Symbole d’ascension sociale et de liberté au XXe siècle, la « bagnole » est devenue omniprésente, indispensable (quand on n’habite pas dans une grande ville) mais aussi une contrainte.
Pour ceux qui allaient devenir les « gilets jaunes », la hausse du prix des carburants fut la mesure de trop. La goutte qui fit déborder le réservoir.
De manière plus générale, il est rare que les annonces contraignantes concernant l’automobile – limitation de la vitesse à 80 km/h, multiplication des radars, augmentation du coût du contrôle technique – ne déclenchent pas l’ire des populations. Et pour cause : en dépit des critiques dont elle fait l’objet, la voiture individuelle continue d’occuper dans nos vies quotidiennes une place essentielle, voire vitale, dès lors qu’on n’habite pas au centre d’une grande ville.
Le nombre de kilomètres parcourus en moyenne par véhicule ne cesse d’augmenter (13 270 km en 2016), le nombre de voitures neuves vendues également (2,17 millions en 2018), et celles-ci sont de moins en moins remplies (1,6 passager par voiture en 2015, contre 1,8 en 1990). Une tendance plus marquée encore dans les territoires ruraux et périurbains, où ce moyen de transport est majoritairement utilisé pour rejoindre son lieu de travail. Non par choix, mais par nécessité.