes en situation de handicap et faire comprendre que ce n’est plus acceptable », insiste le texte.
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EXCLUSIF. Assistants sexuels pour les personnes handicapées : le gouvernement rouvre le débat

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le 8 février 2020

La secrétaire d'Etat Sophie Cluzel saisit le Comité national d'éthique au sujet du droit aux relations intimes, dont sont souvent privées les personnes handicapées.

Extraits de la lettre envoyée samedi par la secrétaire d'Etat Sophie Cluzel au président du Comité consultatif national d'éthique.
Extraits de la lettre envoyée samedi par la secrétaire d'Etat Sophie Cluzel au président du Comité consultatif national d'éthique. (DR)

C'est un tabou encore bien ancré dans la société, mais que le gouvernement a pris le parti d'aborder franchement. Dans une lettre adressée samedi à Jean-François Delfraissy, président du Comité consultatif national d'éthique (CCNE), Sophie Cluzel lui demande de se pencher, à nouveau, sur la question des droits sexuels des handicapés. "Force est de constater que certains de nos concitoyens, parce qu'ils sont en situation de handicap, en sont privés, pour certains à vie. Sans aucune solution adaptée, ils sont condamnés à vivre dans une abstinence non choisie", écrit la secrétaire d'État.


"Ici on fait de la haute couture en équipe !"

03.02.20

Une unité de soins palliatifs n’est pas vraiment un service comme les autres. Au CH d’Argenteuil, les soignants soulignent l’importance de l’écoute bienveillante dans l’intérêt des patients. Des bénévoles viennent notamment pour cela : combler la solitude et "apporter de l’oxygène". Un travail d’équipe indispensable pour un accompagnement optimal car dans fin de vie il y a toujours "vie".
"Ici on fait de la haute couture en équipe !"
A l’unité de soins palliatifs d’Argenteuil, la cohésion de l’équipe (comprenant des professionnels de santé comme de bénévoles) permet une prise en charge individualisée.
Chaque cas est singulier et très complexe. Il n’y a pas de généralité, ici on fait du surmesure ensemble, explique Anne de la Tour, Chef de service Soins Palliatifs et Douleurs Chroniques au CH d’Argenteuil.  Une cohésion des professionnels qui permet d’accompagner au mieux les patients. Dans cet établissement, l’équipe en question comprend 7 infirmiers, 5 aides-soignants, 10 ASH et aussi… 2 bénévoles. Si la plupart des personnels sont spécifiquement formés via un DU en soins palliatifs c’est le cas de 90% du personnel infirmier et un peu moins en ce qui concerne les AS, renseigne Dominique Cers, cadre de santé de l’unité, c’est aussi le cas de ses non-soignants qui, néanmoins, apportent leur pierre à l’édifice. Le but : accompagner les patients dans leurs derniers moments le mieux possible. Jamais je n’aurais pu diriger un service soins palliatifs sans bénévoles, cela aurait été contraire à mon éthique professionnelle. Ils sont indispensables. Actuellement, ils sont deux mais il en faudrait 10, 15…, affirme Anne de la Tour. 

Série "H24" : la communauté infirmière déterre la HACHE de guerre !

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Elles devaient être quatre infirmières dans le vent... mais le vent, fort, elles le prennent en pleine face par les "vraies infirmières" qui, après les avoir regardé évoluer dans la série H24, diffusée sur TF1 le 3 février, crient au scandale, choquées, outrées, révoltées que de telles images puissent illustrer leur métier aux yeux du grand public. Leurs commentaires en attestent, cette série constitue une véritable honte pour la profession infirmière.
série H24
Elles devaient être quatre infirmières dans le vent... mais le vent, fort, elles le prennent en pleine face par les "vraies infirmières" !
"H24" : une nouvelle série "infirmière" qui débarque sur TF1… Nous vous l’annoncions très récemment avec les inquiétudes d’usage : quelle image de la profession infirmière allait donc se dégager ? Le mélange des genres annoncé - professionnel et personnel – n’allait-il pas tirer, une fois encore, vers une caricature du métier comme on l'a trop souvent observé notamment avec la série Nina dont la 5e saison a été diffusée sur France 2 en novembre 2019.
On apprend que par "souci de réalisme", H24, adaptation du format finlandais à succès «Nurses - Syke» a été tournée dans une aile désaffectée d’un véritable hôpital, l’intercommunal Robert Ballanger à Aulnay-sous-Bois, et que la production a aussi fait appel au personnel soignant des urgences de l’hôpital Ballanger, qui fait office de figurants. Voilà pour le décor. La version finlandaise est très différente de la nôtre car la culture et la vision de la médecine diffèrent largement entre nos deux pays. Ils ont également une façon de traiter les choses de manière plus brute, plus anglosaxone. Nous avons mis plus de formes pour raconter les histoires explique le producteur exécutif de la série, Richard Allieu. Pour entrer dans la peau de leur personnage, on apprend également que Barbara Cabrita, qui joue l'une des infirmières, a suivi un stage de plusieurs jours aux urgences. Un exercice auquel s'est aussi pliée Anne Parillaud qui incarne l'infirmière en chef du service des urgences... Quant à Frédérique Bel, l'infirmière Florence à l'écran, elle souligne ceci : il y a bien sûr le côté soap, mais l’enjeu de la série est de mettre en avant le rôle essentiel des infirmières dans nos hôpitaux.
Devant ces belles paroles, il nous fallait le vérifier au plus vite. Sur nos réseaux sociaux, nous avons donc demandé à la communauté infirmière de réagir suite aux deux premiers épisodes. Le « déluge » de commentaires ne s’est pas fait attendre : en moins de 24 heures, plus de 600 sur la page facebook d’Infirmiers.com, près de 50 sur notre page « cadre de santé » et près de 100 sur notre page dédiée aux infirmiers libéraux  alors que la série ne se passe qu’à l’hôpital…
L’unanimité est au rendez-vous : cette série est une honte pour la profession, apportant discrédit tant en terme de profils choisis des personnages, caricaturaux et irréalistes, que sur leurs compétences montrées à l’écran avec d'énormes erreurs techniques !
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Engager davantage d'infirmiers ferait économiser plus de 350 millions

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Publié le 11 février 2020

SUISSE

Plus de 38'000 lits sont disponibles dans les hôpitaux helvétiques.
Engager davantage d'infirmiers ferait économiser plus de 350 millions par an, selon une étude Le 12h30 / 2 min. / samedi à 12:30
Augmenter la proportion de personnel infirmier dans les hôpitaux permettrait notamment de faire baisser la durée des hospitalisations. Une économie de plus de 350 millions de francs par an serait ainsi possible. Telle est la conclusion d'une étude publiée samedi par l'Association suisse des infirmiers et infirmières (ASI).
Dans les hôpitaux, si on augmente à 80% la proportion d'infirmières et infirmiers dans les équipes de soins, la masse salariale augmentera peut-être de quelques millions, mais 357 millions de francs pourraient être économisés, souligne l'ASI, qui a commandé cette étude réalisée par des chercheurs des Universités de Bâle et de Berne sur la base de données collectées par l'Office fédéral de la statistique.


Cancer du cerveau : une molécule intelligente trompe et tue les cellules du glioblastome

RTFLASH 05/02/2020

Après sept ans de collaboration, une équipe de chercheurs de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM) a mis au point une molécule intelligente qui pourrait prolonger considérablement la vie des patients atteints de glioblastome, un cancer du cerveau incurable et dévastateur, qui touche des personnes de tout âge, indépendamment de leurs habitudes de vie.
Selon les résultats d’une étude dirigée par la Docteure Siham Sabri et publiée dans le journal Clinical Cancer Research de l’American Association of Cancer Research, cette molécule nommée ZR2002, administrée par voie orale et capable de pénétrer la barrière hématoencéphalique, retarderait la multiplication des cellules souches du glioblastome résistantes au traitement standard offert aux patients.
Le glioblastome est un cancer qui touche 1500 Canadiens chaque année, pour qui la survie moyenne actuelle est de 15 mois suivant le diagnostic. Malheureusement, le traitement standard, qui a très peu évolué depuis une quinzaine d’années, n’empêche pas la tumeur de récidiver.
Quatre chercheurs de l’IR-CUSM et co-auteurs de l’étude, Siham Sabri, auteure principale ; Bertrand Jean-Claude, directeur de la plate-forme de découverte de médicaments ; Docteur Janusz Rak, titulaire de la chaire Jack Cole en hématologie-oncologie pédiatrique à l’université McGill ; et Docteur Bassam Abdulkarim, radio-oncologue.
« Les cellules souches du glioblastome, extrêmement agressives et fortement résistantes au traitement standard de radiothérapie et de chimiothérapie temodal®, seraient à l’origine de la récidive de la tumeur. Elles ont la capacité de se réparer lorsqu’on les attaque avec ce traitement », explique Bertrand Jean-Claude, co-auteur de l’étude et chercheur senior à l’IR-CUSM au sein du Programme de recherche en désordres métaboliques et leurs complications.

A l’hôpital Sainte-Anne, un climat «irrespirable» entre psychiatres

Par Eric Favereau — 
Dans l’enceinte de l’hôpital Sainte-Anne, à Paris, en septembre 2018.
Dans l’enceinte de l’hôpital Sainte-Anne, à Paris, en septembre 2018. Photo Cyril Zannettacci. VU


Dans ce temple parisien de la psychiatrie française, de virulents différends mettent l’équipe en souffrance, sur fond de domination des neurosciences.

«C’est une ambiance de terreur, lâche un historique de l’hôpital Sainte-Anne. Mais surtout vous ne me citez pas.» Que se passe-t-il dans cet éminent établissement de la psychiatrie française, qui depuis quelques années regroupe également d’autres hôpitaux de la région parisienne pour en faire ce que l’on appelle aujourd’hui un GHU (groupe hospitalier universitaire) ? Silence. Il n’y a rien à voir.

Guerres

Un lourd climat s’est installé dans le vaste périmètre de Sainte-Anne (XIVe arrondissement de Paris), entre les jardins, les pavillons historiques et le bâtiment des neurosciences. Dans ce lieu où la parole est censée être valorisée, pas une personne ne veut parler. Le directeur du centre hospitalier, Jean-Luc Chassaniol, pourtant présent depuis près de vingt ans, s’énerve : «Non, je n’en ai rien à foutre de Libération.» D’anciens membres éminents de la Commission médicale d’établissement (CME, la plus haute instance) confirment cet air du temps «irrespirable». Plus déroutant, les voilà comme des enfants perdant toute distance. Et ne voulant surtout pas que leur nom apparaisse. Un ancien chef de secteur, psychiatre de haut vol, a beau avoir été mis sur la touche, il se retranche : «Je ne peux pas participer à cet entretien, désolé.»

lundi 10 février 2020

AVC : Récupérer par la pensée

RTFLASH  05/02/2020

Tous les ans, en France, quelque 140 000 personnes sont victimes d’un accident vasculaire cérébral (AVC), une obstruction ou une rupture d’un vaisseau sanguin dans le cerveau. 31 000 en décèderont. Pour les rescapés, les séquelles peuvent être importantes : hémiplégie, hémiparésie, troubles cognitifs, troubles de l’équilibre…
Les AVC sont la première cause de handicap chez l’adulte. L’enjeu de la récupération de la motricité ? Restaurer la circulation des informations entre le cerveau et les membres. Longtemps, la rééducation a consisté à favoriser la récupération motrice en mobilisant les membres et en faisant manipuler différents objets, avec un succès limité.
Depuis les années 2000, une révolution technologique est apparue – ouvrant de nouvelles perspectives pour la rééducation : l’imagerie par résonance magnétique (IRM). Elle permet d’observer l’intérieur du cerveau en deux ou trois dimensions et de révéler des informations jusque-là invisibles avec des techniques d’imagerie traditionnelles. En d’autres termes : les médecins ont désormais accès à ce qui se passe dans le cerveau des patients en temps réel lors d’une tâche.

samedi 8 février 2020

Le monde en 2020.Les infirmières prendront plus de responsabilités

Publié le 

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré que 2020 serait l’année internationale des sages-femmes et du personnel infirmier, afin de marquer les 200 ans de la naissance de Florence Nightingale, qui a défini les principes régissant les soins infirmiers et l’hygiène hospitalière à l’époque moderne. Si celle-ci se rendait aujourd’hui dans un hôpital, elle constaterait avec satisfaction les avancées qu’a connues la profession depuis le XIXe siècle, mais aussi les évolutions qui restent à venir.
Florence Nightingale a fondé la première école de soins infirmiers dans un hôpital londonien en 1860, et elle a écrit environ 200 livres et articles scientifiques. Elle a été la première femme admise à la Société royale de la statistique, au Royaume-Uni.

À l’époque où elle soignait les soldats britanniques pendant la guerre de Crimée, elle a défendu l’hygiène hospitalière en proposant un graphique circulaire adapté, appelé “Diagramme des causes de mortalité dans l’armée sur le front de l’Est”. Elle voulait montrer que les soldats mouraient plus souvent d’infection que de leurs blessures et elle a conçu son graphique afin de “montrer aux yeux ce que nous ne parvenons pas à transmettre au cerveau du grand public par ses oreilles sourdes aux mots”.

Eva Illouz : "La liberté sexuelle a été récupérée par des forces économiques pour créer des marchés de masse"

L'INVITÉ(E) DES MATINS par Guillaume Erner
05/02/2020
41 MIN

Après 20 ans d’enquête sur la transformation par le capitalisme de la vie amoureuse, la sociologue spécialiste des émotions Eva Illouz, revient avec "La fin de l’amour, enquête sur un désarroi contemporain" (éd. Seuil) où elle analyse désormais les "non-relations".
Comment l'amour se conjugue-t-il avec la modernité ? - Photographie d'un couple se tenant la main
Comment l'amour se conjugue-t-il avec la modernité ? - Photographie d'un couple se tenant la main  Crédits : Suwannar Kawila / EyeEm - Getty
Après une recherche menée pendant 20 ans autour de la transformation par le capitalisme de la vie amoureuse, la sociologue franco-israélienne Eva Illouz enquête désormais sur le "non-amour", les aventures d’un soir ou encore les divorces. Spécialiste des émotions, elle dresse une sociologie de l’intime sous le prisme de la modernité des rapports amoureux. Comment le vent de liberté qui a soufflé sur les relations amoureuses a-t-il influencé notre vie sociale et affective ? La liberté de s’engager ou de se désengager d'accord, mais à quel prix ? Se dirige-t-on inéluctablement vers la fin de l’amour ? 
Eva Illouz  est sociologue franco-israélienne, directrice d’études à l’EHESS. Elle enseigne à l’Université hébraïque de Jérusalem. Elle est auteure de « La Fin de l’amour, enquête sur un désarroi contemporain » (Seuil 2020).

Des hommes violents

DOCUMENTAIRES  UN PODCAST EN 6 ÉPISODES

Par Mathieu Palain


Des hommes violents.

Condamnés par le tribunal pour violences conjugales, ces douze hommes sont contraints par la justice de participer à un groupe de parole pendant six mois. Tous viennent d’univers différents : l'un est un homme d’affaires à succès, un autre à la recherche d’emploi, un autre tient un garage... Ils commencent par clamer unanimement leur innocence ou par refuser de reconnaître leurs torts. Puis évoluent, ou pas. Ce podcast s’attache séance après séance à suivre leur avancée, à partir à leur rencontre, à les écouter. Il est nourri des propres interrogations du narrateur, Mathieu Palain, sur le mouvement #metoo et la question des masculinités aujourd’hui. Et mis en perspective par trois récits de victimes. Un podcast de Mathieu Palain et Cécile Laffon, disponible à partir du 21 novembre


Violences envers les femmes : faut-il inscrire l’emprise dans la loi ?

4 février 2020

Photo Rip Hopkins. Agence VU

L’Assemblée nationale votait la semaine dernière, en première lecture, une proposition de loi «visant à protéger les victimes de violences conjugales». Fallait-il introduire dans la loi la notion d'emprise difficile à prouver devant les juges ? Deux juristes en débattent.

POUR
Yael Mellul, coordinatrice juridique du Pôle d'aide aux victimes de violence : «L'emprise relève de la même cruauté que les violences physiques et doit être traitée avec la même gravité»
Sans une préparation psychique destinée à la soumettre, aucune femme n’accepterait la violence physique. C’est cette préparation psychique, cette pression psychologique, cette violence des mots créant une situation de domination, qui conduit à la destruction morale d’un être, puis à la violence des coups, et hélas trop souvent, à la mort.
Par des microviolences, mensonges, sarcasmes, mépris, humiliations, dénigrement, insultes, isolement, état de dépendance financière, harcèlement, menaces, le libre arbitre de la victime et son regard critique sur la situation vont progressivement être altérés. Ce processus d’emprise entraîne chez la victime une altération de ses capacités de jugement, qui la conduit à accepter l’inacceptable, à tolérer l’intolérable. La victime se trouve alors dans l’impossibilité de nommer ce qu’elle vit, ce qu’elle peut tolérer ou pas. Les conséquences traumatiques sont considérables : s’opère une véritable rupture identitaire.

Hospitalisation sans consentement : seules des raisons médicales peuvent justifier des restrictions d'accès à internet, rappelle Adeline Hazan

PAR 
COLINE GARRÉ - 
PUBLIÉ LE 06/02/2020



Crédit photo : Phanie
La Contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL) Adeline Hazan recommande qu'un accès à internet soit aménagé dans l'ensemble des hôpitaux accueillant des patients admis en soins sans consentement, et que ces derniers puissent conserver leurs téléphones, dans un avis paru au « Journal Officiel », ce 6 février.

Hôpital public: le cri de colère d'un centre psychiatrique

Face à la situation de péril que subissent les établissements hospitaliers, le collectif pour le soin au Centre Montfavet s’inscrit pleinement dans le mouvement national visant à sauver l'hôpital public. Il dénonce cette crise sans précédent : «Les dysfonctionnements constatés ne sont pas accidentels mais le résultat d'un système délétère de gestion qui privilégie l’aspect comptable et financier au détriment du soin.»
Une situation de péril imminent sévit dans les établissements hospitaliers, liée à l'organisation du système de santé en général et celui de la santé mentale en particulier. Les décisions politiques nationales et leurs déclinaisons locales et régionales provoquent partout une pénurie de moyens, sous prétexte d'objectifs budgétaires et managériaux, et ce en dépit des rapports alarmants venus du terrain et des incidents dramatiques qui font l'actualité. Les premiers impactés sont les patients et leurs proches.
On ne dira jamais assez la souffrance d’une famille qui voit l’un des siens s’enfoncer dans la maladie mentale sans trouver l’aide professionnelle  nécessaire. La crise sociale actuelle décuple les difficultés d’une grande partie de la population de notre pays et les malades psychiques, exclus parmi les exclus, sont touchés de plein fouet. La crise des divers dispositifs d’aide sociale se conjugue aux réorganisations imposées par la baisse drastique des moyens des hôpitaux et conduit à une situation dramatique.
C’est face à cette situation que s’est constitué un collectif pour le soin au centre hospitalier de Montfavet. En tant que soignants, nous constatons chaque jour le malaise du service public de santé mentale et la dégradation de la qualité et de la pertinence des soins prodigués. Il y a quelques années encore, lorsque la psychiatrie de secteur avait les moyens de fonctionner, la plupart d’entre nous  auraient été soulagés et fiers de pouvoir proposer une prise en charge dans nos propres services à un proche. Aujourd’hui, la fierté a laissé place à la honte, celle des modalités indignes d’accueil et de prise en charge des patients : hospitalisation en sureffectif avec des malades qui se retrouvent à devoir dormir sur des matelas à même le sol, promiscuité de pathologies incompatibles qui met en danger les patients les plus vulnérables, unités de soins sans médecin pendant plusieurs jours consécutifs du fait de la pénurie médicale, sorties précipitées pour « faire de la place », délais de consultation en ambulatoire totalement inadaptés à la demande et aux besoins, crises de violence de certains patients induites simplement par le manque de disponibilité des soignants. Cela se passe bien à Montfavet, en France, en 2020. C’est insupportable.