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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 15 août 2019

SI LA VIE SEXUELLE DES FEMMES DIMINUE APRÈS LA MÉNOPAUSE, C'EST AUSSI LIÉ À LA SANTÉ DU CONJOINT

Par Mathilde Bienvenu — 

Une nouvelle étude dévoilée par le «New York Times» démonte les clichés sur la baisse du désir sexuel chez les femmes après la ménopause.

La baisse du désir sexuel après la ménopause peut s'avérer une épreuve douloureuse pour le couple.
La baisse du désir sexuel après la ménopause peut s'avérer une épreuve douloureuse pour le couple. Photo Jewel Samad. AFP
Sécheresse vaginale et perte de désir sont-elles vraiment les seules responsables de la baisse de la vie sexuelle chez les femmes ménopausées ? Une étude récente, menée sur 24 000 femmes âgées de 50 à 74 ans en Grande-Bretagne, montre que les changements hormonaux liés à la ménopause ne seraient qu’une des multiples raisons qui expliquent la baisse d’activité sexuelle chez les femmes plus âgées. Cette étude démontre que si les femmes sont traditionnellement pointées du doigt lors d’une baisse de la sexualité au sein du couple, la santé physique et mentale de leur conjoint serait en réalité un des facteurs majeurs de la diminution des rapports.

Une clinique britannique propose de retarder la ménopause

THE SUNDAY TIMES (LONDRES)

Un établissement de Birmingham, dans le centre de l’Angleterre, offre à ses patientes la possibilité de congeler des tissus ovariens afin de les réimplanter au moment de la ménopause. Mais quel est le prix à payer pour cette première mondiale ? s’interroge cet hebdomadaire britannique.

Etude : dis-moi ce que tu manges, je te dirai si tu es autiste

Handicap.fr
Par 5 août 2019

Si l'hypersensibilité culinaire des personnes autistes est un symptôme récurrent, pourquoi ne pas s'en servir pour établir un diagnostic précoce?C'est la théorie avancée par une nouvelle étude qui a analysé les habitudes alimentaires de 2000 enfants.

Et si décortiquer l'assiette d'un enfant était le meilleur moyen de savoir s'il est porteur d'autisme ? C'est la thèse avancée par Susan Dickerson Mayes, professeure de psychiatrie au Penn state college of medicine (Etats-Unis). Après avoir analysé 1 462 enfants autistes âgés de 1 à 18 ans, 313 « neurotypiques » et 327 ayant d'autres types de handicap (intellectuel, troubles du langage...), elle a constaté que 70 % des jeunes porteurs de ce trouble avaient des comportements alimentaires « atypiques ». Un ratio 15 fois plus important que celui des enfants « valides ».


Le Dr Agibus, généraliste épris de sciences et accro aux réseaux sociaux




Doc Agibus

Les recommandations médicales ont parfois des années de retard sur la science. C’est ce qu’observe régulièrement le « Dr Agibus ». Ce généraliste essonnien de 32 ans, qui partage sur Twitter le fruit de ses recherches, aime s’informer « à la source » en consultant les résultats des essais cliniques. Pourquoi si peu de praticiens font la même chose ? Parce que tous ne sont pas « geeks » et ne « se passionnent pas pour des sujets au point de ne rien rater de leurs nouveautés », estime le chef de clinique.
« Tout seul, on n’est rien », affirme le praticien qui exerce en cabinet de groupe. Aujourd’hui, le Dr Agibus ne se contente pas de rester à l’affût de toute nouveauté médicale. Il les partage. Les visiteurs de son blog « Médicalement Geek » ont droit depuis 2014 à DragiWebdo, un point hebdomadaire des recos et études cliniques, issu d’une veille à laquelle le généraliste consacre 20 minutes par jour. Il a publié son 234e numéro le 1er juillet.
n°234: anti-cholinergiques, podomètres, vaccin HPV, double antiagrégation plaquettaire, vitamine D et risque cardiovasculaire, Bunny Kingdom
https:// webdo-n234.html 
Avertis sur Twitter, les plus curieux de ses 3 400 followers – des confrères pour la plupart – viennent chaque semaine gonfler encore le nombre de « pages vues » du blog, plus de 500 000 aujourd’hui. Il reçoit beaucoup de mercis, souvent quelques questions. Parfois un essai clinique ou une reco donne lieu à discussion sur Twitter.
Fan comme son pseudonyme l'indique des bonbons Dragibus de Haribo, le médecin geek serait-il resté cet enfant qui dès ses dix ans rêvait de devenir généraliste, comme son oncle ? Une chose est sûre, il a conservé de cette période d'insouciance une curiosité à toute épreuve.

« On a longtemps mis les bébés sur le ventre, aujourd’hui c’est sur le dos », rappelle le chef de clinique, comme pour mieux expliquer que la science médicale est en éternel mouvement. Aujourd’hui, ce sont les recos du diabète de type 2 qui devraient selon lui s’adapter. Les sulfamides hypoglycémiants, sans effet clinique démontré, restent indiqués en deuxième ligne pour cette pathologie. « Ils augmentent pourtant la mortalité », s’alarme l’omnipraticien. D’autres molécules à l’efficacité prouvée ne sont recommandées qu’en troisième ligne. L'esprit scientifique du Dr Agibus met parfois à mal son patriotisme : il préférera suivre les recos américaines plutôt que françaises lorsqu’elles sont moins à la traîne. « Mais c’est aussi parfois l’inverse », jure-t-il.

Beaucoup de thérapeutes utilisent le réseau comme un outil d'information sur la santé mentale.



Jennifer Padjemi — 
La sentence est tombée en 2017: dans une étude de la Royal Society for Public Health réalisée sur des jeunes de 14 à 24 ans, Instagram apparaissait comme le réseau social le plus néfaste pour la santé mentale. Parmi les nombreux problèmes détectés, quatorze au total, figuraient la solitude, le cyber-harcèlement, la dépression, l'anxiété, les complexes d'image et de corps ou encore le FOMO (fear of missing out), qui est le besoin de rester connecté par peur de rater un événement.
Depuis, la plateforme de photos et de vidéos fait tout pour changer la donne, avec des initiatives comme la confirmation d'un commentaire avant sa publication, la restriction d'accès à une personne pour éviter de la bloquer et se faire harceler en retour ou le masquage de likes, actuellement testé dans plusieurs pays (la France n'est pas encore concernée).

jeudi 8 août 2019

Manger mieux pour guérir plus vite ?

LES BONNES CHOSES par Caroline Broué
06/08/2019
29 MIN

Comment mange-t-on à l’hôpital ? Après la mort de cinq patients dans une maison de retraite en Haute Garonne le 4 avril dernier à la suite d’une intoxication alimentaire, nous avons voulu interroger la place de l’alimentation en milieu hospitalier.
 Crédits : Pollobarba Fotógrafo - Getty
Comment mange-t-on à l’hôpital ? Sait-on que cela coûte en moyenne 3,73€ par jour (soit 1,60€ par repas) ? Après la mort de cinq patients dans une maison de retraite en Haute Garonne le 4 avril dernier, très probablement à la suite d’une intoxication alimentaire, nous avons voulu interroger la place de l’alimentation en milieu hospitalier. Les réglementations y sont très strictes, en particulier dans les Ehpad, compte tenu de la plus grande fragilité des personnes âgées, donc ce genre d’accident dramatique est heureusement très rare ; mais il nous rappelle qu’on peut les éviter, qu’au-delà des dangers bactériologiques il reste des problèmes de qualité et de quantité. Or, ce qu’on mange quand on est malade, comment on le mange et avec qui, tout cela compte dans la guérison. D’où l’expérimentation lancée ces jours-ci dans trois établissements nationaux, intitulée «Repas à l’hôpital » et qui a pour credo : mangez mieux pour guérir plus vite… 

Claude Lévi-Strauss : "Le propre du langage est de reposer sur des mécanismes inconscients"

LES NUITS DE FRANCE CULTURE par Philippe Garbit
01/08/2019
24 MIN

1974 |"Réflexion faite" diffusait en 1974 quatre entretiens avec Claude Lévi-Strauss enregistrés en 1971. Dans le premier entretien, il répondait à la question "Qu'est-ce qu'un mythe ?"
L'anthropologue, ethnologue et philosophe français Claude Lévi-Strauss (1908-2009) pose, le 25 mai 1973, dans sa bibliothèque à Paris, après son élection à l'Académie Française, en remplacement de Henry de Montherlant.
L'anthropologue, ethnologue et philosophe français Claude Lévi-Strauss (1908-2009) pose, le 25 mai 1973, dans sa bibliothèque à Paris, après son élection à l'Académie Française, en remplacement de Henry de Montherlant. Crédits : afp - AFP
En 1972, alors que venait de paraître L'homme nu, quatrième tome des Mythologiques, Claude Lévi-Strauss accordait une série de quatre entretiens à Émile Noël. 
Deux ans plus tard, pour saluer l'entrée à l'Académie Française de l'auteur de Tristes Tropiques, ces entretiens étaient diffusés dans le cadre de l'émission Réflexion faite. 
Le premier de la série, que nous écoutons maintenant, s'ouvrait sur cette question, simple et néanmoins très directe, posée à Claude Lévi-Strauss : qu'est-ce qu'un mythe ?
Sur l’ambiguïté de la signification mythique, et l’interaction ente inconscient et langage : 
Le propre du langage est de reposer sur des mécanismes inconscients. Quand nous parlons nous ne sommes absolument pas conscients des lois que nous observons pour parler et même le linguiste qui fait la théorie de ces lois, n’en prend conscience que pour autant qu’il les expose dans des livres ou dans des cours. Mais pendant qu’il parle, elles sont exactement aussi inconscientes que pour n’importe lequel d’entre nous. 

Science et esprit humain : "Nous sommes tous biaisés"

Par Stéphane Iglesis   06/08/2019

Entretien |Le 29e festival d'astronomie de Fleurance réunit des scientifiques de tous horizons dans le Gers du 2 au 9 août 2019. Parmi les intervenants : Thomas Durand, ancien biologiste devenu youtubeur, il est venu parler des biais qui touchent chacun d'entre nous.
Thomas Durand : auteur et youtubeur à la ferme des Etoiles dans le Gers.
Thomas Durand : auteur et youtubeur à la ferme des Etoiles dans le Gers. Crédits : Stéphane Iglesis - Radio France

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Être soi-même. Une autre histoire de la philosophie




Être soi-même. Une autre histoire de la philosophie

Auteur Claude Romano
Éditeur Folio/Gallimard
Pages: 768

« Sois toi-même, tous les autres sont déjà pris. » Rien de tel qu’une boutade d’Oscar Wilde pour commencer. Néanmoins, l’affaire est sérieuse : être soi-même, se réaliser, est, à l’ère de l’individualisme souverain, l’aspiration, voire l’injonction par excellence. Partout, du marketing au développement personnel, l’appel résonne. Tel est le point de départ contemporain de Claude Romano, connu pour ses travaux en phénoménologie. Il se lance dans une ambitieuse histoire de l’idée d’authenticité personnelle, une archéologie de « l’ipséité » (le fait d’être soi-même) qui fouille des Grecs jusqu’à Heidegger.


Blaise Pascal. L’homme face à l’infini

Mis en ligne le 27/06/2019


Pascal ? 781 fragments qui hantent la littérature française et notre langage courant :  Le cœur a ses raisons que la raison ne connait pas ; L’homme n’est ni ange ni bête et le malheur fait que qui veut faire l’ange, fait la bête ; Le silence éternel des espaces infinis m’effraie ;  L’homme est un roseau pensant… Qui ne les connait pas ?
Mais Pascal est bien plus que la somme de toutes ses citations.
Cet « effrayant génie » comme le qualifiait Chateaubriand, est un grand mathématicien, l’inventeur de la première machine à calculer, le père lointain, dit Michel Serres dans sa dernière interview pour Philosophie magazine, de cette « pensée algorithmique qui l’emporte sur la pensée conceptuelle ».
Il est surtout, affirme André Comte-Sponville, le « plus grand penseur tragique ». 
[...] Le psychanalyste Michel Schneider livre son diagnostic sur l’angoisse du néant qui saisit le philosophe de Port Royal lorsqu’il parle de Dieu : « Ce n'est pas la nature qui a horreur du vide, c'est Pascal »

mercredi 7 août 2019

Isabelle Arnulf : “Le sommeil, c’est le continent inexploré, il y a tant à découvrir”

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Propos recueillis par Weronika Zarachowicz   Publié le 16/07/2018

Isabelle Arnulf Neurologue, directrice de l'unité des pathologies du sommeil de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière et chercheuse à l'Institut du cerveau et de la moelle épinière.


Le sommeil, une vie méconnue qui passionne la neurologue Isabelle Arnulf. Pour elle, nos cauchemars sont salutaires. Le cerveau s’y entraîne contre l’adversité, en toute sécurité. Enfin, presque…

Etudier ce que le jour doit à la nuit, telle est la fabuleuse et très scientifique mission que s’est donnée la neurologue Isabelle Arnulf, professeure des universités et directrice de l’unité des pathologies du sommeil à l’hôpital de la Pitié-­Salpêtrière, à Paris. Sa devise ? Observer, encore et toujours, précisément, sans interpréter. Aux côtés d’une équipe soudée de médecins, chercheurs, psychologues, infirmiers, elle observe avec acuité et bienveillance les petits et grands désordres qui envahissent nos nuits.
Somnambulisme, narcolepsie, hallucinations ou comportements violents pendant le sommeil paradoxal (phase au cours de laquelle les muscles restent atones tandis que l’activité cérébrale est intense, accompagnée de mouvements oculaires rapides)… autant de pathologies à comprendre et soigner, autant de portes d’entrée pour mieux explorer cette autre vie, onirique, fascinante, que nous vivons tous, nuit après nuit.
Comment est née votre passion pour l’étude du sommeil ?
Comme souvent, grâce à un super cours, en quatrième année de médecine. Le sommeil, c’était le continent inexploré, il y avait tant à découvrir… En choisissant mon orientation de recherche en neuro­sciences, j’ai rencontré Michel Jouvet et je me suis immédiatement dit : « C’est avec lui que je veux travailler ! » Il était ­déjà auréolé de la découverte du sommeil paradoxal, pour laquelle il a longtemps été nobélisable. Il a passé sa vie à chercher, avec un intérêt encyclopédique, comme ces savants du XVIIe siècle qui connaissaient tout sur tout, et il ­savait transmettre sa passion en racontant des histoires, c’était fantastique.

mardi 6 août 2019

Le burn-out des militantes féministes


Valentine Leroy — 

À moins de 40 ans, les militantes féministes ont déjà subi cet épuisement physique, émotionnel et mental. La France est à la traîne sur ce sujet qui fait l'objet d'études aux États-Unis.


Anaïs Leleux, militante féministe pour Nous Toutes, s'est rendue compte qu'en deux jours elle pouvait passer plus de cinq heures «rien que sur WhatsApp, dans des conversations militantes». Manifestation du collectif à Paris, le 24 novembre 2018. | AFP
Anaïs Leleux, militante féministe pour Nous Toutes, s'est rendue compte qu'en deux jours elle pouvait passer plus de cinq heures «rien que sur WhatsApp, dans des conversations militantes». Manifestation du collectif à Paris, le 24 novembre 2018. | AFP
Anaïs Bourdet de Paye Ta Shnek d'abord, le 23 juin dernier, puis l'association Féministes contre le cyberharcèlement: elles n'en peuvent tout simplement plus.
Entre témoignages reçus, violences subies et militantisme énergivore, les militantes féministes sont confrontées à ce que l'on nomme aujourd'hui le «burn-out militant».
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Addiction aux jeux chez la personne âgée, un engagement progressif vers la dépendance

Univadis

Par Agnès Lara    26 juillet 2019
  • L’addiction aux jeux d’argent se développe de façon inquiétante chez les personnes âgées et menace leur autonomie financière.
  • L’engagement dans le jeu est progressive et se réalise en trois phases au cours desquelles la personne perd peu à peu son contrôle cognitif et sa liberté d’agir.
  • Certaines populations sont plus vulnérables à un comportement addictif, en lien avec la présence de facteurs psychosociaux comme l’appartenance à une minorité, un faible niveau d’éducation ou de revenus, l’isolement, la dépression, etc.
Actuellement la pratique des jeux d’argent concerne de 0,4 à 11% des seniors et tend à se féminiser pour atteindre un sexe ratio de 1. Avec la facilitation de l’accès aux lieux de jeux (Internet et autres), des moyens de paiement, et la valorisation sociale du jeu, l’addiction aux jeux d’argent se développe de façon inquiétante chez les personnes âgées, mettant en danger leur autonomie financière. Le sujet est d’autant plus préoccupant que la dépendance s’installe plus vite chez les sujets âgés que chez les plus jeunes. À partir de quand passent-elles du plaisir librement consenti à l’aliénation psychologique que représente l’addiction « sans substances » ? Quels sont les mécanismes qui entrent en jeu ? Telles sont les questions que des chercheurs de l’Université de Limoges et du CHRU de Brest ont passé en revue au travers des données de la littérature.
L’objet du désir
Les motivations peuvent être d’origine intrinsèque comme la recherche de plaisir, une histoire personnelle ou familiale d’addiction amenant à s’identifier à un proche ou alimentant l’espoir de retrouver des sensations éprouvées plus jeunes ou avec d’autres addictions (alcoolisme notamment). Les motivations peuvent aussi être extrinsèques comme l’appât du gain, cité par 62% des personnes malgré son caractère hypothétique. Ce sont celles qui prédominent. Les facteurs psychosociaux jouent là un rôle important : appartenance à une minorité, faible niveau d’études ou de revenus, personnes isolées, dépressives, etc. Ils constituent une vulnérabilité aux incitations marketing qui jouent sur l’aspect valorisant et lucratif du jeu, sur le sentiment d’appartenance à une communauté ou à un groupe social, facilitant ainsi le passage du jeu récréatif à la dépendance. Des questionnaires existent pour dépister les personnes âgées à risque de jeu excessif.