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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 9 mai 2019

Justice : l’injonction de soins, pas assez spécifique des troubles mentaux

Univadis

  • Par Caroline Guignot      
À retenir

Dans une étude menée dans le département de la Sarthe entre 2001 et 2016, 70% des 119 personnes condamnées et placées en injonction de soins ne présentaient pas de troubles psychiatriques.

L’injonction de soins (IS) est l’un des dispositifs de soins pénalement ordonnés qui est prévu dans le cadre du suivi socio-judiciaire (SSJ) et qui concerne majoritairement les auteurs d’infractions à caractère sexuel. Si l’IS doit être prononcée par un expert psychiatre, il apparaît que sa prescription est loin d’être rare en l’absence de pathologie mentale grave, en vertu d’un principe de précaution dans lequel le législateur voit le soin comme un moyen de prévenir, tandis que le médecin y voit le moyen de soigner.

Il apparaît que les troubles du comportement et de la personnalité sont en pratique confondus avec les troubles liés à une pathologie mentale avérée, alors qu’ils ne relèvent pas tous de soins psychiatriques.


Troubles alimentaires : de nouveaux résultats en faveur d’une origine infectieuse

Univadis

Par Agnès Lara   6 mai 2019

À retenir

À  partir d’une cohorte d’un demi-million d’adolescentes, une étude danoise suggère que les infections plus ou moins sévères, c’est-à-dire ayant conduit à une hospitalisation ou à un traitement antibiotique en ville, sont associées à un risque accru de développer un trouble alimentaire ultérieur (anorexie, boulimie, ou autres troubles alimentaires non spécifiés). Ce surrisque semble accru avec la proximité temporelle de l’infection, le risque maximum étant observé dans les 3 mois. Une association dose-réponse en fonction du nombre d’expositions à un germe infectieux est également observée.

Pourquoi cette étude a-t-elle été réalisée ?


Le rôle des infections dans le développement de pathologies psychiatriques fait l’objet d’un intérêt croissant. Mais le lien avec les troubles alimentaire a été encore peu étudié.


Le Parlement planche sur le suicide assisté en EMS

09.05.2019

SUISSE

ValaisLa révision totale de la loi valaisanne sur la santé est en train de clarifier les conditions du suicide en EMS.

L'entrée en vigueur de la loi qui inclura la réglementation  concernant le suicide est prévue en 2020.
L'entrée en vigueur de la loi qui inclura la réglementation concernant le suicide est prévue en 2020.
Image: Keystone

Le Grand Conseil valaisan a réglementé jeudi le suicide assisté en EMS dans le cadre de la révision totale de la loi cantonale sur la santé. Les débats ont été nourris et les avis très partagés. Une deuxième lecture est prévue.
Le Grand Conseil valaisan a planché durant près de quatre heures sur la révision totale de la loi sur la santé. Elle a examiné pas moins de 135 propositions d'amendements et a, au final, accepté la mouture en première lecture par 69 voix contre 20 et un grand nombre d'abstentions (32).
Au coeur des débats figurait le délicat sujet du suicide assisté dans les établissements médico-sociaux (EMS). «Nous ne débattons pas pour ou contre le suicide assisté, mais pour garantir une égalité de traitement et la liberté individuelle», a répété plusieurs fois Julien Dubuis, président de la commission de la santé du Grand Conseil.
Actuellement, l'assistance au suicide n'est pas possible dans tous les EMS du canton. Les directions et les conseils de fondation des institutions sont libres de l'accepter ou non.

La peur d’apprendre ou l’empêchement de penser

Publié le 03/05/2019




Quelles raisons mystérieuses poussent des enfants et des adolescents intelligents et curieux à se montrer réfractaires aux savoirs que leur propose l’école ? Comment faire pour les aider ? C’est l’objectif que s’est fixé depuis 50 ans Serge Boimare (psycho-pédagogue).

Enfants déstabilisés face aux contraintes de l’apprentissage

Serge Boimare a mis en évidence un point de défaillance commun à tous ces enfants en difficulté scolaire. Confrontés aux exigences et aux contraintes d’une situation d’apprentissage à l’école, ces enfants sont psychologiquement déstabilisés.

Ce n’est pas qu’ils ne veulent pas apprendre, c’est que la situation d’apprentissage déclenche une rupture de leur équilibre psychologique qui les met en difficulté. Ils sont ainsi « empêchés de penser ». La pédagogie classique ne peut pas leur être appliquée.

Centenaire et boulimique !






The British Journal of Psychiatry évoque un rapport adressé à la Royal Society en février 1672 par Sir Thomas Browne[1] (1605–1682), un « touche-à-tout » (a polymath) qui pratiquait notamment la médecine à Norwich, en Angleterre. Il y présentait le cas inattendu d’une femme boulimique... âgée de 102 ans !


Restée probablement unique dans toutes les annales de la littérature médicale, cette observation insolite décrit Elizabeth M., une patiente « répondant encore assez bien aux questions ordinaires », mais probablement démente car elle « craint que sa fille aînée ne soit sa propre mère. »

Autre caractéristique remarquable, dans l’histoire de Mme M.: « avoir accouché d’un fils après l’âge de 50 ans. » L’auteur précise que l’intéressée « mange avidement jour et nuit », ne vomit pas, boit de la bière ou de l’eau, et accepte « sans distinction ni refus toutes sortes d’aliments » (viandes, poissons, pommes, poires...) donnés par « les amis ou les personnes charitables » de son entourage. Elle dort bien « jusqu’à ce que la faim la réveille. »

Nadia Tazi : « Dans le monde musulman, le premier nom de la virilité est le patriarcat »

La multiplication des violences à l’égard des femmes et des minorités révèle l’étendue des frustrations sexuelles, politiques et économiques des hommes en terre d’islam, détaille la philosophe marocaine dans un entretien au « Monde ».
Propos recueillis par Frédéric Joignot Publié le 10 mai 2019
YANN LEGENDRE
Entretien. Essayiste et philosophe, Nadia Tazi est spécialiste des études sur la virilité dans le monde musulman. Son dernier essai, Le Genre intraitable. Politiques de la virilité dans le monde musulman, a été publié en 2018 chez Actes Sud.

Fin mars, une personne transgenre a été agressée par des manifestants, à Paris, lors d’une manifestation ­contre Bouteflika. N’est-ce pas là une réaction viriliste exacerbée, qui recoupe des comportements que l’on retrouve dans certains pays musulmans ?

On a vu des violences comparables à Cologne, le 31 décembre 2015, ou sur la place Tahrir, au Caire, en 2011. Elles sont le fait d’hommes jeunes, rassemblés sur des places publiques en état d’ébullition festive ou politique. Elles renvoient à des problèmes anthropologiques fondamentaux qui n’ont pas été réglés, en particulier celui de la virilité. Cette masculinité a perdu son ethos, ses valeurs et ses codes, sous les effets conjugués du despotisme, d’une modernisation exogène souvent brutale et de l’islamisme.
Dans le monde arabe, la rue, qui est leur territoire, a toujours eu mauvaise réputation. Elle est le lieu du brassage des sexes, des classes sociales, des âges et des mœurs, le terrain des déchaînements populaciers. Le vieil ordre homosocial non mixte, qui régentait la cité en dehors de l’espace domestique, n’a plus cours aujourd’hui. Mais le nouvel ordre de la liberté et de l’égalité que recouvre la modernité politique n’est pas encore institué. On se trouve dans une zone grise où se télescopent des modèles divergents et où règne le bricolage symbolique. Les anciennes convenances d’hier ne sont plus, mais la citoyenneté n’est pas encore gagnée.
S’il est vrai que seuls les islamistes les plus rigoristes interdisent aux femmes l’accès au dehors, il n’en reste pas moins que le harcèlement des passantes y est encore trop fréquent – comme si leur présence n’y était pas légitime. En groupe, les jeunes se défoulent en se livrant à des incivilités. Le nombre entraîne, fait corps, protège. Cela révèle l’étendue des frustrations qui travaillent les esprits et les corps, qu’elles soient sexuelles, politiques, économiques. Confusément, l’influence des idéologies islamistes se fait sentir. L’homosocialité – dont le voile est le corollaire – a toujours été le cheval de bataille de ces populistes contre la « décadence occidentale ». C’est sur la base de ce principe d’ordre moral qu’ils cherchent à reconstruire la communauté musulmane.

« L’échange incroyable avec Claire Nouvian sur CNews montre que le climatoscepticisme a encore de beaux jours devant lui »

Audrey Garric  Publié le 11 mai 2019


Invitée de « L’Heure des pros », lundi, Claire Nouvian, militante écologiste et candidate aux européennes, a été confrontée à une remise en cause du changement climatique, qui n’est pas isolée, estime dans sa chronique notre journaliste Audrey Garric.


CAPTURE D'ECRAN CNEWS

Chronique. C’est une scène que l’on aurait crue réservée à la chaîne américaine ultraconservatrice Fox News. A l’écran, journalistes et interviewés vocifèrent. Des noms d’oiseaux sont échangés (« folle »« dingue »« complètement tarée »), les prises de bec se multiplient (« Vous avez un melon qui ne passe plus les portes du studio ») et on vole allègrement dans les plumes de la science : « Moins trois degrés ce matin dans les Yvelines, moins un degré hier à Troyes. Attention, sujet sensible, on ne rigole pas avec le réchauffement climatique. »
Cette séquence, maintes fois visionnée et commentée sur les réseaux sociaux, se déroule en réalité dans un média français, CNews, lundi 6 mai. On savait « L’Heure des pros » et son animateur, Pascal Praud, amateurs de « clashs ». On ne le connaissait pas friand de thèses climatosceptiques. Le thème du débat donne pourtant la couleur : « Le refroidissement climatique ? »

« Casse-couilles » les malades ? Soignants et patients indignés par le livre témoignage d’une urgentiste

Stéphane Long
| 11.05.2019



Livre

« Patients casse-couilles. Fous rires aux urgences ». Le livre du Dr Sonia Camay n’a pas fait rire tout le monde dans la communauté médicale. Dans cet ouvrage au titre provocateur, paru au mois de mars dernier et dont « le Quotidien » s’est fait l’écho, l’urgentiste égrène sur 200 pages des anecdotes vécues aux urgences, où les patients ont rarement le beau rôle.
Peut-on ainsi rire des malades ? Non, répondent plusieurs médecins qui l’ont fait savoir sur lequotidiendumedecin.fr. « Notre devoir est de soigner et de les respecter et non pas de s'en moquer. Cela ne fait pas honneur à la profession et c'est très regrettable », s’est indigné ce lecteur. « ll y a toujours une détresse chez nos patients. Gardons pour nous nos anecdotes qui font partie du cœur du métier et qui nous permettent de supporter l’insupportable », écrit cet autre médecin.

Smartwatch : les montres connectées en savent beaucoup sur vous

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Des chercheurs ont découvert que les capteurs d'une montre intelligente pouvaient reconnaître 25 gestes du quotidien différents. Leurs recherches pourraient ouvrir ces objets connectés à de nouvelles applications dans la santé, le sport ou encore l'apprentissage.

Les chercheurs de Pittsburgh ont utilisé un modèle de la marque LG fonctionnant sous Android Wear. © LG

[...] La smartwatch devient une aide au diagnostic médical
L'équipe a fait appel aux techniques de deep learning, utilisant des réseaux neuronaux pour identifier les types de mouvements caractéristiques des différents gestes de la main, et construire ainsi leur algorithme. Ils imaginent de nombreuses applications. La montre connectée pourrait par exemple surveiller la frappe au clavier afin de prévenir des troubles musculo-squelettiques dus aux gestes répétitifs, ou encore suivre la consommation de cigarettes pour aider à arrêter de fumer ou bien intégrer un système de surveillance de personnes âgées.
De plus, avec une telle précision, il pourrait être un soutien dans l'acquisition de nouvelles compétences manuelles, l'apprentissage d'un instrument de musique ou des performances sportives. Il pourrait aussi un jour détecter de manière précoce la maladie de Parkinson en identifiant l'apparition d'une légère déficience motrice, ou encore le début d'une démence lorsque le porteur effectue des tâches de la vie quotidienne dans le désordre.

Les risques des émotions négatives pour la santé des personnes âgées

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09.05.2019

Des personnes âgées (images d'illustration)

Les personnes âgées qui se mettent souvent en colère sont plus exposées au développement de maladies chroniques, ont affirmé des scientifiques de l’université Concordia de Montréal, dans la revue Psychology and Aging. Il s’agit principalement des gens âgés de plus de 80 ans.
Des scientifiques canadiens ont découvert que les personnes âgées qui se fâchent fréquemment souffrent plus souvent de maladies chroniques que celles qui gardent leur bonne humeur, et vivent moins longtemps. Les résultats de cette étude ont été publiés dans la revue Psychology and Aging.

Réforme de l'Aide sociale à l'enfance : du consensus à la désillusion à l'Assemblée

Par Anaïs Moran — 
A l'Assemblée, le 19 février.
A l'Assemblée, le 19 février.Photo Jacques Demarthon. AFP


Pour éviter que les jeunes placés ne se retrouvent à la rue à leur majorité, la proposition de loi LREM entendait rendre leur prise en charge obligatoire par les départements jusqu'à 21 ans. Mais le texte a été amendé et dénaturé lors de son examen mardi à l'Assemblée.

Mardi soir, l’Assemblée nationale a adopté en première lecture la proposition de loi «visant à renforcer l’accompagnement des jeunes majeurs» confiés à l’Aide sociale à l’enfance (ASE). Ou plutôt : l’hémicycle quasiment désert a voté à 42 voix contre 6 en faveur d’une version dénaturée du texte, imposée par le gouvernement au détriment des premiers concernés. «Ce soir, les enfants placés de notre pays sont abandonnés une seconde fois. Nous nous sentons trahis. Vous nous avez trahis», a réagi Lyes Louffok, ancien enfant de l’ASE et membre du Conseil national de la protection de l’enfance. A l’origine, le texte prévoyait d’obliger les départements à prendre en charge les enfants placés jusqu’à leurs 21 ans, par le biais d’un contrat jeune majeur (CJM), afin d’éviter toutes «sorties sèches» du dispositif de protection dès le jour de leur 18e anniversaire. Cet objectif était clair, sans ambiguïté, réclamé de longue date par les associations et surtout exceptionnellement partagé par l’opposition politique. Il n’en est plus rien.

La préhistoire, matrice des imaginaires modernes

Au Centre Pompidou, une riche exposition explore les liens entre cette période mystérieuse et l’art moderne.
Par Emmanuelle Jardonnet Publié le 9 mai 2019
Pigment pur et résine synthétique sur papier marouflé sur toile, 155 x 359 cm, Musée d’art moderne et d’art contemporain de Nice.
Pigment pur et résine synthétique sur papier marouflé sur toile, 155 x 359 cm, Musée d’art moderne et d’art contemporain de Nice. SUCCESSION YVES KLEIN C/O ADAGP
Une exposition intitulée « Préhistoire » au Centre Pompidou, c’est pour le moins intrigant. Et son sous-titre, « Une énigme moderne », attise encore l’aura de mystère du projet.
« La notion de préhistoire s’est imposée au milieu du XIXe siècle, à peu près au moment où débute l’art moderne. Les origines de l’humanité et celles de l’art moderne ont émergé ensemble, et se sont construites de manière parallèle », explique Cécile Debray, directrice du Musée de l’Orangerie, précédemment conservatrice au Centre Pompidou, et l’une des trois commissaires de cette exposition aux très amples contours.
Le parcours croise ainsi deux trames chronologiques à travers une dizaine de thèmes transversaux : une qui va d’une ère géologique, pré-animale, jusqu’au néolithique, une autre de Cézanne à l’ironie grinçante des frères Chapman, avec plus de 500 objets et documents.

Romane Bohringer au coeur du service de psychiatrie de Bastia pour le tournage d'un court-métrage


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Par Sébastien Bonifay     Publié le 08/05/2019
Tournage du film Folies de Anne De Giafferri à Bastia
La réalisatrice Anne de Giafferri tourne cette semaine le film Folies. Au casting, Romane Bohringer, la seule actrice professionnelle d'un projet ambitieux: celui de tourner un film sur la maladie mentale au coeur d'un service de psychiatrie, avec des vrais patients comme comédiens.

mercredi 8 mai 2019

Pourquoi le texte sur l’accompagnement des « jeunes majeurs vulnérables » est si décrié

La proposition de loi, votée à l’Assemblée, a été « vidée de sa substance » selon les associations d’anciens enfants placés.
Par Solène Cordier Publié le 8 mai 2019
Avancée notable pour les uns, trahison pour les autres, le vote, mardi 7 mai dans la soirée, de la proposition de loi sur l’accompagnement des « jeunes majeurs vulnérables » vers l’autonomie, qui instaure une prise en charge obligatoire par les départements, n’a pas manqué de provoquer de vifs débats à l’Assemblée nationale, mais aussi en dehors.
Finalement, le texte, issu des rangs de la majorité, a été adopté sans difficulté. Mais pour les collectifs d’anciens enfants placés, qui avaient pourtant largement soutenu sa première version, il est « vidé de sa substance ». Retour sur une désillusion en quatre actes.

Aide sociale à l'enfance : garantissons l’obligation de protection des jeunes majeurs

Par un collectif — 

Certains jeunes précaires peuvent bénéficier d'un accompagnement expérimental dédié aux anciens de l'Aide sociale à l'enfance (ASE).

Certains jeunes précaires peuvent bénéficier d'un accompagnement expérimental dédié aux anciens de l'Aide sociale à l'enfance (ASE). Photo Guillaume Souvant. AFP

Un groupe de parlementaires, de personnalités publiques et d'associatifs appellent à soutenir une proposition de loi, discutée cette semaine à l’Assemblée nationale, visant étendre la prise en charge obligatoire des jeunes placés jusqu’à 21 ans.