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vendredi 22 mars 2019

Psychiatrie : les folles économies de l’hôpital de Pontarlier

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Par Stéphanie Bourgeot   Publié le 22/03/2019 

© France 3 Franche-Comté
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Après la chirurgie, qui a vu récemment la fermeture de 11 lits et la suppression de 10 postes, c’est au tour de la psychiatrie de consentir l’essentiel des efforts demandés au centre hospitalier de Pontarlier engagé dans la réduction d’un déficit d’environ 1.8 millions € depuis 2 ans. Un objectif très ambitieux dans un secteur déjà plus que sous doté.

Aujourd’hui, un seul psychiatre libéral exerce dans un bassin de population de quelque 80 000 habitants. Le secteur public, en clair l’hôpital, est donc plus que lourdement sollicité par des patients de plus en plus nombreux. Dépression, burn-out, de nouvelles pathologies engorgent les salles d’attente des deux centre médico-psychologiques à Morteau et Pontarlier. Mais dans ces établissements consacrés aux consultations de jour, le manque de personnel ne permet pas d’assurer la cadence nécessaire aux rendez-vous. Les patients les plus délicats ne peuvent prétendre à plus d’un rendez-vous par mois, quand il en faudrait beaucoup plus. Au moindre grain de sable, comme un congé maladie inopiné, le service peut être amené à fermer, purement et simplement.

Lorsque l’hospitalisation s’avère nécessaire, la situation n’est guère meilleure. L’unité psychiatrique du Grandvallier ne compte que 35 lits en soin et 2 en chambres d’apaisement, tous régulièrement occupés. Le personnel avoue tenir une liste d’attente et craint chroniquement de ne pas pouvoir faire face à des situations d’urgence et de laisser « dehors », livrées à elles-mêmes, des personnes en grande souffrance, au risque de les voir passer à l’acte.



"Gilets blancs", acte 2 : "Le soin en psychiatrie, c’est avant tout du temps"

Par     Publié le 21 mars 2019



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Contre la progression des méthodes managériales dans le monde de la psychiatrie, les soignants ont lancé le "Printemps de la psychiatrie". Reportage.

"Le soin psychiatrique n’est pas un algorithme." Voici qui résume en un slogan aperçu sur une blouse la philosophie qui a mené aujourd’hui à Paris quelques centaines de soignants. Ils sont venus des quatre coins de la France pour lancer le "Printemps de psychiatrie" annoncé depuis deux mois, et protester contre la mentalité  glaçante et managériale qui abîme l’hôpital. Tous se sont  retrouvés à 10h sous le soleil et le métro aérien, boulevard  de l’Hôpital, à deux pas de La Salpêtrière, pour fleurir la statue du docteur Philippe Pinel, aliéniste de renom qui s'est battu à la fin du XVIIe siècle pour qu’on ôte leurs chaines aux malades.


Pour une psychiatrie "plus humaine": les médecins, infirmiers et patients dans la rue

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AFP    21/03/2019

Lors du "Printemps de la psychiatrie", environ 300 personnes se sont regroupées à Paris pour alerter sur l'état de leur spécialité en France.


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Des médecins, infirmiers et patients ont manifesté jeudi 21 mars à Paris pour réclamer un "renouveau" de la psychiatrie. Environ 300 personnes ont demandé des soins "plus humains" à l'appel de plusieurs collectifs et syndicats, dont la CGT et SUD, regroupés au sein du "Printemps de la psychiatrie".
Ce mouvement vise à "inscrire dans la durée" la mobilisation née ces derniers mois dans divers hôpitaux psychiatriques comme à Amiens, Rouen ou Paris, a expliqué à l'AFP la psychiatre Delphine Glachant, de l'Union syndicale de la psychiatrie.
"On veut replacer l'humain au cœur de notre métier", a-t-elle ajouté, déplorant le recours accru à l'isolement, à la contention ou à la médication. Entonnoirs vissés sur la tête pour certains, guirlandes de fleurs au cou, les manifestants s'étaient retrouvés dans la matinée pour "fleurir" la statue de Philippe Pinel, considéré comme le fondateur de la psychiatrie moderne.

"Désobéissance psyvile"

"Paradis fiscal, enfer à l'hôpital", scandait le cortège, parti à la mi-journée du 13e arrondissement en direction de la place de la République, parsemé de blouses blanches et de pancartes sur lesquelles on pouvait lire "désobéissance psyvile" ou "Cette politique insensée nous fait perdre la tête".


« La psychanalyse est son propre meilleur ennemi »

Si Jérôme Sackur et Joel Swendsen sont d’accord avec le diagnostic d’Elisabeth Roudinesco sur la situation de la psychanalyse en France, les deux chercheurs émettent, dans une tribune au « Monde », des réserves sur la question de la formation universitaire en psychologie clinique.

Publié le 20 mars 2019

« Pour ce qui est du diagnostic, nous suivons Elisabeth Roudinesco : la psychanalyse n’a plus l’aura qu’elle avait pu avoir » (Photo: plaque sur l’appartement de Freud à Vienne).
« Pour ce qui est du diagnostic, nous suivons Elisabeth Roudinesco : la psychanalyse n’a plus l’aura qu’elle avait pu avoir » (Photo: plaque sur l’appartement de Freud à Vienne). AGE / Photononstop
Tribune. Dans une tribune du 9 février, Elisabeth Roudinesco décrit le déclin de la psychanalyse en France. De manière peu charitable pour ses collègues ayant encore des prétentions, elle narre comment les psychanalystes ont perdu leur prestige d’explorateurs intrépides des profondeurs de l’âme. Elle décrit et déplore un champ de ruines dans lequel la psychanalyse n’est plus qu’une parmi d’innombrables formes de psychothérapie, tandis qu’elle-même est balkanisée et vieillissante.
Cette situation serait grave parce qu’avec la psychanalyse disparaîtrait un pan de notre culture, mais aussi une approche centrée sur le sujet, « humaniste », de la santé mentale. Elle appelle donc au soutien de l’unité de formation et de recherche (UFR) d’études psychanalytiques de l’université Paris-VII, et présente la démission de trois membres de la section « psychologie » du Conseil national des universités (CNU) comme un acte de résistance face au scientisme – le mot est fort –, qui aurait contaminé la psychologie.

France 2 ausculte les assistants médicaux en Allemagne

Stephane Lancelot
| 21.03.2019
Capture d'écran
Alors que leurs missions et leur financement font l’objet d’une négociation conventionnelle entre les syndicats médicaux et l’Assurance maladie en France, des assistants médicaux accompagnent déjà les médecins dans d’autres pays.

AP-HP : la chambre régionale des comptes pointe des problèmes de ratios de personnel infirmier

21 mars 2019

Dans un rapport rendu public lundi, la chambre régionale des comptes (CRC) d'Ile-de-France, a relevé que "les ratios normés" de personnel infirmier à l'AP-HP (Assistance publique -hôpitaux de Paris) n'étaient pas respectés dans certains services, alors que quelques autres disposent d'effectifs infirmiers "largement supérieurs aux normes réglementaires". 

Afin de garantir la sécurité des soins autant que l'égalité de traitement des patients, certains services critiques sont soumis par le code de la santé publique à des ratios normés d'infirmiers au lit, de manière à ne pas dépendre de l'appréciation de chaque hôpital du niveau de présence considéré comme normal et suffisant. Ces ratios sont calculés en fonction des lits installés, que ces derniers soient occupés ou non, rappelle la CRC. 


Dans les hôpitaux parisiens, le “malaise” infirmier, patent pour une minorité, latent pour la profession

21 mars 2019

Dans un volet de son rapport rendu public lundi, la chambre régionale des comptes (CRC) d'Ile-de-France, analyse le "malaise" infirmier au sein des hôpitaux de l'AP-HP. 

"Y a-t-il selon vous un malaise infirmier ?". La question est directe. Elle a été posée, par la CRC, dans le cadre de l'élaboration de son "enquête sur le personnel infirmier", relative à l'exercice depuis 2011, à un ensemble d'interlocuteurs de l'AP-HP. 
Pour plusieurs d'entre eux, le malaise concerne moins les infirmiers que d'autres catégories de soignants, en particulier les aides-soignants, pour lesquels se poseraient "les problèmes de recrutement, de moindre compétence, d'absentéisme et parfois de motivation", problèmes "qui rejailliraient sur les infirmiers en fatigant les équipes", indique le rapport. 
D'autres évoquent un malaise hospitalier en général et incriminent le système de financement productiviste instauré par la T2A et le gel des salaires. 

Printemps de la psychiatrie : "plantons les graines pour des soins humanistes !"

21.03.19

Après la manifestation du 22 janvier à l’appel de "Pinel en lutte" et de la Psychiatrie Parisienne Unifiée, rejoints par la suite par bien d'autres délégations, une nouvelle journée de mobilisation s'est déroulée ce 21 mars, à Paris, au square Pierre et Marie Curie devant la statut de Philippe Pinel, médecin "précurseur de la psychiatrie". Les soignants sont venus scander leur colère face, notamment, au manque de moyens alloués à la santé mentale. Ils ont ensuite battu la pavé jusqu'à l'avenue de la République arborant fièrement pancartes, banderoles et... bouquets de fleurs. 
Le 21 mars, c'était le printemps de la psychiatrie !
Fleurs dans les cheveux, entonnoir en guise de couvre-chefs, et surtout slogans incisifs, les soignants du secteur de la psychiatrie s'étaient donnés rendez-vous ce 21 mars pour une nouvelle journée de mobilisation nationale après le mouvement de grève du 22 janvierOn est super content de vous voir, de voir que les collectifs fonctionnent. Cela fait 213 jours qu'on est en lutte, 213 jours que l'on crie nos besoins de moyens humains, d'infirmiers. Les patients vont crever la bouche ouverte. On veut des projets de soins avec un sens humain. Les pédiatres partent parce qu'ils sont épuisés, on a deux collègues qui se sont suicidés, s'enflamme une soignante de l'hôpital psychiatrique de Niort. La colère, les burn out, le ras-le-bol frappent de nombreux établissements de soins de santé mentale à plus ou moins grande échelle. On se souvient de la grève de la faim au Rouvray, des perchés du Havredes campements à Pinel, Caen, Auch et bien d'autres qui se sont déjà mobilisés  pour obtenir notamment des postes supplémentaires. Certains membres du personnel de ces établissements étaient d'ailleurs présents car il est prévu que le mouvement s'inscrive dans la durée. Le temps est devenu un outil pour s'empêcher de penser. Nous ne sommes pas en retard, nous sommes en avance, affirment des soignants à travers un porte-voix.
"On nous saigne alors qu'on vous soigne"
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jeudi 21 mars 2019

Psychiatrie: Sur l'Adamant, bateau hôpital psychiatrique, on soigne autrement

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Oihana Gabriel    Publié le 21/03/19

REPORTAGE Ce jeudi des soignants appellent à manifester pour une psychiatrie plus humaine, «20 Minutes» a navigué avec soignants et patients de l'Adamant, un bateau centre de jour psychiatrique original.

L'Adamant est une péniche centre de jour psychiatrique, dans le 12e arrondissement de Paris qui a ouvert sa passerelle en 2010.
L'Adamant est une péniche centre de jour psychiatrique, dans le 12e arrondissement de Paris qui a ouvert sa passerelle en 2010. — O. Gabriel / 20 Minutes
  • Ce jeudi, des collectifs de soignants en psychiatrie appellent à une mobilisation nationale pour des soins plus humains, avec notamment une marche prévue ce midi vers la Place de la République.
  • A Paris, depuis 2010, une péniche accueille des patients atteints de troubles psychiatriques sans blouse blanche et avec bienveillance.
  • Sur l’Adamant, les soignants s’inspirent de la psychothérapie institutionnelle, qui voit le patient comme un sujet associé aux décisions des soignants.
Vue sur la Cité du design… et deux canards. A bord de l’Adamant, on boit des cafés, on regarde des films, on peint et on soigne. Depuis 2010, cette péniche, quai de la Rapée, dans le 12e, propose un suivi original aux patients atteints de troubles psychiatriques.
« Comme on est voisins du Café Barge, les patients ont pris l’habitude de dire aux passants, là-bas c’est le bar, ici c’est les barges ! », s’amuse Jean-Paul Hazan, psychiatre de ce centre de jour qui dépend des hôpitaux de Saint-Maurice (Val-de-Marne). Sur ce grand bateau vitré et boisé (imaginé par les soignants, les patients et des architectes) 130 patients psychotiques sont pris en charge, tous envoyés par les hôpitaux des quatre premiers arrondissements parisiens.

Cinéma, peinture et musique


Un hôpital sur Seine accompagnant, à quai, les remous de patients qui, en complément des psychothérapies individuelles dans des centres médico-psychologiques, participent à des ateliers collectifs de peinture, théâtre, musique… « Malheureusement, on nous a volé les instruments, et ce n’est pas le canard ! », se désole Jean-Paul Hazan devant la batterie seule rescapée. « Ce lieu beau, spacieux, dont ils prennent soin, les patients y tiennent beaucoup et ils sont très affectés par ce cambriolage », avoue Elodie, infirmière.