A la Maison Rose, à Paris, le 8 août. Isabelle se fait maquiller par la socioesthéticienne Amélie Cosneau. Objectif: «Sublimer son regard.» Photo Anne-Charlotte Compan. Hans Lucas
Séances d’esthétique, «apéro-sexo», activités sportives… A Paris, la Maison Rose accueille des femmes atteintes d’un cancer et leur offre un espace loin de l’univers médical et aseptisé auquel elles sont habituées.
Quand elle se découvre dans le miroir, Isabelle semble aussi surprise que ravie. Ses mains aux ongles vernis placées près de ses lèvres d’un rouge assorti, la coquette quadragénaire s’amuse à jouer les midinettes en prenant la pose. «Tu fais très pin-up dans ta robe à motifs fraises», la complimente Amélie Cosneau, socioesthéticienne. «Il ne me manque que les cheveux», tranche Isabelle, tout sourire. En cette journée d’août, cette habitante du Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne) est venue participerà un atelier d’esthétique à la Maison Rose, à Paris. Ouvert début juin, cet espace cosy niché dans une impasse du XIIe arrondissement de la capitale est un cocon intégralement dédié aux femmes atteintes d’un cancer. Canapés moelleux, coussins colorés, vaste cuisine aux allures de loft, grandes baies vitrées, lumières chaleureuses… L’endroit n’a rien de l’univers médical froid et aseptisé dont ces patientes ont l’habitude. D’ailleurs ici, le mot «patiente» est proscrit, on n’accueille que des «lady Rose», à qui sont proposées une multitude de ressources, conférences et autres activités, de l’aviron aux pilates, en passant par la sophrologie, les cours de cuisine ou les séances d’esthétique.