Depuis son lancement, le programme Altérité a accueilli 18 hommes. Photos Raphaël Helle. Signatures pour Libération
A Besançon, le projet Altérité accueille des hommes en attente de procès ou déjà condamnés pour des violences sur leurs compagne ou enfants. Ils y alternent groupes de parole et suivi psychologique pour éviter la récidive et entamer une prise de conscience.
D’emblée, il prévient : il est bavard. On dirait plutôt intarissable. Tony (1), 30 ans, pourrait parler pendant des heures de la deuxième chance qu’on lui a offerte il y a trois mois. Poursuivi pour des violences envers sa femme et son fils, il a pu intégrer un centre d’accueil et d’hébergement pour auteurs de violences conjugales et intrafamiliales. Baptisé Altérité, le projet a vu le jour en octobre à Besançon (Doubs).
Dans ce département, les violences intrafamiliales représentaient un tiers des violences totales enregistrées en 2017. L’objectif est d’éloigner les auteurs présumés ou déjà condamnés du domicile de leur victime, explique Sébastien Girin, responsable du centre : «C’est une manière d’éviter une double peine pour les victimes, qui se retrouvent souvent dans des situations traumatisantes quand elles sont obligées de partir. Et cela a aussi des conséquences sur les enfants, éloignés de leur école ou de leurs copains.»
Lorsque le Dr Stéphane Proulx reçoit un patient en crise psychotique, il détermine d'abord si celui-ci représente un danger. Il tente ensuite de créer un lien avec lui, puis il tâche de changer ses perceptions afin de l'orienter vers des solutions constructives. C'est pourquoi le psychiatre se décrit lui-même comme un « manipulateur professionnel ». Autour de la série Urgence santé mentale, Stéphane Proulx explique à Catherine Perrin que l'ère du psychiatre paternaliste en sarrau est révolue.
A partir d'une lecture des "Femmes savantes" de Molière, le neurologue Lionel Naccache mène une réflexion sur la connaissance et la sexualité. Deux domaines qui ne sont pas si opposés qu'on ne le croit ...
Près de dix ans après Perdons-nous connaissance ? (Odile Jacob, 2010), Lionel Naccache, chercheur en neurosciences, professeur de médecine et praticien, publie Nous sommes tous des femmes savantes (Odile Jacob, 2019). Une réflexion sur la connaissance et la sexualité née d’une simple expérience de spectateur. C’est en allant voir en famille, au théâtre, Les Femmes savantes de Molière "qu’il fut gagné par une sorte d’intuition qui ne se dissipa en rien au fil de la pièce".
Ce que Molière nous met sous les yeux, c’est que le problème de la connaissance et de la sexualité touche les femmes, mais aussi les hommes.
Après deux semaines de grève, les négociations sont au point mort entre la direction de l'hôpital St Joseph Saint Luc et le personnel paramédical du service réanimation.
Les infirmiers et les aides-soignants réclament une prime de technicité de 100 euros net par mois, déjà acquise par les autres établissements de même convention. "La direction reste sourde à nos revendications. Tout ce qu'on nous propose, c'est six financements à un diplôme universitaire infirmier par an. Mais pas de prime. Et rien pour les aides-soignants", s'indigne une infirmière du service réanimation.
La mesure figure parmi les demandes de la droite depuis la suppression de la loi Ciotti en 2013. Avec l’avis défavorable du gouvernement et alors qu’un amendement similaire a été rejeté par l’Assemblée, l’amendement a peu de chance de figurer dans le texte final.
Par Violaine MorinPublié le 14 mai 2019
« C’est le retour de la loi Ciotti », déplore une sénatrice, « un serpent de mer », s’amuse un autre… Au premier jour de l’examen de la loi « pour une école de la confiance » en séance publique, les sénateurs ont voté un amendement qui prévoit la suspension des allocations familiales pour les parents d’élèves absentéistes. Proposé par la droite, l’amendement prévoit un « contrat de responsabilité parentale » entre les parents d’un élève absentéiste et l’école. En cas de récidive sur « au moins quatre demi-journées sur un mois » et « en l’absence de motif légitime ou d’excuses valables », l’éducation nationale pourrait demander « la suspension du versement de la part des allocations familiales dues au titre de l’enfant en cause ».
Les référentiels d'activités et de compétences de l'infirmier de pratique avancée (IPA) en santé mentale et psychiatrie sont finalisés (voir notre article). Les projets de textes (un décret, un arrêté et leurs annexes) seront soumis pour avis au Haut Conseil des professions paramédicales (HCPP) le 14 mai prochain avant l'examen du décret par le Conseil d'État. Le contenu et le découpage de la formation de la mention psychiatrie et santé mentale sont désormais précisés dans un référentiel de formation.
Concrêtement le diplôme d'état d'infirmier de pratiques avancées confère le grade master. Les enseignements de tronc commun, qui regroupe les quatre champs de pratique avancée (les pathologies chroniques stabilisées et les polypathologies courantes en soins primaires ; l’oncologie et l’hémato-oncologie; la maladie rénale chronique, la dialyse, la transplantation rénale et la santé mentale et la psychiatrie), sont dispensés au premier, deuxième et partiellement au troisième semestre de formation.
Dans plusieurs régions, des établissements de soins ne parviennent pas à recruter les personnels dont ils ont besoin. Dans les hôpitaux de l’AP-HP, en Ile-de-France, il manque aujourd’hui 400 infirmiers.
Par François BéguinPublié le 15 mai 2019
Désaffection pour des métiers de soins jugés éreintant et mal payés, coût de la vie en Ile-de-France, concurrence des pays frontaliers… Pour des motifs divers, depuis quelques mois, dans plusieurs régions, des hôpitaux publics peinent à recruter des infirmiers en soins généraux ou des aides-soignants. Des difficultés qui viennent s’ajouter à celles existant de plus longue date pour embaucher des masseurs-kinésithérapeutes, des manipulateurs en électroradiologie médicale ou des infirmiers anesthésistes ou de bloc opératoire. « Nous n’avons pas d’alerte d’une pénurie majeure mais nous avons des signaux de difficultés que nous n’avions pas avant », explique-t-on à la Fédération hospitalière de France, la structure qui représente les hôpitaux publics.
Premiers touchés par ces difficultés : les trente-neuf établissements – pour la plupart franciliens – de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), le plus grand groupe hospitalier du pays. « On voit la courbe des recrutements se creuser depuis le début de l’année et aujourd’hui, ce sont 400 infirmiers, soit environ 3 % des effectifs d’IDE [infirmiers diplômés d’Etat] à l’AP-HP, que l’on souhaiterait recruter et que l’on ne trouve pas », alerte Sylvain Ducroz, le directeur des ressources humaines. Un comble à l’heure où la direction s’est notamment engagée à recruter 61 soignants supplémentaires dans ses vingt-cinq services d’urgences en grève, et à y remplacer systématiquement tous les congés maternité pour mieux faire face à la hausse continue de la fréquentation.
Une belle émission nous attend pendant la campagne Européenne de toutes les désaffections électorales. Petit rappel pour celles et ceux qui, pour ménager un peu leur santé mentale ce sont éloignés.ées des canaux dominants. Cette émission s’intitulera « Le divan des politiques », émission présentée par le psychanalyste des plateaux télé Gérard Miller, et se déroulera sur LCI, « La chaine d’information » ; comme ci l’information était unique et univoque. Vous sentez déjà ce présomptueux et arrogant postulat de base. Il faut le savoir, LCI c’est aussi la chaîne de toutes les arrogances.
Dans les grandes lignes et selon les dires de Mr Miller, cette émission s’est donnée pour épique objectif, avec le concours d’experts en psychologie, en psychiatrie et en psychanalyse (disciplines que nous regrouperons sous l’appellation de constellation Psy) d’analyser les propos et discours tenus par les différents.es candidats.es aux prochaines élections Européennes. Vous sentez un peu comme moi la fumisterie intellectuelle poindre. En effet, on devrait être vachement avancé en apprenant qu’un tel ou une telle cherche à régler son Œdipe en écrasant les velléités pseudo-socialistes de son ancien camarade de parti. Ou encore qu’elles.ils aient toutes et tous été trop narcissisés dans leur plus tendre enfance ; héritage affectif qui leur a donné goût au vertige du pouvoir et au sentiment de toute-puissance.
Il nous semble vain sur un plan analytique de vouloir réduire les velléités axiologiques des candidats.es à de triviaux déterminants psychologiques. Pourquoi ne pas accepter l’idée simple que leurs motivations et discours ne sont que l’expression et le produit des effets structurels de milieux dans lesquels ils ont baigné et évolué. Des milieux pour la grande majorité d’entre elles.eux de dominants, avec des ambitions de dominants, un rapport au monde et aux autres de dominants, un attachement pour la verticalité et ce dans la plus grande tradition Bourgeoise Française.
Depuis quelques mois et après des années de silence, les alertes médiatiques se multiplient sur les problèmes de la psychiatrie française. Les constats effarants sur l’état du système hospitalier (avec heureusement des exceptions) se succèdent, de même que les promesses gouvernementales. Des réformes s’imposent et un plan de reconstruction (dénommé « feuille de route ») a été promulgué par la ministre en charge de la Santé fin juin 2018.
[...] Lapsychothérapie institutionnelleest née avec la révolution psychiatrique. Bien que participante avant l’heure du mouvement d’inclusion des patients dans la société, elle est taxée aujourd’hui d’être surannée et rétrograde. Or elle est particulièrement performante, le montrer était le but de cette journée. Il importait en effet de faireredécouvrir les réalités de la psychothérapie institutionnelle d’aujourd’hui en clinique privée, et quel meilleur vecteur pour ce faire qu’inviter à cette (re)découverte un éminent professeur de CHU, donc du secteur public, en la personne du Pr Antoine Pelissolo.
Autour du Pr Pelissolo, de nombreuses personnalités ont été invitées : hauts fonctionnaires des ministères concernés, parlementaires, élus, médecins, dirigeants d’associations, journalistes… En raison de la date, peu ont pu venir, mais les participants ont vécu un moment de grande intensité en découvrant que la Clinique de Chailles était à la pointe de la performance en termes de soins, d’accompagnement vers la réinsertion mais aussi en termes économiques.
Le lien entre santé mentale, radicalisation voire attentat est une question polémique.
Le Monde avec AFPPublié le 13 mai 2019
Vingt-trois associations de psychiatres et de patients réclament l’abrogation d’un décret publié le 7 mai au Journal officiel qui lie psychiatrie et « radicalisation terroriste ».
La parution de ce décret« constitue une étape supplémentaire inacceptable et scandaleuse au fichage des personnes les plus vulnérables touchées par la maladie mentale dans notre pays », s’insurgent-elles dans un communiqué commun. Elles dénoncent un « amalgame indigne entre le champ sanitaire et celui de prévention de la radicalisation ».
« Jamais je n'ai connu telle situation » : un médecin coordonnateur en Ehpad menace de démissionner
By Camille Roux
BURGER/PHANIE
Un post Facebook qui sonne comme un dernier cri d'alarme. Un généraliste et gériatre, par ailleurs médecin coordonnateur de l'Ehpad Le Oyats (Vendée), vient de publier sur la page Facebook du journal Ouest France un message faisant part des difficultés rencontrées dans son établissement, aussi bien par les soignants que par les résidents. « Jamais je n'ai connu pareille situation », décrit le Dr Marcellin Meunier en lettres capitales.
Celui qui exerce à Notre-Dame-de-Mont ne mâche pas ses mots. Il n'hésite pas à parler de « détresse critique » concernant les 80 résidents de cet Ehpad où il intervient depuis 10 ans. Et pour cause, le personnel est à bout, ce qui aurait des conséquences sur le bien-être des personnes âgées. « La situation est devenue critique à un point tel que les arrêts de travail du personnel exténué, les abandons de poste et les situations de burn-out sont légion, ce qui ne permet plus un fonctionnement normal de l'établissement, augmentant de facto la charge de travail et ne permettant plus les soins minimums que requièrent nos personnes âgées, du fait de leur dépendance, de leur état de santé ou de leur âge très avancé », constate le professionnel.
Un rapport remis ce mardi à la Mission interministérielle de lutte contre les drogues, et que nous dévoilons, montre comment le numérique peut être la solution pour prendre en charge les patients «accros».
C’est un combat urgent, difficile mais qu’il faut absolument gagner. Aujourd’hui, l’Hexagone fait partie des pays qui subissent le plus important dommage causé par les addictions, responsables de 120 000 morts par an. Cinq millions de Français consomment tous les jours de l’alcool, première cause d’hospitalisation, 13 millions du tabac, 700 000 du cannabis. Sans compter les autres drogues, les nouvelles dépendances liées aux jeux vidéo, à la pornographie, aux réseaux sociaux. Triste paradoxe, seules 20 % de ces personnes sont prises en charge.
Comment soigner tous les autres, tétanisés par la honte, le déni, l’isolement, la peur de la rechute ? Face au manque cruel de spécialistes, le numérique pourrait être la solution.
Valorisée à 1 milliard d’euros, l’entreprise qui veut simplifier l’accès des Français aux soins est à l’image de son fondateur de 32 ans : on y est ambitieux, acharné du travail, avec l’ambition de créer à terme « un monopole ».
« C’est bien, les licornes, mais ça ne suffit pas, vous n’êtes pas arrivés, ce n’est que le début », prévient le nouveau secrétaire d’Etat, qui n’hésite pas à comparer Stanislas Niox-Chateau, le patron de Doctolib, à Mark Zuckerberg, celui de Facebook, par « sa volonté de changer le monde ». Expliquant avoir été très marqué par sa première rencontre avec l’entrepreneur, M. O en dresse un portrait assez fidèle, à en croire les réactions des salariés présents qui s’esclaffent en l’entendant dire : « Probablement que c’est dur, il est très exigeant, il vous fait travailler beaucoup. »
Stanislas Niox-Chateau assume. La levée de fonds ? « Ce n’est pas une étape pour moi, c’est un moyen pour investir demain. » Lui qui dit attacher peu d’importance à l’argent n’a rien changé à son train de vie. Il ne se cache pas de « demander beaucoup » à ses collaborateurs. À seulement 32 ans, le voilà qui bâtit l’une des plus belles réussites de la tech française, à peine plus de cinq années après avoir lancé son site.
Cette réaction de défense de notre corps a protégé l’humanité depuis des centaines de milliers d’années. La vie moderne et sédentaire percute une physiologie façonnée par l’évolution.
Par Florence RosierPublié le 14 mai 2019
L’inflammation, chacun de nous l’a déjà éprouvée dans sa propre chair. Ça rougit et ça gonfle ; ça brûle et ça lance. C’est, en réalité, une réaction de défense normale de notre corps, face à une agression : infection, blessure physique, tumeur… Partout, dans notre corps, des cellules sentinelles patrouillent. Dès qu’elles détectent un signal suspect, elles envoient des « molécules SOS ». Très vite, les soldats de l’inflammation accourent. C’est que l’enjeu est vital.
Les armes de cette immunité innée ont été rodées depuis des centaines de milliers d’années. Il s’agissait de juguler nos ennemis ancestraux : ces hordes sournoises de microbes, ces dents et ces griffes des grands prédateurs, ces défenses de mammouths, ces massues des tribus rivales… L’inflammation, ou comment protéger l’humanité chancelante, livrée à un milieu hostile.
Et pourtant. « L’inflammation est-elle notre amie ou notre ennemie ? », s’interroge le professeur Charles Serhan, de l’Ecole de médecine d’Harvard (Massachusetts, Etats-Unis). « C’est une arme critique pour notre survie. Mais un excès d’inflammation fait le lit de nombreuses maladies chroniques. »
Deux événements récents font craindre des utilisations problématiques des données des patients, ainsi que le non-respect du secret médical.
Dominique Pon, responsable de la révolution numérique au ministère de la Santé, le dit avec insistance : «Cette révolution ne marchera que si elle est faite autour et pour le bien du patient. Autrement, cela ne marchera pas. Les big data, comme l’espace numérique de santé pour chaque citoyen, doivent reposer sur ce principe.» Deux événements récents autour de fichiers de patients ne vont pas franchement dans ce sens-là.