Au CHU de Montpellier, une équipe assiste des personnes schizophrènes dans leur projet de vie. En deux ans, 120 usagers ont bénéficié de cette approche « écologique » encore peu diffusée en France.
Julien (son prénom a été changé) accueille ses visiteuses sur le seuil de son appartement, un rez-de-jardin non loin du centre de Montpellier. Dans le studio un peu encombré du trentenaire est affiché un planning précis de tâches ménagères : passer l’aspirateur, faire la lessive, la vaisselle, etc. Il y a aussi des pense-bêtes dans la salle de bains, le coin cuisine… Autant d’outils pour l’aider à gérer son quotidien.
« Je n’ai pas fait le ménage le jour prévu car je trouvais que ce n’était pas assez sale, mais je l’ai reporté deux jours plus tard », raconte le jeune homme aux deux femmes assises face à lui. Sylvie, infirmière, et Amandine, neuropsychologue, l’écoutent avec empathie, l’encouragent.
Le duo de professionnelles du centre de rétablissement et de réhabilitation (C2R) Jean-Minvielle l’interroge aussi concrètement sur ses difficultés, ses besoins. Julien craint de ne pas réussir à maintenir ses efforts dans le temps, quand les visites à domicile de l’équipe vont s’espacer. « Il faut routiniser, automatiser les comportements et peut-être qu’après vous n’aurez plus besoin d’aide extérieure », rassure la neuropsychologue en l’incitant aussi à des exercices de visualisation positive – par exemple imaginer son appartement en ordre, avec des amis.