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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

samedi 30 mars 2019

Des associations s’alarment de la forte hausse des suicides en prison

En 2018, 131 personnes se sont donné la mort en détention, soit 14 de plus qu’en 2017. Un des chiffres les plus élevés d’Europe.
Par Jean-Baptiste Jacquin Publié le 29 mars 2019
Le nombre de suicides de personnes détenues a atteint en 2018 un pic jamais égalé depuis au moins dix ans avec 131 personnes décédées, contre 117 en 2017. L’essentiel de ces passages à l’acte intervient dans la prison (119 contre 103 en 2017), tandis qu’un plus petit nombre (12 contre 14) a lieu hors des murs (à l’hôpital, en permission de sortir, etc.). Selon une étude interne extrêmement détaillée que Le Monde s’est procurée, la direction de l’administration pénitentiaire relativise néanmoins ce constat en observant que par rapport au nombre de détenus, qui a lui aussi atteint un record en dépassant les 70 000, le taux de suicide (16 pour 10 000) est inférieur à ceux de 2016 (16,3 pour 10 000) ou 2009 (18,3 pour 10 000).

Le désarroi des familles d’enfants autistes face aux soupçons des services sociaux

Des parents dénoncent des enquêtes menées à leur encontre par la protection de l’enfance, en raison de la méconnaissance du handicap de leur enfant.
Par Solène Cordier Publié le 30 mars 2019
« Mère fusionnelle », « nomadisme médical », « syndrome de Münchhausen par procuration »… Les mêmes termes se retrouvent, de dossier en dossier, pour caractériser les comportements des parents d’enfants autistes qui se retrouvent dans le viseur de l’aide sociale à l’enfance (ASE). De nombreuses familles dénoncent depuis des années, sans rencontrer grand écho, l’acharnement dont elles s’estiment victimes et qu’elles attribuent à la méconnaissance, en France, des manifestations des troubles du spectre autistique (TSA).
Pour elles comme pour les autres, bien souvent, tout commence avec un courrier, envoyé par les services sociaux du département. La famille destinataire apprend à sa lecture qu’une « information préoccupante », concernant un ou plusieurs de ses enfants, a été émise à son encontre, sans qu’elle sache nécessairement par qui, ni pourquoi. Ces procédures d’alerte, qui permettent de signaler un enfant en danger ou en risque de danger, peuvent être faites par les institutions en contact avec les enfants – l’éducation nationale étant un gros pourvoyeur – ou par des particuliers. Elles déclenchent une enquête administrative qui a pour objectif, justement, d’évaluer le danger supposé, et peut à terme conduire à une saisie du parquet.

IVG : Jusqu’où les médecins peuvent-ils faire jouer une "clause de conscience" ?

LA QUESTION DU JOUR par Guillaume Erner
26/03/2019
7 MIN

La clause de conscience des médecins a, une nouvelle fois, fait l’objet de débats. Vendredi, au moment de l’examen du projet de loi Santé, plusieurs députés ont demandé à supprimer cette clause de conscience invoquée par des médecins qui refusent de pratiquer l’IVG.
Photo de manifestants mobilisés pour la défense du droit des femmes et pour améliorer leur accès à l’avortement, 40 ans après le vote de la Loi Veil, ayant permis de légaliser l’IVG en France. Photo prise à Paris le 17 janvier 2015.
Photo de manifestants mobilisés pour la défense du droit des femmes et pour améliorer leur accès à l’avortement, 40 ans après le vote de la Loi Veil, ayant permis de légaliser l’IVG en France. Photo prise à Paris le 17 janvier 2015. Crédits : LIONEL BONAVENTURE AFP
En septembre, des sénateurs avaient déjà déposé une proposition de loi en ce sens, suite aux propos du président du Syndicat national des gynécologues, qui avait assimilé l’IVG à un homicide. En quoi consiste cette clause ? Jusqu’où les médecins peuvent-ils l’invoquer ?

Cholet. Se mettre dans la peau d’une personne atteinte de schizophrénie

Vincent TROUCHE    le 



Une expérience immersive pour mieux comprendre comment est vécue la maladie de l’intérieur.
LABORATOIRE JANSSEN

Dans le cadre de la Semaine d’information sur la santé mentale (SISM), un casque de réalité virtuelle permettra de découvrir les symptômes de la maladie, samedi 30 mars, place Rougé, dans l’hypercentre. D’autres animations accompagneront l’événement.
« Tu n’es même pas capable de ranger » , lance une voix masculine. « Tu ne vas jamais ramener ce DVD » , accuse une voix féminine. Je tourne la tête à droite : personne. À gauche : pareil. Devant : ça ne vient pas non plus de la télévision.



De la drogue aux études de médecine, le récit d’un ex-dealer bientôt généraliste

Stéphane Long
| 30.03.2019



Roman Sanchez
Roman Sanchez évoque son parcours chaotique devant des lycéens
Crédit Photo : DR

C’est l’histoire d’une rédemption. À près de 31 ans, Roman Sanchez est en sixième année de médecine et s’apprête à devenir généraliste. Il y a plus de dix ans, le jeune homme originaire de région parisienne échappait de justesse à l’incarcération. Consommateur de drogue, dealer aguerri, il était condamné à trois mois de prison avec sursis à l’âge de 18 ans.

Une centaine d'infirmiers et d'infirmières pour débattre de leurs conditions de travail

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Par Damien MestreFrance Bleu Bourgogne   Jeudi 28 mars 2019

L'Ordre national des infirmiers organise une "grande consultation" dans 15 villes de France. Ce jeudi, c'est à Dijon que ces professionnels se sont réunis.

Couloir d’hôpital. Photo d'illustration.
Couloir d’hôpital. Photo d'illustration. © Radio France - Célia Quilleret

Dijon, France
Un "grand débat" version infirmier ? Ce jeudi,  ils étaient une grosse centaine à se réunir à Dijon pour une "grande consultation" à l'initiative de l'Ordre national des infirmiers (ONI). 

Cette opération n'a en vérité rien à voir avec les débats lancés par le gouvernement depuis le début de l'année. Mais l'idée est un peu la même : pendant trois heures, ces infirmiers et infirmières ont discuté de leur quotidien et des problèmes qu'ils rencontrent.   

L’immortalité : une quête sans fin ?

LA GRANDE TABLE IDÉES
29/03/2019
33 MIN

Considérations sur l'immortalité... Roland Portiche, docteur en philosophie, et Miroslav Radman, généticien, sont les invités de cette Grande table.
Jeanne Calment lors de son 117e anniversaire en 1992
Jeanne Calment lors de son 117e anniversaire en 1992 Crédits : Jean Pierre Fizet - Getty
Il est l’un des meilleurs biologistes généticiens actuels, spécialisé en génétique moléculaire et cellulaire, chercheur à Harvard, membre de l’Académie des Sciences et Grand prix Inserm... Miroslav Radmanpublie  : Le code de l’immortalité, la découverte qui pourrait prolonger nos vies, aux éditions humensciences avec la collaboration de Jean-Noël Mouret, dans lequel il analyse les raisons profondes de la corrosion de l'organisme humain et dévoile la clé qui permettra de ralentir le vieillissement des cellules...
Je suis conscient que la seule façon de ne pas, mourir, c’est de ne pas naître. Miroslav Radman
On a appris que la chimie du vieillissement, c’est la rouille des protéines. Miroslav Radman

La pollution atmosphérique liée aux symptômes de psychose chez les adolescents



QUEBEC

Par : Jean-Benoit Legaul  29 mars 2019

MONTRÉAL — Les adolescents qui habitent une ville très polluée semblent plus susceptibles de présenter des symptômes de psychose que ceux qui habitent une région rurale, constatent des chercheurs britanniques dans les pages du journal médical JAMA Psychiatry.
Environ le tiers des quelque 2100 adolescents étudiés par les chercheurs du King’s College London ont rapporté avoir ressenti de tels symptômes — comme le sentiment qu’on les épiait ou avoir entendu des voix que personne d’autre n’entendait — entre les âges de 12 et 18 ans. Ces jeunes, qui étaient répartis également entre hommes et femmes, habitaient des zones urbaines, semi-urbaines ou rurales.
Les chercheurs ont découvert que les symptômes de psychose étaient nettement plus fréquents chez les jeunes qui étaient les plus exposés à la pollution atmosphérique. Ainsi, une exposition au dioxyde d’azote augmentait le risque de symptômes de 71 pour cent, une exposition aux oxydes d’azote de 72 pour cent et une exposition aux particules PM2.5 de 45 pour cent.


vendredi 29 mars 2019

Alexandre Feltz, pionnier du sport sur ordonnance

Ce médecin généraliste, adjoint à la mairie de Strasbourg, multiplie les initiatives pour réduire la sédentarité et les inégalités de santé chez ses concitoyens.
Par Pascale Santi Publié le 30 mars 2019
Alexandre Feltz se déplace à vélo. Un moyen pour ce médecin généraliste depuis 1991, maire adjoint de Strasbourg chargé de la santé, de gagner du temps. C’est précieux, car pour lui, ce temps est compté, entre son agenda politique, ses consultations, ses cours à la faculté de médecine… « Tous mes discours, je les pense en faisant du vélo, je mûris aussi mes projets », dit-il. C’est pour lui un moment de respiration. Il peut parcourir 20 à 25 km en une journée. Pas de doute, c’est un sportif. Il est d’ailleurs à l’origine de la création du sport santé, ou plutôt de la prescription d’activité physique sur ordonnance.

Photos, selfies… Le mémorial d’Auschwitz appelle à la décence

Des selfies et autres photos d’internautes, se mettant en scène en équilibre sur les rails de l’ancien camp de concentration, ont suscité l’indignation.
Par Morgane Tual Publié le 29 mars 2019
Ce sont de beaux clichés comme on en voit tant sur Instagram et autres réseaux sociaux. De jeunes gens posent en équilibre sur des rails abandonnés, le ciel s’ouvre largement, des filtres ont sans doute été appliqués pour rendre les images plus esthétiques. Le problème est que ces photos ont été prises dans l’ancien de camp de concentration d’Auschwitz, en Pologne. Le 20 mars, le mémorial d’Auschwitz, qui gère ce lieu de mémoire, les a relayées sur Twitter, accompagnées d’un texte cinglant :
« Quand vous venez à Auschwitz, souvenez-vous que vous êtes sur un site où un million de personnes ont été tuées. Respectez leur mémoire. Il y a de meilleurs endroits pour apprendre à marcher en équilibre sur des rails que sur le site qui symbolise la déportation de centaines de milliers de personnes vers leur mort. »

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When you come to @AuschwitzMuseum remember you are at the site where over 1 million people were killed. Respect their memory. There are better places to learn how to walk on a balance beam than the site which symbolizes deportation of hundreds of thousands to their deaths.
46 k personnes parlent à ce sujet

« Egocentrisme obscène »

Le mémorial a tenu à préciser qu’il n’était ni contre les photos du lieu, ni contre les selfies sur le site. « Les selfies font partie du langage visuel d’aujourd’hui, et les gens l’utilisent souvent sans vouloir manquer de respect », a-t-il expliqué sur Twitter. « Mais parfois cela peut être offensant et blessant. Toutefois, dans ce cas précis, nous ne parlons que des personnes qui marchent sur les rails comme ça. »
Pour l’institution, « prendre des photos est important »« C’est comme cela que les gens documentent leurs visites, se souviennent des endroits. Ils montrent les images à d’autres et racontent leur expérience. » Le mémorial renvoie d’ailleurs à son propre compte Instagram, sur lequel il partage des images du lieu et des photos d’archive.

Hausse «sensible» du nombre de suicides dans les prisons françaises en 2018

28.03.19

Au rapport.
Un total de 131 personnes se sont donné la mort dans les prisons françaises en 2018, ce qui représente une hausse «sensible» par rapport à l'année précédente marquée par 117 suicides, a-t-on appris jeudi dans un rapport de la Direction de l'administration pénitentiaire (DAP). Parmi ces 131 détenus, 119 se sont donné la mort en détention et 12 hors détention, par exemple lors d'un séjour à l'hôpital ou d'une permission de sortie. Au 1er décembre, 82 634 personnes étaient placées sous écrou, dont 71 061 incarcérées pour 60 000 places, ce qui marquait un nouveau record. C'est dans les maisons d'arrêt ou les quartiers maison d'arrêt, qui hébergent des prévenus et des condamnés dont la peine ou le reliquat de peine n'excède pas deux ans, qu'il y a eu le plus de suicides (81%). Dans 95% des cas, les détenus se sont donné la mort par pendaison.

Vingt ans avant Freud, la naissance de l’hypnose

Publié le 29/03/2019




« Les travaux du Dr Tuckey ont ouvert la voie à l’augmentation récente de la pratique de la psychothérapie, une branche de la médecine qui, après avoir longtemps été négligée dans ce pays, est généralement reconnue comme étant de première importance et destinée à un grand développement dans un proche avenir ».

Les nouvelles formes du désir d'enfant

Mars - avril

ACF-IdF


Coming Soon

Après-midi d'études de l'ACF-IdF




Un an après la crise, « rien n’a changé » à l’hôpital psychiatrique du Rouvray, près de Rouen



Publié le 29 Mar 2019

En mars 2018, les syndicats de l'hôpital psychiatrique du Rouvray, à Sotteville-lès-Rouen (Seine-Maritime) tiraient la sonnette d'alarme sur les conditions de travail et d'accueil.

En mars 2018, les syndicats de l'hôpital psychiatrique du Rouvray s'alarmaient de la surpopulation dans l'hôpital. En mars 2019, "rien n'a changé" dans l'hôpital de Rouen (Seine-Maritime).
En mars 2018, les syndicats de l’hôpital psychiatrique du Rouvray s’alarmaient de la surpopulation dans l’hôpital. En mars 2019, « rien n’a changé » dans l’hôpital de Rouen (Seine-Maritime). (©SL/76actu/Archives)

Un an après, le mal dominant persiste au Centre hospitalier du Rouvray, à Sotteville-lès-Rouen. C’est celui de la sur-occupationdénoncée par les syndicats du principal hôpital psychiatrique de Seine-Maritime en mars 2018. De ce signal d’alarme avait découlé une grève entamée le 22 mars, des actions, puis une grève de la faim de 18 jours, en juin. Cette action ultime avait conduit à la signature d’un protocole de sortie de crise entre syndicats, direction et Agence régionale de santé, entérinant l’embauche de 30 soignants.
Cette crise profonde a laissé des marques, dans les services de l’hôpital psychiatrique. Mais aussi un goût amer. « Rien n’a changé », s’accordent mardi 26 mars 2019 syndicats et direction. Lucien Vicenzutti, nouveau directeur arrivé fin janvier, déplore « un taux anormalement élevé » d’occupation des lits. Il se prépare à une concertation pour enfin remédier à « ce problème de fond ». Et pour remettre l’hôpital sur les rails.

Vingt lits supplémentaires et le décès d’une patiente

La question des lits supplémentaires avait été centrale dans le conflit social de 2018. Il y avait alors « 20 lits supplémentaires et 14 d’urgence », comptait la CFDT. Au 25 mars, « il y a 554 lits occupés sur 534 existants », ne cache pas Lucien Vicenzutti. « C’est pire qu’avant », dit la CGT, partie prenante de l’intersyndicale soudée par le conflit social et la grève de la faim. « C’est un taux anormalement élevé », concède le directeur, et c’est le premier souci des personnels, évoqué « trois fois sur quatre » quand il visite les services. 

Débat - « Comment prendre en charge les malades psychiatriques sévères en dehors de l’hôpital »

 par      28.03.19

A ne pas rater ce soir : l'émission "Les jeudis des professions de santé", s'intéressera à un sujet médical complexe et sensible, mais également sociétal : la prise en charge, en dehors de l'hôpital, des personnes souffrant de maladie psychiatrique sévère. Médecin, psychologue, infirmier... en débattront. Nous serons particulièrement attentifs au point de vue infirmier défendu par Corinne Boespflug, cadre de santé en psychiatrie au CHU Henri Mondor, de Créteil.
psychiatrie
La soirée en direct sur Fréquence Médicale, animée par Jean-François Lemoine (médecin Journaliste) et Nicolas Leblanc (médecin de santé publique), s’intéressera à la thématique suivante : Comment prendre en charge les malades psychiatriques sévères en dehors de l'hôpital. En effet le sujet est aussi sensible que complexe, à l'heure où le secteur de la psychiatrie ne cesse de réclamer des moyens tant financiers qu'humains pour assurer dignement ses missions de santé publique auprès des personnes les plus vulnérables. La semaine dernière, à l'occasion du Printemps de la Psychiatrie, soignants, familles, patients, faisaient entendre leur colère, lors d'un grand rassemblement parisien, réclamant des soins "humanistes".

Psychiatrie. Des portes ouvertes à l’hôpital de jour Saint-Exupéry

Le Télégramme     Publié le 28 mars 2019

Les jeunes patients sont pris en charge par groupe de six maximum, par journée ou demi-journée
Les jeunes patients sont pris en charge par groupe de six maximum, par journée 
ou demi-journée (Photo d’archives AnneBurel/Le Télégramme)

La bâtisse est située sur les hauteurs de Châteaulin, dans un quartier résidentiel tout ce qu’il y a de plus classique. L’hôpital de jour Saint-Exupéry, spécialisé dans la psychiatrie de l’enfance et de l’adolescence, ouvre ses portes, ce samedi 30 mars, de 9 h 30 à 12 h.

Comment sortir de l’alcoolisme ?

Par vendredi 29 mars 2019




Comment sortir de l’alcoolisme? (Rediffusion)

Selon l’OMS, l’excès d’alcool entraînerait 3,3 millions de décès chaque année. À partir de quand peut-on considérer la consommation d’alcool comme nocive ? Quelles sont les conséquences d’une consommation excessive d’alcool sur la santé ? Comment vaincre une dépendance à l’alcool ?


« Se faire défoncer la gueule et le cerveau de fatigue pendant des heures » : le coup de colère d'un jeune médecin de l'AP-HP

Martin Dumas Primbault
| 29.03.2019

salpetriere
Crédit Photo : S. Toubon

C'est un témoignage qui a fait le buzz ces dernières semaines dans la communauté médicale active sur Facebook. Il est l'œuvre d'un jeune psychiatre de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) révolté par ses conditions de travail et celles de sa compagne, interne.
L'élément déclencheur de sa colère remonte au dimanche 17 mars. Ce matin-là, 8 h 30, le Dr Joachim Müllner, praticien hospitalier en psychiatrie à l'Hôtel-Dieu, part en garde. Il croise sa compagne, épuisée, qui rentre d'une garde harassante aux urgences de la Pitié-Salpêtrière. Pendant presque vingt heures, l'étudiante n'a pas fermé l'œil « ne serait-ce qu'une seule petite seconde ».
Sans langue de bois, avec une écriture parfois grossière mais visiblement sincère, le Dr Müllner dénonce le manque de moyens qu'il constate à l'hôpital et les conséquences pour les médecins comme pour les patients. « La nuit à la Pitié-Salpêtrière… Et c'est malheureusement un truc de fou mais putain de partout pareil… Pour gérer toutes les urgences de toute la nuit… Il y a… 4 médecins », écrit le praticien.
Une situation qui pèse sur les professionnels : « Ces médecins arrivent au travail et savent qu'ils vont se faire défoncer la gueule et le cerveau de fatigue pendant des heures, des heures et des heures à soigner des gens. » Mais aussi sur les patients : « Et vous ? Vous patients ? Vous faites la queue pendant des heures, des heures et des heures. »
Tout cela sans compter le « salaire de merde » dont bénéficient les internes. « 100 euros pour 14 heures… 7 euros de l'heure », annonce le psychiatre. « Pour rappel, le SMIC horaire net est à environ 8 euros de l'heure », poursuit-il à titre de comparaison.
Être un bon soldat
Passé le temps des constats, c'est tout le système hospitalier que le Dr Müllner vilipende. « Et alors pourquoi n'y a-t-il pas des grèves en pagaille ? Des luttes sans fin pour enfin travailler dans des conditions décentes ? », s'interroge-t-il.
Il critique vertement l'omerta qui peut exister dans la « culture de la médecine à papa » et qui empêche les jeunes médecins d'exprimer leur malaise. « Dans ces institutions, il faut être juste un bon petit soldat qui fait au moins semblant d'aimer obéir aux ordres et fermer sa gueule. »
En cause selon lui, une hiérarchie aveugle aux souffrances des soignants qui ne fait qu'appliquer des ordres venus du haut. « Le ministre fout la pression aux hauts fonctionnaires qui en bons soldats foutent la pression aux directeurs d'hôpitaux qui, en bons soldats, appliquent leurs calculs marchands de chefs d'entreprise de merde à tout le monde… » Non content de cette charge, il développe un réquisitoire piquant contre les « couards » de la hiérarchie, « tout juste bons à appliquer les ordres pour conserver leurs postes pathétiques ».
Cette situation, le Dr Müllner ne la comprend pas et il le fait savoir. « D'un côté il y a 100 milliards d'euros d'évasion fiscale par an… 100 milliards que les riches volent à la France et donc aux services publics… Et de l'autre il y a le déficit de l'AP-HP… 200 pauvres millions… Mais c'est bien aux soignants et aux patients qu'on brise menu les parties », conclut le psychiatre.

Une concertation pour une « égalité de destin » des enfants relevant de l’aide sociale à l’enfance

Elsa Bellanger
| 28.03.2019
Majoritairement exposés aux violences dans leur environnement familial, les enfants relevant de l’aide sociale à l’enfance (ASE), qui étaient 341 000 en 2018, subissent parfois un parcours chaotique au sein des institutions qui impactent leur vie future. Un quart des personnes sans domicile nées en France est un ancien enfant passé par l’ASE. C’est pour améliorer leur sort qu’une concertation était lancée hier sur la protection de l’enfance par le secrétaire d’État en chargé du dossier, Adrien Taquet. Son ambition ? « Renforcer l’égalité des chances de ces enfants très vulnérables et de rétablir une véritable égalité de destin », explique-t-il dans un communiqué.