Un employé de Fotmer Life Sciences, le 27 septembre 2019 à Montevideo, en Uruguay, au milieu de cultures de cannabis destinées à un usage médical.Reuters
L’Assemblée nationale a voté vendredi en faveur de l’expérimentation du cannabis thérapeutique, déjà menée dans une trentaine de pays, à partir de l’an prochain. En s’appuyant sur le retour des patients, elle visera à trouver la formule française.
La mesure était attendue et a été votée, vendredi 25 octobre, à l’Assemblée nationale : la France va expérimenter durant deux ans l’usage du cannabis thérapeutique à partir du premier semestre 2020. Une décision qui devrait soulager de nombreux patients atteints de certaines pathologies et pour lesquels les antidouleurs classiques n’agissent pas ou plus.
On commémore donc, cette année, le 80e anniversaire de la mort de Sigmund Freud, médecin, neurologue, inventeur de la psychanalyse et des théories sur les notions de conscient, d’inconscient, de rêve, de refoulement, de transfert ou encore de complexe d’Œdipe. Nous revenons avec la psychanalyste Claude Halmos sur la place qu’occupe aujourd’hui la psychanalyse en France.
franceinfo : À l’heure où, dans le domaine du soin psychique, bien d’autres courants se sont développés, quelle est aujourd’hui la place de la psychanalyse ?
Claude Halmos : La psychanalyse occupe aujourd’hui une place, de plus en plus réduite. Et pour plusieurs raisons. Certaines sont liées à ce qu’elle est ; et d’autres, à la façon dont elle est pratiquée.
La caractéristique de la psychanalyse est de considérer, comme le faisait la psychiatrie classique, chaque personne comme un être unique. Et ses symptômes, comme ayant, dans son cas, un sens particulier, qu’il faut comprendre : on peut avoir peur de l’eau parce que l’on a été, enfant, jeté dans une piscine. Mais, aussi bien parce que le suicide de sa grand-mère, par noyade, est un secret de famille, que l’on connaît, inconsciemment.
Paris, le samedi 26 octobre 2059 – A chaque fois qu’elle allume son télécéphaloscope* Rose-Jean H. a une pensée pour sa grand-mère et ses articles du début du 21ème siècle. Ces articles où elle dénonçait le catastrophisme ambiant, se montrant sarcastique quant aux messages qui à l’époque s’inquiétaient de la possible fin du monde. Ce n’est sans doute pas la fin du monde, mais on ne peut probablement pas dire que les messages d’alerte étaient si exagérés. Car en allumant son terminal numérique collectif, elle reçoit ce message rituel : « Vous ne disposez aujourd’hui que de 3h42 minutes d’autonomie et les serveurs que vous alimenterez seront immédiatement vidés sauf instruction contraire, moyennant un forfait de 95 euros-dollars - Merci de bien vouloir éteindre vos éclairages électriques pendant toute la durée de votre utilisation ».
Tous âges confondus, une personne sur trois en France souffre de douleurs chroniques, plus ou moins invalidantes, qui s’éternisent au-delà de trois mois. Pour 20 % des Français, ce sont même des douleurs d’intensité modérée à sévère. Un mal qui cloue 45 % des patients douloureux chroniques chez eux, en arrêts maladie dont la durée moyenne cumulée dépasse 4 mois par an.
Le psychiatre Serge Hefez et le chercheur Sébastien Boussois reviennent sur la figure du clown maléfique, au cœur du dernier film de Todd Phillips, et tentent de comprendre en quoi ce personnage est symptomatique d’un processus de dérive de certains jeunes en marge d’une société déjà largement violente.
Autrefois réservée aux militaires pour les stress post traumatiques, la réalité Virtuelle est entrée chez les thérapeutes. Des études montrent que le taux de guérison avoisine les 80% et que la durée de la prise en charge est relativement courte. Un cabinet bordelais utilise cette technique.
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Des séances de TERV
Anne Roche, psychanaliste à Bordeaux, propose ce type de thérapies pour des maux malheureusement de plus en plus courants dans notre vie actuelle.
Le spectre du suicide s’est emparé du corps médical d’Oujda, le mercredi 23 octobre. En une journée, deux tristes événements se sont produits dans la capitale de l’Oriental, avec un suicide et une tentative de suicide avortée de justesse.
Un infirmier anesthésiste de 26 ans, exerçant au Centre hospitalier universitaire d’Oujda, s’est donné la mort dans des circonstances mystérieuses, en choisissant de s’injecter un produit anesthésiant à son domicile.
L’invention du futur questionne le monde d’aujourd’hui pour mieux appréhender celui de demain. Au programme confrontation entre philosophie et poésie, questionnements sur l’universalité et nouveaux paradigmes avec l’anthropologie anarchiste.
QUE RESTE-T-IL DE L'UNIVERSEL ?
Depuis la grande querelle des Universaux au XIIème siècle, qui opposait les nominalistes aux réalistes, le débat sur l’universel s’est poursuivi de plusieurs manières, au point qu’une guerre perpétuelle semble désormais opposer les tenants de l’universalisme aux adeptes du particularisme. On appelle universel ce qui caractérise en soi le genre humain : « l’autre ne peut être que moi-même ». Mais on peut objecter à cette affirmation qu’elle nie l’existence de tout ce qui est différent de soi : la culture, la religion, les manières de vivre et de penser, etc. D’où l’accusation selon laquelle les universalistes ne seraient que les agents d’un impérialisme abstrait ayant pour but de réduire à néant toute forme d’altérité : les prétendus « civilisés » contre les supposés « sauvages ». L’ennui c’est que les idéologues de la suprématie des différences ne sont pas moins impérialistes que les universalistes quand ils définissent le genre humain comme la somme de ses particularismes. Il est tout aussi dangereux, en effet, de nier l’universel du genre humain que de réduire l’homme à l’étroitesse de ses différences. D’un côté comme de l’autre, un tel clivage est source de dérives identitaires. Comment résoudre ce conflit ? Tel sera le thème de cette conférence.
ELISABETH ROUDINESCO
Née à Paris en 1944, Élisabeth Roudinesco est docteur ès lettres et historienne, chercheur associé (HDR) au département d’histoire de l’Université de Paris VII où elle dirige des thèses depuis 1991. Son séminaire sur l’histoire de la psychanalyse est rattaché au département d’histoire de l’École normale supérieure. Élisabeth Roudinesco a été membre de l’École freudienne de Paris fondée par Jacques Lacan entre 1969 à 1981, où elle a reçu sa formation psychanalytique.
"Un jour, poussée par mon entourage, j'ai effectivement fumé un joint de cannabis qui m'a soulagée instantanément pratiquement, comme aucun médicament ne l'avait fait avant", a confié ce vendredi 25 octobre sur franceinfo Mado Gilanton, porte-parole du collectif Espoir (im)patient et représentante de l’Alliance maladies rares au comité scientifique temporaire Cannabis thérapeutique de l’ANSM. Elle réagissait au feu vert donné par l'Assemblée nationale à l'expérimentation du cannabis à usage thérapeutique pour quelques 3 000 patients dès le premier semestre 2020.
franceinfo : Pourquoi avez-vous commencé à consommer du cannabis ?
Mado Gilanton :J'ai 65 ans. J'ai lutté toute ma vie contre les drogues. Et puis un jour, j'ai été atteinte d'une maladie rare qui s'appelle la syringomyélie qui est une maladie de la moelle épinière. C'est une maladie extrêmement douloureuse, des douleurs neuropathiques sévères, réfractaires à tout traitement. J'ai été sous des traitements lourds à base d'opioïdes qui ne faisaient rien, mais dont j'étais devenue dépendante. Et puis un jour, poussée par mon entourage, j'ai effectivement fumé un joint de cannabis qui m'a soulagée instantanément pratiquement, comme aucun médicament ne l'avait fait avant.
Une avalanche de livres nous annonce des vieux jours qui chantent. Alimenté par les progrès de la médecine, une industrie pharmaceutique boostée par le « papy boom » ainsi que quantité de gadgets, de cours de fitness en tout genre et de publicités ciblées, le concept des jeunes vieux fait florès.
Et c’est tant mieux, à une époque où l’« âgisme », cette idéologie qui tend à multiplier les discriminations à l’égard de ceux qui prennent de l’âge, est en plein essor.
Notre dossier met en garde contre les illusions d’une psychologie positive qui tend à masquer une réalité moins brillante. Âgée de 74 ans, la psychologue Carol Tavris tempère l’enthousiasme ambiant. Entre un quart et la moitié de la population sera atteinte d’une forme ou une autre de démence après 85 ans, et les espoirs placés dans la retraite sont loin d’être toujours comblés.
Au centre Christophe Robert directeur CHAR, à droite Clara De Bort directrice ARS •Karl Constable
La direction de l’ARS répond au rapport sur le Pôle de psychiatrie du CHAR. Un rapport accablant sur la situation des services de psychiatrie établi par le Contrôleur général des lieux de privation. L’ enquête a été réalisé en 2018. Depuis le Pôle psychiatrie a été réorganisé.
Ils assument. Les directions du Centre hospitalier Andrée Rosemon et de l’Agence régionale de la santé font face. Ils ne démentent pas les constats effectués dans ce rapport établi par le Contrôleur général des lieux de privation de liberté. Ils ne contestent pas la gravité des faits et admettent la privation des droits et de la dignité des malades mentaux en Guyane jusqu’en 2019.
Clara de Bort directrice de l’ARS :
« Ce rapport décrit une situation qui était effectivement grave. Elle l’était à la fois pour les patients et leurs familles, mais aussi pour les personnels soignants qui y travaillent au quotidien. C’est la raison pour laquelle j’ai décidé d’accompagner les équipes pour que des actions immédiates soient lancées. Nous le devons aux personnes hospitalisées en psychiatrie, qui ont droit à toute notre attention ».